Compte rendu du Conseil des ministres du 01 octobre 2024

Publié le 01/10/2024|Modifié le 01/10/2024

Source : Service d'information du Gouvernement

Compte rendu du Conseil des ministres du 01 octobre 2024

(...) Bonjour,

Premier exercice pour moi, un petit peu stressant, mais je suis très contente de voir dans cette salle bon nombre de visages que je connais déjà et j'aurai l'occasion, je n'en doute pas, d'échanger avec celles et ceux que je ne connais pas encore.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, permettez-moi un propos liminaire, un peu plus personnel, pour vous dire que ce compte rendu constitue un moment essentiel. Pour moi, bien sûr, en tant que porte-parole du Gouvernement, mais surtout pour l'ensemble des Français, qui chaque semaine vont nous écouter ou nou regarder.

Des Françaises et des Français à l'endroit desquels nous avons un devoir, plus que jamais, de vérité et de clarté. Nous le faisons et nous le ferons grâce à chacune et chacun d'entre vous. Chacun à notre place, chacun dans notre rôle, nous assurons une mission essentielle au bon fonctionnement du débat public et de la démocratie. 

Cette mission est plus que jamais vitale. Nous vivons, et vous le savez au moins autant bien que moi, une époque qui est marquée par la prolifération d'information. A l'heure des réseaux sociaux, chacun peut émettre des informations sans vérification. Cette explosion ne s'accompagne pas nécessairement d'une amélioration de la qualité. Bien au contraire. Nous vivons ce que j'appelle une « déchéance de rationalité ». Par le jeu des algorithmes et des manipulations, beaucoup de nos concitoyens se retrouvent plongés dans des bulles où l'information sérieuse n'existe plus. C'est une menace existentielle pour nos démocraties, une menace lorsque les valeurs fondamentales de notre démocratie disparaissent dans ces bulles de désinformation et parfois d'invectives. Une menace, quand il n'est plus possible pour les citoyens, de distinguer le vrai du faux.

Et dans ce contexte, avec l'ensemble du Gouvernement, nous croyons au pouvoir d'une parole publique claire et transparente, d'où qu'elle vienne. Cet enjeu est immense et nous avons une responsabilité collective, vous comme nous, vis-à-vis des Français. Ma responsabilité, comme porte-parole, sera de dire ce que nous faisons, de rendre compte, de répondre à vos questions, même lorsqu'elles déplaisent. De dire aussi, parfois - et ce n'est pas toujours l'habitude en politique - que je ne sais pas.

Je le ferai partout où les gens vivent, et parout où ils s'informent, avec vous.

Je souhaite ensuite préciser deux choses concernant l'exercice d'aujourd'hui. La première concerne l'endroit où nous sommes. J'anticipe probablement certaines de vos questions. Et pour les gens qui nous écoutent, je précise que nous nous trouvons ce matin dans la salle de presse du Service d'information du Gouvernement, qui est une administration placée sous l'autorité du Premier ministre. Jusqu'à présent, vous le savez, ce compte rendu avait lieu à l'Élysée. Alors : pourquoi ce lieu ? D'abord, vous dire que c'est une décision conjointe, qui fait suite à des discussions entre le président de la République et le Premier ministre. Et c'est une décision qui a été prise parce qu'elle nous semble illustrer, au mieux, la nouvelle donne institutionnelle et politique. Celle, au fond, d'un nouveau modèle : nous ne sommes ni dans une majorité présidentielle, ni en cohabitation. C'est une « troisième voie » qu'il nous revient de bâtir.

Ma deuxième remqarque concerne la déclaration de politique générale - vous le savez, elle aura lieu cet après-midi à 15 heures à l'Assemblée nationale, prnoncée par le Premier minsitre, et simultanément au Sénat par Didier Migaud, ministre de la Justice et garde des Sceaux.

Vous comprendrez, j'espère, que mon rôle n'est pas de faire la déclaration avant la déclaration. Et il ne vous aura pas échappé que je ne suis pas Michel Barnier. Le Gouvernement est responsable devant le Parlement, donc c'est évidemment aux représentants de la nation que le Premier ministre réserve ses grandes orientations. J'essaierai néanmoins de vous répondre, avec ce que je sais, le plus précisément possible.

Je passe maintenant au compte rendu du conseil des ministres.

Le président de la République a ouvert ce deuxième conseil des ministres en affirmant que c'était un jour important. Important parce qu'il allait permettre d'apporter de la clarté auprès des parlementaires et des Français. Le Premier minister a affirmé que les débats, les discussions qu'il avait pu avoir avec les présidents de groupes, le séminaire gouvernemental qui s'est tenu vendredi dernier, les convictions qui sont les nôtres au sein du Gouvernement, avaient permis de contribuer, avec notre action commune, à construire ces discussions de politique générale, et à définir le socle législatif que nous porterons et qui vous sera présenté cet après-midi.

Il a affirmé que malgré le contexte difficile, sensible, il y avait un chemin. Ce sera donc un discours d'action, concentré sur les priorités exprimées par les Français aux élections législatives. Et elles sont nombreuses. Ce sera un discours de vérité - il aura l'occasion de revenir sur la dette financière et la dette écologique - et un discours de méthode. Une méthode d'écoute, une méthode de respect du Parlement, et une méthode de respect de l'État de droit. Il a également rappelé les lignes rouges qui étaient les siennes. Beaucoup de gens ont des lignes rouges. Le Premier ministre a le droit d'en avoir aussi : aucune tolérance sur le racisme, sur l'antisémistisme ; aucune tolérance sur le communautarisme, aucune tolérance face aux violences faites aux femmes ; aucune tolérance aux atteintes à la laïcité. Aucune remise en cause, évidemment, des avancées sociétales. Et aucune remise en cause, de même, de l'État de droit.

À la suite, il a indiqué que les ministres devront se montrer solidaires du cap et du cadre fixés par le Premier ministre, et « Au travail » !

Deux textes ont ensuite été présentés, qui concernent le projet de loi, ratifiant une ordonnance du 3 juillet 2024 portant modernisation du régime des fonds d'investissement alternatifs, et un décret relatif aux réquisitions pour les besoins de la défense et de la sécurité nationale et ç leurs articulations avec les différents régimes juridiques, portant sur la préparation et la gestion des crise. 

J'en viens enfin à la situation internationale, pour vous annoncer qu'un conseil de Défense et de Sécurité nationale se tiendra ce soir à 19 h 30. Jean-Noël Barrot, ministre chargé des Affaires étrngères, est allé au Liban pour rappeler notre soutien au peuple libanais, qui paie un prix très lourd, apporter également notre soutien à notre réseau diplomatique. Il a relayé la solution diplomatique, portée par le président de la République et le Président Biden, de cessez-le-feu. C'est une voie diplomatique qui est exigeante, mais qui à nos yeux existe. Je vous rappelle la ferme opposition de la France à toute incursion terrestre d'Israël au Liban.

Jean-Noël Barrot a par ailleurs redit l'importance, pour le Liban, de se doter d'un Président pour sortir de la crise politique.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a rappelé que 700 soldats français étaient engagés au Liban au sein de la FINUL, sous commandement de l'ONU et que leur présence là-bas était pour nous un objet, évidemment, de préoccupation quotidien.

Quant au Hezbollah, nous rappelons que le Hezbollah, qui a engagé cette confrontation le 8 octobre dernier, porte une lourde responsabilité dans la situation. Et la France n'oublie pas que la branche militaire a perpétré des attentats mortels et des actes de toute nature qui ont touché notre pays et affaibli le Liban. 


Projet de loi

Le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie a présenté un projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2024-662 du 3 juillet 2024 portant modernisation du régime des fonds d'investissement alternatifs.

Cette ordonnance a été adoptée sur le fondement de l’article 40 de la loi n° 2023-973 du 23 octobre 2023 relative à l'industrie verte.

Elle introduit de nombreuses mesures de modernisation et de simplification du régime des fonds d’investissement alternatifs (FIA) afin de rendre notre droit de la gestion d’actif plus attractif et plus compétitif, pour tirer parti au maximum de l’entrée en vigueur du règlement (UE) 2023/606 du Parlement européen et du Conseil du 15 mars 2023, dit « ELTIF 2.0 » le 10 janvier 2024 et ainsi accroître les financements de long terme de l’économie européenne, nécessaires en particulier pour financer la transition vers la neutralité carbone.

À ce titre, l’ordonnance modifie plusieurs dispositions du code monétaire et financier :

  • elle modernise le régime des FIA dits « professionnels », notamment par la simplification des règles de composition de ce type de FIA et la création d’une nouvelle forme sociétale sans personnalité morale pour les fonds professionnels spécialisés ;
  • elle adapte les règles applicables aux FIA dits « non-professionnels », afin d’assurer leur complémentarité avec les fonds ELTIF 2.0 ;
  • elle permet aux fonds communs de placement d’entreprise (FCPE) d’investir dans des fonds ELTIF 2.0.

Décret

Le ministre des Armées et des Anciens combattants a présenté un projet de décret relatif aux réquisitions pour les besoins de la défense et de la sécurité nationale et à leur articulation avec les différents régimes juridiques portant sur la préparation et la gestion des crises.

Ce décret est pris pour l’application de l’article 47 de la loi n° 2023-703 du 1er août 2023 relative à la programmation militaire (LPM) pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense. Cet article a procédé à la rénovation complète du régime des réquisitions relevant du code de la défense, lequel apparaissait obsolète, complexe à mettre en oeuvre et fondé sur des critères dont la portée était incertaine.

L’article 47 de la LPM distingue désormais :

  • d’une part, les réquisitions visant à faire face aux menaces pesant sur la vie de la Nation, décidées par décret présidentiel délibéré en conseil des ministres pour répondre à des situations dont l’ampleur territoriale excède celle à laquelle les autorités préfectorales peuvent parer sur le fondement du code général des collectivités territoriales en cas de menace à l’ordre public (article L. 2212-1, code de la défense) ;
  • d’autre part, les réquisitions visant à faire face aux situations d’urgence mettant en cause la sauvegarde des intérêts de la défense nationale, décidées par décret du Premier ministre, à défaut de tout autre moyen disponible en temps utile, pour permettre à l’Etat de conduire les opérations nécessaires à sa défense (article L. 2212-2, code de la défense).

Le présent décret est destiné à définir les modalités procédurales de mise en oeuvre de ce nouveau régime de réquisition et des sujétions préalables qui en constituent le corolaire, en simplifiant considérablement le cadre juridique jusqu’alors applicable, qui ne permettait pas aux pouvoir publics de le mobiliser efficacement pour répondre à des circonstances de crises.

Le livre dédié du code de la défense est ainsi réduit de 182 à 30 articles, tout en clarifiant la procédure permettant d’ordonner le recensement des personnes, biens et services susceptibles de faire l’objet d’une mesure de réquisition ainsi que les conditions dans lesquelles ils peuvent être soumis à des essais et à des exercices, contribuant ainsi à la construction d’une politique globale de résilience de la Nation face aux risques et aux menaces auxquels elle est confrontée.

Pour répondre à cette même finalité, ce décret procède également, dans une logique de continuum, à l’articulation entre, d’une part, les mesures de réquisition et les sujétions préalables qui en constituent le corolaire et, d’autre part, les différents régimes juridiques portant sur la préparation et sur la gestion des crises liées à la défense nationale, en lien avec les prérogatives dévolues aux pouvoirs publics par le code de la défense en matière de défense militaire et de défense civile.

Enfin, compte tenu des enjeux particuliers que revêt le potentiel recours au régime des réquisitions, le décret définit un cadre juridique adapté aux spécificités de l’ensemble des collectivités d’outre-mer, notamment pour tenir compte de leur isolement géographique et de leur éloignement de la métropole.

Nomination(s)


Le conseil des ministres a adopté les mesures individuelles suivantes :


Sur proposition du garde des Sceaux, ministre de la Justice :

  • Mme Christine MAUGÜÉ, conseillère d’État, est nommée présidente de la section de l’administration du Conseil d’État, à compter du 8 octobre 2024.

Sur proposition du ministre de l’Intérieur :

  • M. Laurent BUCHAILLAT, administrateur de l’État, est nommé préfet du Tarn ;
  • il est mis fin aux fonctions de préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, préfet de la Côte d’Or exercées par M. Franck ROBINE, à compter du 21 septembre 2024 ;
  • il est mis fin aux fonctions de préfet de la région Bretagne, préfet de la zone de défense et de sécurité Ouest, préfet d'Ille-et-Vilaine exercées par M. Philippe GUSTIN ;
  • il est mis fin aux fonctions de préfet délégué pour la défense et la sécurité auprès du préfet de la région Hauts-de-France, préfet de la zone de défense et de sécurité Nord, préfet du Nord exercées par M. Louis-Xavier THIRODE, à compter du 26 septembre 2024 ;
  • il est mis fin aux fonctions de préfète déléguée pour l'égalité des chances auprès du préfet de la région Hauts-de-France, préfet de la zone de défense et de sécurité Nord, préfet du Nord exercées par Mme Virginie LASSERRE ;
  • il est mis fin aux fonctions de préfet de la Nièvre exercées par M. Michaël GALY ;
  • il est mis fin aux fonctions de préfète de l'Aube exercées par Mme Cécile DINDAR.

Sur proposition de la ministre de l’Éducation nationale et du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche :

  • il est mis fin aux fonctions de rectrice de l’académie de Limoges exercées par Mme Carole DRUCKER-GODARD.

Sur proposition du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères :

  • il est mis fin aux fonctions de directeur général de la mondialisation, de la culture, de l'enseignement et du développement international exercées par M. Aurélien LECHEVALLIER, à compter du 22 septembre 2024.

Sur proposition du ministre des Armées et des Anciens combattants :

  • ont été adoptées diverses mesures d’ordre individuel concernant des officiers généraux de l’armée de terre, de la marine nationale, de l’armée de l’air et de l’espace, de la direction générale de l’armement et du service du commissariat des armées ;
  • il est mis fin aux fonctions de directeur général du numérique et des systèmes d'information et de communication exercées par M. Vincent TEJEDOR.

Sur proposition de la ministre de l’Éducation nationale et de la ministre du Travail et de l’Emploi :

  • il est mis fin aux fonctions de Haut-commissaire à l’enseignement et à la formation professionnels exercées par M. Geoffroy de VITRY.





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