Élisabeth BORNE
Merci Mathieu.
Donc, c’est nos deuxièmes rencontres jeunesse de Matignon. Je rappelle que
l’idée de base c’est d’une part de se dire qu’on doit intégrer les enjeux de la
jeunesse dans chacune de nos décisions, dans chacune de nos politiques
publiques et aussi que je souhaite qu’on puisse avoir une feuille de route
globale pour la jeunesse avec 20-30 actions très concrètes qu’on puisse mettre
en oeuvre rapidement et qui font l’objet d’annonces au cours du printemps
prochain. L’idée c’est aussi que cette feuille de route, ce plan d’action, il
soit pour les jeunes mais aussi qu’il soit élaboré par les jeunes donc c’est
tout le sens des travaux qu’on a engagés avec vous. Comme Mathieu l’a dit, on a
eu l’occasion d’échanger sur la transition écologique et la façon dont les
jeunes s’emparent de ce sujet et aujourd’hui, on a un vaste thème sur les
enjeux de la vie quotidienne donc ça va des enjeux de l’alimentation, du
logement, de la mobilité, de la santé et tout autre sujet que vous aurez envie
d’évoquer aujourd’hui en lien avec la vie quotidienne. Améliorer la vie
quotidienne, c’est finalement la base pour permettre à chacun de se construire
à la fois au plan personnel et au plan professionnel. Donc, c'est bien sûr un
enjeu majeur. Aujourd'hui, moi, je suis bien consciente que les jeunes, quand
ils font face à des difficultés, ils peuvent percevoir l'État plutôt comme une
source de complexité administrative ou parfois une source d'inquiétude. Pour
autant, et moi, j'en suis quelque part la bonne représentante, on est dans un
pays dans lequel l'Etat sait tendre la main aux jeunes qui ont des difficultés
pour leur permettre de s'en sortir. Ça veut dire qu'on a beaucoup de
dispositifs qui existent pour aider sur le logement, pour aider sur les enjeux
de santé. Je pense qu'on peut partager le fait qu'ils ne sont pas forcément
connus, que sans doute on n’a pas trouvé la bonne façon de communiquer sur
l’existence de tous ces dispositifs qui peuvent par ailleurs être parfois assez
compliqués. Et puis par ailleurs, il y a aussi des sujets sur lesquels nos
réponses ne sont pas nécessairement suffisantes. Donc c’est autour de tout cela
que je vous propose qu’on puisse échanger aujourd’hui, au travers de
différentes thématiques qui ont été mentionnées. Et puis donc on est à l’écoute
à la fois de vos attentes, de vos inquiétudes, de vos critiques aussi, et puis
de vos propositions. Voilà, je vais vous laisser la parole maintenant.
(autres intervenants)
Sylvie Retailleau
Merci. Alors oui,
pour rebondir sur plusieurs points. Je pense qu’il y a plusieurs choses.
Pouvoir en parler en amont, avant d’arriver au plus médical ou assistance et je
pense que c’est important qu’entre jeunes on puisse détecter, en parler. Donc
il y a des associations, il y a une association avec laquelle on commence à
travailler, de jeunes qui s’appelle “Je suis là” et pour dire, voilà il y a un
problème, comment le détecter, comment sensibiliser ? Donc pourquoi on
travaille aussi avec les associations, parce que justement ce sont des
associations de jeunes et qu’il y a une facilité de parler entre vous, donc
c’est vraiment je dirais, le type de secteurs où il faut diversifier les accès,
les possibiltés et à travers ça, les actions. Donc je pense que je suis
d’accord, il faut qu’on développe ça et donner accès. Ensuite et je laisserais
peut-être aussi avec François, malheureusement lors de la période Covid, on
avait fait accès à mon psy, enfin euh, c’était vraiment un accès à 8 séances
pour les étudiants gratuites, sans avance de frais. Et donc qui a continué par
la suite en passant par les services de santé au niveau de vos établissements
et aujourd’hui, peut-être François le dira, avec effectivement le ministère de
la Santé, il y a toujours accès mais à tous les jeunes au niveau de ces séances
pour de psy, sans avance de frais pour quelques séances et il faut que dans les
établissements, il y ai ce contact à différents niveaux, vous l’avez très bien
décrit au niveau des trois niveaux. Comment sensibiliser, comment pouvoir
donner accès pour parler, pour pouvoir, voilà. Et ensuite pour pouvoir aider et
les solutions en ligne sont aussi des très bonnes solutions qu’on essaye aussi
de développer mais, à noter.
Élisabeth BORNE
Si je peux réagir,
parce que quand vous dites “on a l’impression qu’on doit choisir entre faire
des études ou préserver sa santé mentale, c’est un problème qu’il faut qu’on
puisse creuser avec vous parce que, normalement, on ne devrait pas mettre
le jeunes face à des choix de ce type
là. Moi, je pense qu’il faut qu’on réfléchisse, y compris mais on en parlé avec
le ministre de l’Education nationale qui n’est pas là aujourd’hui, mais
effectivement Sarah pourra rebondir dessus : peut-être que dans nos modes de
contrôle, par exemple, on a augmenté le niveau de stress avec du contrôle
continu dans lequel un certain nombre de jeunes nous disent “on ne peut plus se
permettre d’avoir la moindre mauvaise note.” Donc c’est un vrai sujet qu’il
faut qu’on puisse creuser avec vous. Après, je pense aussi que c’est important
d’avoir en tête qu’on ne joue pas sa vie dans sa première orientation et que…
Enfin on peut vous accompagner si vous êtes partis dans une voie et que vous
voulez rechanger de voie, vous avez le droit d’abord de tester plusieurs vies
professionnelles l’une après l’autre, et puis vous avez le droit à l’erreur
aussi. Donc je pense qu’il faut absolument qu’on puisse creuser davantage avec
vous pourquoi on en arrive à une situation où, finalement, les jeunes ont
l’impression que soit ils se disent “Bah tout compte fait, mes études, je m’en
désintéresse parce que c’est la seule façon de préserver ma santé mentale…”
Voilà ce n’est pas normal qu’on soit dans cette situation. Il y a sans doute
des choses à réfléchir dans nos parcours, dans nos méthodes d’évaluation, dans
les messages aussi qu’on fait passer sur “Je ne joue pas ma vie à 16 ans ou à
18 ans et je peux rebondir tout au long de la vie.” Je pense qu’on doit aussi
creuser ça avec vous.
(autres intervenants)
Élisabeth BORNE
Peut-être rebondir
sur le sujet du sport, c'est évidemment important, le ministre de la santé
vient de le dire pour des questions de santé. Je pense que c'est important…
enfin, de santé physique mais aussi psychologique, et par ailleurs, moi je
crois beaucoup au sport comme voie de réussite pour prendre confiance en soi,
voire, pour en faire son métier. Donc, c'est quelque chose qui nous tient à
cœur. On a développé le Pass sport comme le Pass culture, manifestement, le
Pass culture marche mieux que le Pass sport.Donc, il va falloir qu'on améliore
ce dispositif, je pense qu'on est très preneurs. Moi, en tout cas, je suis très
intéressée par vos propositions sur les améliorations qu'on peut apporter à ce
Pass sport pour qu'effectivement chacun puisse accéder au sport, puisse aller
dans un club Sportif. C'est vraiment, je vous dis, quelque chose qui nous
semble très important et sur lequel on a un outil à perfectionner.
(Autres intervenants)
Élisabeth BORNE
On n’intervient pas
sur l’Arcom qui est une autorité indépendante. Mais par contre l’Arcom a un
vrai poids pour appliquer la loi qui prévoit d’empêcher ce genre de diffusion
de contenu.
(Autres intervenants)
Samina
Alors bonsoir, moi c’est Samina, j’ai 20 ans. Après
avoir décroché de la Fac, je me suis retrouvé sans bourse, sans aide et j’ai dû
financer mon permis donc je me suis mis à faire des petits boulots pour
financer tout ça. Puis on m’a présenté le contrat d’engagement jeune. Donc ça
m’a permis de souffler un peu et de voilà, de rester focus parce que je compte
reprendre mes études. Fin voilà, mon année de césure, je peux dire que ça se
passe bien puisqu’elle est encadrée grâce à une association qui est basée pour
le moment uniquement sur Marseille, ça s’appelle Evocae et j’espère qu’elle se
déploiera au niveau national parce qu’en fait c’est vraiment un programme qui
nous encadre et qui nous, fin voilà il nous donne les clés pour réussir au
mieux. Parce que moi si j’ai décroché c’est pour plusieurs raisons mais dont
les épisodes disons covid, les transports et tout ce qui s’en suit, c’est pas
facile. Ben voilà, pour nous les jeunes c’est compliqué en fait de s’épanouir,
dans notre vie d’étudiants, surtout avec l’inflation aujourd’hui. Et en fait
moi ce que j’aimerais c’est qu’il y ait… Enfin si on pouvait bénéficier d’une
carte jeune et pour être considérés comme les étudiants un peu en fait. Surtout
dans les dépenses du quotidien, ça nous faciliterait, ça enlèverait déjà un
poids et voilà, on aurait une situation un peu plus confortable.
Élisabeth BORNE
Alors ça c’est un
projet, Mathieu le sait, qui me tient à cœur parce que c’est un peu paradoxal
que les jeunes, ni en emploi, ni en formation [inaudible], ceux qui sont dans
la galère, finalement aient moins de facilités que ceux qui ont des difficultés
mais qui sont étudiants. Et quand on a réfléchi au contrat d’engagement jeunes
dans le précédent quinquennat, on s’était dit que c’était quelque chose qu’on
voulait vraiment creuser, donc je pense qu’on va reprendre cette suggestion.
(Autres intervenants)
Journaliste
Bonsoir, madame la
ministre, bonsoir, messieurs et madame les ministres. Ce soir, je suis venue
pour parler de la voix des invisibles, ceux qui sont mal logés en France
puisque le droit au logement, c'est un droit fondamental inscrit dans notre
Constitution et moi, j'ai décidé de le défendre. J'ai créé mon entreprise. Je
m'appelle Anne-Sophie THOMAS, j'ai créé Gestia solidaire il y a maintenant
trois ans pour défendre le droit d'accès au logement pour tous et pour me
présenter, moi je suis issue de la classe moyenne. J'ai un père fonctionnaire,
une mère assistante de vie, et j'ai dû arrêter mes études durant un an et demi
pour subvenir à mes besoins fondamentaux, notamment de logement, puisqu'il faut
le redire, je pense que la fondation Abbé Pierre l'a fait il y a quelques
semaines avec le rapport du mal-logement, aujourd'hui en France, pour 20 % de
la population, c'est une souffrance de se loger pour trouver un logement,
surtout dans les grandes villes puisqu'on a un phénomène de tension. La population
se trouve dans les grandes métropoles et on a justement beaucoup plus de
demandes que d'offres. Et une partie de la population touchée, ce sont les
jeunes, les jeunes actifs, les étudiants qui n'ont pas la chance d'avoir des
parents qui se portent garant, mais aussi de plus en plus les familles
monoparentales. Et la Fondation l'a rappelé récemment, il y a une explosion de
la demande parce qu'on a un dysfonctionnement. Aujourd'hui, on a un marché
locatif public avec les bailleurs sociaux, et de l'autre côté, un marché privé.
Et en fait, on a un entre-deux qui a un vide où, justement, quand on est dans
l'entre-deux, pas assez riche pour se loger sur le parc classique et un peu
trop pauvre, enfin pas assez pauvre pour aller sur le parc social, on se retrouve
avec un délai d'attente de 3 à 5 ans et donc des millions de personnes qui
n'arrivent plus à se loger. Et ça, c'est une réalité du terrain que moi, je vis
au quotidien. Et ce soir, j'ai envie de porter vraiment une proposition pour
dire qu'on a un fabuleux système qui est le logement social. Il est reconnu à
l'échelle européenne et mondiale et il fonctionne très bien. Il faut juste
continuer premièrement à construire des logements, et peut-être essayer de
produire encore plus avec les bailleurs sociaux sur ce logement intermédiaire.
Il y avait un objectif quinquennal de 190 000 logements, plutôt dédiés aux
étudiants entre 2022 et 2025. Il faut continuer à le pousser encore plus loin.
Et deuxièmement, il faut faire émerger une offre de logement intermédiaire sur
le parc privé en contraignant les acteurs du logement qui sont les promoteurs,
les marchands de biens, en ajoutant des dispositions notamment sur les offres
d'appel public mais aussi privées, de construire en plus du logement social, il
y a la loi SRU 20 %, il faut aussi 25 % de logements intermédiaires. Et nous,
c'est ce qu'on fait avec Gestia Solidaire, on construit avec les promoteurs et
on leur, on arrive à imposer aux bailleurs privés de justement louer
différemment, louer à des prix qui vont être en dessous des prix du marché et à
des populations d'entre-deux qui ont plus de difficultés à se loger dans les
zones en tension. Donc nous, on a déjà des réalisations. On a convaincu plus de
200 propriétaires sur le territoire lyonnais, mais aussi à Paris. Et notre but,
c'est d'accélérer notre développement et le faire à l'échelle nationale parce
qu'il y a vraiment un besoin de construire les villes de demain. Et je pense
que ce logement abordable, (inaudible) l'a évoqué et d'autres personnes, c'est un
besoin parce que quand on n'a pas d'argent, c'est 60 % en moyenne de la
dépense. C'est vraiment un besoin primaire et fondamental. Sans logement, on
n'est rien. On ne travaille pas, on ne s'insère pas socialement et on ne fait
pas d'études.
Intervenant non identifié
Merci beaucoup,
Anne-Sophie. Monsieur le ministre, je crois que vous vouliez prendre la parole,
cher Olivier KLEIN.
Olivier KLEIN
Oui, ce n'est
surtout pas pour vous contredire parce qu'évidemment, la situation du logement
est difficile pour beaucoup de nos concitoyens et pour les jeunes en
particulier. Les situations sont très diverses. On a parlé tout à l'heure de
lycéens qui cherchaient à se rapprocher, on a parlé d'internats, on a parlé
d'étudiants. Avec madame la ministre de la Recherche et de l'Enseignement
supérieur, on vient de lancer un travail pour améliorer l'accès aux logements
étudiants, améliorer la qualité du logement étudiant, regarder la diversité. On
sait qu'il n'y a pas que les CROUS. Il faut que les bailleurs, comme vous
l'avez dit, s'emparent de cette question. Il faut élargir au maximum l'offre de
logements et c'est vrai qu'il y a aussi les jeunes qui travaillent et qui ont
une difficulté à décohabiter. Comme Christophe BECHU, j'étais encore maire il y
a quelques semaines ou mois et on voit à quel point cette question du logement
est cruciale. 99 % des rendez-vous des élus locaux aujourd'hui sont liés à la
question du logement. Et vous avez raison, il faut construire plus là où on a
besoin de plus de logements. Et ça, c'est collectivement. Si avant les
dernières élections municipales, il y a une baisse de la production du
logement, et en particulier du logement social, quels que soient les efforts du
Gouvernement, c'est aussi notre responsabilité de convaincre. 1, que le
logement social, c'est tout sauf un épouvantail, vous l'avez dit, c'est une
chance pour ce pays et aujourd'hui, il y a encore quelques élus qui agitent le
logement social comme un épouvantail. 2, il faut convaincre nos concitoyens
parce qu'aujourd'hui, quand on construit un petit immeuble, il y a plein de
gens qui s'organisent en associations, parfois, qui déposent des recours contre
les permis de construire, et c'est aussi pour ça que parfois, les maires
renoncent parce qu'un maire il a envie souvent d'être réélu. C'est parfois les
mêmes qui s'organisent en associations contre un projet, qui reviennent nous
voir quelques semaines après pour trouver un logement pour leurs enfants, etc.,
et c'est extrêmement difficile. Néanmoins, il y a des outils. Le Gouvernement
précédent a mis en place la garantie visale, qui est une garantie extrêmement
importante. Avoir un garant, c'est compliqué et la garantie visale, elle permet
au jeune d'arriver avec un espèce de bonus quand on va voir un propriétaire, et
accéder au logement et rassurer le propriétaire, ça, c'est extrêmement
important. Il faut rassurer les propriétaires de l'acte de louer. C'est pour ça
qu'il faut se battre contre la vacance, les logements vacants. Il faut
travailler aussi sur un dispositif qui s'appelle Loc'Avantages qui, là aussi,
oblige le propriétaire en donnant ce que vous proposez, d'ailleurs, des loyers
plus bas et en ayant un logement évidemment décent, aux normes, qui ne soit pas
une passoire énergétique. C'est tout ça qu'il faut développer plus, qu'il faut
faire connaître plus. Et puis continuer, c'est un des objectifs du Conseil
national de la refondation que la Première ministre nous a donné sur le
logement. Et on travaille beaucoup, avec différents partenaires, à réfléchir :
comment on fait pour produire plus là où on en a le plus besoin ? Il y avait ou
il y a encore, sous différentes formes, les foyers de jeunes travailleurs.
C'est tous ces sujets-là qu'il faut embrasser. Moi je partage tout à fait ce
que vous avez dit sur le travail qu'on doit mener avec à la fois les bailleurs
sociaux et la promotion immobilière. C'est pour ça qu'on travaille aussi, dans
le cadre de ce CNR, à un statut du bailleur privé parce que quand on a un
appartement, il faut le mettre en location, il ne faut pas le laisser vacant.
Il faut le mettre en location à des prix abordables. Il y a aussi un travail,
je ne sais pas si l'Afev est là, mais comme président de l'Anru, on avait signé
une convention entre l'Afev, l'Anru sur… Pardon, voilà, le nom m'échappe, et
donc, la cohabitation entre différentes générations dans les appartements,
entre différents étudiants. Et ça aussi, c'est des dispositifs qui doivent
continuer à être développés. Mais évidemment, le mal logement est un fléau et
personne ne vous dira que vous avez tort, mais je peux vous assurer qu'on
travaille beaucoup.
Élisabeth BORNE
Mais peut-être, je
pense que sur ce sujet du logement, le ministre le sait bien. On doit être un
des pays qui dépensent le plus d’argent pour le logement et dans lequel sans doute
les citoyens trouvent que c’est plus compliqué d’accéder à un logement. Donc,
du coup, c’est pour ça qu’on voudrait remettre un peu les choses à plat. Je
pense qu’il y a un lien entre cette difficulté et le fait qu’on a aussi pendant
des décennies eu un développement de notre territoire très centré sur les
métropoles. Finalement les métropoles, c'est là qu'on trouve sans doute
l'enseignement supérieur. C'est là qu'on trouve beaucoup d'activités. C'est là
qu'on trouve tout. Donc tout le monde veut aller habiter dans les métropoles.
Et il y a une partie de notre territoire où les gens se disent : mais tout le
monde s'en va, les services s'en vont, les emplois s'en vont, tout s'en va.
Donc je pense qu'il faut aussi qu'on se dise qu'on abordera mieux le sujet avec
les collectivités locales, comme Christophe BÉCHU le disait, si on réfléchit
aussi à un développement plus équilibré de notre pays et y compris à des
formations et à de la possibilité d'accéder à l'enseignement supérieur dans des
villes moyennes.
(Autres intervenants)
Élisabeth BORNE
Tout d’abord, merci
à vous tous pour cet échange. Vous avez beaucoup de propositions, beaucoup
d'enthousiasme, beaucoup de solutions aussi et c’est vraiment important de
pouvoir continuer à les creuser avec vous. Je ne vais pas citer tous les sujets
qu’on a abordés, évidemment, on en a pris note et on aura l’occasion de
continuer à travailler. On a évidemment peut-être un sujet assez central qui
est l’accès au droit. Je le disais au début, mais je pense que les témoignages
le montrent. Il y a souvent des réponses qui ne sont pas assez connues, qui ne
s’enchaînent pas assez facilement. Et plus, on est dans une situation de
vulnérabilité, je pense que quand on parle des jeunes qui sont à l’aide sociale
à l’enfance, c’est peut-être la situation la plus critique qu’on peut avoir.
Plus on est dans une situation de vulnérabilité, plus c'est pénalisant d'avoir
des dispositifs qui sont peu accessibles, peu connus et qui s'enchaînent mal
les uns aux autres. Donc il faut vraiment qu'on puisse continuer à travailler
avec vous. Christophe BÉCHU l'a dit aussi, ce qui ne simplifie pas les choses,
mais ça ne veut pas dire qu'on ne va pas trouver une bonne réponse. C'est que
ces réponses qu'on peut vous apporter, ces solutions, elles peuvent relever de
l'Etat, mais elles peuvent aussi relever des collectivités. Et beaucoup des
sujets relèvent pleinement des collectivités. Donc, il faut qu'on arrive
territoire par territoire à bien s'articuler pour apporter une réponse globale
sans avoir besoin de recourir à 36 guichets. Ça, c'est déjà sur les droits
existants. Ensuite, on a bien noté. On a une réflexion qu'on doit mener avec
vous et avoir des réponses rapides sur les bourses. Donc, je sais qu'il y a
beaucoup d'attentes sur le sujet, il y a des pistes qui ont été évoquées. Il
faut qu'on revienne rapidement vers vous sur l'amélioration des bourses. Et
puis, la question de la carte jeune dont vous avez compris qu'elle me tient à
cœur dans tous ces droits auxquels on doit vous permettre d'accéder plus
facilement. Il y a aussi ces sujets-là. Sur les autres thèmes qu'on a
mentionné, les questions de santé, là aussi, c’est des sujets à la fois
multidimensionnels et essentiels. Moi, je retiens d'abord la précarité
menstruelle. Ça fait un moment qu'on en parle, qu'on a commencé à apporter des
réponses. Je pense qu'il faut qu'on se dise que cette question, il faut qu’on
la mette définitivement au musée et qu'on apporte une bonne fois pour toutes
des réponses aux jeunes femmes, aux jeunes filles. Donc, ce sujet-là est bien
cerné les enjeux de santé mentale, mais je pense que là encore, on a des
morceaux de réponses, mais sans doute pas de réponse globale. Donc il faut
qu'on puisse voir comment on articule mieux et on renforce nos réponses. Je
pense quand même et moi, ça m'intéresserait qu'on creuse avec vous, comme
(inaudible) les stimulus externes, s'assurer qu'on ne rajoute pas des stimulus
externes stressants sur votre environnement. Et je pense que sans doute, il y a
des choses à faire sur les enjeux d'évaluation, d'orientation pour que ça ne
vienne pas rajouter du stress sur du stress. Et je pense qu'on doit balayer
devant notre porte sur ces questions-là. Et puis, vous aurez compris que je
crois beaucoup au sport, à de multiples titres et travaillons ensemble sur
l'amélioration du dispositif passeport. Des questions de mobilité, le ministre
en a parlé. Là encore, c'est vraiment un sujet à traiter avec les
collectivités, les intercommunalités notamment, qui ont beaucoup de réponses
dans leurs mains. Il y a une excellente loi portée dans le dernier quinquennat,
qui doit leur donner beaucoup d'outils, mais le ministre va s'employer à les
déployer. Et moi, je note sur le permis de conduire. On sait qu'on a vraiment à
avancer à la fois sur le coût et sur : à quel âge on peut accéder au permis de
conduire et dans quels délais on peut passer son permis de conduire ? Là,
c'est, je pense, quelque chose de très transformant et j'entends bien qu'il y a
beaucoup d'attentes et je pense qu'on doit aussi avancer sur cette question du
permis de conduire. Le sujet du logement, là pour le coup, je pense que vous
tirez…on va se prendre toute la carte sur la tête là, c'est un sujet que
globalement, on essaie de retravailler avec les Ministres et avec les
collectivités, sans doute pour leur donner plus de responsabilités et plus de
marges de manœuvre pour qu'on puisse apporter des bonnes réponses. Je l'ai dit,
ça passe sans doute aussi par continuer la politique qu'on a menée et qu'on a
engagée dans le précédent quinquennat pour soutenir les villes moyennes, la
revitalisation des villes moyennes, le développement aussi de l'enseignement
supérieur dans les villes moyennes, d'éviter que tout le monde naît à se rendre
dans les métropoles. Mais il y a une politique du logement sur laquelle on doit
retravailler. Puis, évidemment, il y a des solutions particulières qu'on doit
apporter pour les jeunes, qu'ils soient étudiants ou qu'ils ne le soient pas.
Et on est bien conscient qu'on a notamment un gros chantier sur la
réhabilitation des logements Crous. C'est un sujet qui a été laissé sans doute
de côté trop longtemps, mais il faut qu'on accélère. Ça tombe bien parce que ça
va aller dans notre objectif de transition écologique et de réduction de nos
émissions de gaz à effet de serre dont on a pu parler la dernière fois. Donc,
là aussi, il faut qu'on accélère. En tout cas, merci. Et je n'ai évidemment pas
cité toutes les pistes que vous avez évoqué. Un grand merci à vous et
continuons à travailler ensemble sur tous ces sujets. Merci. [Applaudissements]
Animateur
Un ultime mot. Si
c'est possible, on va tous essayer de bouger dans le salon jaune qui est au
fond à gauche pour une photo collective et en boucle. Merci beaucoup