Publié 13/09/2023|Modifié 17/08/2023
Le salon jaune
La soie dorée qui garnit les murs baptise la
pièce et évoque le confort de l’époque où elle servait de chambre de
parade aux princesses de Monaco.
Le thème floral est très présent grâce aux
dessus-de-porte représentant des bouquets de fleurs, réalisés en 1864 par
Pierre-Adrien Chabal-Dussurgey (1819-1902) et aux guirlandes de fleurs au
plafond peintes par Thomas Couture (1815-1879).
À partir de 1935, cette pièce devient le bureau
des présidents du Conseil, avant qu’ils ne s’installent définitivement au
premier étage du bâtiment en 1956.
Certains éléments que vous voyez aujourd’hui
dans cette pièce sont restés en place depuis l’installation de la Présidence du
Conseil. C’est le cas de la tapisserie Latone ou La naissance d’Apollon et de Diane,
réalisée entre 1692-1693 à la Manufacture des Gobelins pour la galerie du Château
de Saint-Cloud, d’après un carton de Pierre Mignard (1612-1695). Elle
représente un épisode mythologique tiré des Métamorphoses
d’Ovide.
1935 est également la date d’arrivée de la
pendule-portique disposée sur la cheminée. Le mouvement est dû à Jean-Baptiste
Dutertre (mort en 1773), l’un des plus importants horlogers de Paris au
XVIIIème siècle.
Outre le très beau décor en bronze doré à la
thématique guerrière, le mécanisme est tout à fait exceptionnel puisqu’au-delà
d’indiquer les heures et les minutes, des aiguilles permettent de connaître le
jour de la semaine et le jour dans le mois.
L’installation des tableaux est quant à elle légèrement
plus tardive : La lecture et La musique de Jean-Baptiste Hilair
(1751-1822) ont été installés dans ce salon en 1940 au moment de l’évacuation du
château de Fontainebleau durant la guerre. Ils font partie des collections du
Musée du Louvre.
En 1988, il y a tout juste 35 ans, cette pièce
est le lieu où sont signés les Accords de Matignon portant sur l’autonomie de la Nouvelle-Calédonie.
Ces accords ont été négociés durant la
nuit du 26 au 27 juin par Michel Rocard avec une délégation indépendantiste
menée par Jean-Marie Tjibaou (1936-1989) et une délégation loyaliste menée
par le député Jacques Lafleur (1932-2010). Ils ont ensuite été approuvés par
les Français par référendum le 6 novembre 1988.