Déclaration conjointe avec François Legault, Premier ministre du Québec

Publié le 12/04/2024|Modifié le 15/04/2024

Merci Monsieur le Premier Ministre, cher François,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Quelques mois après ma prise de fonction, j’ai effectivement tenu à faire de cette visite et à tenir ces rencontres alternées à l’occasion de mon premier déplacement en dehors du continent européen.
J’ai eu hier l’honneur immense de m’exprimer devant l’Assemblée nationale du Québec.
C’était la première allocution d’un Premier ministre français depuis 40 ans devant l’Assemblée nationale.
J’ai eu l’occasion d’y revenir sur notre Histoire commune, sur les liens solides et, je le crois vraiment, inébranlables qui unissent le Québec et la France. 
J’ai tenu à revenir sur certains des grands défis majeurs que nous avons à relever et que nous affrontons en commun : défendre notre langue, défendre nos valeurs – notamment la laïcité, réussir la transition écologique et les grandes transitions de notre temps, répondre aux aspirations de la jeunesse.
La jeunesse, justement, c’est le fil rouge de mon déplacement ici.
Comme secrétaire d’Etat en charge de la Jeunesse, j’avais eu l’occasion de me rendre déjà, ici, au Québec et d’échanger avec des jeunes Québécois. De mesurer combien leurs attentes et leur envie de s’engager faisaient écho à celle de la jeunesse française.
Et je suis heureux, tout à l’heure, d’avoir pu à nouveau lancer le dialogue et échanger avec des jeunes – des très jeunes – comme avec leurs professeurs en visitant l’école de L’ancrage.
Je veux le dire, Monsieur le Premier ministre, cher François, j’ai été impressionné, par l’énergie, l’enthousiasme qui se dégageaient de l’école de L’ancrage.
Impressionné par un projet pédagogique innovant et ambitieux, notamment sur la question de la lutte contre le harcèlement. Nous en avons parlé avec la directrice.
C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.
Les jeunesses de nos deux Nations ont un avenir en commun. Elles ont notre avenir en commun.
Alors, c’est pour elle que nous devons agir en priorité.
Je suis fier, Monsieur le Premier ministre, que nous ayons pu conclure une entente sur la jeunesse, qui va permettre de renforcer notre coopération, renforcer nos échanges. Qui va permettre aux jeunesses française et québécoise de mieux se connaître et de continuer à faire chemin commun.
Agir pour la jeunesse, c’est aussi agir pour l’éducation, sujet qui m’est particulièrement cher. Le dispositif des écoles franco-québécoises lancé en 2021 dans 4 écoles de l’académie d’Amiens et 4 écoles de Montréal a été étendu et le sera à nouveau en 2024. Grâce à ce dispositif, nous pouvons apprendre l’un de l’autre, multiplier les échanges bénéfiques de part et d’autre de l’Atlantique et donc redonner une vitalité, sans cesse, à nos liens entre la France et le Québec.
Agir pour la jeunesse, c’est aussi agir pour les étudiants. Montréal, où nous nous rendrons, est l’une des plus grandes villes étudiantes pour la France. Le Québec est une terre d’accueil pour nos étudiants, et chaque année, ils sont 20 000 à venir y étudier.
Et je le redis ici. Sylvie Retailleau l’avait fait : la France doit aussi devenir une grande Nation étudiante pour le Québec.
La vitalité de cet échange est une richesse inestimable.
Alors, avec la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, une entente sur la mobilité étudiante a été signée ce matin.
Elle reconduit un certain nombre de mesures prévues dans une entente de 2015. Mais elle va plus loin puisqu’elle garantit une exemption de frais d’inscription supplémentaires aux étudiants français et québécois, qui souhaitent effectuer une mobilité vers le Québec ou vers la France au cours de leurs études.
Je l’ai dit hier et je le répète aujourd’hui : nos portes sont ouvertes.
Monsieur le Premier ministre, si nos jeunesses se parlent tant, si la France et le Québec partagent tant, c’est parce que nous avons un trésor en commun : notre langue.
Cette langue française, dont beaucoup pensaient qu’elle serait rapidement rayée de la carte de l’Amérique du Nord, du continent Américain, mais que le Québec chérit, promeut et défend.
Je veux vraiment vous remercier, pour votre engagement sans faille pour la défense de la langue française, pour la défense de la francophonie.
Sous l’égide du Président de la République, avec tout mon Gouvernement, vous pourrez compter sur la France pour vous y aider, pour continuer à vous accompagner.
Dans la perspective du Sommet de la francophonie que la France organisera les 4 et 5 octobre prochain à Villers-Cotterêts, nous avons souhaité, dans une déclaration commune particulièrement forte, défendre notre engagement de longue date pour promouvoir le développement de notre langue partagée.
On n’est pas au bout du chemin. Il faut sans cesse se battre et renouveler notre engagement en la matière.
Cette déclaration nous permet d’aller un cran plus loin et de faire entrer notre coopération en matière de francophonie pleinement dans la modernité.
Notre monde change mais le Français reste au cœur de nos échanges culturels, scientifiques et économiques.
C’est le cas également dans les nouveaux espaces, en particulier numériques.
Alors on adapte nos coopérations. On modernise nos outils pour que la langue française reste un vecteur d’opportunités et d’ouverture sur le monde.
Cette déclaration, elle nous permet de fixer des axes de travail pour les années à venir, avec une attention particulière à la question de la « découvrabilité » des contenus culturels et scientifiques francophones, c’est-à-dire la disponibilité en ligne des contenus en Français au milieu des publications en anglais. Et pas en arrière-plan, comme c’est souvent le cas, malheureusement.
Il s’agit d’assurer le rayonnement et la visibilité des artistes, des œuvres, des publications et, plus largement, du patrimoine numérique que la langue française nous donne en partage.
Nous accueillerons en octobre le XIXe Sommet de la Francophonie à Villers-Cotterêts et Paris, dont le thème principal, « Créer, Innover, entreprendre en français » est, je crois, un beau clin d’œil à notre relation.
Nous nous réjouissons de travailler avec vous comme avec tous les autres membres de l’OIF à la réussite de ce Sommet.
J’espère naturellement, que vous nous ferez l’honneur de vous y rendre, cher François
Puisque j’évoque le numérique, qu’il me soit permis revenir ici, sur les avancées considérables que nous avons réalisées en matière de coopération économique, en matière d’innovations communes au profit des défis de notre temps.
Avec les membres de mon Gouvernement, le ministre chargé du Commerce extérieur, Franck Riester, le ministre chargé de l’Industrie et de l’Energie, Roland Lescure, nous avons eu l’occasion ce matin d’un échange très fructueux.
Nous nous rendrons cet après-midi à Montréal pour échanger avec les acteurs économiques de la coopération franco-québécoise.
Après une année 2023, qui a été marquée sous le sceau de l’innovation, on a à cœur de continuer, d’aller plus loin.
On a identifié plusieurs domaines stratégiques où l’on a l’intention de renforcer nos partenariats.
Évidemment, l’intelligence artificielle, qui va redéfinir notre monde.
Le quantique, Sylvie Retailleau y est très attachée, porteur de tant de changements et de technologies à venir.
L’innovation sociale, j’y tiens aussi, parce qu’elle déterminante pour apporter des solutions nouvelles.
Mais aussi, bien sûr, et j’ai eu l’occasion d’en parler longuement hier à l’Assemblée nationale : la transition écologique et énergétique.
C’est une priorité que nous partageons pour la décarbonation de nos économies, en particulier les infrastructures de transports.
Les acteurs français sont d’ores et déjà très présents au Québec et j’espère que les projets à venir seront autant de signes que notre coopération a encore de beaux jours devant elle.
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs,
Nos échanges sont riches.
Notre volonté est forte.
Notre détermination est absolue.
Ce que je vois ici, c’est un Québec qui agit pour sa jeunesse, pour la transition écologique, pour le développement économique, qui lutte contre le harcèlement à l’école, qui innove en matière de pédagogie.
Ce que je vois, c’est la détermination et la démonstration que l’on peut s’intégrer dans le monde, sans jamais renoncer à son identité, à sa langue et à sa culture.
Ce que je vois, c’est que l’on peut défendre avec force ses valeurs, sans jamais y renoncer.
Autant de similarités avec la France.
Alors, Monsieur le Premier ministre,
Vous pourrez compter sur moi, compter sur mon Gouvernement, compter sur la France.
Nous sommes prêts à faire.
Nous avons l’avenir à écrire ensemble.
Je vous remercie.

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