Vagues de froid

Publié le 24/11/2023 | Modifié le 24/11/2023

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Ce qu'il faut retenir

  • Le grand froid, comme la canicule, constitue un danger pour la santé de tous, et particulièrement pour les plus vulnérables. Une attention particulière doit être portée aux jeunes enfants et aux personnes âgées, qui peuvent ne pas se plaindre du froid.
  • En période de froid, des gestes simples permettent de prévenir les risques comme se couvrir convenablement, utiliser des bonnes chaussures afin d’éviter les chutes, limiter les efforts physiques ou ne pas surchauffer son logement.
  • En période de froid extrême, reportez tout déplacement et tout voyage en voiture non indispensable.
Une vague de froid est un épisode de temps froid caractérisé par sa persistance, son intensité et son étendue géographique. On parle de vague de froid lorsque l'épisode dure au moins deux jours et que les températures atteignent des valeurs nettement inférieures aux normales saisonnières de la région concernée. Le grand froid, comme la canicule, constitue un danger pour la santé de tous, et particulièrement pour les plus vulnérables.
Ces vagues de froid nécessitent ainsi une prévention, une préparation et une gestion appropriée afin d’en prévenir les conséquences.

Les risques liés aux vagues de froid

Le grand froid diminue, souvent insidieusement, les capacités de résistance de l’organisme. Comme la canicule, il aggrave des pathologies déjà présentes. Les personnes en bonne santé peuvent également éprouver les conséquences du froid, notamment celles qui exercent un métier en extérieur (agents de la circulation, travaux du bâtiment, etc.).
Ces risques touchent particulièrement les plus vulnérables. Parmi les personnes à risque, nous comptons :

La diminution de la perception du froid, de la performance de la réponse vasculaire, l’altération des vaisseaux et la diminution de la masse musculaire rendent les personnes âgées vulnérables au froid. De la même façon, les personnes âgées ayant des troubles cardiaques, une insuffisance respiratoire, une difficulté à faire face aux activités de la vie quotidienne ou souffrant de maladie d’Alzheimer ou apparentées sont à risque.

Leur capacité d’adaptation aux changements de températures n’est pas encore aussi performante que celle d’un enfant ou d’un adulte pour lutter contre le froid. De plus, les nourrissons n’ont pas une activité physique spontanée suffisante pour se réchauffer et ne peuvent pas signaler qu’ils ont froid.

Les maladies chroniques telles que l’insuffisance cardiaque, l’angine de poitrine, l’insuffisance respiratoire, l’asthme, le diabète, les troubles neurologiques, etc., peuvent constituer un risque en cas de grand froid.

De même, les personnes à mobilité réduite et les personnes non conscientes du danger sont très exposées aux vagues de froid.

Elles sont les premières victimes du froid, d’autant qu’elles cumulent souvent des facteurs de risques aggravants (âge, isolement, prise de traitement, etc.). Être à la rue ou mal-logé pendant la période de grand froid, c’est notamment courir le risque de développer des pathologies telles que des gelures ou l'hypothermie qui sont responsables de lésions graves voire mortelles.

Les périodes de grand froid peuvent être également à l’origine d’autres phénomènes météorologiques aux effets dangereux. Par exemple, la neige et le verglas se forment par temps froid et peuvent affecter la vie quotidienne en interrompant la circulation routière, ferroviaire, fluviale ou encore aérienne.

Se protéger face aux vagues de froid

En période de froid, des gestes simples permettent de prévenir les risques :
  • Se couvrir convenablement, notamment au niveau des extrémités et de la tête où les déperditions de chaleur corporelles sont les plus importantes, mais aussi du nez et de la bouche pour respirer moins d’air froid ;
  • Utiliser de bonnes chaussures afin d’éviter les chutes sur la neige ou le verglas ;
  • Limiter les efforts physiques ;
  • Ne pas sortir les nourrissons et les jeunes enfants, même bien protégés ;
  • Ne pas surchauffer son logement ;
  • S’assurer de la bonne ventilation de son logement, pour renouveler l’air ;
  • Faire réviser sa chaudière par un professionnel qualifié et éviter l’utilisation en continu d’appareils de chauffage d’appoint à combustible ;
  • Face à une personne sans abri ou en difficulté dans la rue, appeler le 115 (numéro d'appel gratuit et accessible 24h/24, 7j/7, pour signaler la situation de cette personne à un écoutant, qui pourra l’orienter vers un dispositif d’hébergement et/ou de veille sociale). En cas d’urgence, j’appelle les pompiers (18) ou le Samu (15).
Une attention particulière doit être portée aux jeunes enfants et aux personnes âgées, qui peuvent ne pas se plaindre du froid.

La consommation d’alcool ne réchauffe pas

Malgré les idées reçues, la consommation d’alcool ne réchauffe pas. Au contraire, cela peut s’avérer dangereux car l’engourdissement fait disparaitre les signaux d’alerte du froid et on ne pense pas à se protéger.

En période de froid extrême, reportez tout déplacement et tout voyage en voiture non indispensable.

  • Avant chaque déplacement, je me renseigne sur la météo et sur l’état des routes.
  • Je vérifie le bon état de fonctionnement général : huile, batterie, éclairage, plein d’essence, état des pneumatiques, chaînes.
  • Je prépare des couvertures, une trousse de secours, un téléphone portable chargé, une boisson chaude et de la nourriture.
  • Je prévois mon traitement médical le cas échéant ainsi que de la nourriture.
  • J’adapte ma conduite.

    • Je fais tourner le moteur 10 minutes toutes les heures, j’entrebâille la fenêtre pour éviter l’intoxication au monoxyde de carbone.
    • Je fais de temps en temps des exercices en bougeant les bras, les jambes, les doigts vigoureusement afin de maintenir une bonne circulation.
    • Je vérifie que la neige ne bloque pas le tuyau d’échappement du véhicule.
    • Je n’utilise pas inutilement les phares de mon véhicule, pour éviter de décharger la batterie.
Route exposée au risque de verglas. - Source : Ministère de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques

Route exposée au risque de verglas.

Route exposée au risque de verglas. - Ministère de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques
Les bonnes pratiques en période de grand froid - Source : SPF

Les bonnes pratiques en période de grand froid

Les bonnes pratiques en période de grand froid - SPF
Les bonnes pratiques en période de très grand froid - Source : SPF

Les bonnes pratiques en période de très grand froid

Les bonnes pratiques en période de très grand froid - SPF

La mobilisation de l’État

Le dispositif de prévention et de gestion des impacts sanitaires et sociaux des vagues de froid s’articule principalement autour :
1) Du dispositif de Vigilance météorologique de Météo-France permettant le déclenchement de mesures sanitaires et sociales notamment en cas de vague de froid. Il constitue le premier maillon de la chaîne d’alerte, c’est-à-dire un avertissement, une première information qui peut conduire à l’activation d’une procédure d’alerte des populations, accompagnée de consignes le cas échéant. L’alerte est du ressort des autorités de gestion de crise. 
La Vigilance de Météo-France signale le niveau de danger de chaque vague de froid à l’aide de 4 couleurs (vert, jaune, orange et rouge), correspondant à la gravité de l’évènement et à une situation donnée :

Un pic de froid est un épisode de froid de courte durée (1 à 2 jours) ou plus persistant, présentant un danger pour la santé des populations précaires, sans domicile ou isolées, du fait de leurs conditions de vie ou de travail.

Un épisode de grand froid est une période de froid intense caractérisée par des températures ressenties minimales très basses (de -10°C à -18°C). Cette période constitue un danger pour les populations exposées au froid du fait de leurs conditions de vie ou de travail, pour les personnes vulnérables du fait de leur état physique et potentiellement pour l’ensemble de la population.

Cette période de froid avéré (avec des températures inférieures à -18°C), exceptionnelle, très intense, durable, et étendue, peut entraîner l’apparition d’effets collatéraux dans différents secteurs (arrêt de certaines activités notamment).

2) D’une veille sanitaire et sociale couvrant la période du 1er novembre au 31 mars et permettant d’adapter le dispositif en cas d’épidémies hivernales en sus d’une vague de froid. L’activation du niveau de veille saisonnière correspond notamment à la mise en œuvre d’un dispositif d’information préventive sur les pathologies hivernales et les intoxications au monoxyde de carbone afin de sensibiliser la population. Des conditions météorologiques particulières peuvent justifier son activation anticipée ou son maintien après le 31 mars.
Des mesures sont prises par l’État afin de protéger les personnes sans abri durant les épisodes de grand froid. Elles consistent essentiellement au renforcement des dispositifs de veille sociale (maraudes et accueils de jour), à l’ouverture de places d’hébergement exceptionnelles et au déploiement de campagnes de sensibilisation des professionnels et des personnes concernées sur les risques sanitaires liés au froid.
Le Samusocial de Paris en maraude. - Source : Ministère de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques

Le Samusocial de Paris en maraude.

Le Samusocial de Paris en maraude. - Ministère de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques
3) D’un catalogue de mesures préventives et curatives aux niveaux national et local. Ces mesures sont mises en œuvre de manière adaptée par les autorités et les différents acteurs concernés en fonction de l’impact prévisible ou avéré de la vague de froid. Elles répondent aux besoins sanitaires et sociaux des populations, notamment ceux des plus vulnérables. Elles permettent notamment de limiter le développement d’épidémies de maladies infectieuses comme les syndromes grippaux ou les bronchiolites, et de prévenir des risques d’intoxication au monoxyde de carbone.