Compte rendu du Conseil des ministres du 06 novembre 2024
Maud BREGEON
(...) J’en viens au reste de l’ordre du jour de ce Conseil des
ministres qui s'articulait autour de 3 thèmes : les finances publiques avec le
projet de loi de finances de fin de gestion, l'économie avec une ordonnance qui
vise à encadrer l'activité des influenceurs sur les réseaux sociaux, et enfin,
l'adaptation au dérèglement climatique avec une présentation du plan national
d'adaptation au changement climatique.
S'agissant des finances publiques, le
ministre en charge du Budget et des Comptes publics a présenté le projet de loi
de finances de fin de gestion pour l'année 2024. Un texte qui sert à financer
des dépenses qui n'étaient pas prévues dans le budget initial, comme par
exemple les dépenses engagées pour faire face à la crise en Nouvelle-Calédonie
ou au financement de notre soutien militaire à l'Ukraine. Il servira également
à arrêter définitivement le niveau de déficit de l'année 2024 sur la base des
dernières prévisions de croissance, soit 6,1 % du produit intérieur brut.
S'agissant de l'encadrement des activités des influenceurs, en juin 2023, une loi
avait été votée pour interdire certaines publicités sur les réseaux sociaux
pour protéger les Français. Deux exemples, les médecines alternatives
dangereuses ou le placement financier douteux, pour ne citer que ceux-ci.
L'ordonnance présentée ce matin renforce donc ce dispositif à l'égard des
influenceurs qui sont domiciliés à l'étranger.
Et enfin, sur le sujet
climatique, ma collègue Agnès PANNIER-RUNACHER est revenue sur le plan
national d'adaptation au changement climatique, le PNACC. C'est un plan qui a
été présenté par le Premier ministre, vous le savez, le 25 octobre 2024, et qui
vise à adapter notre pays, nos modes de vie à une augmentation des températures
à 4 degrés, en renforçant la protection des populations, la souveraineté
alimentaire, la protection de la nature et de l'eau.
Voilà, je m'arrêterai là
pour le compte-rendu de ce Conseil des ministres et je vous invite, pour ceux
qui le souhaitent, à me faire part de vos questions.
Léopold AUDEBERT
Bonjour, Léopold
AUDEBERT pour BFM TV. Je ne vais pas être très original et revenir sur le
premier thème que vous avez évoqué au début de votre prise de parole. Vous
parliez de cette... Comment dire ? Cette position de la France qui est donc
d'avoir pris acte, évidemment, de la décision du peuple américain, d'avoir
félicité directement Donald TRUMP. Pour être très concret pour les personnes qui
nous regardent, quelles sont les conséquences de cette élection pour le
quotidien des Français d'un point de vue très pratique aujourd'hui ?
Maud BREGEON
La position de la
France ne change pas et c'est celle qui est portée par le président de la
République depuis 7 ans maintenant. Et je vous renvoie notamment à ce qui avait
été dit lors de ce discours fondateur qui était celui de la Sorbonne en 2018.
On doit consolider notre stratégie européenne, notre coordination européenne.
Les grands enjeux auxquels on fait face en matière de changement climatique, en
matière de défense, en matière d'écologie, je viens d'en parler, de commerce,
d'agriculture, doivent être relevés à l'échelle de l'Union européenne. C'est ce
qu'a initié le président de la République, qui a été, depuis 7 ans, si je puis
dire, la locomotive de l'Union européenne. Et donc, l'élection de Donald TRUMP,
qui, encore une fois, est quelqu'un avec qui le président de la République a
déjà eu l'occasion de travailler, nous ramène à cette nécessaire coordination.
Et donc, ne regardons pas uniquement ce qui se passe aux États-Unis, mais
regardons aussi ce qu'on est capable de faire et dans quelles mesures on est
capable d'agir en européens. Et ce sera un travail qui sera mené par le
président de la République, comme il l'a fait, et en lien avec le Premier
ministre, puisque, vous le savez, ils ont une vision et une approche qui est
parfaitement cohérente sur la question.
Léopold AUDEBERT
En un mot, est-ce
qu'un coup de téléphone du chef de l'État à Donald TRUMP est prévu dans la
journée ?
Maud BREGEON
Je n'ai pas
l'information. En revanche, quand je vous dis qu'il lui a adressé ses
félicitations, je parle bien des deux messages qui ont été publiés ce matin sur
les réseaux sociaux.
Léopold AUDEBERT
Merci.
Journaliste
Bonjour Madame
BREGEON. Oscar (inaudible) pour (inaudible) Magazine. Donc, je vais également
revenir sur la question de mon confrère Léopold AUDEBERT. Puisque ce matin dans
son éditorial, Serge JULY qui est journaliste à Libération, a pointé une
thématique importante, c'est la question de l'écologie. Est-ce qu'aujourd'hui
vous êtes inquiète par les choix climatiques que peuvent faire les industries
américaines, notamment avec le réchauffement des océans et toutes les
conséquences que peuvent avoir ces activités économiques sur le climat aux
États-Unis et dans le monde ? Et j'aimerais rebondir sur un point d'actualité
française, depuis quelques jours, se sont ouverts les procès liés à la
destruction d'un immeuble à Marseille. On a des preuves des habitants de
l'immeuble qui s'est effondré que les lieux étaient fissurés sur plusieurs
parties. Et que des adjoints à Monsieur GAUDIN, qui était maire de Marseille à
l'époque, ont nié les événements. Et est-ce que vous attendez une sanction
peut-être plus ferme contre les élus qui ont porté peu d'importance avant les
drames qui se sont produits à Marseille, il y a quelques années maintenant ?
Maud BREGEON
Alors, sur le
réchauffement climatique, sans dire que nous sommes inquiets de ce qui pourrait
se passer aux États-Unis, je voudrais simplement réaffirmer que c'est une
préoccupation majeure et première du Gouvernement français et qui est portée,
encore une fois, depuis 7 ans, à l'échelle européenne, par le président de la
République, avec des résultats extrêmement tangibles sur la réduction des
émissions de gaz à effet de serre, de part ce qui a été entrepris en matière de
décarbonation et notamment vis-à-vis de l'industrie. Donc, on doit continuer
vers ce chemin-là en s'appuyant sur ce qu'on sait faire en matière de
transition énergétique, le développement des énergies renouvelables, mais
également et peut-être en premier lieu, le développement de l'industrie
nucléaire. On s'est beaucoup battu à l'échelle européenne pour inclure le
nucléaire dans la taxonomie, par exemple. Donc c'est une action qui continuera
à être menée de façon résolue à l'échelle européenne comme à l'échelle
française, avec notamment ce qui a été présenté aujourd'hui par Agnès
PANNIER-RUNACHER sur le programme national d'adaptation au changement
climatique. Et il ne vous aura pas échappé que ça a été évoqué et mis en avant
de façon très volontariste par le Premier ministre qui, dès ses premières
prises de parole, et notamment devant l'Assemblée nationale et le Sénat, a mis
sur un pied d'égalité la dette financière avec la dette climatique. Preuve que
c'est encore une fois pour nous un sujet d'importance vitale. Excusez-moi.
Quant à votre deuxième question, pour être parfaitement honnête, je ne connais
pas les détails du dossier que vous évoquez, donc je ne me permettrai pas de
réagir directement dessus. Moi, je fais confiance aux élus locaux, et le
Gouvernement de Michel BARNIER fait confiance aux élus locaux pour agir dans le
bon sens, accompagner les populations dans l'adaptation. Et je sais que
beaucoup de maires, beaucoup d'élus sont en première ligne face au changement
climatique. Voilà, attention peut-être dans les paroles qu'on peut avoir à ne
pas laisser... Imaginez, encore une fois, je ne reviens pas au dossier que vous
évoquez parce que je ne le connais pas, mais à ne pas laisser penser que les
élus, en tout cas dans leur large majorité, seraient négligents face à cette
question. Ils sont au contraire extrêmement concernés et ils œuvrent au
quotidien pour adapter leur ville, qu'ils connaissent parfaitement, à une
situation qui évolue.
Journaliste
Enfin, un tout
dernier point. Il y a eu un échange entre Olaf SCHOLZ et Emmanuel MACRON lors
des dernières heures au sujet des élections américaines. Est-ce que vous pouvez
nous en dire un tout petit peu plus sur ce qu'ils se sont dit ?
Maud BREGEON
Non, le président
de la République n'a pas dévoilé ses échanges avec le chancelier allemand. En
revanche, je pense que ce coup de téléphone et cette discussion qu'ils ont eue
dit quelque chose de la solidarité du couple franco-allemand et de cette
volonté commune, encore une fois, de travailler à ce que le président de la
République a appelé un “réveil stratégique européen”.
Mégane GENSOUS
Bonjour. Mégane
GENSOUS pour Contexte. J'ai deux questions sur l'ordonnance sur la loi
influenceur. La première, c'est que cette ordonnance a été rédigée pour mettre
en conformité la loi influenceur avec le droit européen, mais la Commission
européenne a déjà annoncé qu'elle voulait légiférer sur le sujet des
influenceurs. Du coup, que pense faire le Gouvernement de sa loi influenceur ?
Et la deuxième, c'est que les députés auteurs de la loi influenceur ont déjà
annoncé préparer une deuxième proposition de loi sur le sujet pour aller plus
loin. Est-ce que le Gouvernement prévoit de la soutenir ?
Maud BREGEON
Alors, sur la première
question, je n'ai rien de plus à dire que ce que j'ai mentionné en présentation
dans mon compte-rendu et sur la présentation qui a été faite au sein du Conseil
des ministres. Si vous avez besoin de précisions supplémentaires, on vous les
apportera dans la journée. Concernant la seconde proposition de loi, vous
comprenez que, n'ayant pas connaissance, puisqu'elle n'est pas encore déposée,
sauf erreur de ma part, de son contenu exact, le Gouvernement ne peut se
prononcer sur un soutien éventuel ou non. Et je vous invite volontiers, bien
sûr, à échanger plus longuement sur cette question avec la ministre des
Relations avec le Parlement. Je m'excuse de ne pas pouvoir être plus précise
dans ma réponse.
Journaliste
Merci.
Bastien AUGEY
Bonjour, Bastien
AUGEY pour TF1-LCI. Une question concernant Auchan et Michelin. Le Premier
ministre avait pointé auprès de ses dirigeants le fait que ces entreprises
reçoivent des aides de la part de la France. Et vous avez précisé ce matin
qu'il n'était pas question de revenir ou de demander un remboursement de ces
aides. Alors, (coupure) est-ce que vous (coupure) la nature et le montant des
aides que touchent ces deux entreprises ? Et deuxièmement, si ce levier n'est
pas choisi par le Gouvernement, quels sont les leviers du Gouvernement pour
influencer les choix de ces entreprises, notamment pour l'emploi et la
souveraineté de la France ? Et plus généralement, quel est l'intérêt pour le
Premier ministre de dire que ces aides existent si ce n'est pas pour l'utiliser
comme un levier de menace ? Je vous remercie.
Maud BREGEON
Alors, je n'ai pas
d'informations précises sur le montant, mais chacun voit bien que depuis
plusieurs années, et face aux crises que nous avons traversées, je pense
notamment à la crise du Coronavirus, je pense à la crise inflationniste,
énergétique, l'État français a massivement aidé le tissu économique, et nous
avons eu raison de le faire, parce que c'est ce qui a permis à la croissance de
tenir, c'est ce qui a permis à ces entreprises de tenir, et donc, au bout du
bout, aux emplois d'être préservés et aux pouvoirs d'achat des Français de
l'être avec. Il ne s'agit pas de revenir ou de renier ce qu'on a fait par le
passé, loin de là, mais de dire que, et je crois que c'est du bon sens, quand
on aide, encore une fois, massivement des entreprises, à juste titre, on le
fait avec quoi ? On le fait avec l'argent du contribuable. Et donc, le
contribuable est en droit, lorsque des choix difficiles comme ceux qui ont été
annoncés par Michelin ou par Auchan sont faits, de savoir où et en quoi
l'argent qui a été versé par l'État a été utilisé. Est-ce que ça l'a été à bon
escient ou pas ? Il ne s'agit pas, encore une fois, de pointer du doigt les uns
et les autres, ni de rentrer dans un bras de fer à ce stade des échanges, mais
de ramener chacun à ce qui nous semble être du bon sens et à ce qui nous semble
être l'intérêt national partagé lorsqu'un État aide des entreprises. Il est
normal que ces entreprises puissent, lorsque c'est nécessaire, rendre des
comptes sur les choix qui sont réalisés. Et plus globalement, sur les cas
précis d’Auchan et Michelin, il sera évidemment… L'État sera… Le Gouvernement
sera extrêmement attentif à l'accompagnement qui sera donné aux différents
salariés concernés. On sait que c'est extrêmement difficile pour eux, et donc
on veillera à ce qu'il y ait des plans d'accompagnement qui soient mis en
place, encore une fois, en lien avec les territoires, en lien peut-être avec
les élus. Le Premier ministre l'a mentionné hier lors de sa réponse aux questions
au Gouvernement, et donc on sera extrêmement attentifs à faire en sorte que les
salariés soient pris en compte et accompagnés à la hauteur de ce qu'ils
méritent.
Bastien AUGEY
Mais pardon, mais
ça veut dire quoi concrètement rendre des comptes, ou l'État veillera, si vous
dites vous-mêmes que de toute façon, quoi qu'il arrive, il n'est pas question
de revenir sur ces aides ? Quels sont vos leviers pour leur demander de rendre
des comptes et pour surveiller qu'il y a bien le suivi dont vous parlez ?
Maud BREGEON
C'est un échange
qui est sain entre un Gouvernement et des entreprises qui ont touché des aides
publiques. Pardonnez-moi. Il ne s'agit pas de rentrer dans un chantage quel
qu'il soit. Je voudrais vraiment mettre cette idée de côté. Mais quand on a une
situation comme celle-ci et que l'État a contribué à la protection des
entreprises concernées, il est normal que l'État puisse avoir un échange avec,
encore une fois, des entreprises qui prendraient des choix difficiles. Je ne
préjuge pas de la réalité qui les force à faire ce type de choix.
Bastien AUGEY
Un échange oui,
mais donc aucune capacité d'influencer sur leur choix, de demander des comptes
?
Maud BREGEON
Dans un premier
temps, nous avons besoin, je crois, d'un échange constructif avec ces
entreprises et avec un objectif qui doit être l'objectif premier, c'est
l'accompagnement des salariés qui sont concernés parce que derrière, c'est des
vies professionnelles, mais c'est des vies personnelles, c'est des familles, et
c'est, je crois, la première chose à laquelle le Gouvernement sera vigilant.
Merci.
Audrey TISON
Bonjour, Audrey
TISON, France Info. Est-ce que vous avez des précisions sur le prochain texte
fin de vie ? On a appris qu'il allait être remis à l'ordre du jour de
l'Assemblée en janvier, mais à ma connaissance, on ne connaît pas le véhicule
législatif. Est-ce que vous allez prendre, mettre à l'ordre du jour la
proposition de loi Falorni, qui reprend le texte là où les débats s'étaient
arrêtés, ou est-ce qu'on dirige vers un projet de loi du Gouvernement ?
Maud BREGEON
Alors, ce n'est pas
précisé. L'engagement qui est celui du Gouvernement et qui a été annoncé hier,
c'est effectivement d'inscrire un projet de loi fin de vie à l'Assemblée
nationale sur du temps Gouvernemental en janvier. C'est un sujet qui suscite
des débats au sein de l'Assemblée nationale, mais qui nous semble être des
débats qui sont sains parce que la question de la fin de vie qui n'est pas une
question facile, sur laquelle il y a des échanges qui sont nécessaires. C'est
un débat qui nous semble nécessaire d'avoir et je crois qu'on a besoin de
collectivement pouvoir avancer. C'est une attente qui existe, qui est réelle au
sein de nombreuses familles françaises. Et on ne préjuge pas de la direction
que prendra le débat parlementaire. Il n'est pas encore une fois décidé de
savoir si effectivement on reprend la version de la proposition de loi ou si on
part sur un nouveau projet de loi, mais nous aurons l'occasion de le détailler.
Audrey TISON
Mais ce sera un
projet de loi, c'est-à-dire que c'est le Gouvernement qui sera à l’initiative.
Maud BREGEON
Ce sera inscrit sur
le temps gouvernemental.
Audrey TISON
D'accord, mais sur
le temps gouvernemental, on peut imaginer qu'il y ait une proposition de loi ?
Maud BREGEON
Je n'ai pas les
informations à ce stade. Mais en fait, je pense que ce que les gens veulent
savoir, parce que que vous preniez une proposition de loi ou que vous preniez
un projet de loi, dans les deux cas, il pourra être amendé et il sera amendé,
je n'en doute pas, par le Parlement. L'important, c'est qu'on ait un temps
consacré, un engagement de consacrer du temps à ce débat, de telle sorte que le
travail puisse reprendre, le travail qui avait été interrompu de par la
dissolution. C'est une demande, je crois, très forte des parlementaires, et
c'est aussi une demande sociétale, et donc c'est un engagement, encore une
fois, du Premier ministre.
Audrey TISON
Autre question
parlementaire, on va dire. Le PLFSS, l'examen s'est achevé hier soir. Pour une
question d'agenda, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui se passe...
Est-ce que... Voilà. Certains députés crient à l'absence de temps
supplémentaire. Ils n'ont pas pu aller au bout du texte. Ils n'ont pas pu
notamment examiner le fameux article sur les retraites. Est-ce que c'est
quelque chose que vous regrettez, que le débat n'ait pas pu aller jusqu'à son
terme sur ce texte ?
Maud BREGEON
Moi, j'entends
évidemment les voix des parlementaires, mais moi, je ne peux que me réjouir que
le Gouvernement ait laissé le plus de temps possible au débat. Et vous le savez
bien, on est ensuite régi par un calendrier législatif qui veut que, passé un
certain délai, le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, voté ou
non, part en étude au Sénat. Nous avons fait le choix de laisser les
parlementaires débattre autant de temps que possible du projet de loi de
finances de la Sécurité sociale. Et nous faisons le même choix d'ailleurs sur
le projet de loi de finances, puisque l'étude, vous le savez, va reprendre à
compter d'aujourd'hui, jusqu'à la fin de semaine et puis les jours qui suivront
s'il le faut. On a été constant, je crois, sur notre ligne depuis le départ. On
ne souhaite pas brutaliser la démocratie, on ne souhaite pas brutaliser le
Parlement. On veut laisser les parlementaires proposer, s'ils le souhaitent, un
budget alternatif, prendre leurs responsabilités, s'exprimer, s'accorder sur
des compromis, s'accorder peut-être parfois aussi sur leurs désaccords, mais on
estime que c'est extrêmement sain et qu'il n'y avait, je ne crois pas de raison
légitime à utiliser l'article 49-3 dans cette période de débat-là qui, encore
une fois, nous semble saine. Ça a aussi permis, je crois, sur un certain nombre
de sujets, et de la part des groupes parlementaires, des grandes clarifications
sur les positions et les lignes qui étaient les leurs.
Christelle MÉRAL
Bonjour. Christelle
MÉRAL, France Télévisions. La question concerne aussi l'Assemblée, mais plus
particulièrement l'absentéisme des députés du socle commun, notamment pendant
le projet de loi de finances, le volet 7 qui s'était déroulé. Le Monde avait
fait ses calculs et montre une petite proportion donc de députés qui ont
participé au vote. Alors, comment expliquez-vous ce faible taux de présence ?
Maud BREGEON
Moi, ce que je
vois, c'est des députés du socle commun, donc Renaissance, LR, Horizons, MoDem,
qui ont déposé un grand nombre d'amendements. Alors après, ce qui était
reproché, d'ailleurs, paradoxalement, à certains moments, qu'on fait vivre le
débat, qu'on met des propositions sur la table, que ce soit au sein de
l'Assemblée nationale, comme dans le débat politico-médiatique au sens large,
si je puis dire, et sur la question des entreprises, sur la question des
retraites, sur la question de l'écologie, il me semble que le Socle commun
participe de manière active au débat, et ce débat n'en est qu'à ses débuts. En
tout cas, il reste un certain nombre de semaines devant nous et donc on aura
l'occasion de continuer de le faire. Moi, je ne voudrais pas laisser dire que
les députés, encore une fois, du socle commun, qui soutiennent Michel BARNIER,
seraient désengagés de l'exercice parlementaire. Ce n'est pas vrai. J'assiste
moi-même, par exemple, à des réunions de groupe Renaissance, à des échanges
qu'il peut y avoir sur la question budgétaire et je vois que, voilà, chacun est
extrêmement concerné, mobilisé, parce que derrière, ça concerne le quotidien
des Français. On en entend parler, ils en entendent parler, pardon, quand ils
rentrent dans leurs circonscriptions. Et donc, voilà. Attention à ce qu'on peut
dire et entendre là-dessus.
Christelle MÉRAL
Mais le fait est,
c'est qu'ils sont très, très peu présents, moins de 20 %, donc est-ce que ce
n'est pas le signe d'un manque de soutien au Premier ministre ?
Maud BREGEON
Non, je crois que
c'est le signe d'abord d'un travail qui a été mené en amont, d'une
participation, mais qui, moi, me semble active au débat. On sait bien qu'on a
constitué la majorité la plus large possible, le Gouvernement le plus large
possible. Chacun a ses sensibilités, les fait entendre. C'est d'ailleurs le
fruit du choix qui a été le nôtre, de laisser le débat se faire et de permettre
aux différents groupes d'exprimer les positions qui sont les leurs. Quand bien
même parfois, elles peuvent être un petit peu différentes, voire orthogonales à
celles du Gouvernement. Mais je sais qu'on se retrouve à la fin sur
l'essentiel, à savoir 1) la réduction du déficit, 2) la nécessité de préserver
une politique
Christelle MÉRAL
Dernier point, mais
est-ce que certains disent en coulisses qu'ils ont un peu le sentiment d'une
inutilité de leur présence dans la mesure où au final, de toute façon, il y a
une forte chance qu'il y ait un 49-3 ?
Maud BREGEON
Je crois que le
débat est toujours utile. Je crois que le débat est toujours utile et que ça
permet, encore une fois, de porter des combats, de porter des positions. Je
vois que chacun des groupes, encore une fois avec des sensibilités parfois un
petit peu différentes, du MoDem au Républicain en passant par Horizons et
Renaissance, mais je crois qu'ils l'ont tous fait, que les présidents de
groupes l'ont fait, voilà, et que c'est un socle commun qui se consolide petit
à petit.
Elizabeth PINEAU
Bonjour. Elizabeth
PINEAU de l’agence Reuters. J'aimerais revenir avec vous sur la réélection de
Donald TRUMP aux États-Unis. Alors, au regard de ce qu'a dit le Président ce
matin au Conseil des ministres et de peut-être ce dont vous avez... ce que vous
savez, comment est-ce que le Président français envisage ses relations avec le
président Donald TRUMP, qu'il connaît, ce qui n'est pas le cas de tous les
dirigeants européens ? On se souvient de l'invitation le 14 juillet, on se
souvient de scènes à la Maison-Blanche. Comment est-ce qu'il envisage ces
nouvelles relations ? Et puis, en ce qui concerne le dossier ukrainien, quelles
sont les inquiétudes françaises et européennes ? De quel ordre ? Et est-ce que
le Président en a parlé avec Monsieur SCHOLZ et compte en parler avec Monsieur
ZELENSKY, rapidement ?
Maud BREGEON
D'abord, les
États-Unis sont nos alliés et ils le resteront. Le président de la République
aura une relation exigeante, évidemment, avec le président TRUMP, mais vous
l'avez dit, ils se connaissent. La France a travaillé avec une administration
TRUMP pendant 4 ans. Nous allons donc le faire de nouveau. On sait le faire. Et
donc on continuera... en tout cas, on reprendra ce travail-là. Je pense que,
voilà, on a deux chefs d'État qui ont des visions probablement différentes sur
bon nombre de sujets, mais qui ont déjà l'habitude, si je puis dire, de
travailler ensemble. Et concernant l'Ukraine, ça n'a pas été évoqué ce matin,
je ne sais évidemment pas quelle a été la teneur des échanges entre Emmanuel
MACRON et Olaf SCHOLZ. Ce que je peux dire, c'est que, indépendamment des choix
que font les Américains, la situation en Ukraine, la sécurité des Ukrainiens,
la victoire de l'Ukraine, et donc, in fine, notre sécurité, ne peut pas
dépendre d'une puissance tierce, quelle qu'elle soit.
Arthur BELLIER
Bonjour, Arthur BELLIER
pour RTL. Lundi s'ouvrira la COP à Bakou. Pour la première fois, depuis
l'accord de Paris et la COP qui s'était déroulée à Paris, le président de la
République française ne se rendra pas à la COP. Pourquoi ? On a lâché l'affaire
sur l'écologie ?
Maud BREGEON
Non, on n'a pas
lâché l'affaire, c'est du fait de raisons de considérations géopolitiques. Je
vous renvoie notamment vers le quai d'Orsay pour plus de détails. Je précise
néanmoins qu'Agnès PANNIER-RUNACHER sera présente. Merci.
Virginie RIVA
Virginie RIVA,
Contexte. Vous avez évoqué lors du point sur l'actualité internationale,
l'échange entre le chancelier allemand et le président de la République. Le
chancelier allemand qui est en grande difficulté, puisque c'est une coalition
au bord de l'implosion. J'avais une question : est-ce que le président de la
République a lui-même évoqué cette difficulté, justement parce qu'on est face à
un couple franco-allemand affaibli du côté allemand et côté français, avec une
influence française, effectivement, là aussi en difficulté depuis la
dissolution ?
Maud BREGEON
Ça n'a pas été
évoqué.
Journaliste
Je reviens pour une
question sur le Mercosur, le traité de libre-échange entre l'Europe et
l'Amérique latine qui inquiète beaucoup les agriculteurs français, notamment.
Avez-vous eu vent d'une imminence d'une signature de ce traité, que des
négociations en parallèle pour d'éventuelles compensations seraient en cours
avec la France ? Il y a une très grande inquiétude chez les agriculteurs
français, et notamment à l'approche du G20 au Brésil, où cet accord pourrait
être annoncé.
Maud BREGEON
L'inquiétude des
agriculteurs français est légitime. La position de la France ne change pas. Le
Mercosur, tel qu'il est aujourd'hui au regard de l'évolution des négociations,
n'est pas acceptable en l'état. Et je crois que ça… Je vais m'arrêter là.
Merci.
Stéphane DUGUET
Bonjour, Stéphane
DUGUET pour RMC. Les collectivités locales ouvrent leur salon le 19 novembre
avec le salon de l'AMF. Hier, pendant la conférence de presse, David LISNARD
disait : « Si vous voulez pas que les prochains gilets jaunes soient en écharpe
tricolore, il faudra faire confiance au maire. » André LAIGNEL dit que les 5
milliards que vous demandez aux collectivités, c'est un mensonge d'État et que
c'est plutôt 10 milliards d'euros. Que va faire le Gouvernement pour aller dans
le sens des collectivités si vous souhaitez aller dans le sens des
collectivités ?
Maud BREGEON
D'abord, reprendre
les termes de mensonges d'État, je trouve ça très grave. Ce n'est pas un
mensonge d'État. Attention, je pense aux mots et aux accusations qu'on peut
formuler. On peut avoir un débat budgétaire, sincère, constructif avec les
élus, avec les collectivités territoriales. C'est un débat d'ailleurs que nous
avons. Je crois que chacun a bien conscience de la nécessité de partager
l'effort face à une marche qui est celle des 60 milliards qui est extrêmement
haute. Il y aura des débats. Il y a aujourd'hui une proposition qui a été
formulée par le Gouvernement, qui a été mise sur la table. On sait que cette
proposition est peut-être imparfaite, qu'il y a des modifications à apporter,
des échanges, des négociations auront lieu. Je pense que les échanges seront
notamment fournis au sein de la Chambre haute avec les sénateurs. Nous ne
sommes pas fermés. La copie et les propositions qui ont été réalisées n'ont
rien de définitif. Pour autant, je pense que chacun a conscience, et je pense
que les élus locaux aussi, chacun a conscience de la nécessité de partager
l'effort, tout simplement.
Journaliste
Mais concrètement,
sur les mesures sur lesquelles vous êtes prêt à revenir, c'est pas acté encore
?
Maud BREGEON
Non, ce sera
l'objet des débats.
Journaliste
Une dernière
question sur le PLFSS. On voit que plusieurs articles de la Constitution,
notamment l'article 47 et l'article 47.1, fixent un ensemble de délais à partir
desquels les textes doivent être finis et ensuite transmis entre les deux
champs. Est-ce que, si ce n'est pas le cas, ou si on a des retards, le
Gouvernement de Michel BARNIER a établi un ensemble d'hypothèses ou de
stratégies, un passage en commission mixte paritaire ou un ensemble de textes
validés avec des 49.3 aujourd'hui ?
Maud BREGEON
Pardon, je ne
comprends pas bien votre question.
Journaliste
Donc l'article 47
de la Constitution indique que le PLFSS doit être validé sous certains délits.
Est-ce que — on sait que le texte va bientôt arriver au Sénat — dans quelles
conditions va être validé le budget ? Est-ce qu'il y a des commissions mixtes
paritaires qui sont envisagées ? Ou est-ce que vous avez prévu d'appliquer un
ensemble de 49.3 pour le valider ?
Maud BREGEON
Mais c'est trop
tôt, je pense, pour s'exprimer là-dessus. On laisse autant de temps que
possible à l'Assemblée nationale. Nous aurons exactement la même démarche
vis-à-vis du Sénat. Notre objectif n'a pas changé, c'est d'aboutir à un budget
responsable, un budget de redressement, en essayant de trouver un compromis
entre l'Assemblée nationale et le Sénat. Mais je ne vais pas préjuger les
débats qu’il y aura dans les prochaines semaines. Néanmoins, notre état
d'esprit est toujours le même. Nous ne souhaitons pas utiliser le 49.3. Ce
n'est pas notre souhait. Et donc, on laisse les débats se dérouler et on
essaie, avec les parlementaires, de bâtir des chemins de compromis. Merci à
tous.
Maud BREGEON
(...) au chacun
pour soi, ni aux relations bilatérales, mais bien à une stratégie européenne
coordonnée. J’en viens au reste de l’ordre du jour, donc, de ce Conseil des
ministres qui s'articulait autour de 3 thèmes : les finances publiques avec le
projet de loi de finances de fin de gestion, l'économie avec une ordonnance qui
vise à encadrer l'activité des influenceurs sur les réseaux sociaux, et enfin,
l'adaptation au dérèglement climatique avec une présentation du plan national
d'adaptation au changement climatique. Concernant les finances publiques, le
ministre en charge du Budget et des Comptes publics a présenté le projet de loi
de finances de fin de gestion pour l'année 2024. Un texte qui sert à financer
des dépenses qui n'étaient pas prévues dans le budget initial, comme par
exemple les dépenses engagées pour faire face à la crise en Nouvelle-Calédonie
ou au financement de notre soutien militaire à l'Ukraine. Il servira également
à arrêter définitivement le niveau de déficit de l'année 2024 sur la base des
dernières prévisions de croissance, soit 6,1 % du produit intérieur brut.
Concernant l'encadrement des activités des influenceurs, en juin 2023, une loi
avait été votée pour interdire certaines publicités sur les réseaux sociaux
pour protéger les Français. Deux exemples, les médecines alternatives
dangereuses ou le placement financier douteux, pour ne citer que ceux-ci.
L'ordonnance présentée ce matin renforce donc ce dispositif à l'égard des
influenceurs qui sont domiciliés à l'étranger. Et enfin, sur le sujet
climatique, ma collègue Agnès PANNIER-RUNACHER est revenue, donc, sur le plan
national d'adaptation au changement climatique, le PNACC. C'est un plan qui a
été présenté par le Premier ministre, vous le savez, le 25 octobre 2024, et qui
vise à adapter notre pays, nos modes de vie à une augmentation des températures
à 4 degrés, en renforçant la protection des populations, la souveraineté
alimentaire, la protection de la nature et de l'eau. Voilà, je m'arrêterai là
pour le compte-rendu de ce Conseil des ministres et je vous invite, pour ceux
qui le souhaitent, à me faire part de vos questions.
Léopold AUDEBERT
Bonjour, Léopold
AUDEBERT pour BFM TV. Je ne vais pas être très original et revenir sur le
premier thème que vous avez évoqué au début de votre prise de parole. Vous
parliez de cette... Comment dire ? Cette position de la France qui est donc
d'avoir pris acte, évidemment, de la décision du peuple américain, d'avoir
félicité directement Donald TRUMP. Pour être très concret pour les personnes qui
nous regardent, quelles sont les conséquences de cette élection pour le
quotidien des Français d'un point de vue très pratique aujourd'hui ?
Maud BREGEON
La position de la
France ne change pas et c'est celle qui est portée par le président de la
République depuis 7 ans maintenant. Et je vous renvoie notamment à ce qui avait
été dit lors de ce discours fondateur qui était celui de la Sorbonne en 2018.
On doit consolider notre stratégie européenne, notre coordination européenne.
Les grands enjeux auxquels on fait face en matière de changement climatique, en
matière de défense, en matière d'écologie, je viens d'en parler, de commerce,
d'agriculture, doivent être relevés à l'échelle de l'Union européenne. C'est ce
qu'a initié le président de la République, qui a été, depuis 7 ans, si je puis
dire, la locomotive de l'Union européenne. Et donc, l'élection de Donald TRUMP,
qui, encore une fois, est quelqu'un avec qui le président de la République a
déjà eu l'occasion de travailler, nous ramène à cette nécessaire coordination.
Et donc, ne regardons pas uniquement ce qui se passe aux États-Unis, mais
regardons aussi ce qu'on est capable de faire et dans quelles mesures on est
capable d'agir en européens. Et ce sera un travail qui sera mené par le
président de la République, comme il l'a fait, et en lien avec le Premier
ministre, puisque, vous le savez, ils ont une vision et une approche qui est
parfaitement cohérente sur la question.
Léopold AUDEBERT
En un mot, est-ce
qu'un coup de téléphone du chef de l'État à Donald TRUMP est prévu dans la
journée ?
Maud BREGEON
Je n'ai pas
l'information. En revanche, quand je vous dis qu'il lui a adressé ses
félicitations, je parle bien des deux messages qui ont été publiés ce matin sur
les réseaux sociaux.
Léopold AUDEBERT
Merci.
Journaliste
Bonjour Madame
BREGEON. Oscar (inaudible) pour (inaudible) Magazine. Donc, je vais également
revenir sur la question de mon confrère Léopold AUDEBERT. Puisque ce matin dans
son éditorial, Serge JULY qui est journaliste à Libération, a pointé une
thématique importante, c'est la question de l'écologie. Est-ce qu'aujourd'hui
vous êtes inquiète par les choix climatiques que peuvent faire les industries
américaines, notamment avec le réchauffement des océans et toutes les
conséquences que peuvent avoir ces activités économiques sur le climat aux
États-Unis et dans le monde ? Et j'aimerais rebondir sur un point d'actualité
française, depuis quelques jours, se sont ouverts les procès liés à la
destruction d'un immeuble à Marseille. On a des preuves des habitants de
l'immeuble qui s'est effondré que les lieux étaient fissurés sur plusieurs
parties. Et que des adjoints à Monsieur GAUDIN, qui était maire de Marseille à
l'époque, ont nié les événements. Et est-ce que vous attendez une sanction
peut-être plus ferme contre les élus qui ont porté peu d'importance avant les
drames qui se sont produits à Marseille, il y a quelques années maintenant ?
Maud BREGEON
Alors, sur le
réchauffement climatique, sans dire que nous sommes inquiets de ce qui pourrait
se passer aux États-Unis, je voudrais simplement réaffirmer que c'est une
préoccupation majeure et première du Gouvernement français et qui est portée,
encore une fois, depuis 7 ans, à l'échelle européenne, par le président de la
République, avec des résultats extrêmement tangibles sur la réduction des
émissions de gaz à effet de serre, de part ce qui a été entrepris en matière de
décarbonation et notamment vis-à-vis de l'industrie. Donc, on doit continuer
vers ce chemin-là en s'appuyant sur ce qu'on sait faire en matière de
transition énergétique, le développement des énergies renouvelables, mais
également et peut-être en premier lieu, le développement de l'industrie
nucléaire. On s'est beaucoup battu à l'échelle européenne pour inclure le
nucléaire dans la taxonomie, par exemple. Donc c'est une action qui continuera
à être menée de façon résolue à l'échelle européenne comme à l'échelle
française, avec notamment ce qui a été présenté aujourd'hui par Agnès
PANNIER-RUNACHER sur le programme national d'adaptation au changement
climatique. Et il ne vous aura pas échappé que ça a été évoqué et mis en avant
de façon très volontariste par le Premier ministre qui, dès ses premières
prises de parole, et notamment devant l'Assemblée nationale et le Sénat, a mis
sur un pied d'égalité la dette financière avec la dette climatique. Preuve que
c'est encore une fois pour nous un sujet d'importance vitale. Excusez-moi.
Quant à votre deuxième question, pour être parfaitement honnête, je ne connais
pas les détails du dossier que vous évoquez, donc je ne me permettrai pas de
réagir directement dessus. Moi, je fais confiance aux élus locaux, et le
Gouvernement de Michel BARNIER fait confiance aux élus locaux pour agir dans le
bon sens, accompagner les populations dans l'adaptation. Et je sais que
beaucoup de maires, beaucoup d'élus sont en première ligne face au changement
climatique. Voilà, attention peut-être dans les paroles qu'on peut avoir à ne
pas laisser... Imaginez, encore une fois, je ne reviens pas au dossier que vous
évoquez parce que je ne le connais pas, mais à ne pas laisser penser que les
élus, en tout cas dans leur large majorité, seraient négligents face à cette
question. Ils sont au contraire extrêmement concernés et ils œuvrent au
quotidien pour adapter leur ville, qu'ils connaissent parfaitement, à une
situation qui évolue.
Journaliste
Enfin, un tout
dernier point. Il y a eu un échange entre Olaf SCHOLZ et Emmanuel MACRON lors
des dernières heures au sujet des élections américaines. Est-ce que vous pouvez
nous en dire un tout petit peu plus sur ce qu'ils se sont dit ?
Maud BREGEON
Non, le président
de la République n'a pas dévoilé ses échanges avec le chancelier allemand. En
revanche, je pense que ce coup de téléphone et cette discussion qu'ils ont eue
dit quelque chose de la solidarité du couple franco-allemand et de cette
volonté commune, encore une fois, de travailler à ce que le président de la
République a appelé un “réveil stratégique européen”.
Mégane GENSOUS
Bonjour. Mégane
GENSOUS pour Contexte. J'ai deux questions sur l'ordonnance sur la loi
influenceur. La première, c'est que cette ordonnance a été rédigée pour mettre
en conformité la loi influenceur avec le droit européen, mais la Commission
européenne a déjà annoncé qu'elle voulait légiférer sur le sujet des
influenceurs. Du coup, que pense faire le Gouvernement de sa loi influenceur ?
Et la deuxième, c'est que les députés auteurs de la loi influenceur ont déjà
annoncé préparer une deuxième proposition de loi sur le sujet pour aller plus
loin. Est-ce que le Gouvernement prévoit de la soutenir ?
Maud BREGEON
Alors, sur la première
question, je n'ai rien de plus à dire que ce que j'ai mentionné en présentation
dans mon compte-rendu et sur la présentation qui a été faite au sein du Conseil
des ministres. Si vous avez besoin de précisions supplémentaires, on vous les
apportera dans la journée. Concernant la seconde proposition de loi, vous
comprenez que, n'ayant pas connaissance, puisqu'elle n'est pas encore déposée,
sauf erreur de ma part, de son contenu exact, le Gouvernement ne peut se
prononcer sur un soutien éventuel ou non. Et je vous invite volontiers, bien
sûr, à échanger plus longuement sur cette question avec la ministre des
Relations avec le Parlement. Je m'excuse de ne pas pouvoir être plus précise
dans ma réponse.
Journaliste
Merci.
Bastien AUGEY
Bonjour, Bastien
AUGEY pour TF1-LCI. Une question concernant Auchan et Michelin. Le Premier
ministre avait pointé auprès de ses dirigeants le fait que ces entreprises
reçoivent des aides de la part de la France. Et vous avez précisé ce matin
qu'il n'était pas question de revenir ou de demander un remboursement de ces
aides. Alors, (coupure) est-ce que vous (coupure) la nature et le montant des
aides que touchent ces deux entreprises ? Et deuxièmement, si ce levier n'est
pas choisi par le Gouvernement, quels sont les leviers du Gouvernement pour
influencer les choix de ces entreprises, notamment pour l'emploi et la
souveraineté de la France ? Et plus généralement, quel est l'intérêt pour le
Premier ministre de dire que ces aides existent si ce n'est pas pour l'utiliser
comme un levier de menace ? Je vous remercie.
Maud BREGEON
Alors, je n'ai pas
d'informations précises sur le montant, mais chacun voit bien que depuis
plusieurs années, et face aux crises que nous avons traversées, je pense
notamment à la crise du Coronavirus, je pense à la crise inflationniste,
énergétique, l'État français a massivement aidé le tissu économique, et nous
avons eu raison de le faire, parce que c'est ce qui a permis à la croissance de
tenir, c'est ce qui a permis à ces entreprises de tenir, et donc, au bout du
bout, aux emplois d'être préservés et aux pouvoirs d'achat des Français de
l'être avec. Il ne s'agit pas de revenir ou de renier ce qu'on a fait par le
passé, loin de là, mais de dire que, et je crois que c'est du bon sens, quand
on aide, encore une fois, massivement des entreprises, à juste titre, on le
fait avec quoi ? On le fait avec l'argent du contribuable. Et donc, le
contribuable est en droit, lorsque des choix difficiles comme ceux qui ont été
annoncés par Michelin ou par Auchan sont faits, de savoir où et en quoi
l'argent qui a été versé par l'État a été utilisé. Est-ce que ça l'a été à bon
escient ou pas ? Il ne s'agit pas, encore une fois, de pointer du doigt les uns
et les autres, ni de rentrer dans un bras de fer à ce stade des échanges, mais
de ramener chacun à ce qui nous semble être du bon sens et à ce qui nous semble
être l'intérêt national partagé lorsqu'un État aide des entreprises. Il est
normal que ces entreprises puissent, lorsque c'est nécessaire, rendre des
comptes sur les choix qui sont réalisés. Et plus globalement, sur les cas
précis d’Auchan et Michelin, il sera évidemment… L'État sera… Le Gouvernement
sera extrêmement attentif à l'accompagnement qui sera donné aux différents
salariés concernés. On sait que c'est extrêmement difficile pour eux, et donc
on veillera à ce qu'il y ait des plans d'accompagnement qui soient mis en
place, encore une fois, en lien avec les territoires, en lien peut-être avec
les élus. Le Premier ministre l'a mentionné hier lors de sa réponse aux questions
au Gouvernement, et donc on sera extrêmement attentifs à faire en sorte que les
salariés soient pris en compte et accompagnés à la hauteur de ce qu'ils
méritent.
Bastien AUGEY
Mais pardon, mais
ça veut dire quoi concrètement rendre des comptes, ou l'État veillera, si vous
dites vous-mêmes que de toute façon, quoi qu'il arrive, il n'est pas question
de revenir sur ces aides ? Quels sont vos leviers pour leur demander de rendre
des comptes et pour surveiller qu'il y a bien le suivi dont vous parlez ?
Maud BREGEON
C'est un échange
qui est sain entre un Gouvernement et des entreprises qui ont touché des aides
publiques. Pardonnez-moi. Il ne s'agit pas de rentrer dans un chantage quel
qu'il soit. Je voudrais vraiment mettre cette idée de côté. Mais quand on a une
situation comme celle-ci et que l'État a contribué à la protection des
entreprises concernées, il est normal que l'État puisse avoir un échange avec,
encore une fois, des entreprises qui prendraient des choix difficiles. Je ne
préjuge pas de la réalité qui les force à faire ce type de choix.
Bastien AUGEY
Un échange oui,
mais donc aucune capacité d'influencer sur leur choix, de demander des comptes
?
Maud BREGEON
Dans un premier
temps, nous avons besoin, je crois, d'un échange constructif avec ces
entreprises et avec un objectif qui doit être l'objectif premier, c'est
l'accompagnement des salariés qui sont concernés parce que derrière, c'est des
vies professionnelles, mais c'est des vies personnelles, c'est des familles, et
c'est, je crois, la première chose à laquelle le Gouvernement sera vigilant.
Merci.
Audrey TISON
Bonjour, Audrey
TISON, France Info. Est-ce que vous avez des précisions sur le prochain texte
fin de vie ? On a appris qu'il allait être remis à l'ordre du jour de
l'Assemblée en janvier, mais à ma connaissance, on ne connaît pas le véhicule
législatif. Est-ce que vous allez prendre, mettre à l'ordre du jour la
proposition de loi Falorni, qui reprend le texte là où les débats s'étaient
arrêtés, ou est-ce qu'on dirige vers un projet de loi du Gouvernement ?
Maud BREGEON
Alors, ce n'est pas
précisé. L'engagement qui est celui du Gouvernement et qui a été annoncé hier,
c'est effectivement d'inscrire un projet de loi fin de vie à l'Assemblée
nationale sur du temps Gouvernemental en janvier. C'est un sujet qui suscite
des débats au sein de l'Assemblée nationale, mais qui nous semble être des
débats qui sont sains parce que la question de la fin de vie qui n'est pas une
question facile, sur laquelle il y a des échanges qui sont nécessaires. C'est
un débat qui nous semble nécessaire d'avoir et je crois qu'on a besoin de
collectivement pouvoir avancer. C'est une attente qui existe, qui est réelle au
sein de nombreuses familles françaises. Et on ne préjuge pas de la direction
que prendra le débat parlementaire. Il n'est pas encore une fois décidé de
savoir si effectivement on reprend la version de la proposition de loi ou si on
part sur un nouveau projet de loi, mais nous aurons l'occasion de le détailler.
Audrey TISON
Mais ce sera un
projet de loi, c'est-à-dire que c'est le Gouvernement qui sera à l’initiative.
Maud BREGEON
Ce sera inscrit sur
le temps gouvernemental.
Audrey TISON
D'accord, mais sur
le temps gouvernemental, on peut imaginer qu'il y ait une proposition de loi ?
Maud BREGEON
Je n'ai pas les
informations à ce stade. Mais en fait, je pense que ce que les gens veulent
savoir, parce que que vous preniez une proposition de loi ou que vous preniez
un projet de loi, dans les deux cas, il pourra être amendé et il sera amendé,
je n'en doute pas, par le Parlement. L'important, c'est qu'on ait un temps
consacré, un engagement de consacrer du temps à ce débat, de telle sorte que le
travail puisse reprendre, le travail qui avait été interrompu de par la
dissolution. C'est une demande, je crois, très forte des parlementaires, et
c'est aussi une demande sociétale, et donc c'est un engagement, encore une
fois, du Premier ministre.
Audrey TISON
Autre question
parlementaire, on va dire. Le PLFSS, l'examen s'est achevé hier soir. Pour une
question d'agenda, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui se passe...
Est-ce que... Voilà. Certains députés crient à l'absence de temps
supplémentaire. Ils n'ont pas pu aller au bout du texte. Ils n'ont pas pu
notamment examiner le fameux article sur les retraites. Est-ce que c'est
quelque chose que vous regrettez, que le débat n'ait pas pu aller jusqu'à son
terme sur ce texte ?
Maud BREGEON
Moi, j'entends
évidemment les voix des parlementaires, mais moi, je ne peux que me réjouir que
le Gouvernement ait laissé le plus de temps possible au débat. Et vous le savez
bien, on est ensuite régi par un calendrier législatif qui veut que, passé un
certain délai, le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, voté ou
non, part en étude au Sénat. Nous avons fait le choix de laisser les
parlementaires débattre autant de temps que possible du projet de loi de
finances de la Sécurité sociale. Et nous faisons le même choix d'ailleurs sur
le projet de loi de finances, puisque l'étude, vous le savez, va reprendre à
compter d'aujourd'hui, jusqu'à la fin de semaine et puis les jours qui suivront
s'il le faut. On a été constant, je crois, sur notre ligne depuis le départ. On
ne souhaite pas brutaliser la démocratie, on ne souhaite pas brutaliser le
Parlement. On veut laisser les parlementaires proposer, s'ils le souhaitent, un
budget alternatif, prendre leurs responsabilités, s'exprimer, s'accorder sur
des compromis, s'accorder peut-être parfois aussi sur leurs désaccords, mais on
estime que c'est extrêmement sain et qu'il n'y avait, je ne crois pas de raison
légitime à utiliser l'article 49-3 dans cette période de débat-là qui, encore
une fois, nous semble saine. Ça a aussi permis, je crois, sur un certain nombre
de sujets, et de la part des groupes parlementaires, des grandes clarifications
sur les positions et les lignes qui étaient les leurs.
Christelle MÉRAL
Bonjour. Christelle
MÉRAL, France Télévisions. La question concerne aussi l'Assemblée, mais plus
particulièrement l'absentéisme des députés du socle commun, notamment pendant
le projet de loi de finances, le volet 7 qui s'était déroulé. Le Monde avait
fait ses calculs et montre une petite proportion donc de députés qui ont
participé au vote. Alors, comment expliquez-vous ce faible taux de présence ?
Maud BREGEON
Moi, ce que je
vois, c'est des députés du socle commun, donc Renaissance, LR, Horizons, MoDem,
qui ont déposé un grand nombre d'amendements. Alors après, ce qui était
reproché, d'ailleurs, paradoxalement, à certains moments, qu'on fait vivre le
débat, qu'on met des propositions sur la table, que ce soit au sein de
l'Assemblée nationale, comme dans le débat politico-médiatique au sens large,
si je puis dire, et sur la question des entreprises, sur la question des
retraites, sur la question de l'écologie, il me semble que le Socle commun
participe de manière active au débat, et ce débat n'en est qu'à ses débuts. En
tout cas, il reste un certain nombre de semaines devant nous et donc on aura
l'occasion de continuer de le faire. Moi, je ne voudrais pas laisser dire que
les députés, encore une fois, du socle commun, qui soutiennent Michel BARNIER,
seraient désengagés de l'exercice parlementaire. Ce n'est pas vrai. J'assiste
moi-même, par exemple, à des réunions de groupe Renaissance, à des échanges
qu'il peut y avoir sur la question budgétaire et je vois que, voilà, chacun est
extrêmement concerné, mobilisé, parce que derrière, ça concerne le quotidien
des Français. On en entend parler, ils en entendent parler, pardon, quand ils
rentrent dans leurs circonscriptions. Et donc, voilà. Attention à ce qu'on peut
dire et entendre là-dessus.
Christelle MÉRAL
Mais le fait est,
c'est qu'ils sont très, très peu présents, moins de 20 %, donc est-ce que ce
n'est pas le signe d'un manque de soutien au Premier ministre ?
Maud BREGEON
Non, je crois que
c'est le signe d'abord d'un travail qui a été mené en amont, d'une
participation, mais qui, moi, me semble active au débat. On sait bien qu'on a
constitué la majorité la plus large possible, le Gouvernement le plus large
possible. Chacun a ses sensibilités, les fait entendre. C'est d'ailleurs le
fruit du choix qui a été le nôtre, de laisser le débat se faire et de permettre
aux différents groupes d'exprimer les positions qui sont les leurs. Quand bien
même parfois, elles peuvent être un petit peu différentes, voire orthogonales à
celles du Gouvernement. Mais je sais qu'on se retrouve à la fin sur
l'essentiel, à savoir 1) la réduction du déficit, 2) la nécessité de préserver
une politique
Christelle MÉRAL
Dernier point, mais
est-ce que certains disent en coulisses qu'ils ont un peu le sentiment d'une
inutilité de leur présence dans la mesure où au final, de toute façon, il y a
une forte chance qu'il y ait un 49-3 ?
Maud BREGEON
Je crois que le
débat est toujours utile. Je crois que le débat est toujours utile et que ça
permet, encore une fois, de porter des combats, de porter des positions. Je
vois que chacun des groupes, encore une fois avec des sensibilités parfois un
petit peu différentes, du MoDem au Républicain en passant par Horizons et
Renaissance, mais je crois qu'ils l'ont tous fait, que les présidents de
groupes l'ont fait, voilà, et que c'est un socle commun qui se consolide petit
à petit.
Elizabeth PINEAU
Bonjour. Elizabeth
PINEAU de l’agence Reuters. J'aimerais revenir avec vous sur la réélection de
Donald TRUMP aux États-Unis. Alors, au regard de ce qu'a dit le Président ce
matin au Conseil des ministres et de peut-être ce dont vous avez... ce que vous
savez, comment est-ce que le Président français envisage ses relations avec le
président Donald TRUMP, qu'il connaît, ce qui n'est pas le cas de tous les
dirigeants européens ? On se souvient de l'invitation le 14 juillet, on se
souvient de scènes à la Maison-Blanche. Comment est-ce qu'il envisage ces
nouvelles relations ? Et puis, en ce qui concerne le dossier ukrainien, quelles
sont les inquiétudes françaises et européennes ? De quel ordre ? Et est-ce que
le Président en a parlé avec Monsieur SCHOLZ et compte en parler avec Monsieur
ZELENSKY, rapidement ?
Maud BREGEON
D'abord, les
États-Unis sont nos alliés et ils le resteront. Le président de la République
aura une relation exigeante, évidemment, avec le président TRUMP, mais vous
l'avez dit, ils se connaissent. La France a travaillé avec une administration
TRUMP pendant 4 ans. Nous allons donc le faire de nouveau. On sait le faire. Et
donc on continuera... en tout cas, on reprendra ce travail-là. Je pense que,
voilà, on a deux chefs d'État qui ont des visions probablement différentes sur
bon nombre de sujets, mais qui ont déjà l'habitude, si je puis dire, de
travailler ensemble. Et concernant l'Ukraine, ça n'a pas été évoqué ce matin,
je ne sais évidemment pas quelle a été la teneur des échanges entre Emmanuel
MACRON et Olaf SCHOLZ. Ce que je peux dire, c'est que, indépendamment des choix
que font les Américains, la situation en Ukraine, la sécurité des Ukrainiens,
la victoire de l'Ukraine, et donc, in fine, notre sécurité, ne peut pas
dépendre d'une puissance tierce, quelle qu'elle soit.
Arthur BELLIER
Bonjour, Arthur BELLIER
pour RTL. Lundi s'ouvrira la COP à Bakou. Pour la première fois, depuis
l'accord de Paris et la COP qui s'était déroulée à Paris, le président de la
République française ne se rendra pas à la COP. Pourquoi ? On a lâché l'affaire
sur l'écologie ?
Maud BREGEON
Non, on n'a pas
lâché l'affaire, c'est du fait de raisons de considérations géopolitiques. Je
vous renvoie notamment vers le quai d'Orsay pour plus de détails. Je précise
néanmoins qu'Agnès PANNIER-RUNACHER sera présente. Merci.
Virginie RIVA
Virginie RIVA,
Contexte. Vous avez évoqué lors du point sur l'actualité internationale,
l'échange entre le chancelier allemand et le président de la République. Le
chancelier allemand qui est en grande difficulté, puisque c'est une coalition
au bord de l'implosion. J'avais une question : est-ce que le président de la
République a lui-même évoqué cette difficulté, justement parce qu'on est face à
un couple franco-allemand affaibli du côté allemand et côté français, avec une
influence française, effectivement, là aussi en difficulté depuis la
dissolution ?
Maud BREGEON
Ça n'a pas été
évoqué.
Journaliste
Je reviens pour une
question sur le Mercosur, le traité de libre-échange entre l'Europe et
l'Amérique latine qui inquiète beaucoup les agriculteurs français, notamment.
Avez-vous eu vent d'une imminence d'une signature de ce traité, que des
négociations en parallèle pour d'éventuelles compensations seraient en cours
avec la France ? Il y a une très grande inquiétude chez les agriculteurs
français, et notamment à l'approche du G20 au Brésil, où cet accord pourrait
être annoncé.
Maud BREGEON
L'inquiétude des
agriculteurs français est légitime. La position de la France ne change pas. Le
Mercosur, tel qu'il est aujourd'hui au regard de l'évolution des négociations,
n'est pas acceptable en l'état. Et je crois que ça… Je vais m'arrêter là.
Merci.
Stéphane DUGUET
Bonjour, Stéphane
DUGUET pour RMC. Les collectivités locales ouvrent leur salon le 19 novembre
avec le salon de l'AMF. Hier, pendant la conférence de presse, David LISNARD
disait : « Si vous voulez pas que les prochains gilets jaunes soient en écharpe
tricolore, il faudra faire confiance au maire. » André LAIGNEL dit que les 5
milliards que vous demandez aux collectivités, c'est un mensonge d'État et que
c'est plutôt 10 milliards d'euros. Que va faire le Gouvernement pour aller dans
le sens des collectivités si vous souhaitez aller dans le sens des
collectivités ?
Maud BREGEON
D'abord, reprendre
les termes de mensonges d'État, je trouve ça très grave. Ce n'est pas un
mensonge d'État. Attention, je pense aux mots et aux accusations qu'on peut
formuler. On peut avoir un débat budgétaire, sincère, constructif avec les
élus, avec les collectivités territoriales. C'est un débat d'ailleurs que nous
avons. Je crois que chacun a bien conscience de la nécessité de partager
l'effort face à une marche qui est celle des 60 milliards qui est extrêmement
haute. Il y aura des débats. Il y a aujourd'hui une proposition qui a été
formulée par le Gouvernement, qui a été mise sur la table. On sait que cette
proposition est peut-être imparfaite, qu'il y a des modifications à apporter,
des échanges, des négociations auront lieu. Je pense que les échanges seront
notamment fournis au sein de la Chambre haute avec les sénateurs. Nous ne
sommes pas fermés. La copie et les propositions qui ont été réalisées n'ont
rien de définitif. Pour autant, je pense que chacun a conscience, et je pense
que les élus locaux aussi, chacun a conscience de la nécessité de partager
l'effort, tout simplement.
Journaliste
Mais concrètement,
sur les mesures sur lesquelles vous êtes prêt à revenir, c'est pas acté encore
?
Maud BREGEON
Non, ce sera
l'objet des débats.
Journaliste
Une dernière
question sur le PLFSS. On voit que plusieurs articles de la Constitution,
notamment l'article 47 et l'article 47.1, fixent un ensemble de délais à partir
desquels les textes doivent être finis et ensuite transmis entre les deux
champs. Est-ce que, si ce n'est pas le cas, ou si on a des retards, le
Gouvernement de Michel BARNIER a établi un ensemble d'hypothèses ou de
stratégies, un passage en commission mixte paritaire ou un ensemble de textes
validés avec des 49.3 aujourd'hui ?
Maud BREGEON
Pardon, je ne
comprends pas bien votre question.
Journaliste
Donc l'article 47
de la Constitution indique que le PLFSS doit être validé sous certains délits.
Est-ce que — on sait que le texte va bientôt arriver au Sénat — dans quelles
conditions va être validé le budget ? Est-ce qu'il y a des commissions mixtes
paritaires qui sont envisagées ? Ou est-ce que vous avez prévu d'appliquer un
ensemble de 49.3 pour le valider ?
Maud BREGEON
Mais c'est trop
tôt, je pense, pour s'exprimer là-dessus. On laisse autant de temps que
possible à l'Assemblée nationale. Nous aurons exactement la même démarche
vis-à-vis du Sénat. Notre objectif n'a pas changé, c'est d'aboutir à un budget
responsable, un budget de redressement, en essayant de trouver un compromis
entre l'Assemblée nationale et le Sénat. Mais je ne vais pas préjuger les
débats qu’il y aura dans les prochaines semaines. Néanmoins, notre état
d'esprit est toujours le même. Nous ne souhaitons pas utiliser le 49.3. Ce
n'est pas notre souhait. Et donc, on laisse les débats se dérouler et on
essaie, avec les parlementaires, de bâtir des chemins de compromis. Merci à
tous.