La mobilisation de l'État
Publié le 12/05/2023 | Modifié le 25/09/2023
Toutes les informations sur la mobilisation de l'État face au terrorisme.
Depuis 2012, les attentats terroristes ont causé la mort de 271 personnes en France, et fait près de 1 200 blessés. Par ailleurs, les services de l’État, et notamment la DGSI, ont déjoué des dizaines de tentatives d’attentats.
Les dispositifs d'alerte de la population
C’est l’outil d’alerte et d’information des populations par téléphone mobile, destiné aux cas d’urgence ou de catastrophes majeures, imminentes ou en cours. Son activation se traduit par l’envoi en temps réel d’un message prioritaire indiquant la posture à tenir, informant de l’évolution d’une situation ou donnant toute information permettant aux résidents d’une zone géographique spécifique de se prémunir efficacement en adoptant les mesures de protection adaptées.
Ce sont des messages d’alerte et de prévention émanant du ministère de l’Intérieur, diffusés de façon prioritaire sur le compte Twitter : @Beauvau_Alerte
Des conventions passées avec France Bleu et France Télévisions permettent de relayer les messages des autorités en situation de crise, notamment les consignes de mise à l’abri et les gestes qui sauvent.
Le déploiement des forces de l’État
Si leurs missions premières ne relèvent pas de l'action anti-terroriste, la police et la gendarmerie nationales contribuent néanmoins à l’action préventive et répressive de l’État en la matière.
Ainsi, des agents peuvent être amenés à collecter des informations relatives à la préparation d’un attentat terroriste à l’occasion de leur action de proximité (patrouilles, main-courante relatant un comportement suspect), à établir un périmètre de sécurité en cas de découverte d’un colis suspect ou à intervenir les premiers en cas d’attaque terroriste.
Plusieurs services spécialisés interviennent lorsque des situations présentent un caractère élevé de dangerosité : prises d’otages, interpellations à domicile, mise hors d’état de nuire d’individus lourdement armés, etc.
Dans la police nationale, deux unités d’élite assurent ce type de missions : le RAID (recherche, assistance, intervention, dissuasion) et la BRI (brigade de recherche et d’intervention).
À la gendarmerie nationale, le GIGN (groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) est chargé de ce type d’intervention.
La règle de la compétence territoriale n’est pas toujours compatible avec l’urgence que présente une attaque de type terroriste. Aussi, en cas de situation de gravité extrême, la procédure dite « d’urgence absolue » permet à l’unité la plus proche d’intervenir de manière dérogatoire à cette règle.
Par ailleurs, selon la gravité et la complexité des cas, ces unités peuvent être amenées à intervenir conjointement ou en complémentarité.
L'organisation des secours
Depuis 2014 le dispositif formalise la coordination régionale des 3 secteurs sanitaires (ambulatoire, hospitalier et médico-social) pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle. Il définit notamment les parcours de soins des patients adaptés à tous types de situations exceptionnelles.
Le dispositif Orsan est arrêté par le directeur général de l’Agence régionale de santé après avis des préfets de département concernés et de l’ARSZ.
Le SAMU territorialement compétent assure la mise en œuvre et la régulation de la réponse médicale d’urgence en lien avec l’ARS (agence régionale de santé).
Lorsque l’événement relève d’une dimension départementale ou régionale, l’ARS organise la coordination de la réponse du système de santé en lien avec le SAMU territorialement impacté.
Si des renforts sont nécessaires à ces services, ceux-ci seront prioritairement mobilisés dans les structures de médecine d’urgence de la zone.
Inscrit dans la loi depuis 2004, le Plan blanc est un plan spécifique d'urgence sanitaire et de crise pour planifier la mise en œuvre rapide et rationnelle des moyens indispensables au moment d'afflux de victimes dans un établissement hospitalier. Le Plan blanc est déclenché par le directeur de l’établissement de santé.
Il répond à quatre grands objectifs pour répondre à la situation de crise :
- Mobiliser l’établissement de santé pour répondre à une situation de crise.
- Mobiliser les professionnels de santé.
- Mobiliser les moyens matériels et logistiques de l’établissement.
- Adapter l’activité médicale de l’établissement.
Prévenir les attentats : le rôle du renseignement
Un arsenal juridique
Par des lois :
- La loi du 21 juillet 2016 durcit les peines pouvant être infligées aux auteurs d’infractions criminelles d’association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste et exclut les personnes condamnées pour des faits liés au terrorisme de possibilité de réduction de peine.
- La loi de 1986 définit la notion de terrorisme, crée un corps spécialisé de juges d’instructions et de procureurs, institue des procès devant des magistrats professionnels et non plus un jury populaire, et ouvre la possibilité d’indemniser les victimes du terrorisme.
Par des mesures administratives :
Dans le cadre de la loi du 30 octobre 2017 relative à la sécurité intérieure et à la lutte contre le terrorisme (dite loi SILT), des mesures administratives sont venues compléter les outils à disposition des services :
- la fermeture des lieux de culte où seraient tenus des propos faisant l’apologie du terrorisme,
- les mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance visant toute personne pour laquelle il existe des raisons sérieuses permettant de penser que son comportement constitue une menace d’une « particulière gravité » en matière terroriste,
- les visites domiciliaires,
- ou le gel des avoirs financiers étendu aux personnes qui incitent au terrorisme.
De plus, le Plan d’action contre le terrorisme (PACT du 13 juillet 2018) renforce les dispositifs de protection et de répression et accroît la synergie entre les pays européens.
Il vient en complément du Plan national de prévention de la radicalisation (PNPR), actant l’interaction entre lutte contre le terrorisme et lutte contre la radicalisation violente.
Sous le contrôle des magistrats spécialisés dans l'action contre le terrorisme de l’institution judiciaire, à savoir un service central anti-terroriste du parquet de Paris - la « section C1 » - et un pôle anti-terroriste composé de 9 juges d’instruction, plusieurs services exercent des missions de police judiciaire visant à réprimer les infractions en lien avec une activité terroriste.
À Paris et dans les départements de la petite couronne :
- La section anti-terroriste (SAT) de la brigade criminelle de la direction régionale de police judiciaire (DRPJ) de Paris est compétente.
Sur le reste du territoire national :
- La DGSI et la sous-direction anti-terroriste (SDAT), rattachée à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), sont chargées des enquêtes.
- La SAT et la SDAT (services qui dépendent de la police nationale).
- Les sections de recherches (SR) de la gendarmerie.
En fonction de la nature des affaires, ces services peuvent travailler conjointement s’ils sont co-saisis des enquêtes.