Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et messieurs les Ministres,
Permettez-moi de vous dire, Monsieur le Premier ministre, cher Ahmed, le plaisir que j’ai à vous recevoir aujourd’hui à Matignon pour votre première visite en Europe.
C’est pour nous l’occasion d’illustrer la relation spéciale qui existe entre la France et la Tunisie, deux pays qui renvoient pour nous deux à des liens affectifs particuliers, via nos familles : vous, votre mère, et moi, mon père.
C’est la force du lien unique entre nos deux pays, qui nous est rappelée chaque jour par l’entrelacement de nos sociétés qui, chaque jour, se parlent, échangent, inventent ensemble.
Votre visite aujourd’hui est aussi une visite de travail. Le Président de la République, je vous l’ai dit, a une très grande ambition pour la relation avec la Tunisie. Et c’est à nous qu’il revient de mettre en œuvre les choses.
Il nous appartient d’être à la hauteur de l’ampleur de cette coopération, pour continuer de la porter à un niveau plus élevé encore et être au rendez-vous des défis et des crises majeurs de notre temps, qu’ils soient géopolitiques, économiques, climatiques, migratoires, culturels ou encore relatifs à l’éducation et à la promotion de la langue française.
Nous venons d’en parler, c’est tout cela qui est en jeu dans la rencontre d’aujourd’hui. Et c’est pourquoi je me réjouis que vous ayez répondu favorablement à mon invitation. Vous étiez l’un des premiers chefs de Gouvernement que j’ai eu au téléphone après ma nomination, et le premier que je reçois à déjeuner à Matignon depuis ma nomination.
Ceux qui prospèrent sur les crises et les malentendus prétendaient que ce dialogue et cette influence réciproque perdaient du terrain : nous sommes là pour montrer combien cette relation dépasse les aléas, elle dépasse même les hommes et le temps court, elle s’inscrit dans la durée.
C’est donc un honneur pour moi de poursuivre et d’approfondir notre dialogue politique, dans un esprit de partenariat d’égal à égal.
La Tunisie, monsieur le Premier ministre, peut compter sur l’écoute et la disponibilité de la France, comme nous comptons sur la vôtre. Pour ce faire, je souhaite que nous puissions échanger très régulièrement ensemble, sur tous les sujets, en nourrissant notre coopération, en multipliant les déplacements ministériels de part et d’autre, et en poursuivant le dialogue auquel nos deux pays et sociétés sont si fortement attachés.
Nos ministres des Affaires étrangères ont abordé de nombreux domaines de coopération ce matin, dans un esprit très constructif, et nous nous apprêtons à les aborder également. Je vais en citer quelques-uns rapidement :
- - D’abord, la densité de notre relation, qui ne s’est jamais tarie ni démentie et qui peut s’appuyer sur la richesse exceptionnelle des liens humains qui font vivre l’ensemble des domaines de la coopération franco-tunisienne.
- - Ensuite, notre volonté commune de renforcer encore notre partenariat économique. Près de 1 500 entreprises françaises implantées en Tunisie font vivre notre relation. Elles contribuent à l’économie et à son dynamisme dans nos deux pays. Nous allons travailler ensemble pour renforcer encore cette dynamique.
Dans ce contexte, et alors que mon Gouvernement fait tout pour aider nos agriculteurs, y compris à identifier si besoin des débouchés, je souhaite que nous avancions ensemble sur les sujets de souveraineté alimentaire. Nous en avons parlé, et je vous annonce que j’ai décidé de remobiliser le dispositif français de garantie export (CapFranceExport) pour faciliter l’exportation de céréales françaises vers la Tunisie.
Un mot aussi sur la Francophonie, que la Tunisie fait rayonner chaque jour de façon remarquable. C’est un honneur pour la France de reprendre le flambeau en octobre prochain à Villers-Cotterêts, après la très grande réussite du Sommet de Djerba. C’est un flambeau que nous nous passons.
Je veux aussi le rappeler aujourd’hui : pour l’Union européenne, la Tunisie est un partenaire stratégique. Ce sont les messages que nous passons auprès de nos partenaires européens. Le Mémorandum d’entente, destiné à renforcer en particulier la coopération en matière économique et migratoire entre l’Europe et la Tunisie, doit être mis en œuvre dans un esprit de partenariat d’égal à égal. J’insiste à nouveau sur ces mots.
Enfin, face aux crises multiples et dans un contexte international extrêmement incertain, notre dialogue franc et constructif est essentiel. Je souhaite que nous le poursuivions ensemble.
Vous l’aurez compris, ma feuille de route pour la relation franco-tunisienne est ambitieuse, et c’est avec enthousiasme que j’aborde ces consultations.
A nouveau, bienvenue à Paris, cher Ahmed, bienvenue à votre délégation, et au travail pour avancer ensemble au service de la relation unique entre la France et la Tunisie.
Discours de Gabriel Attal à l'occasion de sa déclaration conjointe avec son homologue tunisien