Discours à la communauté française de Montréal

Publié le 12/04/2024|Modifié le 15/04/2024

Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur l’Ambassadeur,
Madame la Consule générale à Montréal,
Monsieur le Consul Général à Québec,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Conseillers des Français de l’Étranger,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,
Mais surtout : chers amis,
Chaque déplacement à l’étranger a ses rituels.
La descente des marches de l’avion, accueilli par notre Ambassadeur, qui doit afficher un sourire étincelant alors même que cela fait des jours, et parfois des semaines, que lui et ses équipes, sont mobilisés, pour organiser la visite, planifier, déplanifier, replanifier, re-déplanifier… 
Et alors que mon déplacement officiel touche à sa fin, je tenais à vous remercier, Monsieur l’Ambassadeur, cher Michel Miraillet, Madame la Consule générale, chère Marie Lapierre, Monsieur le Consul général, cher Eric Lamouroux, vous remercier, ainsi que toutes les équipes qui ont contribué à Ottawa, à Québec, à Montréal, à l’organisation de cette visite officielle.
Un déplacement à l’étranger, ce sont des rencontres, des négociations, des conférences de presse.
Ce sont des échanges avec la jeunesse, avec les entrepreneurs, avec des acteurs de la société civile.
Mais souvent, un déplacement à l’étranger, ce sont aussi des retrouvailles.
Les retrouvailles avec des Français des quatre coins du monde.
Des Français parfois loin de leur pays, parfois depuis longtemps, mais qui conservent en partage une langue, des références, un goût de la liberté et de l’irrévérence.
Ce moment fait partie, je vous en fais la confidence, de ceux que je préfère.
Vous retrouver.
Retrouver la France.
Retrouver les Françaises et les Français.
A Montréal, vous formez la plus grande communauté française hors d’Europe.
J’ai eu la chance d’en rencontrer certains, en me rendant au Canada, au Québec plus particulièrement, il y a cinq ans, j’étais secrétaire d’Etat à la jeunesse.
J’ai beaucoup entendu parler de vous, de vos aspirations et de vos attentes, par le ministre Roland Lescure, par votre député, Christopher Weissberg, qui vous représentent avec force et vous défendent avec passion à Paris.
La relation entre la France et le Québec a de multiples visages.
Les visages de la jeunesse, ces 20 000 étudiants français, qui chaque année, partagent les bancs de l’université, ici-même, avec les étudiants québécois.
Les visages de la culture, alors que nous avons musique, film, création et littérature en partage.
Les visages de l’entreprenariat, dans cette terre qui le cultive et le consacre.
Les visages du travail auprès des autres, du travail dans une entreprise française qui regarde vers le nouveau monde, dans une entreprise québécoise qui se tourne vers la France.
Vous êtes les visages de l’engagement, tout simplement.
Vos parcours sont divers et vous venez de tous les horizons.
Être français de Montréal c’est être tout à la fois Français, Breton, Alsacien, Parisien ou Marseillais, mais aussi Québécois et Canadien.
C’est garder le meilleur des deux nations.
Aller acheter son fromage français au marché Jean Talon.
Vibrer avec la force devant les matchs de l’équipe de France de football et du Canadien de Montréal.
Certains viennent ici pour quelques mois, d’autres pour toute une vie, mais toutes et tous, vous conservez, intact, l’amour de la France, l’attention à la destinée de notre pays.
Vous faites briller notre pays à travers vos métiers, vos engagements, vos talents.
Vous êtes les visages de l’amitié entre la France et le Québec, entre la France et le Canada.
Vous faites vivre cette relation « directe et privilégiée » entre nos Nations pour reprendre les mots du Général de Gaulle.
Je l’ai dit hier devant l’Assemblée nationale du Québec, notre amitié est fraternelle.
Elle est le fruit d’une très longue histoire.
Celle de marins qui cherchaient une route vers l’Asie et sont arrivés ici, au large de Terre-Neuve et de la Gaspésie.
Celle d’une amitié qui s’est forgée, nouée et consolidée à travers le temps.
Celle d’une culture, devenue commune, à force de reconnaissance et d’échanges.
Celle d’une langue, aussi, bien sûr. La langue, le Français, qui a traversé les siècles de part et d’autre de l’Atlantique, et qui nous rassemble à tout jamais.
Mais en disant cela, je crois que nous n’avons pas tout dit.
Je crois même que nous sommes très loin d’avoir tout dit.
Certains voudraient caricaturer le lien qui unit nos deux pays, l’affaiblir.
Le résumer à une vieille histoire dont la place serait plutôt dans les livres.
La résumer à une langue dont certains pensent qu’elle serait vouée à disparaître de ce côté de l’Atlantique.
Mais la réalité, j’en suis convaincu, est toute autre.
Et vous en êtes la démonstration, vous qui venez chaque année, plus nombreux, vous installer à Montréal.
Vous qui venez ici, vivre votre rêve québécois et y bâtir l’avenir.
Vous qui savez que l’on est accueillis ici, comme l’on retrouve sa famille.
Alors oui, la relation entre la France et le Québec, entre la France et le Canada, c’est un regard commun sur les défis devant nous.
C’est une manière commune de penser et d’agir.
C’est une certaine idée du monde, que nous avons en partage.
Nous parlons la même langue. Pas seulement le Français, non. Notre langue, c’est aussi la langue des valeurs communes.
La langue de la liberté, à laquelle nous sommes viscéralement attachés. 
La langue de la démocratie, que nous sommes résolus à défendre, partout et tout le temps.
La langue du droit, sur lequel nous voulons tout bâtir.
La langue du progrès, que nous voulons apporter à toutes et à tous.
La langue de l’égalité, quelle que soit son genre, son nom, sa foi, sa couleur de peau ou son orientation sexuelle.
La langue de l’engagement pour la jeunesse, pour le climat.
La France et le Québec, la France et le Canada, c’est bien plus qu’une relation.
Bien plus qu’une amitié.
C’est une grammaire commune qui nous permet d’avancer.
C’est une volonté d’agir, portée par le poids de l’Histoire, mais avec les yeux rivés vers l’avenir.
Cette grammaire commune nous donne, collectivement, une grande responsabilité.
Celle d’agir, sans compter.
Celle de continuer à défendre nos valeurs, toujours et tout le temps, à créer des ponts quand tant veulent les abattre.
Celle de mettre toute notre énergie au service du progrès.
Car, Mesdames et Messieurs, au moment où nous nous retrouvons, le monde tremble.
Il tremble du retentissement des bombes, qui s’abattent, en Ukraine, sur la démocratie.
Il tremble de l’appétit de certaines puissances autoritaires, Russie en tête, qui veulent mettre à mal le droit international et imposer leurs vues.
Il tremble face aux passions tristes des populistes et des réactionnaires, qui attisent les peurs, manipulent les cœurs et portent la régression en étendard.
Il tremble face à des défis comme jamais nous n’en avons connu. Et je pense bien sûr, au dérèglement climatique qui menace jusqu’à notre propre existence.
Et pourtant, je le crois fermement, et sinon je ferais autre chose de ma vie, nous n’avons jamais eu autant de raisons d’espérer.
C’était l’ambition de mon déplacement et de mes échanges auprès du Premier ministre Trudeau, auprès du Premier ministre Legault : faire de notre amitié fraternelle, une alliance au service du progrès.
Une alliance au service du progrès, qui agit ensemble à l’international.
C’est le sens de notre mobilisation commune pour soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe.
C’est le sens de notre engagement pour trouver les conditions d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza et pour obtenir la libération des otages. 3 de nos compatriotes sont encore retenus aujourd’hui, ne les oublions pas.
Cette alliance au service du progrès que nous formons, c’est celle qui doit nous permettre de réussir la transition écologique.
Le France, le Canada et le Québec partagent une ambition, une volonté, une détermination.
Sous l’égide du Président de la République nous n’économisons aucun effort et les résultats sont là. Quand le Président de la République a été élu en 2017, les émissions de gaz à effet de serre diminuaient en France de 1% par an en moyenne. Pendant le premier quinquennat du Président de la République, les émissions de gaz à effet de serre diminuaient en France de 2% par an en moyenne. L’année dernière, à force d’efforts, et je salue l’action notamment de Roland Lescure, c’était 5% de baisse de nos émissions de gaz à effet de serre en France, c’est du jamais vu.
Et ça ne vient pas de nulle part : c’est le fruit d’un engagement sans précédent de la France en faveur de la transition écologique.  Quand je me déplace à l’étranger et que je rencontre des associations, des jeunesses engagées et des responsables politiques, je trouve un discours assez largement éloigné de commentateurs ou de militants que j’entends parfois dans le débat public français.
Parfois, on dit que quand on se compare on se console. Plus que me consoler, cela me renforce dans notre détermination sur le fait que nous sommes en train d’obtenir des résultats, plus que beaucoup d’autres pays, et que nous devons continuer.
Nous allons accélérer.
Aujourd’hui, avec le Canada, nous accélérons, en nous engageant mutuellement pour la protection de la biodiversité, pour la décarbonation de nos économies et la sortie des énergies fossiles.
Aujourd’hui, nous lançons des initiatives pour mobiliser plus encore, la communauté internationale.
La COP 15, ici-même, à Montréal, a permis des engagements sans précédent en faveur de la biodiversité.
Et hier, avec le Premier ministre Trudeau, nous sommes convenus de nous engager sur plusieurs axes majeurs du Partenariat de Paris pour les Peuples et la Planète que le Président Macron a lancé l’été dernier. Notre objectif : permettre aux pays les plus menacés de financer leur transition écologique. Le Canada faisait partie des pays qui n’avaient pas encore rejoint le Partenariat de Paris pour les Peuples et la Planète. Ils ont accepté et j’ai signé avec le Premier ministre Trudeau une déclaration qui reprend une partie de ce partenariat : nous progressons.
Mais, Mesdames et Messieurs, j’ai une conviction : la bataille pour le climat se gagnera tous ensemble.
Alors, nous avons besoin de vous.
Besoin des entrepreneurs, qui s’engagent pour innover et décarboner notre économie. Et je connais la mobilisation de tous les entrepreneurs de la Bleu Blanc Tech ici à Montréal.
Besoin des chercheurs, pour trouver les solutions de demain.
Besoin de notre jeunesse, des étudiants, de la société civile, des responsables associatifs pour nous pousser à aller toujours plus loin.
Notre alliance au service du progrès, avec le Québec, avec le Canada, c’est aussi une alliance au service des droits humains.
Au service de l’égalité entre les droits des femmes et des hommes.
Au service de la protection des libertés de chacun.
Notre alliance au service du progrès, c’est enfin une alliance au service de la langue française.
Notre langue est celle de la liberté.
Celle de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Celle d’un lien culturel indéfectible entre nos deux Nations.
Alors, nous devons la défendre, partout et tout le temps. C’était l’un des objectifs clés de mon déplacement.
Nous nous sommes engagés à agir, avec le Premier ministre Legault, pour promouvoir partout notre langue, notamment dans le monde des affaires. Pour faire en sorte que les algorithmes ne mettent jamais le Français de côté.
Engagés à agir pour que la jeunesse ait pleinement accès à des romans, des films, des séries, des revues en Français.
Je veux le dire : je compte aussi sur vous.
Il y a 30 ans, ici, à Montréal, 7 habitants sur 10 parlaient français. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’un sur deux.
Alors, toutes et tous, vous êtes les ambassadeurs de notre langue. Vous êtes les ambassadeurs de la francophonie.
J’étais hier à l’Assemblée nationale du Québec, et j’ai prononcé un discours notamment sur la question de la langue française et de la francophonie.
Cela faisait 40 ans qu’un Premier ministre français ne s’était pas adressé à l’Assemblée nationale du Québec. Je le dis : je ne veux que le Premier ministre qui interviendra dans 40 ans devant l’Assemblée nationale du Québec intervienne devant une assemblée dont une partie a besoin d’un interprétariat pour comprendre ce que dit le Premier ministre.
Je veux que le Québec reste francophone. Que le Canada reste francophone. Alors, nous devons nous engager. Et nous allons nous engager.
Nous tiendrons en France le Sommet de la francophonie au début du mois d’octobre à Villers-Cotterêts, avec un objectif très concret, et Franck Riester, le ministre de la Francophonie le portera : avancer pour la découvrabilité des œuvres françaises. Avancer pour l’entrepreneuriat, l’innovation et la création dans l’espace francophone. Nous porterons des initiatives très fortes en la matière.
Mesdames et Messieurs,
J’évoque nos droits, nos libertés, nos valeurs.
Et je reste convaincu d’une chose : nous avons un privilège, nous qui sommes des enfants de la démocratie.
Nous avons une arme de liberté massive : le droit de vote.
Le droit de vote, c’est le droit de choisir son avenir.
Et ce droit, comme Françaises et Français de l’étrangers, saisissez-vous-en.
Dans quelques semaines, le 9 juin, se tiendront les élections européennes.
Evidemment, je suis ici dans ma position institutionnelle, et mon discours vise avant tout et uniquement à appeler à la participation. Ce que nous ferons, et ce que l’Etat fera dans les semaines à venir parce que ce scrutin est majeur.
Même depuis le Canada, même depuis le Québec, même depuis Montréal, le destin du vieux continent peut infléchir celui du Nouveau monde.
Pour la défense de l’Ukraine, et donc de notre démocratie.
Pour notre sécurité collective, à l’heure où le risque du repli est immense.
Pour notre capacité à échanger, entreprendre.
Oui, l’avenir de l’Europe aura un impact jusqu’ici. Et je sais que même si vous ne vivez pas physiquement en Europe, vous êtes évidemment attachés à l’avenir de l’Europe.
Le dernier exemple en date, vous l’avez toutes et tous en tête, c’est le CETA.
Le CETA, c’est un accord négocié sous le mandat de Nicolas Sarkozy, signé sous le mandat de François Hollande, et qui depuis 7 ans est bénéfique pour nos deux pays.
C’est un accord qui a permis aux entreprises de s’installer sur le territoire canadien et d’y investir. Je pense à Decathlon, à Alstom.
C’est un accord qui a permis de faire revenir au Canada certains produits français.
C’est un accord juste et équilibré qui protège l’environnement avec des clauses miroirs pour veiller à ce que les produits canadiens qui arrivent en France connaissent les mêmes standards environnementaux que ceux qui sont produits en Europe.
Avec le Président de la République, je suis d’autant plus à l’aise pour défendre cet accord que nous n’avons pas une recherche dogmatique du libre-échange.
Quand un accord est néfaste, nous nous y opposons. C’est le cas pour l’accord entre l’Europe et le MERCOSUR.
Quand un accord est bénéfique, nous le soutenons. C’est le cas pour le CETA.
Mais si je prends cet exemple, quelles que soient vos convictions, quelles que soient vos intentions, c’est pour vous dire que votre vote compte, que votre voix compte.
Alors, inscrivez toutes et tous sur les listes électorales.
Si vous ne pouvez pas, si vous votez toujours en France, faites des procurations.
Et le 9 juin, votez. Quel que soit votre choix, votez. Car même depuis Montréal, l’avenir de l’Europe, c’est aussi votre avenir.
*
Mesdames et Messieurs,
Je vous faisais à l’instant une confidence : j’ai espoir dans l’avenir. J’ai confiance dans l’avenir.
J’ai confiance, parce que je connais notre jeunesse et je sais ce dont elle est capable.
La jeunesse française, la jeunesse québécoise, c’est celle qui nourrit nos échanges, qui ravive notre amitié.
C’est celle qui nous pousse à nous dépasser.
Il y a 5 ans, j’avais eu comme secrétaire d’Etat à la Jeunesse, la chance d’échanger avec les jeunes de l’Office franco-québécois pour la Jeunesse.
Je l’ai dit hier devant les députés à l’Assemblée, je suis resté marqué par cet échange. Par leur énergie, leur détermination, leur envie, leur audace.
Jeunes Français, jeunes Québécois, ils étaient prêts à s’emparer du monde et déterminés à le faire.
Cette jeunesse résonne ici, à Montréal, dans la communauté française.
C’est celle des étudiants, des jeunes chercheurs, chère Sylvie Retailleau, des entrepreneurs, des jeunes juristes cher Éric Dupond-Moretti, des jeunes du volontariat international à l’étranger.
Je veux les saluer, les remercier.
C’est pour eux que nous agissons.
Pour eux, que nous portons plus haut encore les partenariats entre nos universités et nos grandes écoles.
La présence à mes côtés de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau, en témoigne.
Et nous avons signé tout à l’heure, une entente importante pour exempter de frais d’inscription supplémentaires les étudiants français et québécois, qui souhaitent effectuer une mobilité vers le Québec ou vers la France.
C’est pour nos jeunes et avec eux que nous nous battons, corps et âme, pour la transition écologique.
Que nous défendons nos valeurs, notre démocratie, notre langue.
Pour notre jeunesse et avec elle, que nous veillons, et plus encore en cette année où nous célébrons les 80 ans du Débarquement, à perpétuer notre mémoire.
C’est le sens des rencontres de la secrétaire d’Etat à la mémoire et aux anciens combattants, Patricia Mirallès, à mes côtés pour ce déplacement.
Pour notre jeunesse et avec elle que nous nous plaçons à la pointe de toutes les technologies d’avenir, je pense notamment à l’IA, au quantique, à l’aéronautique, à l’hydrogène.
Pour elle et avec elle, que nous inventons l’économie de demain.
Le Québec est une terre d’entreprenariat. Une terre où l’on ose. Une terre où les idées et les entreprises peuvent grandir.
Permettre à nos entreprises de s’installer et de se développer, notamment dans les secteurs stratégiques, c’était aussi le sens de notre visite.
Là encore, nous allons plus fort, plus loin. Nous avons avancé sur plusieurs projets avec à la clé, plus d’emplois, plus d’innovation, plus d’activité.
Je veux remercier, aussi, tous ceux qui les accueillent, les aident et les accompagnent, notamment la Bleu Blanc Tech, la CCI ou encore les Conseillers du commerce extérieur.
Votre engagement est déterminant.
*
Mesdames et Messieurs,
J’ai évoqué notre relation, notre Histoire, les grands défis devant nous.
Mais j’aimerais, avant venir échanger avec vous directement, parler de vous, parler de votre quotidien, parler de ce que nous pouvons faire pour vous.
Comme Premier ministre de la France, et sous l’autorité du Président de la République, je me suis engagé à simplifier la vie des Français. Et je compte bien simplifier la vie des Français de l’étranger.
C’est la mission que j’ai confiée au ministre des Français de l’étranger, Franck Riester.
Dans cette tâche, je sais pouvoir compter sur l’engagement de vos élus. De Roland Lescure et de Christopher Weissberg, de vos sénateurs des Français de l’étranger, de vos conseillers des Français de l’étranger.
Dans cette tâche, je sais aussi pouvoir compter sur l’appui de tous les personnels de l’ambassade et des consulats, qui accomplissent un travail remarquable, à votre service, chaque jour.
Ma méthode est simple, elle est claire, c’est celle que j’applique sur tous les sujets en France : identifier les problèmes, ce qui peut s’améliorer. Dire les choses. Assumer avec lucidité, y compris quand on a fait des choses qui ne fonctionnent pas, ou qui pourraient mieux fonctionner. Et surtout, agir en conséquence.
Et quand je suis arrivé, ici, que j’ai demandé à vos élus ce sur quoi on devait travailler, chacun m’a parlé des passeports et des délais trop longs pour avoir un rendez-vous.
Pour cela, nous avons commencé à agir.
D’abord, nous avons déployé des moyens supplémentaires et des renforts sont arrivés, au consulat, à l'automne dernier.
Ensuite, nous allons désengorger les services. Jusqu’il y a peu, tous les Français de la circonscription de Montréal devaient se rendre physiquement au consulat pour renouveler leur passeport.
C’était un système où tout le monde perdait son temps.
Pour celles et ceux qui vivent en dehors de Montréal, c’est parcourir parfois des centaines de kilomètres pour quelques minutes de rendez-vous.
Et pour tous, cela faisait des listes d’attente encore plus longue pour avoir un rendez-vous.
Alors, depuis le 1er mars, nous avons lancé l’expérimentation du renouvellement des passeports sans rendez-vous physique.
En quelques semaines, déjà 300 demandes ont pu être enregistrées grâce à ce nouveau système de visioconférence.
C’est du temps de gagné pour tout le monde. C’est bien nos procédures qui doivent s’adapter à vos attentes et pas l’inverse.
Cette expérimentation, nous l’observons de près et je connais les attentes qu’elle suscite.
Et je veux le dire : il n’y a que deux pays au monde où nous la menons, le Portugal et le Canada. Et si c’est expérimenté ici, pour régler le problème des délais pour renouveler son passeport, vous le devez à vos représentants, à vos élus, qui se sont mobilisés sur le sujet, notamment Christopher Weissberg qui avait porté le sujet très fortement.
Vous rapprocher de vos services publics, vous permettre d’avoir un accès plus simple à l’information, de vous y retrouver dans vos démarches, c’est aussi le but de France Consulaire, qui sera déployé au Canada dès l’année prochaine.
En Europe où il a été expérimenté, le service France Consulaire a porté ses fruits. Concrètement, c’est toutes les questions que vous voulez poser à votre Consulat, sur toutes vos démarches, accessibles en un coup de fil.
*
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
La France et le Québec sont deux Nations sœurs.
Les Français et les Québécois, deux peuples frères.
Nous partageons une Histoire, une langue, une culture, des valeurs.
Nous partageons une détermination, une envie, une soif d’écrire l’avenir.
Cette détermination, vous en êtes les représentants et les visages.
Toutes et tous, vous faites vivre l’amitié entre la France et le Québec. Vous incarnez, chacun dans vos domaines, chacun à votre façon, à votre place, une part de ce lien indéfectible qui nous unit.
Jeune ou moins jeune, installé pour quelques mois, quelques années ou toute une vie, vous gardez toujours un peu de la France au cœur et vous la faites rayonner, pleinement, de ce côté de l’Atlantique.
Alors, je veux vous dire merci.
Alors, je veux vous dire que nous avons besoin de vous, que nous comptons sur vous, pour continuer à faire vivre le lien qui nous unit au Québec.
Pour continuer à repousser les frontières de l’innovation, dépasser les frontières de la création.
Continuer à étudier, chercher, entreprendre, vous engager.
Continuer à défendre nos libertés, nos droits, nos valeurs.
Continuer à faire vibrer, ici, au Québec, l’âme de la France et à être des bâtisseurs pour notre avenir.
Vive l’amitié franco-québécoise !
Vive la République ! Vive la France !

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