Élisabeth BORNE
Au troisème jour de ma viste, j'ai tenu, avec les
ministres qui sont à mes côtés, et Christophe Béchu qui nous a rejoints,
à venir sur ce site absolument époustouflant du Maïdo. Donc vous avez vu, c'est d'abord
au cœur du Parc naturel qui représente, je crois, 80 % du
territoire de la Réunion et qui permet de préserver cette biodiversité tout à
fait exceptionnelle qu'on trouve à la Réunion. On a pu échanger sur ces enjeux
de préservation de cette biodiversité, notamment avec les espèces invasives
contre lesquelles il faut se battre. La préservation aussi contre le risque
incendie. Et puis, on a pu voir aussi cet observatoire sur le climat qui est un
équipement unique dans l'hémisphère Sud et qui nous permet d'anticiper, de
prévoir aussi la façon dont le dérèglement climatique peut vraiment affecter
cette partie de notre planète. Donc c’était vraiment une visite, je trouve tout
à fait passionnante, et on peut être très fiers d’avoir un tel équipement
scientifique qui est ici à La Réunion, qui est intégré dans tous les réseaux
européens et internationaux. C’est une très grande fierté, Monsieur le
ministre.
Christophe BÉCHU
C’est une très
grande fierté : on a des équipes de Météo
France absolument exceptionnelles, une centaine de collaborateurs de Météo France
qui se répartissent pour l’essentiel à La Réunion et quelques-uns à Mayotte et
qui fournissent à une quinzaine de pays des données sur l’évolution et la
prévision du cyclone, en assurant donc un vrai rôle de prévention et
d’accompagnement. Et puis, dans le même temps, comme la Première ministre vient
de le dire, c’est aussi un avant-poste qui permet de mesurer une partie des
conséquences du dérèglement climatique et de se préparer aussi en termes
d’adaptation.
Journaliste
Comment peut-on
faire évoluer la loi littorale pour permettre un réaménagement du massif de
Maïdo et permettre des constructions dans Mafate ?
Élisabeth BORNE
Je ne peux
pas vous le dire, là, instantanément, d’autant que ça dépend aussi du Parlement. Mais j’ai bien compris la problématique, effectivement, de ces communes qui
sont en loi littorale parce qu’elles démarrent sur le littoral, mais quand on
est ici, on voit bien qu’on n’est plus exactement dans les mêmes
problématiques. Donc on va regarder ça avec le ministre.
Journaliste
Vous parlez de site
époustouflant, c’est un site où il y a une grande biodiversité à La Réunion, le
Maïdo, qui souvent est menacé par les incendies. Aujourd'hui, quels moyens
l'État peut-il apporter à la Réunion pour ces incendies à répétition, notamment le
DASH qui vient de temps en temps et qui repart ? Comment fait-on, à la Réunion,
pour préserver cette biodiversité française ?
Élisabeth BORNE
Alors, d'abord,
pour faire face à ce risque incendie, on a pu échanger avec le colonel qui
dirige le SDIS [Service départemental d’incendie et de secours de La Réunion], sous la présidence du conseil départemental. Il y a des moyens
qui sont exceptionnels déjà au niveau de ce service d'incendie et de secours.
Et puis, comme vous l'avez dit, il y a un bombardier d'eau, un avion bombardier
d'eau qui vient compléter les moyens qui sont aussi en permanence ici,
notamment des hélicoptères. Moi, je n'ai aucun doute sur la nécessité que cet
avion bombardier d'eau vienne cette année et les années suivantes au moment de
la saison sèche, et donc il continuera à venir. Voilà, il n’y a aucun doute
là-dessus.
Journaliste
Avec le climat qui
se réchauffe, ça va peut être se répéter ?
Élisabeth BORNE
Ça peut
effectivement s'étendre et on adaptera les moyens en conséquence. Et je
voudrais rassurer les Réunionnaises et les Réunionnais qui pourraient avoir des
inquiétudes sur la présence de cet avion
bombardier d'eau : cette présence, elle sera là autant que nécessaire.
Journaliste
Les écologistes
sont surpris et inquiets par les déclarations du président de la République
hier, qui veut une pause dans l'application des normes européennes sur l'écologie. Vous qui faites
de ce sujet un marqueur de votre feuille de route, est-ce que vous trouvez que
ces normes sont trop contraignantes et trop difficiles à appliquer ?
Élisabeth BORNE
Non, ce que le
président de la République a dit, c'est qu'il faut arrêter de vouloir renforcer
les normes. Vous savez qu'on a porté ces dernières années, sous l'impulsion
de la France et du président de la République, des politiques très ambitieuses
à l'échelle européenne ; c'est le Green Deal notamment, c'est l'objectif
d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Au service de cet
objectif, on a adopté toute une législation européenne qui maintenant, voilà, a
été prise. Et ce que le président de la République a dit, c'est que cette
législation, elle est ambitieuse, elle nous permet de tenir nos objectifs.
Maintenant, il faut qu’on s'emploie à la mettre en œuvre et c'est déjà une
tâche qui est très, très importante. On aura l'occasion dans les prochaines
semaines de présenter la planification écologique qui porte, en France, cette
ambition, et je peux vous assurer que ce seront des mesures fortes, car je pense
que les écologistes, à ce moment-là, pourront être rassurés. Et je pense que
les Français considéreront aussi qu'on agit beaucoup pour l'environnement.
Journaliste
Il n’y a pas de
pause dans l'ambition climatique ?
Élisabeth BORNE
Il n'y a pas du
tout de pause dans l'ambition climatique, simplement, une fois qu'on a adopté
tout ce paquet qui s'appelle le Fit for 55, voilà, maintenant, il s'agit de le
mettre en œuvre, évidemment, de continuer à porter cette exigence climatique
qui s'impose à nous. Mais il n'y a plus besoin de rajouter des normes aux
normes, maintenant, il faut les mettre en œuvre.