Gabriel ATTAL
Bonjour à toutes et à tous. Je suis ici au collège Mathurin Régnier de Chartres avec la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Nicole BELLOUBET, pour aborder un enjeu qui est absolument majeur, qui est celui du niveau de nos élèves parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, le niveau de notre école, le niveau de nos élèves, de ce que nous avons engagés voilà plusieurs mois avec le choc des savoirs. C'est véritablement la bataille pour le niveau de nos élèves.
Je pense important de redire deux ou trois choses et d'abord de dire d'où nous partons. Nous partons d'une situation où les évaluations nationales, les études qui sont réalisées montrent que tous les efforts qui ont été consentis et je veux vraiment remercier les enseignants, les équipes pédagogiques, depuis 2017 à l'école primaire commencent à porter leurs fruits. On voit que les élèves qui rentrent en sixième aujourd'hui ont des difficultés de lecture, de calcul, d'écriture moins importantes que ce qu'on pouvait connaître il y a encore 5, 6 ou 7 ans. Pour le dire autrement, la génération 2017, celle qui est entrée en CP en 2017 s'en sort mieux que la génération précédente, celle qui est entrée en CP en 2012.
Nous le devons à une action résolue qui a été engagée à l'école primaire, avec le dédoublement des classes en éducation prioritaire, avec les plans maths et français, évidemment pour renforcer la formation des enseignants et il faut poursuivre. Ce qu'on voit aussi, les évaluations nous le montrent, c'est qu'il faut relancer l'ascenseur scolaire au collège, que l'organisation actuelle du collège fait qu'entre la sixième et la troisième, les écarts en termes de niveau, en termes de difficultés entre les élèves ne se résorbent pas. Malgré évidemment l'engagement, le dévouement de nos enseignants et des équipes pédagogiques et probablement du fait d'une organisation qui ne permet pas véritablement de faire progresser le niveau de chacun.
La deuxième chose que je veux dire, c'est que le choc des savoirs vise précisément à répondre à cette situation-là et que le choc des savoirs, c'est un tout.
C'est évidemment les groupes de niveau dont nous sommes venus parler cet après-midi avec Nicole BELLOUBET.
C'est aussi le retour du dernier mot aux équipes pédagogiques, s'agissant du redoublement des élèves, redoublement qui était devenu un tabou ces dernières années. Il y avait comme un objectif, de dire : il faut que personne ne redouble. Je pense qu'on est passé d'un extrême à l'autre et que le redoublement peut évidemment être utile pour la réussite de certains élèves.
C'est la revue des programmes et l'arrivée de la méthode de Singapour qui a fait ses preuves partout dans le monde pour les mathématiques.
Ce sont les mesures groupe de niveau sur lesquelles on est revenus et sur lesquelles on reviendra. C'est la prépa seconde pour les élèves qui n'obtiennent pas leur brevet.
C'est la fin des correctifs académiques aussi, et je veux rappeler cette mesure pour ce qui est du brevet notamment. On sort d'une époque, il faut le dire, où progressivement on s'est mis à cacher le véritable niveau des élèves au moment des examens et notamment du brevet. Avec ces correctifs académiques dont je le rappelle, qui consistait à dire qu'on voulait atteindre un certain niveau de réussite au brevet, globalement que presque tout le monde est son brevet, et que pour y parvenir, on gonflait artificiellement les notes des élèves. On met fin à cette pratique. On met fin à cette pratique parce que mentir aux élèves et à leur famille sur leur niveau, ça n'est pas rendre au service aux élèves, qu’aux familles, pas rendre service à notre école et pas rendre service à notre pays. Et donc, on assume cette décision de fin du correctif académique dès cette session du brevet. Ça veut dire — et nous l'assumons parfaitement avec la ministre — ça veut dire que le taux de réussite au brevet cette année va probablement baisser de manière importante parce que la réalité, c'est qu'on sort de cette période où on a caché le niveau réel de nos élèves à des élèves et des familles. Et dans certains départements, je regardais — le tableau, je l'ai ici — on parle de 5, 10, 15 points de réussite qui étaient artificiellement gonflés au moment de cette épreuve. Il faut sortir de ça.
Si on veut véritablement un sursaut s'agissant du niveau de nos élèves, il faut un sursaut s'agissant du discours de vérité et de la transparence qui est due aux élèves et à leurs familles. Ça fait aussi partie du choc des savoirs.
Enfin, le dernier message que je veux passer, c'est évidemment que nous parviendrons à réussir tout cela dans la plus grande unité et le plus grand rassemblement au service de nos élèves et au service de l'école. Et c'est ce que, patiemment, nous allons continuer à construire avec la ministre. Évidemment, on a besoin de toutes les forces pour faire réussir nos élèves, les enseignants, les personnels de direction, les CPE, les PsyEn, les AESH, les personnels sociaux, sanitaires, médico-sociaux dans les établissements, les familles également mobilisées. C'est tous ensemble qu'on fera réussir notre école et qu'on remportera cette bataille pour le niveau des élèves. Peut-être, tu veux…
Journaliste
Monsieur le Premier ministre, pourquoi avoir choisi spécifiquement ce collège à Chartres aujourd'hui pour votre venue ?
Gabriel ATTAL
Écoutez, il y a beaucoup d'établissements en France, donc c'est vrai que c'est toujours difficile de choisir, mais il se trouve que c'est un établissement, un collège qui représente, je pense, la très grande diversité de nos établissements avec une équipe particulièrement engagée. C'est la journée mondiale des mathématiques aujourd'hui et on a rencontré une enseignante de mathématiques qui, depuis 25 ans, participe à un concours national et même international pour les mathématiques, qui anime un club de maths avec des élèves volontaires sur le temps du déjeuner pour participer à ce concours. Puis, on a une équipe pédagogique qui nous a parlé de ces projets transversaux pour le bien-être des élèves, pour leur épanouissement, leur émancipation à travers notamment le théâtre. Une équipe, je le dis évidemment, qui se pose aussi des questions sur la mise en œuvre des groupes de niveau, qui a des interrogations, des craintes, et c'est aussi pour ça qu'on a voulu échanger avec elle pour répondre à ces questions.
Journaliste
Monsieur le Premier ministre…
Journaliste
Vous avez annoncé 2300 postes pour mettre en place cette réforme, les chefs d'établissements disent que pour la mettre en œuvre correctement, il en faudrait 4500. Alors, vous avez fait savoir la semaine dernière que vous n'excluez pas de rajouter un petit peu de moyens concrètement entre les 2 300 données et les 4 500 réclamés. Combien vous allez en mettre en plus sur la table ?
Gabriel ATTAL
D'abord, je vous remercie de rappeler qu’à l'occasion de la mise en œuvre des groupes de niveau, lorsque j'étais encore ministre de l'Éducation nationale, j'avais obtenu de ma prédécesseur à Matignon, Élisabeth BORNE, des postes supplémentaires, 2 300 postes pour accompagner les effectifs réduits de ces groupes de niveaux, puisqu'on a une part des
élèves, un tiers, un quart des élèves qui connaissent beaucoup plus de difficultés que les autres. Et ces élèves, évidemment, doivent être dans des groupes à effectifs réduits, c'est-à-dire autour d'une quinzaine d'élèves. Et le chiffrage des 2 300 postes avait été effectué sur la base de ce un tiers, un quart d'élèves les plus en difficulté. Maintenant, j'ai eu l'occasion de le dire effectivement et on va beaucoup travailler avec la ministre, si on se rend compte que dans tel établissement, telle académie, il y a besoin d'un peu de postes supplémentaires parce qu'on se rend compte qu'il y aura probablement plus d'élèves en difficulté dans cet établissement ; évidemment, on sera au rendez vous. Je ne peux pas vous annoncer un chiffre aujourd'hui, si ce n'est vous dire, on a déjà des créations de
postes importantes et c'est la première fois depuis 7 ans qu'on recrée des postes dans le second degré, ce qui n'était pas arrivé auparavant.
Journaliste
Quel est (inaudible) ?
Gabriel ATTAL
Moi, je vais vous dire, ce qu'on veut avec la ministre, c'est que la mesure se mette en œuvre dans les meilleures conditions possibles. Maintenant, encore une fois, les groupes à effectifs réduits sont dédiés aux élèves les plus en difficulté du point de vue des évaluations qu'on réalise au niveau national. Et on sait, là encore une fois, c'est un discours de vérité et de transparence que de le dire, on sait que ces élèves les plus en difficulté du point de vue des évaluations nationales, sont concentrés dans un certain nombre de territoires les plus en difficulté, éducation prioritaire renforcée, territoires ultramarins. C'est pour ça que plus d'un tiers des postes créées pour cette réforme sont fléchées vers ces territoires ultramarins et les établissements situés en éducation prioritaire renforcée.
Journaliste
Monsieur le Premier ministre, qu’est-ce qui s'est passé hier à Sciences Po ? Est-ce qu'il n'y a pas eu une forme d'emballement à la fois médiatique et politique ? Ce serait donc une jeune femme de l'UEJF qui n'aurait pas pu rentrer. Le comité Palestine indique qu'il y a des étudiants qui ont pu rentrer et que cette jeune femme aurait elle-même été agressive. Quelles sont les informations que vous avez à coup sûr ? Et qu'est-ce que vous avez voulu dire hier au conseil d'administration de Sciences po en disant : “Le poisson pourrit par la tête” ?
Gabriel ATTAL
Il y a une enquête, plusieurs enquêtes qui sont en cours et qui permettront d'établir le déroulé des faits sur ce qui s'est passé à Sciences Po il y a quelques jours. Ce qui est certain, et c'est ce que j'ai été dire aux membres du conseil d'administration hier, c'est qu'on assiste et je le déplore depuis quelques années maintenant, à une forme de lente dérive liée à une minorité agissante qui veut imposer une forme de pensée dominante au sein de cette institution. Et ma responsabilité en tant que Premier ministre, c'est d'abord de tenir ce discours lucide, clair dans une institution dont je rappelle qu'elle fait partie des écoles qui forment une partie des cadres dirigeants de l'État et de la fonction publique. Et moi, je le dis de manière très claire, je m'engage et je me suis engagé à l'époque en tant que ministre de l'Éducation où je m'engage aujourd'hui en tant que Premier ministre pour refuser partout, en tout lieu, toute forme de “pas de vagues”.
Et donc je ne peux pas accepter que dans l'établissement qui forme une partie des futurs cadres dirigeants de l'Etat s'installe une forme de culture du “pas de vagues” où, face à un certain nombre de dérives que tout le monde constate, on laisse les choses se faire. Je ne suis pas là que pour être dans le constat, je suis aussi là pour être dans l'action. Et c'est la raison pour laquelle j'ai annoncé hier aux membres du conseil d'administration d'abord que le Gouvernement a réalisé un article 40 sur, c'est fait précisément pour que la justice puisse faire la lumière ; ensuite, que nous allons nommer un administrateur provisoire à Sciences Po qui aura, et c'est inédit, une feuille de route au sein de laquelle on lui demande de réunir les conditions pour inverser cette pente et cette dérive qu'on a constatée et garantir que les principes de la République sont respectés en tout lieu et tout le temps à Sciences Po ; et enfin que dans le cadre de la sélection de la future direction, cette question du respect des principes républicains devra être respectée en tout lieu et tout le temps à Sciences Po. J'ajoute également que, dans le cadre du contrat d'objectifs et de moyens qui est signé entre l'Etat et Sciences Po, puisque l'Etat finance, apporte une partie des financements publics de Sciences Po, ce financement sera désormais lié explicitement à cette question là.
Journaliste
Ça veut dire quoi “Le poisson pourrit par la tête” ? Vous pensez à Harvard, par exemple ?
Gabriel ATTAL
Vous savez, moi, je pense qu'on a la chance en France d'être à ce stade relativement épargnés par un mouvement qu'on a vu se développer effectivement dans un certain nombre de pays, notamment anglo-saxons.
Moi, je ne veux pas que Sciences-Po, ou que toute autre école ou université, devienne la voie d'eau de l'arrivée de cette pensée, et finalement de ces actions et de ces initiatives visant à refuser qu'un débat démocratique puisse se tenir. Je veux dire, ce n'est pas besoin que je le dise moi, ça a été dit par beaucoup ces dernières années. Beaucoup disent “on ne peut plus organiser un débat démocratique public à Sciences Po sans avoir à prévenir la préfecture de police avant et à faire venir des forces de sécurité”. Parfois, c'est même des personnalités extérieures qui finalement renoncent à venir ou sont empêchées de venir pour pouvoir débattre dans cette école et dans cette institution. On a vu un certain nombre d'événements qui avaient pu être organisés qui ne sont pas acceptables. Les faits qui se sont déroulés devront être établis par la justice.
Mais la réalité, c'est qu'il y a une pente qu'il nous revient d'inverser. Et encore une fois, je pense qu'elle est le fait d'une minorité et je pense qu'il y a beaucoup de femmes, d'hommes, d'étudiants à Sciences Po qui ont envie que Sciences Po reste fidèle aux valeurs qui sont les siennes, à son histoire et évidemment aux principes de la République.
Journaliste
Sur le fond, vous comprenez qu'une partie de…
Gabriel ATTAL
Il y a des confrères à qui veulent revenir sur la question des groupes de niveau (inaudible).
Journaliste
Excusez-moi, c'est important. Juste sur Gaza, vous comprenez qu’une partie de la jeunesse française soit émue de ce qui se passe à Gaza.
Gabriel ATTAL
Je ne vais pas revenir… Mais bien sûr, c'est des sujets qui sont totalement différents. Vous savez, moi je l'ai dit hier quand j'étais devant le conseil d'administration de Sciences Po, je suis bien placé pour le savoir, j'ai fréquenté ces bancs, ça a toujours été le lieu du débat, y compris le lieu de mobilisation sur des sujets nationaux ou internationaux. Il ne s'agit pas de le remettre en cause. Mais ça ne peut pas être un lieu où on accepte que les principes républicains soient foulés aux pieds.
Journaliste
Sur les groupes de niveau, vous parlez d'une certaine souplesse, une certaine liberté donnée aux établissements. Pour autant, lors de la visioconférence, on a entendu encore pas mal de réticences de la part des chefs d'établissement qui sont en opposition. Est-ce que vous entendez ces gros doutes qui persistent ?
Nicole BELLOUBET
C’est un problème peut-être sur lequel je peux vous répondre. Ce que nous voulons, c'est que cette réforme se mette en place. Le Premier ministre m’a expliqué les données. Nous
avons besoin vraiment que toutes les équipes pédagogiques s'engagent ensemble pour élever le niveau de nos élèves et pour prendre en charge chacun des besoins spécifiques de nos élèves, non pas qu'elles ne le fassent pas. Bien sûr qu'elles font cela, mais nous souhaitons donner les moyens vraiment pour que ça se mette en place. Et ces moyens-là, c'est à la fois des groupes qui correspondent aux besoins et au niveau des élèves et
qui seront la dominante de l'année scolaire en français et en math, en 6ᵉ et en 5ᵉ, mais aussi parce que nous refusons le tri-social, parce que nous voulons qu'il y ait un brassage de nos jeunes. Le retour au cours d'année en classe entière. Et il me semble que cette conjugaison de mise en place des groupes adaptés aux besoins des élèves et de retour en classe entière nous permet de répondre aux inquiétudes des enseignants et des équipes pédagogiques.
Journaliste
Vous pensez les avoir convaincus et vous pensez que ça va bien se passer ?
Nicole BELLOUBET
Je pense que ça va bien se passer parce que nous serons en accompagnement et en soutien fort à ces équipes, les chefs d'établissement et les enseignants évidemment. Les corps d'inspection seront à leurs côtés, qu'il s'agisse de l'inspection générale ou des inspections territoriales. Nous allons donner des journées banalisées de concertation. Nous allons mettre en place des plans de formation. Je pense que cela va bien se passer. Ça supposera évidemment de ma part une présence, un soutien, un accompagnement et je serai vraiment à leurs côtés.
Journaliste
Monsieur le Premier ministre, quand vous avez eu….
Journaliste
Madame la Ministre, pourquoi vous refusez d'employer le terme de groupe de niveau ?
Nicole BELLOUBET
Je pense que quand nous parlons à notre communauté éducative, le terme de groupe de besoin correspond mieux à ces préoccupations, c'est la raison pour laquelle. Mais en plein accord avec le Premier ministre.
Gabriel ATTAL
Absolument.
Nicole BELLOUBET
Nous… j'emploie plutôt ce terme-là.
Gabriel ATTAL
Vous savez, comme j'ai l'occasion de le dire, qu'importe le flacon, pourvu qu'il y ait la mesure. Chacun sa sensibilité livresque. Moi, j'ai toujours parlé de groupes de niveaux qui correspondent aux besoins des élèves. La Ministre parle de groupes de besoins pour élever le niveau des élèves. Je pense qu’honnêtement, on est assez raccord sur évidemment la mesure. L'objectif, c'est de faire progresser tout le monde.
Nicole BELLOUBET
Ce qui nous importe, c'est vraiment que ça se mette en place et je suis persuadée, parce que c'est aussi un des points qu'on a fait valoir auprès des équipes de direction, que c'est vraiment dans l'autonomie de chaque établissement sur le terrain que les choses s’examinent et se mettent en place. C'est cela que nous croyons.
Gabriel ATTAL
Après, je veux juste, non, mais je veux juste… pour compléter, vous avez fait écho, y compris à l'opposition des organisations syndicales. Moi, je suis en plein respect des représentants des personnels et des organisations syndicales. Il faut toujours les écouter et échanger avec elles. Maintenant, je le dis aussi, notre responsabilité, c'est de prendre des décisions, y compris en tenant compte parfois de l'opposition.
J'ai été ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Au moment où j'ai décidé d'interdire le port de l'abaya et du qamis dans les établissements scolaires, les organisations syndicales étaient opposées à cette décision. Plus personne ne la remet en cause aujourd'hui. Il n'y a plus de abaya et plus de qamis dans les établissements. Au moment où j'étais ministre de l'Éducation, j'ai décidé de changer la règle pour que ce soit l’élève harceleur qui quitte l'établissement et non plus l'élève harcelé. Les organisations syndicales étaient opposés à cette décision. Elle a été mis en œuvre. Plus personne ne la conteste aujourd'hui. J'ai annoncé le retour du dernier mot donné aux équipes pédagogiques.
S'agissant du redoublement. Les organisations syndicales y étaient opposés. Elle l'avait dit de manière forte. Je ne les entends pas aujourd'hui. Rappeler qu'elles y avaient été opposées, précisément parce que ça correspond aussi aux attentes des enseignants et surtout aux besoins des élèves. Je pourrais vous citer beaucoup de mesures auxquelles les organisations syndicales ont dit être opposées. Elles le sont quand même assez régulièrement. Mais des mesures que nous avons prises en responsable et dont nous n'avons absolument à aucun moment à regretter le choix parce que notre seule boussole, c'est la réussite des élèves et l'intérêt de l'école de la République.
Journaliste
Monsieur le Premier ministre, quand vous avez été nommé, vous avez promis d'emmener avec vous la crise de l'école à Matignon. Est-ce que vous comptez garder la main sur ce sujet d'une certaine façon ? Et est-ce que vous pouvez nous assurer que votre vision de l'école à tous les deux est parfaitement alignée ?
Gabriel ATTAL
Ecoutez, oui. J'ai dit dès ma nomination que j'emmenais cette cause de l'école avec moi parce que je le dis, cette cause de l'école, elle m'anime d'abord à titre personnel quand j'ai été élu député en 2017, j'étais chef de file pour la majorité de la commission Education à l'Assemblée nationale. Ensuite, j'ai été secrétaire d'État à l'Education nationale. Après,
j'ai eu différentes autres fonctions, mais j'ai toujours continué à suivre les sujets éducatifs. J'ai eu la chance d'être ministre de l'Éducation nationale. Aujourd'hui, je suis Premier ministre. Évidemment que c'est une cause qui continue à m’habiter. Mais je vais vous dire, quand vous êtes un responsable politique républicain comme nous le sommes avec Nicole BELLOUBET, avec l'ensemble de mon Gouvernement, vous êtes par nature attachés à l'école de la République. Parce que l'école, c'est l'assurance vie de la République. L'école, c'est ce qui nous permet de rester une nation de citoyens unis. L'école, c'est là où se prépare et où se joue la société de demain. Le ministère de l'Éducation nationale dont est investie Nicole BELLOUBET, c'est le ministère de la Culture de demain, c'est le ministère de l'Economie de demain, c'est le ministère du Travail de demain, c'est le ministère de l'Intérieur, de la Justice de demain. C'est là où se prépare la société de demain. Donc, évidemment, en tant que Premier ministre, je suis aussi attaché à cet enjeu qui est absolument majeur. Et je suis très fier, très heureux que Nicole BELLOUBET soit investie de cette mission. Et je vous confirme qu'on est parfaitement alignés sur nos objectifs.