Compte rendu du Conseil des ministres du 18 janvier 2023
Olivier VÉRAN
Mesdames, messieurs, je voudrais commencer ce propos par
rappeler aux Français que cette semaine marque le début de la possibilité de
demander l'indemnité carburant travailleur.
Vous le savez, le Gouvernement a
décidé la mise en place d'une indemnité de 100 euros par conducteur, 200 euros
lorsque les deux membres d'un foyer disposent d'une voiture sous condition de
revenus. Ce sont 10 millions de Français qui sont appelés à se rendre sur le
site impots.gouv.fr, y rentrer leur numéro de carte grise, d'immatriculation de
la voiture, leur numéro fiscal de référence, leur identité et ensuite un
versement automatique simple sous huitaine de 100 ou de 200 euros par foyer
pour faire face aux coûts du carburant.
J'en viens maintenant au sujet qui nous
anime depuis plusieurs semaines et pour plusieurs semaines encore, la question
des retraites. Cette question elle anime et c'est normal le débat public,
d'éditorialistes en plateau télé, de discussions en famille entre collègues
jusqu'à l'appel à la mobilisation dans la rue.
Ce débat, d'abord, il est
normal. Nous demandons aux Français de travailler progressivement un peu plus
longtemps et c'est au cœur de la réforme. Cela peut susciter des questions, des
inquiétudes. Il est naturel de les poser. Il est nécessaire d'y répondre. Mais
nous l'assumons à l'instar de nos voisins européens, nous devons travailler
davantage. Mais même après la réforme, nous partirons en France mieux et plus
tôt à la retraite que chez la totalité ou la quasi-totalité des pays de la zone
euro.
Ce débat, je disais, il est normal. Ce débat, il est aussi sain puisqu'à
l'aune de changement pour notre société, il est bienvenu que les Français
questionnent et débattent. L'inverse serait à la fois regrettable et étonnant.
Ce débat, c'est celui de notre pays et de sa souveraineté. Les Français
s'intéressent à la chose publique, ils s'intéressent à leur avenir. C'est une
chance collective qui nous échappe parfois d'évoluer dans un pays où l'on peut
débattre et où l'on aime débattre.
Ce débat, c'est celui d'une évolution que la
France et les Français attendent, puisque 61 % des Français sont conscients et
convaincus de la nécessité de porter une réforme des retraites. Ce débat, c'est
celui d'un projet qui regarde vers l'avenir, d'un projet d'équilibre, de progrès
social, de justice, d'un projet devenu de plus en plus nécessaire, sinon
urgent, au fil des années. La nécessité est certaine. Le régime, il est
déficitaire et le restera si nous ne faisons rien. Le régime, il est
déséquilibré et cela s'aggravera si nous ne faisons rien.
Les chiffres
demeurent ainsi toujours aussi têtus. En 1960, on comptait quatre personnes en
activité pour financer la retraite d'un retraité. Puis les choses se sont
progressivement dégradées puisque nous vivons plus longtemps, ce qui est une
bonne nouvelle, mais il y a aussi un vieillissement de la population, et au
début des années 2000, on a atteint seulement deux cotisants pour un retraité,
puis 1,7 cotisant pour un retraité et nous arriverons bientôt à 1,5 cotisant
pour un retraité. Ce constat, nul ne peut le nier ni l'ignorer.
Ce constat du
déficit, il est toujours aussi limpide. 150 milliards d'euros de déficit d'ici
à 2034 si nous n'agissons pas. Ce n'est pas une situation qui est soutenable
puisqu'elle nous mettrait collectivement en danger. L'esprit de responsabilité,
celui de la raison, rend cette réforme absolument nécessaire.
La
responsabilité, c'est d'abord reconnaître l'effort que représente cette
réforme. Oui, il nous faut travailler davantage. Il nous faut consolider cet important
système de justice par répartition. Il nous faut renforcer la justice entre les
générations. Nous assumons en responsabilité de réformer le système des
retraites et nous revendiquons de le faire sans augmenter les impôts des
Français, sans baisser les pensions des retraités et sans faire exploser notre
dette. Nous assumons par cette réforme de créer plus de richesse nationale
puisque davantage de Français seront au travail. Cela s'inscrit d'ailleurs dans
la suite logique avec la réforme de l'Assurance chômage, la réforme du lycée
professionnel, la création à venir de France Travail avec un cap, le plein
emploi. Or, plus de richesse nationale, c'est un modèle social et économique
plus fort.
Nous profitons par ailleurs de cette réforme pour réduire des
injustices. J’y reviens rapidement. Pour ceux qui ont commencé tôt ou très tôt,
nous créons un mécanisme protecteur pour les carrières longues et très longues
et 40 % des Français pourront partir avant l'âge légal de 64 ans à la retraite.
Pour les retraités les plus modestes qui verront leur pension augmentée, il y a
aussi des mesures de justice : 40 % des retraités les plus fragiles, 40 % des
retraités auront un meilleur niveau de vie grâce à cette réforme, notamment via
le mécanisme de retraite minimal porté à 1 200 euros. Et aucun retraité ne
verra sa pension baisser. C'est même l'inverse puisque nous demandons de
travailler plus longtemps, eh bien, le niveau global des pensions de nos
retraités augmentera. Pour les aidants aussi, pour les invalides, pour les
personnes en situation de handicap, pour tous les salariés qui ont eu une vie
ou une santé, parfois fragilisés par un travail pénible, mais aussi pour les
parents qui ont pris un congé parental, cette réforme porte en elle des mesures
de justice.
Alors, depuis plusieurs semaines, je le disais, les retraites
alimentent, et c'est normal, bon nombre de débats et de conversations.
Naturellement, c'est l'avis de tout sujet qui devient viral. Hélas, il y a
aussi des fausses informations qui circulent. Toutes ne partent pas d'une
intention malicieuse, mais quelle que soit leur origine, ces fausses
informations, elles sont problématiques à partir du moment où elles falsifient
la réalité et qu'elles font peser un risque de polarisation dans notre pays.
Nous ne pouvons pas, le lundi, critiquer outre-atlantique les effets délétères
et violents de la post-vérité et de la désinformation et le mardi, les laisser
vivre chez nous. Alors non, 25 % des Français ne sont pas morts à l'âge de la
retraite. C'est quelque chose qu'on entend souvent actuellement. Il existe des
inégalités, c'est un fait. Et une partie des 5 % des Français les plus pauvres
qui gagnent en moyenne moins de 466 euros par mois. Donc on parle de personnes
qui, par définition n'ont pas de travail, qui sont en très grande précarité,
des gens qui sont sans domicile fixe pour la plupart. Ces gens-là ont une
espérance de vie bien plus courte. C'est une réalité, c'est indéniable. C'est
inacceptable et c'est en raison d'inégalités sociales que nous combattons
depuis le début du premier quinquennat à la racine et que nous continuerons de
combattre.
Mais il ne faut pas se tromper de combat. La retraite, en
l'occurrence, n'y est pour rien dans l'âge où l'on meurt. La prévention en
santé, la lutte contre la grande précarité, si. Il existe de la pénibilité au
travail, il existe des métiers difficiles. Ceux qui ont commencé à travailler
tôt méritent de partir avant les autres. Je le disais, nous avons aujourd'hui
le modèle le plus protecteur d'Europe, le plus développé et nous irons
finalement plus loin. C'est pour cela que nous renforcerons le compte
pénibilité, instaurerons une visite médicale obligatoire de fin de carrière
pour pouvoir partir plus tôt et que nous mettrons en place un fonds d'un
milliard d'euros pour soutenir les branches professionnelles et financer avec
les employeurs des aménagements de postes ou l'achat de matériels pour éviter
de fragiliser les corps de ceux qui exercent des métiers pénibles.
Demain, une
journée de mobilisation à l'appel des syndicats aura lieu. C'est un mouvement
qui correspond à une expression démocratique que nous respectons bien entendu,
c'est-à-dire un temps qui est protégé par la Constitution et parce que je
connais ce sens des responsabilités, parce que je connais le quotidien très
éprouvé déjà des Français, nous espérons que cette expression populaire ne se
transformera pas en blocage. Être capable de contester, de manifester, de
débattre, oui. Bloquer le pays et bloquer le quotidien des Français, non.
J’en
viens maintenant — et ce sera bref — aux différents textes qui ont été
présentés en Conseil des ministres ce jour. D’abord, un texte du ministre du
Travail, qui tient compte de la crise sanitaire et qui a nécessité de
nombreuses adaptations du cadre juridique existant en matière d'adaptation des
conditions de versement de l'indemnité complémentaire à l'allocation
journalière qui a été versée pendant le contexte d'épidémie. Il a été
nécessaire, en effet, pendant l'épidémie, de modifier le cadre d'indemnisation
des arrêts de travail pour le rendre plus souple et l'élargir. Et le présent
texte ratifie une ordonnance qui prolongeait, face à la persistance du virus,
le dispositif dérogatoire jusqu'au 31 décembre 2022.
Par la suite, le ministre
de l'Intérieur et des Outre-mer a présenté une ordonnance, un projet
d'ordonnance qui porte extension en Outre-mer de certaines dispositions d'une
loi relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure. On compte
parmi les orientations et avancées de cette loi la création de la réserve
opérationnelle de la police nationale, le renforcement du contrôle des armes et
des explosifs ou encore la création du cadre juridique dédié à l'usage des
caméras et des drones. Le ministre de l'Économie a présenté quant à lui un
projet de loi qui ratifie une ordonnance qui date de novembre 2022 relative au
régime budgétaire et comptable de l'établissement public local de la Défense.
J'en avais parlé, je ne reviens pas dessus. P
uis il a présenté un décret qui
modifie le cadre budgétaire et comptable de certains groupements de coopération
sanitaire et groupement de coopération social et médico-social.
Enfin, la
Première ministre a présenté une communication sur les politiques budgétaires,
sur les politiques prioritaires du Gouvernement et sur leur impact sur la vie
quotidienne des Français. En novembre 2020, le Gouvernement avait sélectionné
80 réformes prioritaires pour la vie quotidienne des Français. Au 31 décembre
2022, 40 réformes prioritaires obtiennent un résultat de mise en œuvre
supérieure à 80 %.
Ces politiques, elles ont véritablement changé le paysage et
la vie des Français et elles continueront d'ailleurs de le faire dans les
années à venir. Je pense notamment au fameux dédoublement des classes en réseau
d'éducation prioritaire, au déploiement du Passe culture, au 100 % santé ou
encore aux Maisons France Services.
Dans cette logique de priorisation de nos
efforts au service des Français, la Première ministre a élargi cette méthode de
suivi à la nouvelle feuille de route du Gouvernement qui compte 60 politiques
prioritaires. Je ne vais pas vous les lister ici, ce serait trop long, mais
vous pouvez les trouver évidemment sur le site internet du Gouvernement. Je
vais juste me concentrer sur 3 enjeux transversaux qui sont des pierres
angulaires de notre action, autour desquels une attention particulière sera
portée.
Il s'agit d'abord de la prise en compte des enjeux du changement
climatique, ensuite de la transition numérique et son déploiement au service de
l'accès au droit et enfin la qualité du service rendu aux usagers. Le
Gouvernement est et demeure engagé à améliorer le quotidien des Français. Nous
rendrons compte régulièrement de l'avancée de ces politiques.
Je vous remercie
et je suis à disposition pour vos questions.
Florian TARDIF
Bonjour Monsieur le ministre. Florian TARDIF pour Cnews
Canal+. Une première question. Il y a une interrogation parmi les Français,
comment justifiez-vous que quelqu'un qui a commencé à travailler tôt, parfois
dès 16 ans, va devoir travailler une année de plus, cotiser une année de plus
par rapport au reste de la population, est-ce que vous êtes prêts à faire des
efforts sur ce point-là, compte tenu du fait que c’est un point de crispation
au sein de la population française mais également au sein de vos propres rangs
puisque certains députés estiment que ce
n'est pas une mesure juste ? Merci.
Olivier VÉRAN
Je vous réponds bien volontiers. Je veux dire, on a déjà eu
l'occasion de répondre et on aura encore l'occasion de répondre à cette
question. Je le redis, ce que j'ai dit en préambule. La loi qui porte réforme
des retraites, elle recule l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Ça
veut dire qu'il y a deux ans de recul de l'âge de départ à la retraite. Donc ça
veut dire que nous assumons le fait de demander aux Français de travailler plus
longtemps pour pouvoir financer notre modèle social et faire en sorte que les
cotisations des retraites permettent de payer les pensions de retraite
aujourd'hui, dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans. Ça veut dire que l'ensemble
des Français qui travaillent est amené à avoir une modification de l'âge de
départ à la retraite. Par ailleurs, il y a les effets de la réforme dite
Touraine qui a été votée, j'ai été député socialiste, je le dis bien
volontiers, sous le Gouvernement de François HOLLANDE qui, elle, avait augmenté
le nombre d'années qu'il fallait cotiser, qu'il nous faut cotiser pour pouvoir
bénéficier d'une retraite passant progressivement à 43 ans.
La mise en place de
cette réforme, nous l’accélérons de quelques années, et donc ça veut dire qu'il
y a de toute façon déjà un an d'efforts supplémentaires qui est demandé à
beaucoup de nos compatriotes. Ensuite, vous posez la question de ceux qui ont
commencé tôt, voire très tôt, en l'occurrence 16 ans. Sachez qu'il y avait déjà
un dispositif qui faisait que des gens qui avaient commencé tôt, dans les
précédentes réformes, portées par la gauche ou par la droite, pouvaient être
amenés à travailler davantage parce qu'ils ont commencé tôt et donc finissent
plus tôt que les autres, mais ça peut entraîner quand même le fait de
travailler un petit peu davantage.
En l'occurrence, on corrige certains
mécanismes qui nous semblaient injustes. Vous prenez le cas de quelqu'un qui a
commencé avant 16 ans. S'il a déjà validé un certain nombre de semestres, avant
la fin de sa 16ᵉ année, eh bien, il pourra même partir plus tôt à la retraite
qu'auparavant. Pour les personnes ensuite, qui ont des dispositifs de carrières
longues, je le dis parce que je me suis rendu dans une entreprise la semaine
dernière, et j'ai vu des salariés, et je leur ai posé la question, à un certain
nombre d'entre eux.
Est-ce que vous avez compris ce qu'on a annoncé ? Est-ce
que vous savez à quel âge vous partirez à la retraite ? Quelques-uns m'ont
donné l'âge correct auquel ils partiraient, en l'occurrence, c’est des gens qui
ont commencé avec de l'apprentissage, parfois à 16, 17, 18 ans et savent qu’ils
partiront à 62 ans, pour certains, il y en a même un qui savaient qu'il
partirait à 60 ans, d'autres m'ont dit 65. Ça veut dire que déjà, il nous faut
continuer d'expliquer notre réforme pour bien montrer que ce n'est pas les 65
ans initialement évoqués, mais 64 ans. Et ensuite expliquer précisément ce que
c'est que ce dispositif de carrières longues. Quand on parle de carrières
longues, on parle des gens qui ont commencé à travailler tôt et qui n'auront
pas à travailler jusqu'à 64 ans parce que justement, on considère qu'ils auront
suffisamment cotisé.
Mais je réponds, encore une fois, bien volontiers à votre
question, nous assumons de demander, pour financer le système de retraites, à
chacun de travailler davantage.
Florian TARDIF
Et de cotiser davantage.
Olivier VÉRAN
Mais vous avez déjà des mécanismes de cotisations plus
longues.Si vous voulez, il est compliqué de demander à quelqu'un qui a commencé
à 25 ans à travailler et ça arrive aussi, des gens qui ont fait des études, qui
n'ont pas forcément d’ailleurs des métiers hyper rémunérateurs d'aller
travailler jusqu' à 70 ans. Donc, si vous comparez quelqu'un qui a commencé à
25 ans ou à 16 ans, on fait attention, on ne va pas demander à des gens de
travailler au-delà de l'âge qui sont raisonnables.
Jacques SERAIS
Bonjour Monsieur le ministre. Jacques SERAIS, Europe 1. La
CGT menace de couper l'électricité des élus qui défendent la réforme des
retraites. Ce matin, Gérald DARMANIN,
explique que c’est un chantage qui relève d’une dictature. Est-ce que vous
partagez cette analyse ?
Olivier VÉRAN
En tout cas, c’est proprement inacceptable. La
représentation nationale, élue démocratiquement, a vocation à exercer son rôle
de législateur, quelles que soient ses opinions et ses convictions. Et la
démocratie, c’est le respect de nos institutions et donc le respect de celles
et ceux qui, élus par le peuple, portent un mandat pour le peuple. Donc tout ce
qui va relever des pressions, des menaces, des injures, qu’elles soient sur les
réseaux sociaux ou dans la vraie vie, voire des actions ciblées visant à
l’intégrité du fonctionnement d’un mandat parlementaire sont inacceptables en
démocratie et en république et nous les condamnons.
Journaliste
Bonjour Monsieur le ministre. Dans quel état d’esprit
êtes-vous à la veille de cette manifestation ? Est-ce que vous êtes serein,
déterminé, inquiet ? Je vous laisse choisir votre état d’esprit. Et s’il y
avait demain 1 million de personnes, voire plus, dans la rue, est-ce que
l’exécutif pourrait reculer ?
Olivier VÉRAN
Vous avez posé la même question la semaine dernière, enfin
(inaudible)
Journaliste
Mais…
Olivier VÉRAN
Je vous réponds sur l’état d’esprit : calme, détermination,
engagement, prêt à écouter, prêt à discuter avec tous ceux qui le souhaitent et
qui le veulent. Nous sommes rentrés dans la phase de discussion et de
présentation de notre projet de réforme aux Français, après une longue phase de
concertation avec les syndicats, qui nous a permis d’ailleurs d’améliorer et de
renforcer les dispositifs du texte que nous aurons à présenter lundi prochain
au Conseil des ministres. Nous voulons continuer ce dialogue avec les Français.
Journaliste
Vous n’avez pas répondu à ma deuxième question. Est-ce que
est ce que c'est envisageable que le gouvernement recule s'il y avait 1
million, 2 millions…
Olivier VÉRAN
Je vous ai dit que nous sommes calmes, déterminés et
engagés. C'est une façon de vous répondre.
Journaliste
Mais non, vous ne répondez pas.
Olivier VÉRAN
Mais… J’ai répondu On ne met pas… On ne va pas faire des
scénarios, ce n'est pas comme ça qu'on fonctionne. Encore une fois, on comprend
et on accepte évidemment, et on respecte l'avis des gens qui sont d'accord avec
nous, l’avis des gens qui ne sont pas d'accord avec nous. Notre rôle, c'est
d'expliquer pourquoi nous faisons cette réforme, qu'est-ce que c'est que cette
réforme, quels sont les mécanismes d'amortissement et de renfort social que
porte cette réforme. C'est aussi de lutter contre les fake news quand il y en
a, j'ai essayé de le faire modestement il y a quelques minutes, et de continuer
ce dialogue avec les Français.
Elodie FORET
Bonjour, Elodie FORET, France Inter. Bruno LE MAIRE ce matin
demandait à ce que la majorité fasse bloc. Est-ce que la consigne a été
repassée ce matin en Conseil des ministres alors qu'on entend des voix
dissonantes, notamment dans la majorité, Barbara POMPILI, etc.
Olivier VÉRAN
Il n'y a pas besoin de passer la consigne au Conseil des
ministres de faire bloc, nous sommes tous membres d'un Gouvernement et nous
sommes tous engagés derrière le président de la République et la Première
ministre, et nous portons tous ce projet de réforme des retraites. Il en va de
même dans la majorité. Je rappellerais que la totalité des parlementaires qui
composent notre majorité à l'Assemblée nationale et le groupe au Sénat a fait
campagne avec dans le programme l'idée de la réforme des retraites. Donc nous
sommes tous engagés par ce pacte que nous avons passé avec notre majorité,
notre président.
Elodie FORET
Mais certains disent qu'en l'état, ils ne voteront pas.
Olivier VÉRAN
Mais certains ont besoin de débattre, de discuter,
d'échanger, d'appréhender la totalité de cette réforme. Et je ne doute pas
qu'il ne manquera aucune voix à la majorité au moment de le voter.
Thomas DESPRES
Bonjour Monsieur le ministre, Thomas DESPRES, RTL. Pour
rebondir sur la question de ma consœur, est-ce que le président a tenu un
propos liminaire sur cette réforme des retraites, sur la mobilisation de demain
et qu’a-t-il dit ce matin lors du Conseil des ministres ?
Olivier VÉRAN
J’ai essayé de rendre compte fidèlement de ce qu’a dit le
président de la République en introduction du Conseil des ministres.
Audrey TISON
Bonjour Audrey TISON, France Info. Concernant toujours la
réforme des retraites. Est-ce que vous pourriez bouger sur notamment le fameux
index sur l'emploi des seniors ? On n'a pas bien compris s'il y allait y avoir
d'éventuelles sanctions envers les entreprises, soit qui ne publieraient pas,
soit qui ne seraient pas dans les clous. Est-ce que voilà… Est-ce qu'on
pourrait aller vers des sanctions ? Est-ce que vous pouvez expliciter ça ?
Olivier VÉRAN
Merci pour votre question. Alors c'est vrai que là on veut
renforcer l'emploi des seniors dans les entreprises. Et on veut aussi nous
assurer que lorsqu'il y a des plans, notamment dans des grands groupes, ce ne
soient pas systématiquement les seniors qui soient laissés de côté. Hélas,
parfois, ça arrive. Et à mesure qu'on décale l'âge de départ à la retraite, on
le sait de manière automatique. Il y a aussi un décalage de l'âge de départ des
seniors, des entreprises. C'est ce qu'on constate à chaque réforme des
retraites en France et au sein des pays européens. Néanmoins, on veut renforcer
tous les mécanismes qui permettent aux seniors de garder toute leur place dans
l'entreprise, davantage se former d'ailleurs, et comme et pourquoi pas
envisager des reconversions professionnelles, même plus tardives que ce qu'on
constate aujourd'hui. Et ensuite, encore une fois, éviter que ce soit les
variables d'ajustement lorsque les entreprises décident de réduire leur masse
salariale. Donc on a mis en place, on va mettre en place un index senior qui
est contraignant pour les entreprises dans la mesure où, si elles ne le
déclarent pas, elles auront des pénalités. Ça, c'est une réponse à la première
partie de votre question. La deuxième partie de votre question, c'est si
l'index, elle le publie, mais qu'il est pourri, qu'il n'est pas bon et qu'il
n'y a pas suffisamment de seniors dans l'entreprise, qu'est-ce qui se passe ?
Eh bien ça, ça doit faire l'objet de discussions et d'échanges approfondis. Ces
éléments-là, encore une fois, ils sont sur la table dans la présentation qui a
été faite par par la Première ministre.
.
Audrey TISON
Donc ma deuxième question sur la réforme des retraites. Il y
a des demandes, notamment de la part des Républicains, pour prendre en compte
ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans, qui ne sont pas dans les carrières
longues, qui vont devoir a priori cotiser 44 ans. Est-ce que c'est un dossier
sur lequel vous êtes en train de vous pencher ? Est-ce que ça pourrait bouger ?
Olivier VÉRAN
J'ai répondu à votre collègue tout à l'heure sur la question
des personnes qui ont commencé tôt. Il y a les dispositifs de carrières longues
pour un grand nombre d'entre eux, pour éviter qu'ils ne partent au-delà d'un
certain nombre d'années. Et puis je redis qu'aujourd'hui, quelqu'un qui a
commencé avant la réforme, quelqu'un qui avait commencé à travailler à 20 ans
du fait de ce qu'on appelle la Touraine et des 43 ans de cotisation, réforme
portée par les socialistes, je le rappelle, aurait dû de toute façon déjà
travailler jusqu'à 43 ans, jusqu'à 63 ans. Donc 64 ans, ça veut dire un an de
plus. Or, je rappelle que nous décalons pour l'ensemble des Français l'âge de
départ à la retraite de 62 à 64 ans. Donc il y a un effort qui est partagé par
toutes les catégories de la population qui le peuvent.
Audrey TISON
Et du côté des Républicains, c'est posé comme une ligne
rouge.
Olivier VÉRAN
Je ne crois pas, excusez-moi, que les Républicains dans leur
ensemble aient posé des lignes rouges. Ce que j'ai entendu des Républicains,
c'est la volonté d'accompagner un texte qui va dans le sens du travailler
davantage, tout en apportant une attention particulière aux plus fragiles,
notamment aux petites retraites, ce que nous faisons, et le dialogue avec les
groupes d'opposition qui souhaitent travailler avec nous pour réformer cette
retraite se poursuit et je n'ai pas entendu parler de lignes rouges. En tout
cas pas de la part du parti des Républicains. Peut-être des parlementaires
individuels, c'est leur droit, mais pas du parti Les Républicains.
Bastien AUGEY
Bonjour. Bastien AUGEY pour TF1-LCI. Vous avez dit tout à
l’heure la fois que vous étiez déterminé sur cette réforme, mais aussi que vous
vouliez continuer à dialoguer avec les Français. Concrètement, qu'est-ce que ça
veut dire ? Quelles sont les marges sur le texte ? Quels sont les points sur
lesquels il peut y avoir des échanges, des améliorations ? (inaudible) parlait
tout à l'heure de cette question des 44 ans de cotisation qui crispe beaucoup ;
est-ce que malgré votre justification, c'est un point sur lequel il peut y
avoir des évolutions ? Et est-ce que, pour le coup, la question de l'âge à 64
ans et du rythme de l'accélération de la réforme Touraine, c'est aussi un point
où il peut y avoir des discussions ou sur celui-là, ça ne bougera plus. Merci.
Olivier VÉRAN
Encore une fois, nous réformons des retraites pour les
équilibrer. Et si cette réforme, elle porte en elle des dépenses nouvelles,
pour protéger les plus fragiles, pour mieux rémunérer les petites retraites, il
nous faut évidemment aussi avoir des recettes pour faire en sorte que le
système soit équilibré. Sinon, il n'y a pas de réforme des retraites, il n'y a
pas de maintien du système par répartition. Donc cet effort, encore une fois,
nous l'assumons.
Donc l'équilibre de la réforme, il porte sur le fait de devoir
travailler un peu davantage tout en ayant des signaux vers les plus fragiles.
Donc c'est tout l'équilibre.Vous me posez la question de savoir si on serait
prêt à faire une réforme qui coûterait et qui ne rapporterait pas au système
des retraites, du coup, qui la déséquilibrerait au lieu de la conforter et la
renforcer. Ce ne serait pas faire un cadeau à tous les gens qui travaillent
aujourd'hui que de déséquilibrer davantage notre système des retraites. Donc on
est à l'écoute des Français, on est aussi dans le dialogue pour expliquer. Vous
savez, comme vous, j'entends beaucoup de choses, à qui fait des propositions
qu'il faudrait taxer… il suffirait de taxer quelques dizaines de milliardaires,
on la financerait, ce qui est factuellement totalement faux. Ce qui revient
d'abord à confondre la fortune personnelle d'un chef d'entreprise avec le
capital d'une entreprise et donc qui concerne la totalité des salariés de cette
entreprise. Vous en avez d'autres qui assument de dire : bah il faudrait
baisser les pensions des retraités ; ce que nous ne voulons pas faire. Il
faudrait baisser de 700 euros par an en moyenne les pensions des retraités pour
financer les retraites, 700 euros par an. Allez expliquer ça à des gens qui
aujourd'hui sont en difficulté déjà pour aider leur famille ou pour avoir une
qualité de vie correcte. Ou alors il faudrait augmenter les cotisations des
salariés ; et alors là, avec l'inflation, vous allez baisser de quasiment 40
euros par mois le pouvoir d'achat de tous les français. Enfin, ce ne serait pas
raisonnable.
C'est vrai qu'il existe plusieurs façons de réformer les retraites
et nous ne l'avons jamais caché, mais nous assumons, nous, de ne pas augmenter
les impôts, ni la dette, ni de baisser les pensions des retraités. Donc, dès
lors que cet équilibre, il dépend de cette capacité à travailler davantage, la
question que vous me posez, c'est est-ce qu'on peut déséquilibrer le système si
on nous le demande de le faire ? La réponse, elle est non, sinon ce ne serait
plus une réforme des retraites.
Journaliste
Et le dialogue (inaudible).
Olivier VÉRAN
Et le dialogue, il porte aussi sur la capacité à expliquer
ce qu'on veut faire. Vous aurez bientôt dans quelques jours un simulateur qui
permettra aux Français d'être fixés et de se faire une idée, une opinion. Je
vous le dis, je vais, comme vous, discuter avec beaucoup de Français. Il y a
encore des gens… parce que la réforme elle est compliquée, parce que le système
des retraites par répartition, c'est compliqué, parce que l'historique de
toutes les réformes, c'est compliqué et que quand on parle d'années de cotisation,
d'âge, de départ, d'âge d'annulation de la décote, c'est objectivement
compliqué. Et parce qu'on a un système de retraites où les gens vont cotiser à
une caisse à un moment donné de leur vie, puis à une autre un autre moment
donné de leur vie, et honnêtement, c'est très compliqué d'être capable
soi-même, de savoir à quel âge on pourra partir, avec quel niveau de pension ?
Donc il nous faut aussi être capable de lever des malentendus. Je vous dis que
je rencontre encore des gens qui me disent : je vais devoir travailler jusqu'à
65 ans, alors que j'ai commencé à travailler à 18 ans. Ça n'est pas le cas, et
ça n'était le cas ni hier, ni aujourd'hui, ni demain. Et heureusement. Donc, il faut qu’on l’est d’un certain nombre
d’incompréhensions, que chacun puisse se faire aussi une idée de sa situation à
venir. Et donc, on explique et qu’on dialogue tout en assumant, encore une
fois, en responsabilité de porter cette réforme.
Journaliste
Comment est-ce que vous appréhendez la journée de demain ?
Et qu’allez-vous faire ? Est-ce que vous allez suivre attentivement ce qui s’y
dit et ce qui s’y passe en termes de mobilisation ? Ou bien, au contraire,
puisque vous êtes déterminé à faire cette réforme, et qu’à vous entendre, elle
se fera au quoi qu’il en coûte. Justement, ça vous est complètement égal ce qui
va se passer demain.
Olivier VÉRAN
Vous savez évidemment que ça ne nous est pas égal ce qui va
se passer demain. Enfin, personne ne dira une chose pareille, personne. On
respecte à la fois l’histoire des mobilisations sociales dans notre pays, à la
fois cette mobilisation sociale en particulier. Elle ne nous étonne pas et à
chaque fois qu’il y a eu des réformes des retraites, il y a des mouvements
sociaux, parce qu’on ne l’a jamais caché, que réformer les retraites, c'est
toujours, ce sont toujours des réformes qui sont difficiles et qu'il faut bien
expliquer. Il faut vraiment que chacun comprenne le sens, la raison pour
laquelle on réforme. Si on ne le fait pas, on n'a plus de système.
Potentiellement, on met en péril notre système de retraite par répartition.
Donc on explique, on écoute, on ne confond pas manifestations et droit de grève
avec blocage. Ce qu'on ne veut pas, c'est que des Français qui n'ont rien
demandé à personne se retrouvent dans l'incapacité d'aller travailler, d'amener
leurs enfants à l'école, de pouvoir aller faire leurs courses ou se déplacer.
On ne veut pas de blocage. On différencie vraiment l'action sociale qui
consiste à se mobiliser, y compris dans la rue, pour contester une réforme. C'est
un droit constitutionnel qu'on respecte et qu'on chérit. Le blocage, ce n'est
pas la suite logique d'un mouvement social. Donc on fait bien le distinguo
entre les deux. Et évidemment, on veut assurer la sécurité. Le ministre de
l'Intérieur a eu l'occasion de se prononcer sur le sujet ce matin. Il y aura
10 000 agents de police et gendarmes, 3 500 à Paris pour assurer la sécurité
des manifestants d'abord, puis des riverains. Parce qu'on ne veut pas qu'il y
ait des mouvements comme on a pu le constater lors de certains grands
mouvements sociaux ces dernières années, avec de la casse, etc. Ce n'est pas du
tout pour ça que les gens qui vont se mobiliser demain descendent dans la rue.
Donc encore une fois, on les respecte, on les écoute. On demande aussi que le
dialogue puisse se faire dans les deux sens.
Journaliste
Justement, en ce qui concerne les blocages, on commence à
voir des files d'attente dans les stations service. Est-ce que vous êtes en
mesure aujourd'hui de rassurer les Français, les automobilistes, qu'il n'y aura
pas de pénurie ?
Olivier VÉRAN
On constate, vous l'avez dit, avant même que la grève ait eu
lieu et je crois qu'hier, c'était 5 % des stations qui étaient à sec de
carburant avant même que la grève ait commencée. Je le souligne quand même. Et
donc, on travaille, les ministres en charge travaillent. Agnès PANNIER-RUNACHER
travaille avec toutes les sociétés de carburants pour faire en sorte que les
choses puissent se passer dans les meilleures conditions, en tout cas dans des
conditions meilleures que ce que la France a connu il y a quelques mois de
cela. On est très attentif. Encore une fois, l'idée n'est pas… et je crois que
l'état d'esprit des gens qui iront demain dans la rue n'est pas de gêner le
quotidien des Français et de ceux qui travaillent. Il est de manifester un
désaccord. Donc on fait bien la différence. Et c'est important parce que si on
ne la fait pas cette différence entre manifestations et blocages, ça veut dire
qu'on finit par confondre les deux. Et ce que nous ne voulons pas parce
qu'encore une fois, on chérit le droit de manifester dans le pays. On arrête ?
Encore une.
Journaliste
Encore une sur la réforme des retraites.
Olivier VÉRAN
Mais ce n'est pas vrai.
Journaliste
Vous avez abandonné l'idée de réformer complètement le
système. La réforme qui va être débattue bientôt va permettre uniquement de
combler le déficit ces prochaines années. Est-ce que vous ne manquer de vision
sur le long terme puisque lorsque vous évoquez justement le déficit, combler le
déficit, cette réforme permettre de le faire jusqu’à 2030, mais que se
passera-t-il et est-ce qu’au sein de l’exécutif, vous ne fermez pas la porte à
ce qu’une nouvelle réforme des retraites, par exemple, d’ici 5, 6, 7 ans
pour de nouveau combler le déficit, de nouveau revoir le système, système qui,
sur le long terme, ne pourra perdurer compte tenu de l'évolution démographique
de notre pays.
Olivier VÉRAN
Alors ce que nous disent les prévisions des économistes
indépendants, pardon, j’ai un petit chat dans la gorge, c'est que, après cette
année exceptionnelle où on a… plutôt et d’ailleurs c’est souligné par les
opposants de la réforme et qui oublient de dire que c'est juste cette année, on
a plutôt des recettes qui rentrent bien dans les caisses des retraites cette
année. Ensuite, ça va se dégrader progressivement. On va passer à 10 milliards
d'euros de déficit sur une année, puis ensuite on va atteindre les 20
milliards. Je redis le chiffre qui est incontesté et incontestable 150
milliards d'euros de déficit à l'horizon 2034 accumulés là sur les prochaines
années si on ne fait pas la réforme. Donc, l'idée n'est pas seulement de
combler les déficits. L'idée est d'éviter que les déficits se creusent et que
la dette de notre pays explose et que les taux d'intérêt explosent et que toute
la dynamique économique qui s'est remise en place dans notre pays, qui permet
de créer de l'emploi et des richesses, de faire chuter le chômage, toute cette
dynamique s'enraye. Donc, et qu'on demande ensuite aux générations à venir de
payer pour la dette que nous n'aurions pas à régler par anticipation quand on
le pouvait. On dit que le système des retraites, il est équilibré à l'horizon
2030, c'est ce que vous avez souligné, mais on dit aussi que le système de
financement qu'on met en place par cette réforme permet de pérenniser
l'équilibre de la réforme des retraites où on n'est pas en train de dire aux
Français il y a une clause de revoyure dans 8 ans. On s'inscrit dans du temps
long avec ce système de retraite ainsi financé. Donc, il n'y a pas de…
Journaliste
(Inaudible) une réforme.
Olivier VÉRAN
Non, ce n'est pas une réforme en attendant de voir la suite,
si il y a besoin d'en refaire. C'est une réforme qui, justement parce qu'elle
est sérieuse, nous permet de voir loin. Alors, si vous regardez l'historique
des réformes vis-à-vis des projets de réformes, notamment en 95 qui ont ensuite
été amendés très fortement et qui si initialement prévoyaient un équilibre dans
la durée dans la version définitive, finalement ne prévoyant un équilibre que
sur une courte durée. Et vous avez ensuite plusieurs réformes des retraites qui
se sont succédées qui à chaque fois non pas porté en elles l'engagement de
pérenniser le financement du système sur des décennies. Là, on a un système où
dont les économistes nous disent que s'il est mis en place et nous le
souhaitons de mettre en place, il permettra de voir loin. Et il permettra aussi
de renforcer la confiance des Français et des jeunes, notamment dans le système
des retraites. Vous en voyez des jeunes qui vous disent : « moi, je n'aurai pas
de retraite, je sais très bien que tout ça, ça n'existera pas, etc… Je vais
finir par cotiser moi-même chaque mois. En fait, c'est exactement l'inverse du
message que nous portons, c'est que le fait de travailler un peu plus longtemps
nous permet de dire à toutes les personnes qui aujourd'hui cotisent pour la
retraite, des retraités actuels qu'ils auront eux-mêmes une retraite par
répartition le moment venu.
Journaliste
(Inaudible)
Olivier VÉRAN
Merci à tous !