Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement

Prévenir la précarité des enfants et des jeunes

L’accompagnement des enfants sans domicile
La protection, le soutien et l’accompagnement des enfants en situation de grande précarité sont une priorité de l’action publique.
L’État a assuré un développement continu des places d’hébergement avec plus de 200 000 places ouvertes chaque année, ce qui permet aujourd’hui la mise à l’abri d’environ 70 000 enfants.
Les dispositifs d’intermédiation locative financés par l’État sont par ailleurs un outil utile pour le logement des familles en situation de précarité, et on estime à 25 000 le nombre d’enfants parmi ces personnes logées.
L’accès au logement social a été un axe d’action très important : depuis 2018, plus de 122 000 attributions de logements sociaux ont été réalisées en faveur de ménages sans domicile, cela concerne environ 240 000 personnes, dont 100 000 enfants. C'est 40 % de plus que sur la période 2013-2017.
Il n’en demeure pas moins que des situations sont signalées et demeurent préoccupantes.
Les situations de grande précarité de l’enfant ont des conséquences graves sur leur développement, leur santé physique et mentale, les risques d’échec scolaire et de dépression, ainsi que l’insertion globale dans la société. Parmi les 700 personnes ayant connu un long parcours de rue (8 ans cumulés sans domicile en moyenne dont 4,5 ans à la rue) intégrées dans la recherche académique sur le dispositif expérimental « Un chez-soi d’abord » (recherche conduite entre 2011 et 2016), 25 % avaient connu un premier épisode sans chez-soi avant 18 ans (âge médian : 21,5 ans).
La lutte contre le sans-abrisme nécessite donc d’avoir une action de prévention dès l’enfance. Si l’objectif premier est d’accélérer les sorties vers le logement pérenne, il est indispensable de développer, en parallèle, des solutions pour ne laisser aucun enfant grandir à la rue ou dans un état de précarité préjudiciable à sa santé, à son éducation, et plus globalement à son développement.
  • Face à l’instabilité résidentielle des ménages, l’école constitue bien souvent un point d’ancrage essentiel pour les enfants. Dans le cadre de la politique de résorption des bidonvilles, l’accès aux droits des enfants et à l’éducation fait l’objet depuis plusieurs années d’un programme de médiation scolaire destiné à lutter contre la non-scolarisation et le décrochage scolaire. Le nombre d’enfants scolarisés a doublé entre 2020 et 2023 pour atteindre 3 500 élèves en 2023-2024 (contre 1 430 en 2019-2020), soit la moitié environ des enfants vivant en bidonvilles ; 3 200 d’entre eux ont pu bénéficier d’un accompagnement individualisé. Forts de ces résultats probants, ce programme sera renforcé pour viser un objectif de 100 % de scolarisation à l’horizon 2027.
  • L’État porte, par ailleurs, une attention particulière aux familles et enfants hébergés à l’hôtel. Depuis 2020, il soutient le déploiement des plateformes d’accompagnement social à l’hôtel en Île-de-France, ayant pour objectifs d’améliorer les conditions de vie des familles et de favoriser la fluidité vers d’autres dispositifs. Ces plateformes interviennent directement au sein des établissements et permettent d’assurer une évaluation sociale systématique des ménages.
  • Le programme d’humanisation, piloté par l’Anah, a pour objectif d’améliorer les conditions d’accueil et de confort des centres d’hébergement existants. Il permet notamment d’adapter les structures à l’accueil de familles avec enfants, par la création d’unités de vie et d’espaces communs dédiés (création de salles de jeux, d’espaces parents/enfants, etc.).
  • Ces mesures seront renforcées dans le cadre du Pacte national des solidarités pour accroître l’accompagnement des enfants sans domicile dans les champs de la scolarisation, de l’accès à des activités périscolaires, de l’accès à la santé et de la protection de l’enfance. À cette fin, il est notamment prévu de renforcer la médiation scolaire avec le recrutement de nouveaux médiateurs sur le territoire métropolitain et en Outre-Mer (Guyane), ainsi que de renforcer les plateformes d’accompagnement social à l’hôtel.

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Agir au plus tôt auprès des jeunes adultes sans domicile
L’entrée dans la vie adulte constitue une période charnière où les occasions de ruptures peuvent être nombreuses. Les jeunes sont confrontés à de nombreuses difficultés lorsqu’il s’agit de se loger, d’autant plus lorsqu’ils cumulent des vulnérabilités sociales et sanitaires (absence de ressources financières stables, santé fragilisée, addictions, décrochage scolaire, illettrisme, absence de réseaux de sociabilité et professionnels, rupture familiale…). Pour ceux-ci, le risque de ruptures pouvant les mener rapidement à la rue est particulièrement élevé.
La Dihal porte donc une attention particulière aux 18 – 25 ans, en particulier ceux qui présentent des fragilités potentielles ou déjà identifiées (sorties d’institution, apparition de troubles psychiques, exposition dans l’enfance à des expériences potentiellement traumatiques – Adverse Childhood Experiences…). Le logement est en effet un levier majeur d’insertion sociale et professionnelle et la sécurisation d’une solution stable est une des conditions pour le développement du pouvoir d’agir, en lien étroit avec les autres politiques publiques d’accès à l’emploi, à la formation et à la santé. L’accès et le maintien des jeunes dans un logement s’inscrit dans le plan Logement d’abord en tant qu’élément important de prévention du sans-abrisme, et en particulier du sans-abrisme de longue durée.
La Dihal soutient 3 types d’actions en faveur des jeunes dans le secteur de l’accompagnement, de l’hébergement et de l’insertion :
  • La mobilisation de solutions généralistes pour ce public (hébergement, logement accompagné, mesures d’accompagnement vers et dans le logement, etc.).
  • L’appui à l’accès des jeunes en difficulté aux dispositifs dédiés aux jeunes (Résidences Habitat Jeunes et Foyers de Jeunes Travailleurs, Comités Locaux pour le Logement Autonome des Jeunes). Le plan Logement d’abord 2 prévoit par ailleurs la relance de production de résidences sociales et de foyers de jeunes travailleurs.
  • Le développement de dispositifs renforcés dédiés aux jeunes en grande difficulté : "Un chez-soi d’abord jeunes", programme ALEJ (jeunes en grande précarité, notamment vivant en bidonvilles, en lien étroit avec l’Agence du Service Civique), volet logement du Contrat d’Engagement Jeunes en rupture, et référents jeunes dans les SIAO, etc. 
Enfin, la Dihal soutient d’autres initiatives pour les jeunes les plus en difficulté, notamment au travers des territoires de mise en œuvre accélérée ou via le financement du Fonds Coup de Pouce porté par l’UNHAJ. Ce fonds vise à apporter une aide temporaire au paiement du reste à charge pour permettre aux jeunes de se maintenir dans leur logement en Foyer de Jeunes Travailleurs, notamment à l’occasion de périodes interstitielles ou de ruptures.

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