Déclaration à l’issue de la réunion sur le Covid-19

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Édouard Philippe.

Publié le 06/03/2020

Mesdames et Messieurs,
Je tiens à mon tour à saluer la formidable mobilisation du personnel du centre interministériel de crise qui fonctionne nuit et jour depuis plusieurs semaines et je suis venu, après le président de la République, témoigner de ma reconnaissance et de mon soutien à l’ensemble de ces personnels. Je voudrais aussi saluer à travers eux la très forte mobilisation des professionnels de santé qui sont extrêmement sollicités depuis ces derniers jours. Nous savons que cette mobilisation va se poursuivre pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Je viens de faire avec le ministre des solidarités et de la santé, le directeur général de la santé et les ministres présents ce soir, un point de la situation. Le professeur Jérôme SALOMON vous détaillera les chiffres comme il a pris l'habitude de le faire. Je veux avant cela vous dire un mot de notre stratégie et le ministre des solidarités et de la santé vous dira, lui, comment nous adaptons notre réponse sanitaire.
Ce soir, je peux vous dire que nous en sommes toujours au stade 2 : le virus est présent dans certains territoires. Il circule, même s’il n'est pas présent partout sur le territoire.
Je rappelle notre stratégie au stade 2 : tout faire pour ralentir la circulation du virus et ainsi freiner l'arrivée d'une épidémie. Cette stratégie est efficace, c'est incontestable, dans de très nombreux départements. Nous arrivons à tracer les personnes contaminées, à les isoler et ainsi à freiner la progression du virus.
Mais dans certains foyers, on les appelle parfois « clusters », des foyers bien identifiés, le virus circule activement et rapidement aujourd'hui.
Il est donc essentiel de continuer à gagner du temps parce que ce temps que nous gagnons en freinant la circulation du virus est utile. Il est utile parce que cela permet à notre système de santé de toujours mieux se préparer à faire face. Il est utile parce que cela permet à notre système de santé, à notre pays, de passer l'épidémie de grippe qui, chaque année, sollicite très lourdement l'ensemble du système sanitaire. Il est utile parce que cela donne du temps aux chercheurs.
Dans les « clusters » où le virus circule avec beaucoup d'intensité, nous venons de décider ce soir un renforcement des mesures de stade 2 et une adaptation du dispositif de prise en charge sanitaire.
Pour l'Oise et le Haut-Rhin, et pour l'instant pour eux seuls qui sont les deux départements les plus concernés, nous annonçons ce soir un renforcement des mesures qui limitent les contacts :
  • La fermeture à compter de lundi matin, et pour 15 jours, des crèches, maternelles, écoles, collèges et lycées. Un mot sur ces mesures de fermeture. Si nous les décidons, ce n'est évidemment pas parce que ces lieux seraient plus dangereux. Ce n'est pas le cas et les enfants sont plutôt ceux qui échappent le mieux aux formes graves de la maladie. Mais ils peuvent transmettre le virus et il leur est extrêmement difficile de respecter l'ensemble des consignes et des mesures barrières qui sont indispensables à respecter pour freiner au maximum la progression du virus.
  • Deuxième mesure : la limitation de tous les rassemblements, sauf ceux qui sont essentiels à la vie sociale et démocratique.
  • Nous invitons enfin les personnes fragiles compte-tenu de leur état de santé original, d'affections de longue durée ou chroniques, compte-tenu de leur âge, à rester dans toute la mesure du possible à leur domicile.
Nous serons transparents sur l'effet de ces mesures de freinage et nous saurons les adapter en fonction des résultats.
Dans les autres départements, l'ensemble des mesures déjà en vigueur restent inchangées. Ce soir nous restons donc en phase 2. Les mesures du stade 3 seront déclenchées sur tout le territoire quand ce sera nécessaire, pas avant.
Je tiens d'ailleurs à dédramatiser le passage au stade 3. Ce stade, je le rappelle, correspond simplement à une circulation active du virus sur l'ensemble du territoire. Le président de la République l'a dit, les médecins le savent, c'est désormais inexorable. Mais notre système de santé a les moyens d'y faire face. Lorsque le stade 3 adviendra, nous prendrons les mesures nécessaires pour répondre à l'épidémie, pour prendre en charge les malades et assurer la continuité de la vie économique et sociale du pays, y compris la vie scolaire qui devra continuer.
Je vais passer la parole à Olivier VÉRAN, le ministre des solidarités et de la santé, pour qu'il présente les mesures d'adaptation de notre réponse sanitaire qui viennent compléter les mesures de freinage que je viens d'annoncer.
Je vous remercie.

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