Harcèlement à l’école : ne pas minimiser ce que vivent les enfants

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié le 09/11/2023|Modifié le 09/11/2023

La nouvelle campagne nationale contre le harcèlement à l’école incite les adultes à prendre conscience de la réalité du phénomène. Les élèves sont appelés à remplir un questionnaire d’auto-évaluation d’ici au 15 novembre 2023.

Un enfant rempli la grille d'auto-évaluation sur le sujet du harcèlement à l'école
Un enfant rempli la grille d'auto-évaluation sur le sujet du harcèlement à l'école - Source : AFP
Entre la violence subie par les enfants en situation de harcèlement à l’école et la perception qu’en ont des adultes, il peut y avoir un monde. C’est sur ce décalage qu’alerte la nouvelle campagne nationale lancée jeudi 9 novembre, journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école.
Son slogan, « Ne minimisons pas ce que vivent les enfants. », invite à une prise de conscience de la réalité du phénomène et de son caractère insupportable par tous les adultes, au sens large.

Cette campagne plurimédia est basée sur de véritables mots d’enfants. En 2022, la campagne était orientée vers les élèves : « Et si l'autre c'était toi? ».
La Première ministre, qui a fait de la lutte contre le harcèlement à l’école l’une des priorités du Gouvernement, a appelé à un « sursaut collectif » jeudi 9 novembre à l'occasion d’une visite au collège Claude Debussy à Paris.

« On le voit, il y a encore trop d'adultes qui ne sont pas conscients de l'ampleur de l'impact du harcèlement sur nos jeunes. On l'entend souvent : « c'est des chamailleries entre enfants, c'est l'âge qui veut ça, ça va passer. »

Élisabeth Borne

  • Première ministre
Élisabeth Borne

Un questionnaire pour objectiver le harcèlement

Accompagnée de l’épouse du président Brigitte Macron, engagée de longue date sur ce thème, et du ministre de l’Éducation et de la Jeunesse Gabriel Attal, Élisabeth Borne a assisté à la distribution à des élèves de sixième du questionnaire d’auto-évaluation anonyme annoncé en septembre.
D'ici au 15 novembre, deux heures seront consacrées au harcèlement dans tous les établissements scolaires pour remplir notamment ce questionnaire qui doit permettre de faire émerger les situations de harcèlement à l’école et cyberharcèlement, et de bénéficier de données actualisées.  
Établie par le ministère de l’Éducation nationale, la grille est adaptée par niveau (CE2 à CM2, collège ou lycée). Les enfants peuvent répondre « Jamais », « Parfois », « Souvent » ou « Très souvent » à des questions concrètes comme « As-tu peur d’aller au collège à cause d’un ou plusieurs élèves ? », « Reçois-tu ou as-tu des messages insultants ou menaçants te concernant d’un ou plusieurs élèves sur un téléphone portable, sur les réseaux sociaux ou sur une plateforme de jeux en ligne » ou encore « As-tu du mal à t’endormir ou fais-tu des cauchemars à cause de ce que tu vis au collège ? ».
Ce questionnaire, qui concerne 7,5 millions d'élèves, est accompagné de ressources pédagogiques sur le site eduscol destinées aux équipes éducatives. Un temps de restitution aux parents est également prévu pour les associer aux actions menées.
Elisabeth Borne a, par ailleurs, échangé avec 86 « ambassadeurs » anti-harcèlement et les équipes pédagogiques du dispositif pHARe, auquel doit obligatoirement adhérer chaque établissement scolaire.

Le prix Non au harcèlement

Destiné aux élèves du CP à la terminale sous la conduite des équipes pédagogiques et éducatives, ce prix récompensera un projet collectif de prévention du harcèlement (affiche ou vidéo). Il sera mis en place en 2024.

Modalités de candidature

Une priorité pour le Gouvernement

La Première ministre a dévoilé fin septembre un plan interministériel contre le harcèlement et le cyber-harcèlement prévoyant de nombreuses solutions concrètes pour stopper les élèves harceleurs et impliquer tous les acteurs en présence.
Lors de l’examen du budget 2024 consacré à l’Éducation nationale, les députés ont adopté dans la nuit du 3 au 4 novembre un amendement soutenu par le Gouvernement prévoyant de consacrer 30 millions d’euros à la lutte contre le harcèlement à l’école, avec la création de brigades anti-harcèlement dans chaque académie, soit 150 emplois à temps plein, et l’indemnisation de référents harcèlement dans chaque établissement.
Cent écoles maternelles, élémentaires ou primaires, soit une par département, expérimenteront des « cours d'empathie » entre janvier et juin 2024. Ces cours seront généralisés à la rentrée scolaire de septembre 2024.

Le 3018

Signalement, conseil, accompagnement : le 3018 devient le numéro unique d’appel contre le harcèlement à l’école et le cyberharcèlement.

Le site du 3018

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