Bien merci beaucoup, mon cher Didier, Mesdames et Messieurs les élus, Madame la présidente de région, Messieurs les préfets, Monsieur le maire, cher Didier !
Quel bonheur d’être à tes côtés ce matin à Gruissan, superbe ville, superbe journée, et c’est vrai, tu y a fais référence une amitié forte et ancienne, une admiration aussi de ma part pour l’immense sportif que tu as été, l’homme qui a choisi de s’engager au service des autres depuis longtemps et beaucoup de complicité que nous avons eu sur différents théâtres et je suis très heureux, je te dis tout simplement, de venir aujourd’hui en ma qualité de chef du Gouvernement dans ta ville, dont tu m'as si souvent parlé, la fonction de maire qui te va si bien. Merci, Didier, d'être ce que tu es. Voilà. Je voulais vous le dire.
Bon, Mesdames et Messieurs, vous voyez, nous sommes réunis pour signer à nouveau, Madame la présidente ce matin, c'était sur les thématiques ferroviaires qui sont très importantes, c'était à Narbonne. Aujourd'hui, c'est sur la question tout aussi majeure de la mer.
Je dis ça pour ceux qui nous écoutent, une convention très riche, je ne vous dis pas les têtes de chapitre, les risques littoraux, la préservation de la biodiversité, les mobilités douces, l'économie verte et bleue, l'innovation, le tourisme 4 saisons, la modernisation des ports, de la filière halieutique et conchylicole, etc. Etc.
En fait, que faisons-nous ? En traversant, il y a plein d'exemples partout, tous les jours en France. Les territoires ont pris à bras le corps le défi majeur de nos sociétés: comment concilier l'indispensable transition écologique qui est là et le développement économique ?
Il peut y avoir des gens qui considèrent que la transition écologique suppose de la décroissance. C’est une option. Et il y en a certains, vous le savez, Dieu merci de moins en moins nombreux, qui considèrent qu’il n’y a pas de problème de transition écologique et climatique.
Et puis, il y a toutes celles et ceux, nous en faisons partie, qui considèrent qu’il y a des sujets extrêmement importants qui conditionnent l’avenir de notre planète. On voit d’ailleurs l’attitude des plus jeunes générations qui nous poussent considérablement tout en se disant évidemment que le progrès économique, social qu’ont gagné par leur travail, par leur lutte, parfois les générations qui nous ont précédé doit être à tout prix sauvegardé et maintenu par des voies et moyens différents. Il faut accompagner comme je dis souvent, tous ces chantiers qui sont devant nous.
C’est ce que nous faisons ici, sur cette thématique précise, sur ces territoires Terre mer, que l’Occitanie, que la Méditerranée soient au avant-poste, ça n’a rien de surprenant. Encore une fois, on dira peut-être que je suis un poil subjectif.
Le Premier ministre aime que ce soit dit une fois pour toute, tous nos littoraux maritimes, métropolitains et bien entendu ultra-marins. Mais je le dis parce que ça en est la seconde illustration : la France doit avoir une politique de la mer extrêmement ambitieuse, extrêmement. Ce n'est pas toujours su, la place de la France dans la mer ou la mer par rapport à la France, les zones économiques exclusives, ne serait-ce que nos possessions, si je puis dire encore que la mer est un bien commun de l'humanité nos responsabilités en conséquence. Eh oui, cela a été rappelé tout à l'heure, nous avons fait un choix politique très fort avec le président de la République.
J'ai proposé la création d'un ministère de la Mer. Nous sommes en train de réorganiser nos administrations parce que nous voulons avoir une politique de la mer qui s'incarne dans ce qu'on appelle des CIMer des Comité interministériel de la mer. J’ai, il y a bientôt un an, dégagé au nom du Gouvernement et sur proposition de Madame GIRARDIN, la ministre en charge un certain nombre d'orientations extrêmement fortes, extrêmement ambitieuses, encore une fois inspirées par cet équilibre permanent, la préservation de la ressource, de la biodiversité et le développement.
Nous avons la responsabilité de démontrer que tout cela est conciliable. Nous accélérons, Madame la présidente, à la fois parce qu'il y a urgence conjoncturelle de la crise et urgence beaucoup plus structurelle.
Nous accélérons. Vous avez évoqué l'historique de cet outil qui n'est pas le nouveau. Nous poursuivons, mais nous amplifions. L'État, je le dis, donne l'exemple… Je ne vais pas vous abreuver de chiffres.
La première programmation à laquelle la présidente Carole DELGA a fait allusion, qui s'est déployée entre 2018 et 2022, nous avions engagé, l’État, 22 millions d'euros au titre de l'outil qui nous réunit ce matin. Pour la période 2023-2027 que nous allons concrétiser, ce montant sera porté à 58 millions d'euros.
C'est plus qu'un doublement parce que nous, parce que vous avez bien travaillé et je veux à ce stade de bon propos citer la Banque des territoires, outil aussi de l’État et de la Caisse des dépôts et consignation bien connue de chacun ici, qui est extrêmement engagé sur ces problématiques de développement.
Dans ces enjeux écologiques, ici, à Gruissan il y a été fait allusion, il ya évidemment la question du trait de côte, tout le monde le connaît ici, c’est un sujet majeur qui est traité dans le cadre de cette convention, je rappelle que le Parlement a voté une loi, dite Climat résilience, il y a quelques semaines, 12 articles de texte sont relatifs à l’adaptation des territoires littoraux. À cause de ce sujet du trait de côte, j’en profite pour dire qu’un décret est en préparation pour lister les communes dans l’action en la matière d’urbanisme, et la politique d’aménagement doit être adapté, modifié forcément, pour faire face à l'érosion de notre littoral. Les consultations sont en cours.
J'ai compris et entendu que l'Association nationale des élus du littoral a demandé, au nom des maires, un délai supplémentaire pour se prononcer. Et je veux vous annoncer ou vous confirmer qu'évidemment, ce délai leur sera accordé. Le sujet est trop important pour que nous ne nous donnions pas par tous moyens la possibilité de rechercher un consensus sur ces sujets suivants. Ce qui me conduit à vous dire, mais c'est peut-être le plus important, finalement, pourquoi on peut y arriver, et pourquoi on va y arriver ?
Parce qu'on travaille ensemble. Vous voyez je signe. Une de mes fiertés, alors que s'achève la mandature, une fierté, une des fiertés de mon Gouvernement, c'est que nous serons sans doute, alors qu'on est en crise, alors qu'il y a mille et une difficultés auxquelles le peuple français est confronté, mon Gouvernement sera sans doute, et vous le savez, Madame la présidente, avec vos différentes attributions, qui aura le plus contractualisé, nous signons, signons des accords.
L'accord, ça veut dire la rencontre des volontés. Le signal politique, c'est que nous savons au-delà de nos différences légitimes, c'est la démocratie, nous retrouver quand l'essentiel est en cause, apaiser quand d'aucuns veulent diviser, mettre de l'huile dans les rouages quand certains en mettent sur le feu, c'est une question d'intérêt national. Nous devons et quand je dis « nous », c'est bien entendu les acteurs politiques qui doivent, en cette matière comme dans les autres, montrer l'exemple, mais c'est tous les acteurs économiques, la société civile qui est évidemment partie prenante à tous ces sujets stratégiques.
Oui, nous savons nous retrouver sur des sujets essentiels pour préparer l'avenir, pour investir, ce que nous faisons là, c'est de l'investissement, ce que nous avons fait ce matin, pour les lignes ferroviaires du territoire ou pour la grande vitesse, c'est de l'investissement. La relance dont nous parlions, Didier, c'est de l'investissement.
La France investit beaucoup pour faire face à la crise, pour reconquérir sa souveraineté, pour reconquérir sa souveraineté. Et je le disais ce matin, je le répète ici à Gruissan, ça marche. Nous avons le taux de croissance le plus élevé de la zone euro, nous avons, en 2021, créé des emplois nets. Il faut remonter à plus de 15 ou 20 ans pour trouver de tels chiffres.
Le taux de chômage que l'on voyait exploser est nettement plus bas que ce qu'il était avant le début de la crise, c'est-à-dire en 2019, alors même qu'il était déjà en période d'amélioration. Même le chômage des jeunes, encore pourtant trop élevé en France, est en recul alors qu'il avait explosé de plus de 30 % pendant la dernière crise financière de 2008-2010, c’est dû à nos efforts collectifs, et c'est dû à cette alchimie. Je termine là-dessus parce que Didier, tu as cité le préfet de région. Je suis un élu dans l'âme, j'ai été maire… Tu l’es !
Tous les jours, je reste maire dans mon approche des problèmes, dans ma perception des réalités. Et le maire que j'étais, que je suis peut-être encore, vous dit aussi qu'on a besoin de l'État en France parce que c'est son histoire, parce que c'est son ADN, et que c'est cette alchimie, cet équilibre pas toujours précaire, on sait qu'il a parfois été bousculé dans le mauvais sens, entre l'État et les collectivités et les élus, qui fait notre réussite dans les territoires, vous en êtes l'illustration vivante.
Vous avez eu besoin du préfet. L'État est là pour rééquilibrer les choses, il y a des territoires pauvres, il y a des populations délaissées. C'est le sel de la mission de l'État, que de réparer cet équilibre, de venir vous aider, vous apporter ce qui vous manque, pour passer à la vitesse supérieure au service de vos concitoyens. Vous savez, j'ai souvent parlé du couple maire-préfet, c’est générique comme formule, mais ça marche, ça marche.
Ça marche parce que la France et nos concitoyens ont à la fois besoin de l'État, particulièrement en temps de crise, on a tenu le choc collectivement. Vive le service public ! Il faut le dire, faut le dire, la France, regardons-nous par rapport aux autres, ni au plan sanitaire, ni au plan économique, nous n'avons à rougir.
J'ai donné les résultats, le pouvoir d'achat en France, Studs Eurostat : plus de 2,2 en 2021, il a baissé en Allemagne. C'est le fruit de notre travail collectif, c'est, je l'ai dit, on m'a reproché lors de ma déclaration de politique générale, d'avoir trop cité le mot territoire, pas assez, pas assez. Et ce n'est pas le territoire, ce n'est pas quelque chose de désincarné, c'est là que se passe la vie, c'est là que se fédèrent les initiatives, c'est là qu’on sait travailler avec tout le monde, tandis qu'au plan national, les débats prennent toujours un tour, bon, que je vous laisse apprécier. Donc, nous devons encourager ce type d'initiative. Merci à vous toutes et à vous tous, merci mon cher Didier, merci à tous les acteurs économiques.
Je vois les pêcheurs, évidemment, je vois Serge PALLARES, je vois les élus du territoire, ils ont tous leurs diversités. Ils peuvent même avoir parfois des divergences d'intérêts, bien sûr, ils n’ont pas forcément la même approche, regardez les éoliennes en mer, pas sûr que les pêcheurs soient d'accord. Est-ce qu’on va ne pas favoriser les pêcheurs à ce motif ? Certainement pas.
Est-ce qu'on doit renoncer à nos objectifs en matière de transition écologique ? Certainement pas. Dans une société démocratique responsable, nous devons vivre ensemble, travailler ensemble, et trouver toutes les voies et moyens pour progresser. Comme pour la gestion de la crise sanitaire, c'est la même chose partout, c'est le grand combat de la République, voilà. Donc, c'est pour ça qu'inlassablement je viens sur le terrain signer ce genre de document, pas pour mettre ma signature, mais pour vous dire vraiment ma reconnaissance à la fois sur le fond, et sur la méthode.
Là, je pense aussi, je l'ai dit ce matin, je le répète maintenant que c'est comme ça, en montrant des choses très concrètes, celle que nous avons vu tout à l'heure cher Didier, que nous re-conquérons la confiance, la confiance de nos concitoyens par des actions pragmatiques, de terrain, de bon sens, sachons nous réunir sur l'essentiel. On ne peut se disputer de temps en temps, on est en France, mais il y a des moments, et des périodes comme celle d'aujourd'hui, et des lieux où nous devons montrer que l'intérêt général est une notion très moderne.
Je vous remercie.