Accompagner les transitions de l’industrie agroalimentaire
La mobilisation des nouvelles technologies
permettra de gagner en compétitivité et mieux répondre aux besoins et
aux attentes des consommateurs. Le développement de la digitalisation et
de l’automatisation est indispensable pour conserver une
compétitivité-coût suffisante tout en assurant la transition écologique
de l’agriculture et de l’alimentation. La digitalisation permettra
également de mieux répondre aux besoins d’information des consommateurs
et de favoriser le renforcement des systèmes alimentaires territoriaux,
afin de concourir à la fois à la résilience du secteur, son
indépendance, et la possibilité pour les consommateurs d’accéder à des
produits locaux et de qualité.
Comme dans le secteur agricole, l’ensemble
des évolutions attendues nécessitera une anticipation des nouveaux
besoins en compétences. Dans ce contexte, il est essentiel d’assurer aux
entrepreneurs français un vivier de candidats qualifiés et motivés pour
pourvoir les postes vacants de techniciens mais également de répondre à
de nouveaux besoins, avec des profils ingénieurs ou chercheurs dédiés.
Enfin, développer
les protéines végétales et diversifier les sources de protéines, en
favorisant la R&D pour le développement d’une offre compétitive de
protéines végétales (notamment légumineuses) et pour la diversification
des sources de protéines pour l’alimentation humaine et animale,
permettra de contribuer à répondre aux enjeux nutritionnels et
environnementaux, et de renforcer la souveraineté alimentaire de la
France et de l’Europe. Trois axes sont identifiés : production de
légumineuses, diversification et optimisation (nouvelles sources de
matières premières protéiques, optimisation de l’extraction et de la
valorisation de coproduits riches en protéines, modélisation des usages,
cascades ou boucles de l’azote à différentes échelles), transformation
et consommation de légumineuses.
Les mesures de la stratégie pour accompagner les transitions de l’industrie agroalimentaire :
- Des challenges technologiques [1]
sur l’éco-agilité et sur l’alimentarité des emballages (c’est-à-dire
l’aptitude de l’emballage à être en contact avec des aliments)
- Des
dispositifs adaptés de soutien à l’innovation pour accompagner le
développement de nouvelles solutions technologiques par les PME et ETI,
dans les domaines des nouveaux aliments, des ingrédients pour la santé,
des nouveaux process de production, de l’alimentarité des emballages, de
l’information des consommateurs etc.
- Un réseau de démonstrateurs territoriaux pour favoriser les démarches d’innovation
- Un accompagnement réglementaire des entreprises qui développent de nouveaux produits alimentaires
Mieux comprendre les liens entre santé et alimentation pour développer l’apport nutritionnel des aliments
Mieux comprendre les liens entre
alimentation, microbiome et santé humaine pour mieux adapter son
alimentation. Les études récentes l’ont montré : le microbiome (les
microorganismes et les produits de leurs activités) est essentiel pour
la santé, notamment dans la prévention de maladies chroniques. Cela
passera notamment par un soutien à la recherche via un Programme et
équipements prioritaires de recherche (PEPR), doté de 60 millions
d’euros, sera piloté par l’INRAE et l’INSERM, avec notamment pour
objectif de soutenir la recherche amont sur la compréhension de
l’influence du microbiote humain dans la régulation des fonctions
vitales.
Les aliments et
boissons fermentés, qui sont produits par l’action de ferments (levures,
bactéries) permettant la transformation de la matière première et lui
confèrent des propriétés organoleptiques et/ou de conservation, sont
sources de microorganismes vivants et leur consommation régulière est
une source de diversité microbienne. A travers la modulation de la
relation environnement/hôte/microbiote, les aliments fermentés sont un
atout majeur de préservation de la santé et un domaine d’avenir pour
répondre aux enjeux de nutrition, de santé publique et de maintien de la
biodiversité. 70% des denrées alimentaires dans le monde sont
fermentées avec des potentiels d’innovation importants. Elle représente
plus de 8600 unités de production, 118 500 emplois directs et environ
500 000 emplois indirects. Son chiffre d’affaires atteint 60 Md€, dont
20% à l’export, dans un marché mondial qui dépassera 1000 Md€ en 2030.
Pays du pain, du vin et du fromage, la France est déjà le pays de la
fermentation. Le développement de la connaissance sur les ferments et
leurs actions sur la santé des individus est donc essentiel pour la
constitution d’une offre agroalimentaire française compétitive dans ce
domaine.
Les mesures de la stratégie pour mieux comprendre les liens
entre santé et alimentation pour développer l’apport nutritionnel des
aliments :
- Un PEPR [2] « Systèmes alimentaires, microbiome et santé »
- Un Grand Défi [3] « Ferments du futur » pour maintenir le leadership international de la France en matière de produits fermentés
- Des appels à projets de recherche « Développer les protéines végétales et diversifier les sources de protéines »
Répondre aux besoins et attentes du consommateur pour une alimentation locale et de qualité
Cela passe par le développement de systèmes alimentaires
territorialisés qui permettent de fournir aux acteurs de la chaîne
alimentaire des terrains d’expérimentation variés pour tester leurs
innovations technologiques, leurs nouveaux produits, ainsi que les
nouveaux modèles économiques, contractuels et de gouvernance (innovation
organisationnelle).
Cela passe par le développement de nouvelles solutions de
traçabilité, par exemple fondées sur la blockchain, pour répondre à la
demande de transparence des consommateurs.
L’emballage est devenu un axe majeur
d’innovation sur les aliments. Tout au long de la chaîne de production
alimentaire, les denrées sont en contact avec des emballages, entraînant
des enjeux de sécurité sanitaire. L’enjeu est donc de mobiliser la
recherche pour identifier des solutions pour les rendre plus
recyclables, plus réutilisables, mais aussi plus protecteurs pour la
qualité nutritionnelle des aliments.
Les mesures de la stratégie pour répondre aux besoins et attentes du consommateur pour une alimentation locale et de qualité :
- Un réseau de démonstrateurs territoriaux pour favoriser les démarches
- Un soutien à la formation et au développement des compétences liées à ces nouvelles technologies
Coordinateur de la stratégie : Benoit Assémat (MAA)
[1]
Ces challenges vont soutenir des collectifs qui vont répondre à des
défis clairement identifiés (verrous techniques) dans des délais fixés
[2]
Ces programmes visent à construire ou consolider un leadership français
dans des domaines scientifiques liés ou susceptibles d’être liés à une
transformation technologique, économique, sociétale, sanitaire,
environnementale, etc,
[3]
Ces Grands défis sont des programmes publics d’investissement qui
visent à développer des technologies et innovations de rupture à fort
impact social et économique