Exposition : la parole de l’État, miroir des époques
Publié le 23/02/2024 | Modifié le 19/02/2024
Exposition : la parole de l’État, miroir des époques
La parole de l'État, miroir des époques
Depuis la Révolution, l’État a beaucoup évolué dans sa manière de s’adresser aux Françaises et aux Français. Mais aussi dans le choix deses symboles, de ses représentations, dans les moyens de communication utilisés.
Chaque prise de parole traduit des choix politiques et des enjeux de communication. En fonction des contextes, l’État va chercher à incarner, rassembler, mobiliser, expliquer, sensibiliser… Les messages choisis, la tonalité privilégiée nous éclairent sur la relation entre État et citoyens à différentes époques.
Drapeaux, blasons, mascottes, allocutions télévisées ou campagnes digitales… Les représentations et les messages de l’État présentés à travers cette exposition permettent de faire résonner notre histoire, tant ils reflètent les transformations de la société française.
Écouter l'audioguide n°1 - La parole de l'État, miroir des époques
1792 - 1800
La construction de l'imaginaire républicain
Après la Révolution française, de nouveaux signes et représentations émergent.
La Révolution de 1789 engendre un bouleversement total de nos institutions. À partir de 1792, les valeurs issues du siècle des Lumières deviennent la base de l’idéal républicain : libertés fondamentales, égalité des citoyens devant la loi, souveraineté de la Nation.
Pour accompagner ces changements et incarner ces idéaux, de nouveaux symboles et représentations émergent et s’imposent, avec notamment l’instauration de la date du 14 juillet – date de la prise de la Bastille et de la fête de la Fédération – comme jour de fête nationale.
Écouter l'audioguide n°2 - La construction de l'imaginaire républicain
Trois valeurs, une devise
Pendant la Révolution, les Parisiens peignent sur les façades des maisons : « Unité, indivisibilité de la République ; liberté, égalité ou la mort ». Souvent remise en cause après la Révolution française, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » finit par s’imposer sous la IIIe République.
Source : gallica.bnf.fr / BnF - Unité et indivisibilité de la République. Liberté, égalité, fraternité ou la mort : [estampe] / [non identifié] s. d.
La marseillaise, chant guerrier et chant de ralliement
Cet hymne prendra le nom de « Marseillaise » lors de l’insurrection des Tuileries du 10 août 1792, quand les fédérés de Marseille entrent dans les Tuileries en la chantant. Composée par Rouget de Lisle en 1792, la Marseillaise devient l’hymne national par un décret de la Convention du 14 juillet 1795.
La république en couleurs
Le drapeau, issu de la cocarde, est tricolore. Il reprend le blanc, la couleur du roi, le bleu et le rouge, couleurs de la ville de Paris.
Marianne : le visage de la République
Figure allégorique nationale, Marianne est une femme du peuple. Elle est un symbole de liberté. Elle est coiffée du bonnet phrygien qui était la coiffe des esclaves affranchis sous l’Empire romain. Son prénom associe les deux prénoms féminins les plus populaires sous l’Ancien Régime, Marie et Anne – la vierge et sa mère.
Source : Esquisse pour le concours de la République de Cambon – 1849. Musée Ingres – Montauban
1800 - 1945
Instabilités politiques et guerre des signes
Les signes de l’État n’ont pas toujours été les mêmes, l’instabilité politique faisant tanguer les représentations officielles.
Insurrections royalistes, guerres napoléoniennes, restauration de la monarchie, Commune de Paris, Première Guerre mondiale, Occupation… De la fin de la Révolution française en 1799, à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la France traverse nombre de périodes de conflit et d’instabilité.
Dans ces périodes où la société française se fracture, on assiste également à un affrontement entre les représentations officielles et les représentations populaires. Certains symboles en sortent renforcés et sont dès lors adoptés, avec plus ou moins de longévité.
« Les luttes politiques se sont incarnées sous la Révolution en une guerre des signes que le XIX e siècle a prolongé. » (E. Fureix)
Écouter l'audioguide n°3 - Instabilités politiques et guerre des signes
La Troisième République voit rouge
Sous la Troisième République, « le conflit symbolique est d’abord éveillé par la concurrence entre deux visions de la République, modérée ou démocratique et sociale » (E. Fureix). Cette division symbolique est illustrée par le dessin « Les Deux Républiques » d’Alfred Le Petit. Le camp « de l’ordre » va s’imposer et ce dernier va faire la chasse aux signes « rouges », aux références directes à la Révolution française.
Francisque contre croix de Lorraine
La francisque, hache de guerre des Francs à double fer, devient un symbole emblématique du régime de Vichy. Insigne personnel du maréchal Pétain, elle est peu à peu utilisée sur les documents officiels comme symbole de l’État français, avec la devise « Travail, Famille, Patrie ».
La Croix de Lorraine devient l’emblème de la France libre, en opposition à la croix gammée. Tirée des blasons des archevêques, la croix est surtout un clin d’œil à l’insigne du 507e régiment de chars que commandait le général de Gaulle entre 1937 et 1939.
L’Empire et l’amnésie républicaine
Sous l’Empire napoléonien, de 1804 à 1815, les signes républicains sont progressivement effacés. Ils laissent place à un décorum tourné vers la guerre, l’armée et surtout l’effigie du Premier Consul.
Le symbole du Premier Empire montre bien cette disparition des codes républicains, remplacés par des représentations impériales qui rappellent celles de la Monarchie. La Restauration poursuivra ce processus en retirant l’ensemble des signes politiques issus de la Révolution.
Source : BnF, Estampes et photographie, Grand Sceau des Armes de l’Empire Français – Arrêté par Décret Impérial le 21 Messidor An 12 – (1804)
1958 - 1974
Petit écran, grands discours
Avec la Ve République, les allocutions officielles sont de nouveaux outils pour s’adresser aux citoyens.
Au début de la Ve République, la télévision s’installe comme un média populaire au sein des foyers français. En 1958, le nombre de téléviseurs en France atteint le million, faisant de ce médium un nouvel outil clé pour la communication publique.
Sur les canaux télévisés de la RTF puis de l’ORTF, le président expérimente une adresse plus directe, véritable opportunité de recréer du lien, de la clarté et de la confiance.
Écouter l'audioguide n°4 - Petit écran, grands discours
La télé, « magnifique instrument de soutien de l’esprit public »
À son arrivée au pouvoir, le général de Gaulle prend conscience de l’importance de la télévision. Il se saisit de cet outil qui permet de prendre place dans le salon des Français. Ce jeune médium se met alors à rythmer la vie politique. La première allocution télévisuelle a lieu le 27 juin 1958.
Source : Archives nationales (France), AG/5(1)/1052, reportage n° 1277, allocution radiodiffusée et télévisée du général de Gaulle prononcée à l’Élysée, 16 septembre 1959
Source : INA, discours du général De Gaulle sur l'ORTF : annonce de l'autodétermination de l'Algérie, 1959
1958 : les symboles consacrés
Le drapeau tricolore, la Marseillaise et la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » sont consacrés par l’article 2 de la Constitution du 4 octobre 1958. Curieusement, alors qu’ils auraient pu renforcer le caractère solennel de ces prises de parole télévisées, les emblèmes nationaux n’y sont que rarement mis en avant.
De l’intendance à l’indépendance télévisuelle
À la fin des années 1960, la population française fait entendre sa voix et réclame une information libre et ouverte dans l’audiovisuel.
L’affiche « Libérons l’ORTF » de l’Atelier populaire, tout comme celle de Jean Effel « Pas de rectangle blanc pour un peuple adulte », publiées en 1968 illustrent parfaitement cette contestation. Pour incarner ces revendications, le dessinateur Jean Effel choisit de bâillonner Marianne à l’aide d’un rectangle blanc, symbole des programmes signalés par l’ORTF comme « dangereux ».
- Source : Archives nationales (France), 78AJ/36, tract « Libérons l’O.R.T.F. » de l’Atelier populaire, s. d.
- Source : Affiche de défense de l’ORTF – Mai 1968 – Jean Effel – Collection du Sénat
1975 - 1990
La publicité, nouvel outil pour s'adresser aux citoyens
Dès les années 1970, la communication publique adopte les codes publicitaires.
Sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, l’usage des nouveaux codes de la publicité se développe et permet à l’État de mieux valoriser son action au bénéfice des citoyens, en s’appuyant sur des marqueurs concrets, ancrés dans la vie quotidienne des Françaises et des Français.
Dans ce contexte, l’État va proposer un discours porté directement par des entités spécialisées, sous la forme de campagnes en phase avec les attentes et les modes de vie des citoyens.
Écouter l'audioguide n°5 - La publicité, nouvel outil pour s'adresser aux citoyens
Les premières campagnes publicitaires
En 1976, l’État lance ses premières campagnes pour sensibiliser l’opinion. La campagne « En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées », portée par l’Agence pour les Économies d’Énergie, vise alors à inciter la population à réduire sa consommation d’énergie, alors que le cours du pétrole s’envole à la suite du choc pétrolier de 1973.
Source : Agence pour les Economies d’Energie, ancêtre de l’Ademe (France), « On n’a pas de pétrole mais on a des idées », 1976
Source Maison de la Pub, spot de l'Agence des économies d'énergies "En France, on n'a pas de pétrole mais on a des idées", 1974
Les premières mascottes
À l’image du Bison Futé, lancé par le ministère des Transports en 1976, les mascottes sont un moyen publicitaire pour incarner un message de façon ludique et reconnaissable.
Source : INA, reportage Antenne 2 Le Journal de 20H, présentation de bison futé, 1977
Parler à la jeunesse
Avec ses slogans et ses univers plus créatifs et décalés, la publicité permet aussi de créer des messages qui reprennent les codes des jeunes générations.
Quand le secrétariat d’État à la Jeunesse et aux Sports présente la carte jeune en 1988, il le fait de façon dynamique, dans un style inspiré des publicités de l’époque :
« Avec la carte jeune, t’as des réductions sur les fringues, hi-fi, voyages, disques, bouffe, ciné, concert… si tu paies le prix, t’as rien compris ».
Quand le secrétariat d’État à la Jeunesse et aux Sports présente la carte jeune en 1988, il le fait de façon dynamique, dans un style inspiré des publicités de l’époque :
« Avec la carte jeune, t’as des réductions sur les fringues, hi-fi, voyages, disques, bouffe, ciné, concert… si tu paies le prix, t’as rien compris ».
INA, reportage TF1 Treize heures , présentation du dispositif carte jeune, 1988
1980 - 1990
L'État protecteur
Avec l’intensification des campagnes de sensibilisation, l’État agit pour faire évoluer les comportements.
Les années 1980 voient François Mitterrand arriver au pouvoir. Cette décennie est marquée par les sujets de santé publique adressés par les campagnes de communication de l’État.
C’est par exemple le cas du SIDA, dès le début de la décennie.
La consommation excessive d’alcool devient également un enjeu de santé nationale aux yeux des pouvoirs publics. L’État prend alors la parole afin d’encourager les Français à changer leurs habitudes, par exemple en déconstruisant certains a priori.
C’est par exemple le cas du SIDA, dès le début de la décennie.
La consommation excessive d’alcool devient également un enjeu de santé nationale aux yeux des pouvoirs publics. L’État prend alors la parole afin d’encourager les Français à changer leurs habitudes, par exemple en déconstruisant certains a priori.
Pour plus d’efficacité, l’État crée des campagnes qui empruntent les codes du marketing et de la publicité, et dans lesquelles les signes de la République ne sont pas toujours visibles.
Écouter l'audioguide n°6 - L'État protecteur
Un verre, ça va…
La campagne « Un verre ça va, 3 verres… Bonjour les dégâts » (1983) marque un tournant. Pour la première fois, les risques sanitaires liés à la consommation excessive d’alcool sont évoqués. Sans parler d’abstinence, cette campagne prône la modération et son slogan, facile à mémoriser et fortement exposé à la télévision, va marquer les esprits.
INA, reportage Antenne 2 Midi, présentation du spot "1 verre ça va, 3 verres, bonjour les dégats" du Comité français d'éducation pour la santé, 1984
De la prévention à la responsabilisation
En 1987, le ministère de la Santé lance la campagne « Le SIDA, il ne passera pas par moi » afin de prévenir les contaminations et d’encourager les attitudes de protection, notamment chez les jeunes.
Premiers cours d’éducation sexuelle
Face à la propagation du SIDA, l’État prend la parole sur deux thématiques : la solidarité envers les malades et la promotion du préservatif.
En 1988, avec la campagne de prévention « Les préservatifs préservent de tout, même du ridicule », le Comité français d’éducation pour la santé (CFES) combat les idées reçues sur cet objet pour encourager son utilisation. En mettant en scène des couples hétérosexuels, cette campagne sensibilise aussi au fait que le SIDA concerne tout le monde.
En 1988, avec la campagne de prévention « Les préservatifs préservent de tout, même du ridicule », le Comité français d’éducation pour la santé (CFES) combat les idées reçues sur cet objet pour encourager son utilisation. En mettant en scène des couples hétérosexuels, cette campagne sensibilise aussi au fait que le SIDA concerne tout le monde.
1970 - 2021
Changements d'époque, changements de ton
Au fil des années, l’État adapte la tonalité de ses messages pour changer les habitudes des Françaises et Français. C’est le cas de la sécurité routière sur plusieurs décennies.
L’année 1972 voit le nombre de morts sur la route atteindre un triste record. Pour endiguer ce fléau, l’État communique massivement sur les enjeux de prévention au volant.
En fonction des sujets, des époques, des contextes, les registres des prises de parole vont évoluer pour avoir un véritable impact sur les comportements.
Écouter l'audioguide n°7 - Changements d'époque, changements de ton
Adopter les bons gestes
Dans la campagne « Elle sauve », le Comité de la Sécurité Routière et la Prévention Routière mise sur la pédagogie en montrant qu’il suffit d’un geste simple pour tout changer.
Prévenir avec le sourire
Pour provoquer plus d’attention, de complicité et de mémorisation, la sécurité routière a aussi recours à des messages à la tonalité humoristique, comme le montre la campagne sur le port du gilet jaune de 2009, endossée par Karl Lagerfeld.
Maison de la Pub, spot "un petit clic vaut mieux qu'un grand choc, Sécurité routière, 1975
Les messages choc
Au milieu des années 2010, et alors que la mortalité routière continue d’augmenter, des messages « coups de poings » et des images choc sont mis en avant pour sensibiliser les Français sur l’impact des accidents de la route sur l’entourage familial, amical et professionnel des victimes.
Le temps de la responsabilisation positive
Les dernières campagnes en date adoptent une tonalité moins directive ou culpabilisante. Celle de janvier 2020, « Sur la route, on a tous le pouvoir de sauver une vie » vise davantage à responsabiliser les citoyens, avec des tournures plus positives, collectives et inclusives.
Délégation à la Sécurité routière, Merci, 2020
1998 - 2002
Accompagner les citoyens vers le XXIè siècle
La pédagogie de la réforme : un enjeu politique et d’intérêt général.
Entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, le quotidien des Français est bouleversé par plusieurs changements politiques, économiques, technologiques et sociétaux. Sous la présidence de Jacques Chirac, les 35 heures ou le passage à l’euro constituent des changements profonds qui suscitent des interrogations légitimes.
La communication de l’État se fait alors pédagogique, avec la volonté d’apporter une information transparente et visible sur son action. Les campagnes sont donc pensées pour faciliter la mise en œuvre et l’acceptation des mesures prises par le Gouvernement.
Écouter l'audioguide n°8 - Accompagner les citoyens vers le XXIè siècle
Accompagner le changement
Réalisée par le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie en 1997, la campagne « L’euro fait la force » entend répondre aux questions sur le passage à l’euro. En valorisant et incluant chaque citoyen, en répondant concrètement à ses questions, l’État souhaite créer une forme de proximité avec chaque Français. Un logo est créé pour communiquer sur l’euro, contraction visuelle du drapeau de la France et de l’Europe, avec la lettre « e » qui apparaît comme un trait d’union entre les deux.
INA, reportage France 2, présentation du spot "L'Euro fait la force", 1998
Le « bogue » de l’an 2000
Le tournant du siècle est marqué par la crainte que le passage à l’an 2000 ne provoque une panne informatique géante. Pour répondre aux questions concernant le « bogue » de l’an 2000, l’État met même en place un numéro spécifique.
Expliquer pour mieux défendre
À l’occasion de la réforme des 35 heures, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité explique quels en sont les bénéfices attendus. Ce sont les visages et paroles des Français qui, en 1998, porteront la campagne « Du temps pour soi, une chance pour l’emploi »
2000 - 2021
La République, par tous, pour tous
La communication, un outil pour transmettre et promouvoir les valeurs d’une société inclusive et démocratique.
Afin de valoriser l’inclusion de chaque Français à la vie culturelle, économique et démocratique du pays, l’État s’empare de plusieurs thématiques.
Il prend régulièrement la parole pour rappeler et promouvoir les grands principes et valeurs républicaines auprès de tous les Français : égalité des chances, lutte contre les discriminations, importance du vote…
Écouter l'audioguide n°9 - La République, par tous, pour tous
Ces valeurs qui nous rassemblent
En 2017, une campagne réalisée avec l’illustrateur Zep invite les enfants, jeunes et moins jeunes, à s’interroger sur le sens de la devise nationale « Liberté, égalité, fraternité ».
Tous acteurs de la démocratie
Pour inciter au vote, différents angles de communication ont été envisagés. Réalisée en 2006 par le ministère de l’Intérieur, la campagne « 42 millions de personnes l’ont déjà ! Et vous ? » met en avant la carte électorale pour inciter chacun à s’inscrire sur les listes électorales.
Tous concernés par le handicap
Le handicap est un autre sujet majeur dans la construction d’une société plus inclusive. En parallèle des prises de parole pour sensibiliser, informer et déconstruire les stéréotypes, l’État explique les politiques menées pour faciliter le quotidien des personnes handicapées.
En 2015, la campagne « Ouvert à tous » incite, elle, les professionnels recevant du public à s’engager pour l’accessibilité en signant l’Agenda d’Accessibilité Programmée.
Elle explique également le dispositif d’accompagnement proposé pour réaliser les travaux nécessaires.
En 2015, la campagne « Ouvert à tous » incite, elle, les professionnels recevant du public à s’engager pour l’accessibilité en signant l’Agenda d’Accessibilité Programmée.
Elle explique également le dispositif d’accompagnement proposé pour réaliser les travaux nécessaires.
Service d’information du Gouvernement (France), #accessibleatous, 2014
Maison de la Pub, spot "apprenons à vivre ensemble", CFES, 1977
Tous égaux devant l’emploi
En 2016, le ministère du Travail lance une campagne de communication et de sensibilisation intitulée « #LesCompetencesDabord » : diffusée auprès des recruteurs et du grand public, cette campagne a pour objectif de lutter contre les discriminations à l’embauche.
1977 - 2021
Les grandes causes : au service de l'intérêt général
La communication de l’État au rythme des grandes causes nationales.
Depuis plus de 40 ans, l’État veille chaque année à mettre au cœur de sa communication des questions qui animent la société française. Égalité, écologie, problématiques de santé publique… Les grands thèmes mis en avant reflètent les préoccupations de l’époque et particulièrement celles de la jeunesse. En attirant l’attention sur ces sujets de société, l’État cherche à éveiller les consciences sur les enjeux structurants pour l’avenir du pays.
C’est en 1977 qu’apparaît le label « Grande cause nationale » décerné chaque année par le Premier ministre à un organisme à but non lucratif. L’objectif : donner une visibilité médiatique nationale à la cause élue et encourager la générosité des Français envers ces organismes à vocation sociétale.
Écouter l'audioguide n°10 - Les grandes causes : au service de l'intérêt général
Vers l’égalité entre les femmes et les hommes
Le 25 novembre 2017, le Président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré l’égalité entre les femmes et les hommes « Grande cause » de son quinquennat. La lutte contre les violences sexuelles et sexistes étant le premier combat et la condition sine qua none à une égalité réelle, l’État a lancé depuis 2018 une série de campagnes d’information et de sensibilisation sur le sujet. Celles-ci visent un changement de comportement en incitant au recours au numéro d’urgence 3919 - numéro à destination des victimes mais aussi des témoins d’agressions.
Gouvernement, Stop aux féminicides. Le 3919, vous écoute et vous oriente, 2019
Les grandes causes nationales
Jusqu’aux années 2010, les grands enjeux de santé publique occupent une place prépondérante parmi les thématiques sociétales identifiées « Grande cause nationale » : le handicap, le SIDA, la pauvreté, la lutte contre le cancer – érigée cinq fois « Grande cause nationale ». Depuis quelques années, le choix est davantage dicté par l’actualité nationale ou internationale : sauvetage en mer, dérèglement climatique, violences sexistes et sexuelles…
2000 - 2021
La quête des ressources humaines
À partir des années 1990, l’État intensifie ses campagnes pour valoriser ses métiers dans un environnement de plus en plus concurrentiel.
La fin des années 1990 marque une bascule pour les métiers de la fonction publique. Pour les armées, l’arrêt du service militaire change la donne. Les autres métiers s’ouvrent à la concurrence et la stabilité d’un emploi de la fonction publique séduit moins qu’auparavant. Il faut alors redonner du sens à l’engagement individuel des salariés de l’État.
Pour attirer les meilleurs talents, l’enjeu est de renforcer l’attractivité des métiers de la fonction publique. L’État diffuse des campagnes de recrutement, pour valoriser ces métiers et contrer les préjugés. Désormais, c’est la notion d’engagement d’utilité publique qui est mise en avant. Les agents de la fonction publique sont présentés comme de nouveaux héros du quotidien au service de la société.
Écouter l'audioguide n°11 - La quête des ressources humaines
La communication : arme de conviction
Pour faire face à leurs besoins importants en recrutement, les armées ont très tôt développé une politique de marque employeur forte et digitalisée. Ses campagnes de recrutement engageantes font appel au vécu des soldats et mettent en avant des métiers pas comme les autres.
- Armée de Terre, campagne de recrutement, 2016
- Marine nationale, campagne Être marin, 2011
INA, reportage F2 Le Journal 20H, présentation de la campagne de recrutement de l'armée de terre, 1996
Utilité et quête de sens
Alors que les jeunes générations cherchent à donner du sens à leurs engagements et que la solidarité et l’utilité publique sont plus que jamais au cœur des discussions, de nombreuses campagnes rappellent que l’administration permet aussi de s’engager au service de tous. C’est notamment le cas de la campagne « Le pouvoir d’être utile » de l’Agence du service civique.
Agence du Service civique, #LePouvoirDetreUtile, 2018
Tous les métiers de la fonction publique
Le recrutement d’agents publics est essentiel pour le fonctionnement de la société. Pour y répondre, l’État s’appuie sur des campagnes valorisant ces métiers et leur utilité publique.
La campagne de communication « Ambition enseigner », développée par le ministère de l’Éducation nationale en 2012, célèbre la curiosité, l’altruisme et l’ouverture d’esprit en lien avec le métier de professeur.
Avec la campagne « Devenez policier » en 2019, la Police nationale valorise le métier de gardien de la paix pour susciter des vocations.
La campagne de communication « Ambition enseigner », développée par le ministère de l’Éducation nationale en 2012, célèbre la curiosité, l’altruisme et l’ouverture d’esprit en lien avec le métier de professeur.
Avec la campagne « Devenez policier » en 2019, la Police nationale valorise le métier de gardien de la paix pour susciter des vocations.
Police Nationale, Devenez policier, gardien de notre paix, 2018
1996 - 2021
Les défis de la transformation digitale
Pour l’État, le numérique est à la fois un sujet de société majeur, un enjeu de communication et un outil de sa propre transformation.
Au début des années 1990, internet s’ouvre au grand public. Depuis, il transforme sans cesse les façons de travailler, de consommer et de communiquer des Français, toujours plus nombreux à utiliser les outils numériques.
En parallèle, l’État doit relever trois défis : encourager les Français à utiliser les outils numériques, inciter à leur adoption par les entreprises, et enfin réaliser sa propre transformation digitale pour réinventer l’expérience citoyenne.
Écouter l'audioguide n°12 - Les défis de la transformation digitale
La transformation digitale de l’État
Depuis la fin des années 1990, l’État fait progressivement sa transformation numérique. L’objectif ? Simplifier les processus administratifs, rendre l’information plus accessible, développer l’interaction avec les Français…
En 1996, la digitalisation en est encore à ses prémices, comme le montre la page d’accueil du premier site internet du Premier ministre. 25 ans plus tard, les choses ont bien changé. Les services publics digitalisés, toujours plus nombreux, évoluent continuellement pour faciliter le quotidien des Français.
En 1996, la digitalisation en est encore à ses prémices, comme le montre la page d’accueil du premier site internet du Premier ministre. 25 ans plus tard, les choses ont bien changé. Les services publics digitalisés, toujours plus nombreux, évoluent continuellement pour faciliter le quotidien des Français.
Réparer la fracture digitale
Si l’usage du numérique se démocratise, les Français sont encore trop nombreux à ne pas accéder aux outils numériques ou à ne pas les maîtriser. Dans ce contexte, les maisons France Services, lieux d’accompagnement dans les démarches administratives et numériques, jouent un rôle essentiel. Ce que souligne cette campagne d’affichage, qui insiste sur l’importance de la proximité et du contact humain pour l’accompagnement dans l’évolution des usages.
Quand l’État encourage la transformation digitale
Le numérique doit aussi être un tremplin pour la performance des entreprises. Pour les encourager à accélérer leur transformation, l’initiative France Num voit le jour en 2018. Elle rassemble sous une même bannière l’ensemble des actions menées par l’État, les régions et leurs partenaires pour accompagner les TPE/PME dans leur digitalisation.
Un système de design au service des citoyens
En 2021, afin de proposer une expérience numérique complète et fluide pour les citoyens à travers l’ensemble de ses sites, l’État repense ses interfaces numériques. Le nouveau système de design apporte cohérence, ergonomie et accessibilité à l’ensemble de ses sites Internet.
Service d’information du Gouvernement (France), composants du système de design de l’État, 2021
1980 - 2021
Quand notre maison brûle
Avec la prise de conscience progressive des enjeux écologiques, l’État se mobilise pour changer durablement les comportements.
Pollution, réchauffement climatique, catastrophes naturelles, épuisement des ressources… Les problématiques environnementales deviennent toujours plus urgentes, mais sont aussi plus connues et mieux comprises par les Français.
Si la France est fortement impliquée sur la question environnementale à l’échelle internationale, elle cherche aussi à engager les Françaises et les Français. Après avoir cherché à éveiller les consciences, le ton évolue pour inciter les citoyens à changer durablement de comportement.
Écouter l'audioguide n°13 - Quand notre maison brûle
Le temps de la prise de conscience
Dans les premiers temps, la préservation de l’environnement se veut tournée vers l’avenir et solidaire en faisant notamment référence à l’impact de nos modes de vie sur les générations futures. Ainsi, les affiches des Journées de l’environnement en 1992 font avant tout référence à l’enfance pour sensibiliser les adultes.
Le temps de l’action
À l’aube des années 2010, et alors que le Grenelle de l’environnement a fixé l’objectif ambitieux de réduire la production d’ordures ménagères de 7% par habitant en 5 ans, la sensibilisation laisse place à la mobilisation. C’est le sens de la campagne « Réduisons vite nos déchets, ça déborde », qui entend accompagner grand public, entreprises et collectivités par des gestes simples sur le recyclage des déchets.
Ademe, Nos objets ont plein d'avenirs - le téléphone portable, 2020
Maison de la Pub, Grenelle de l'environnement, spot "Le monde change", 2009
Le temps de l’urgence
Quelques années plus tard, les messages se font plus graves et évoquent un danger immédiat. En 2018, la campagne anti-pollution du Gouvernement se veut grave et utilise les codes de la lutte anti-tabac pour montrer que la transition écologique est une affaire de santé publique qui nous concerne tous.
Service d’information du Gouvernement (France), campagne « Ensemble, agissons pour la transition écologique », 2019
1999 - 2021
Quand l'État se (re)présente
L’État cherche à rendre son action plus lisible auprès des citoyens.
Au niveau des ministères, des délégations interministérielles, des services publics… L’État communique sur ses nombreuses actions. Pourtant, les citoyens ont souvent exprimé des difficultés à identifier et à comprendre son fonctionnement et ses démarches.
En 1999, l’État repense les fondamentaux de son identité et de sa communication pour permettre aux Français de mieux cerner l’action publique. Ce travail est poursuivi et prolongé 20 ans plus tard.
Écouter l'audioguide n°14 - Quand l'Etat se (re)présente
Qui mieux que Marianne ?
En 1999, pour la première fois, l’État se dote d’un logo et d’une charte graphique. Il faut alors choisir des signes fédérateurs… Qui d’autre que Marianne pour incarner l’État ? Plusieurs dessins sont réalisés avant d’aboutir au choix final : une représentation de profil tournée vers la droite et regardant vers l’avenir est privilégiée. Créé en 1999, le bloc-marque Marianne sur fond tricolore est devenu l’un des symboles de la République française et un point de repère pour tous les citoyens.
Les métamorphoses de Marianne
Entre 1999 et 2020, de nombreux acteurs d’État continuent de développer leurs propres identités. Certains ministères associent par exemple leur propre logo à l’identité graphique de l’État. Les blocs-marque finissent par être très différents les uns des autres et cela alimente un risque de confusion. D’autant plus que Marianne est là encore plébiscitée par de nombreuses entités liées à l’État et mise en scène de façon chaque fois différente.
(Re)marquer l’action de l’État
En 2020, 21 ans après la première charte graphique, l’État repense son identité visuelle pour être mieux reconnaissable et plus modulable. Il s’appuie sur les emblèmes incontournables de la République française. Marianne voit sa silhouette dynamisée. Une nouvelle typographie est spécialement développée pour rendre l’intitulé plus visible. Enfin, la devise républicaine est disposée à la verticale et bénéficie d’un nouveau lettrage. Cette fois, le dispositif graphique permet à chaque institution de conserver son identité tout en étant associée à l’État.
Service d'information du Gouvernement (France), 4uatre et Madame Bovary, marque de l'État, 2020
2010 - 2021
États d'urgences
La communication de crise, de plus en en plus fréquente, se doit de trouver le ton juste.
Crises économiques, sociales, terroristes, sanitaires… De plus en plus fréquentes, les crises bouleversent notre quotidien.
Face aux crises, l’État doit agir et communiquer, en s’adaptant au contexte et aux réactions qu’elles suscitent. D’une crise à l’autre, les formats, les messages, les styles et les tonalités s’adaptent.
Écouter l'audioguide n°15 - États d'urgences
Prévenir et protéger
À la suite des attentats de 2015, le Gouvernement lance une campagne de sensibilisation pour mieux préparer et protéger les citoyens face à la menace terroriste. Dans un registre clair et imagé, l’affiche « Réagir en cas d’attaque terroriste » donne des instructions pratiques qui s’articulent autour du triptyque : « S’échapper, se cacher, alerter ». En 2020, autre menace mais mêmes enjeux de clarté et de pédagogie : la campagne expliquant les gestes barrières permet à chacun de lutter contre la pandémie de la Covid-19.
Plus forts ensemble
Au-delà des gestes barrières, les campagnes « Continuons d’unir nos forces » et « Tenir Ensemble » appellent à la mobilisation et à la cohésion face à la propagation du virus. Pour l’affiche « Continuons d’unir nos forces », illustrée par Mathieu Persan, le style simple et adressé, ainsi que le choix de l’illustration permettent à chaque Français de se sentir concerné, quelle que soit sa situation.
Service d’information (France), Persan « Continuons d’unir nos forces », 2020
Service d’information du Gouvernement (France), spot « Tenir Ensemble », 2021