Élisabeth Borne
Je voulais dire qu'on a eu un échange à la fois dense et cordial, et je pense qu'on a certains désaccords, sur d'autres sujets, mais on partage la même volonté d'agir dans l'intérêt général pour servir les Réunionnaises et les Réunionnais.
Je
pense qu'on peut se dire qu'on a su le faire déjà par le passé, notamment avec
le plan Petrel qui avait été annoncé par le président de la République qui a
contribué à faire baisser le chômage de 7 points depuis 2017. On a su le faire
sur la nouvelle route du littoral où l'État apporte 420 millions d'euros pour
permettre de finaliser le projet, on a su le faire sur Air Austral et je pense
qu'on va continuer à avancer dans cette bonne direction avec effectivement la
poursuite en 2024 du plan d'investissement dans les compétences, donc de la
formation des demandeurs d'emploi. On voit, compte tenu du taux de chômage, qu'il a
baissé mais il reste élevé à la Réunion. C'est donc important de continuer à
former des demandeurs d'emploi, et l'État sera aux côtés de la Région sur sa
compétence. Et puis c'est aussi cohérent avec ce qu'on veut faire sur France
Travail et qu'on aura l'occasion de présenter plus en détail sur
l'expérimentation qu'on va mener sur France Travail. On veut aussi avancer au
côté de la région sur deux projets, de très beaux projets de lycée, un projet
sur les métiers de la mer qui sera au port et puis un projet sur le tourisme
vert qui sera dans l'est de l'île. Donc l'Etat mettra 60 millions d'euros pour
accompagner ces deux projets de lycées, pour renforcer l'appareil de formation
de la région. Et par ailleurs, il y a une grosse préoccupation à la Réunion sur
les enjeux de mobilité. La présidente a lancé les états généraux de la mobilité
qui font écho aux Assises de la mobilité que j'ai pu mener dans des vies
antérieures et sur ces sujets-là. Enfin, je confirme que l'État
participera au financement des études détaillées sur les réponses qui peuvent
être apportées en termes de mobilité pour les Réunionnais, les systèmes de
transport en commun qui peuvent être mis en place pour répondre à tous ces
enjeux d’embouteillage que vivent au quotidien les Réunionnais. Donc voilà, je
pense qu’on avance bien ensemble.
Intervenante non identifiée
Et le Pacte et la
formation que l’on va continuer parce que vous savez quand même, c’est
extraordinaire. On a 10 000 jeunes, c’est exemplaire, 10 000 jeunes qui ont été
formés parce nous, on a repris la formation parce qu'auparavant, on avait eu un
luxe insolent de perdre 100 millions d'euros que nous avons récupéré. Nous
avons signé cela. Et la terre de la Réunion a besoin de formation. Et donc le
Pacte, Madame la Première ministre. On a travaillé ensemble là-dessus.
Élisabeth BORNE
Voilà, absolument.
On (inaudible) ensemble. La région… Moi, j'ai été ministre du Travail quand la
Région a décidé de s'engager effectivement dans ce pacte régional
d'investissement, dans les compétences. Et donc on va continuer en 2024. Voilà.
Intervenante non identifiée
Ça a été signé le
même jour où l'on a signé les 420 millions.
Journaliste
Madame la Première
ministre, que répondez-vous aux manifestants et aux syndicats réunionnais pour
qui la page de la retraite n'est pas fermée pour eux ?
Élisabeth BORNE
Écoutez, moi, je
suis évidemment à l'écoute de ceux qui veulent s'exprimer sur le sujet. C'est
mieux quand on s'exprime en échangeant qu’en tapant sur des casseroles. Je
pense que c'est important de dire aux Réunionnaises et aux Réunionnais que dans
la réforme des retraites, il y a des sujets qui les intéressent. On sait que
notamment l'âge de départ moyen à la Réunion, il est de plus de 64 ans
aujourd'hui parce que beaucoup de Réunionnaises et de Réunionnais n'ont pas eu
des carrières complètes et donc ils doivent attendre l'âge d'annulation de la
décote, 67 ans, pour pouvoir partir, donc sans décote, à la retraite. On a fait
le choix de ne pas décaler cet âge. Donc pour toutes ces personnes, ça ne
change rien. On sait aussi qu'à la Réunion, la retraite moyenne est plus basse
que la moyenne nationale. Et vous savez que dans la
réforme, à partir du 1ᵉʳ septembre, on aura une revalorisation jusqu'à 100
euros par mois pour ceux qui ont une carrière complète au SMIC et donc la
proportion de futurs retraités et de retraités qui bénéficient de cette
revalorisation est beaucoup plus forte à la Réunion que dans la moyenne
nationale. Et puis, par ailleurs, il y a aussi un enjeu important qui est la
possibilité de faire appel au minimum vieillesse, c’est ce qu’on appelle
l’ASPA, quand on a une trop petite retraite. Il y a un certain nombre de
personnes qui hésitent à faire appelle à cet ASPA parce
que ça fait l’objet d’une récupération sur succession. Et là aussi, dans la
réforme des retraites, on a remonté le seuil en dessous duquel il n'y a pas de
récupération de 100 000 à 150 000 euros. Donc, je pense que ce sont des avancées
très concrètes sur le sujet des retraites, au-delà de ce sujet qui peut faire
réagir du décalage de deux ans pour une partie des Français.
Journaliste
Madame
BORNE, vie chère, inflation. Pas de séquences au programme, pourtant, c'est un
sujet qui préoccupe énormément les Réunionnais. Qu'est-ce qu'ils peuvent
espérer ? Est-ce que vous avez des annonces pour eux ?
Elisabeth BORNE
Alors,
vous le savez : que ce soit à la Réunion ou sur l'ensemble du territoire, le
Gouvernement s'est beaucoup mobilisé sur les enjeux de pouvoir d'achat,
notamment avec le bouclier tarifaire. À la Réunion, ce bouclier tarifaire bénéficie à toutes les entreprises et à toutes les collectivités. Donc c'est
une dépense très importante de l'État pour protéger nos concitoyens face à la
flambée des prix de l'énergie. Et il y a par ailleurs le bouclier qualité prix,
un bouquet que vous connaissez tous j'imagine à la Réunion, qui permet de
garder une offre de produits de première nécessité d'alimentation à coût
maîtrisé. Donc, c'est important de prolonger ce bouclier. C'est ce qui a été
fait et je pense qu'au-delà, on partage avec les élus du territoire la nécessité
de s'attaquer aux causes structurelles qui font que le coût de la vie est plus
cher à La Réunion qu'en métropole. C'est un travail qui sera effectivement un
travail de plus longue haleine auquel il faut qu'on s'attaque. Voilà.
Journaliste
Merci
beaucoup.
Journaliste
Merci.