Compte rendu du Conseil des ministres du 10 avril 2024
Prisca THEVENOT
Bonjour à toutes et à tous. Je suis ravie de vous retrouver
aujourd'hui suite à ce Conseil des ministres qui vient juste d'avoir lieu.
Comme vous pouvez le voir, j'ai la chance d'être accompagnée de ma collègue
Catherine VAUTRIN, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, qui
vient de présenter le projet de loi sur la fin de vie. Un projet qui, comme l'a
rappelé le président de la République, présente ni un droit, ni une liberté,
mais la possibilité d'un chemin humaniste encadré par la loi.
Je vais vous
faire le compte rendu général du Conseil des ministres et ma collègue,
Catherine, pourra revenir en détail sur la présentation de ce texte. Comme vous
pouvez le savoir et le voir, les derniers jours, les dernières actualités,
rappellent à quel point nous devons continuer à nous mobiliser et agir pour la
protection de tous et de toutes sur différents sujets, sur différents lieux,
différents moments et différentes populations.
En premier lieu, bien
évidemment, un mot à l'endroit de notre jeunesse, de nos jeunes qui, pour un
certain nombre, dont Shemseddine, a été victime d'un drame absolu, abominable,
barbare la semaine dernière. J'en profite pour adresser mes condoléances et mon
soutien, au nom du Gouvernement, à l'ensemble de sa famille, de ses amis, de
ses camarades d'école, mais également de tout le corps professoral qui
l'accompagnait quotidiennement.
Je pense qu'il est important
de rappeler que face à cela, nous ne resterons pas les bras croisés. Nous
continuerons à agir, comme nous le faisons inlassablement depuis 2017, et nous
continuerons à nous adapter au regard de cette violence qui est de plus en plus
jeune et qui peut toucher tous les quartiers comme les villages.
Il y a - et cela a été annoncé par la ministre de l'Éducation nationale - des
renforcements qui ont été mis en place, notamment au regard de la lutte contre
le harcèlement, priorité annoncée à l'époque par Gabriel ATTAL. Il y a
également la création d'une force mobile scolaire qui vient en soutien des
effectifs déjà présents partout sur le territoire, l'expérimentation d'un
nouveau réseau d'appui éducatif ou encore l'engagement immédiat de procédures
disciplinaires pour toute contestation d'enseignement.
Face à cela, nous devons
aussi nous interroger plus globalement sur deux grandes thématiques. La
première étant la parentalité. Effectivement, si certains sont dépassés,
d'autres ont peut-être abandonné. Nous devons regarder cela sans pointer du
doigt, mais en accompagnant en nation et en solidarité. Parce que l'avenir de
notre nation passe aussi par notre capacité à encadrer et accompagner nos
jeunes aujourd'hui pour qu'ils soient des citoyens éclairés demain.
Il y a
aussi un autre enjeu : celui de la capacité à rappeler qu'à l'école, force est à
l'autorité de ceux et de celles qui ont le savoir, bien évidemment, nos
professeurs. Vous voyez qui je cite dans le texte, effectivement, notre actuel
Premier ministre qui était alors ministre de l'Éducation nationale. Il est
important de rappeler que nous serons à leurs côtés, d'un point de vue aussi de
la justice. Dès qu'il y a besoin, l'État se portera partie civile, mais
également pour les accompagner au quotidien avec des cellules qui peuvent très
rapidement venir se déployer dans un établissement scolaire quand cela est
nécessaire et urgent. Nous devons aussi pouvoir accompagner la mise en place de
mesures disciplinaires très vite, dès les premiers instants. Et je le dis en
tant que porte-parole, mais je le dis aussi en tant que maman. Nous ne devons
rien laisser passer. Ce que nous faisons avec nos propres enfants, avec
bienveillance, accompagnement, responsabilité, nous devons le faire plus
globalement et ne pas attendre qu'il soit trop tard pour agir et ainsi éviter
des situations parfois très compliquées, voire dramatiques, comme je viens de
le dire en préambule.
La sécurité, c'est bien évidemment celle de nos jeunes,
de nos enfants, mais c'est aussi celle du quotidien, dans nos rues, dans nos
quartiers, aux pieds d'immeubles. Et vous voyez où je veux en venir, c'est cette lutte que nous avons contre le trafic de drogue. Cette action que nous menons depuis 2017, avec des moyens supplémentaires aussi bien sur la
sécurité, mais également la justice et puis des actions d'ampleur qui ont été
menées, avec les opérations « place nette » qui ont été menées de façon
générale sur le territoire, mais également de façon extrêmement forte, avec des
« place nette » dites « XXL » de l'ordre de 9, qui ont permis, toutes ces
opérations, à près de 7 000, plus de 7 000 interpellations, des saisies
d'avoirs de l'ordre de plus d'un million d'euros et cette
force extrêmement forte, républicaine de dire que nous ne laisserons pas passer
et nous ne renoncerons pas.
Une autre des protections, c'est celle de l'économie. L'économie qui permet à chacun de s'émanciper, à chacun de
pouvoir se projeter, à chacun de pouvoir aussi avoir des projets en famille,
entre amis. Cette économie, je tiens à le dire, elle s'inscrit dans les encres
que nous portons avec le président de la République depuis 2017, des
indicateurs qui sont une fierté et un succès à l'heure où les temps peuvent
être compliqués et complexes. Nous pensons qu'il est aussi important de pouvoir
rappeler ce qui fonctionne bien et ce qui marche dans notre pays au regard des
difficultés qui peuvent avoir… qui peuvent exister aussi bien sur la scène
internationale qu'européenne.
Oui, nous sommes, pour la quatrième année
consécutive, le pays le plus attractif d'Europe. Oui, nous sommes le pays qui
a pu - malgré les crises que nous avons pu vivre, la crise sanitaire, mais aussi l'agression de la Russie en Ukraine, le sujet de
l'inflation - continuer massivement à avoir de la création
d'emplois : 2,4 millions d'emplois créés, des centaines d'industries
relocalisées et cette capacité de dire que nous accompagnerons et nous
continuons à accompagner aussi bien nos jeunes dans l'insertion professionnelle
et également les fins de carrière avec des aménagements qui ont commencé à être
travaillés dès l'année dernière, notamment au travers du texte des retraites.
Enfin et vous le savez, au-delà de la minute Agora que je ferai à la fin de ce compte rendu du Conseil des
ministres, il y a une nouvelle rubrique qui a apparu un peu malgré nous la
semaine dernière, c'est la minute anti-fake news. Deux sujets qui sont
énormément revenus sur les réseaux sociaux : la première chose, c'est
qu'apparemment notre pays serait inondé de bœufs avec hormone. C'est faux,
archi-faux, et c'est d'ailleurs empêché
justement par des accords commerciaux que nous avons. C'est parce que
justement nous travaillons des accords commerciaux pour défendre
l’attractivité de notre pays, pour défendre le savoir-faire de nos
agriculteurs, de nos viticulteurs de manière générale, que nous pouvons nous
préserver et nous protéger. Donc à nouveau, je tiens à le dire, que ceci est
une fake news. Ensuite, sur le sujet du siège permanent au Conseil de sécurité
de l'ONU : non, nous ne partageons pas le siège avec l'Allemagne. J'ai pu voir
arriver et fleurir certains événements sur ce sujet-là. Je préfère ici l'arrêter directement. Pour terminer, je vais te laisser la
parole Catherine, pour présenter ce projet attendu.
Catherine VAUTRIN
Merci à toi Prisca. Je suis ravie de vous retrouver les uns
et les autres pour effectivement faire un point avec vous de ce que j'ai
présenté ce matin au Conseil des ministres. Donc une double communication
puisque comme vous le savez, lorsque nous abordons la notion de fin de vie,
nous commençons évidemment par un plan important en matière de soins
palliatifs. Je voudrais redire que rien de tout ça ne serait possible sans
l'engagement du président de la République. Vous vous souvenez, c'était un
engagement du président de la République dans la campagne de 2022. Ensuite, il
y a eu un très gros travail qui a été mené à la fois par le Conseil consultatif
national d'éthique. Je voudrais mettre en avant ce moment exceptionnel qui a
été celui de la Convention citoyenne. 185 personnes qui se sont engagées
pendant 3 mois l'année dernière. Seule une d'entre elles a arrêté parce qu'elle
déménageait. C'est dire si vraiment il y a eu un engagement très important. Et
bien évidemment, souligner également le travail qui a été mené par la
Commission animée par le professeur CHAUVIN, qui est le travail qui a permis de
mettre en place la stratégie de soins palliatifs, puisque c'est à partir de ce
rapport dont nous avons repris l'essentiel des mesures que nous avons mis en
place cette stratégie. Alors, peut-être pour entrer un peu dans les détails,
vous le savez, moi, j'ai repris ce texte en arrivant il y a 3 mois,
pratiquement jour pour jour. Et donc, je voudrais rendre hommage à celles et
ceux qui ont travaillé sur le texte avant moi et je pense notamment à Agnès
FIRMIN-LE BODO qui avait beaucoup porté ce texte et évidemment, nous aurons
l’occasion de travailler ensemble à l’Assemblée nationale pendant le parcours
qui va désormais être celui du texte. Alors peut-être, pour parler des soins
palliatifs, je vais commencer par partager avec vous un constat. Ce constat,
c'est qu'aujourd'hui, notre pays n'est pas dans une situation aussi
exceptionnelle que ce que l'on pourrait attendre puisqu’un Français sur deux
n'a aujourd'hui pas accès — enfin un Français — un malade sur deux n’a pas
accès aujourd’hui aux soins palliatifs et c'est encore plus important pour les
enfants puisqu’un enfant sur trois n'a pas accès à un service de soins
palliatifs. Donc notre volonté a été de mettre en place une stratégie qui est
articulée autour de 3 idées. La première, c'est de renforcer effectivement
l'équipement du pays en matière de soins palliatifs sous toutes ses formes, et
je vais y revenir. Le deuxième élément, c'est de reconnaître le rôle des
aidants et des bénévoles. Et le troisième élément, c'est de structurer une
filière médicale autour des soins palliatifs. Parce que notre volonté, c'est de
prendre en charge les malades le plus tôt possible, dès le diagnostic de la
maladie, pour finalement s'engager dans un continuum de prise en charge de la
douleur. Et quand on parle de notion de soins d'accompagnement, c'est parce
qu'au-delà de la notion de soins palliatifs, il y a également toute cette
approche qui est cette approche de bien-être, d'écoute que l'on a autour du
patient. Alors, très concrètement, c'est 1,1 milliard d'euros qui ont été
annoncés. Mais, au-delà de cette somme totale, ce sur quoi je veux insister
aujourd'hui devant vous, c'est d'abord de dire que c'est une répartition qui se
fait réellement sur 10 ans, dès cette année et pratiquement en moyenne 100
millions chaque année. En d'autres termes, dès cette année, nous allons
commencer à investir pour les soins palliatifs. Et quand on regarde ce que nous
dit la Cour des comptes, aujourd'hui, nous avons 380 000 personnes chaque année
concernées par les soins palliatifs. La Cour des comptes évalue qu'en 2034,
nous aurons 450 000 personnes qui seront concernées. Pourquoi est-ce que je
vous donne ces chiffres ? Parce que cela veut dire que, finalement, la hausse
des besoins est estimée à moins de 20 % et l'augmentation des crédits, elle est
de 66 %. Pourquoi ? Parce qu'il faut se mettre à niveau et ensuite pouvoir
continuer. Alors le renforcement, il se fait évidemment par un renforcement de
soins palliatifs pédiatriques, par la prise en charge de soins palliatifs à
domicile de façon plus importante, mais aussi avec des équipes territoriales.
Et l'objectif, c'est vraiment d'être en capacité d'apporter une réponse dans
tous les départements, sur tous les territoires. Le renforcement de
l'accompagnement des patients, c'est très concrètement les collectifs
d'entraide, c'est le soutien aux bénévoles, c'est l'accompagnement des
familles. Nous avons également voulu mettre en place une nouvelle approche qui
est ce qu'on appelle les maisons d'accompagnement, qui sont des endroits qui
vont être créés, qui n'existent pas au moment où je vous parle, et qui ont pour
objectif d'accueillir des personnes en fin de vie, qui sont des personnes qui
ne relèvent plus d'un service hospitalier, qui pour autant ne peuvent pas
rentrer au domicile, soit parce que par exemple, ils sont tout seuls, soit
parce que le domicile est trop petit pour pouvoir accueillir un malade qui a
besoin d'équipement autour de lui. Ces maisons, le Gouvernement souhaite que
nous les mettions en place avec un partenariat avec les associations, avec les
collectivités, et ce que nous prendrons en charge — et j'insiste parce que
c'est assez nouveau, nous prendrons en charge le fonctionnement annuel de ces
maisons. C'est une expérimentation qui a été faite en Bourgogne-Franche-Comté qui
a montré son intérêt, qui a montré aussi ses difficultés de fonctionnement, et
c'est la raison pour laquelle nous sommes allés sur le sujet. Troisième
élément, la formation, et je voudrais souligner le partenariat avec ma collègue
Sylvie RETAILLEAU, puisque nous allons créer un diplôme d'études spécialisées
en matière de soins palliatifs, avec derrière 100 postes de chef de clinique,
des postes également, 100 postes d'universitaires titulaires, 5 postes
d'hospitalo-universitaire. Donc, avoir la capacité à mettre en place un
enseignement, cet enseignement pour les
étudiants en médecine parce que cette notion de prise en charge de la douleur,
on veut qu'elle fasse partie des formations, comme elles pourront également
faire partie des formations dans les IFSI des infirmières. Donc c'est vraiment
une prise en compte de la notion de la douleur et de l'accompagnement de la
douleur. Et vous imaginez que pour ce faire, on a rencontré énormément de
personnes engagées sur le sujet. Et je veux rendre hommage à toutes celles et
ceux qui ont travaillé et préciser qu'y compris la SFAP et sa présidente Claire
FOURCADE ; je les ai vus le 18 mars dernier avec un groupe qui s’interrogeait
beaucoup sur ces sujets et qui s'interroge beaucoup sur l'aide à mourir. Mais
je pense que c'est dans ces échanges que nous pouvons construire les plans. Je
viens maintenant sur la deuxième partie qui est la partie du texte de loi. Et
donc ce texte de loi parti au Conseil d'État avec 14 articles, il revient avec
36 articles. De 1 à 6, nous sommes sur les soins palliatifs et de 7 à 36,
aujourd'hui 35, nous sommes sur l'aide à mourir. Très concrètement, c'est un
modèle français de la fin de vie, comme vient de le dire Prisca, une réponse
éthique à des besoins d'accompagnement des malades et également à des
souffrances qui sont des souffrances inapaisables. Et vraiment, c'est un projet
de solidarité vis-à-vis de personnes qui sont vulnérables. Elles sont
vulnérables parce qu'elles sont malades, elles sont vulnérables parce qu'elles
souffrent. Et l'idée, c'est de créer un espace. Cet espace, ce n'est pas un
droit nouveau, ce n'est pas non plus une liberté, mais c'est incontestablement
un espace qui permet de répondre. C'est un équilibre entre le renforcement et
l'accompagnement des patients et de leur entourage, c'est un équilibre entre le
respect et l'autonomie de la personne. Parce qu'il y a 5 conditions qu'il faut
que vous connaissiez pour pouvoir être concernés par l'aide à mourir. Le
premier, c'est d'être majeur. Le second, c'est de résider en France ou d'être
de nationalité française. Et trois conditions qui, elles, feront l'objet d'un
examen par un médecin. Ces 3 conditions, c'est d'être atteint d'affections
graves et incurables, graves, parce que le pronostic vital est engagé ;
incurables, parce que la maladie ne peut pas se soigner. La différence entre
les deux étant que par exemple, l'arthrose est incurable, mais ne génère pas un
pronostic vital, alors qu'une maladie grave entraîne un pronostic vital engagé.
Deuxième sujet, souffrir de douleurs insupportables et réfractaires aux
traitements. Et le troisième, exprimer sa demande de manière libre et éclairée.
Et ça, c'est vraiment un des piliers du texte, c'est le patient qui demande à
bénéficier de l'aide à mourir, il bénéficie de tout son discernement à tous les
stades de la procédure. Et donc, c'est vraiment l'ouverture d'un chemin
possible. Le patient, lorsqu'il considère qu'il répond, qu'il est concerné par
ces 5 conditions, à ce moment-là, il demande un examen à un médecin, le médecin
prend l'avis d'un collègue médecin de spécialité, prend l'avis d'un personnel
qui est un personnel médical au sens infirmier du terme et c'est le médecin
qui, après avoir consulté ces deux personnes, va rendre sa réponse. Et à ce
moment-là, il dira au patient s'il est éligible ou pas à cette aide à mourir.
Il y aura un délai de réflexion du patient à nouveau et à partir de là, le
patient réitèrera ou non sa demande d'aide à mourir. Donc, vous le voyez, ce
texte, c'est un texte qui est à la fois un aboutissement que cette présentation
au conseil des ministres, mais c'est aussi un début parce que bien évidemment,
c'est maintenant le début d'un débat parlementaire indispensable pour un texte
bien évidemment qui va nécessiter énormément d'écoute, énormément d'humilité
quand on touche à la vie et à la mort et énormément de respect de la liberté de
conscience de chacune et chacun d'entre nous parce que c'est quand même… et le
président de la République n'a pas manqué de le rappeler au Conseil des
ministres, bien évidemment, nous sommes sur des textes. Il y a une tradition
républicaine très importante sur le sujet, qui est de respecter bien évidemment
la liberté de conscience de chacun dans l'examen de ce type de textes. Des
questions peut-être ?
Oscar
Bonjour. Je me présente, je m'appelle Oscar. J'ai crée un
nouvel hebdomadaire entièrement fait par des personnes en situation de handicap
mental, donc ce sont des structures qu'on connaît bien, que ça soit les ASM ou
les centres de psychiatrie. Donc, ma première question va être très, très
simple, c'est sur la question du discernement. On a reçu des témoignages de
psychiatres qui sont dans des polycliniques, qui nous disent : « On a certains
patients qui ont une schizophrénie très forte ou des troubles autistiques très
sévères qui ont une capacité de discernement assez faible liée à leur prise de
neuroleptiques, à certaines situations médicamenteuses, certaines situations
sociales qui sont très complexes pour eux ». Et en fait, on a une capacité de
discernement chez ces patients qui sont assez faibles. Donc, est-ce qu'avec un
travail au côté des parlementaires, vous pouvez peut-être changer de position
sur les troupes psychiatriques en disant qu'il y a une capacité de discernement
quand la schizophrénie ou les délires maniaco-dépressifs de la personne sont
trop importants pour avoir un discernement clair.
Catherine VAUTRIN
Alors aujourd'hui, le texte tel qu'il est écrit, vous l'avez
compris, exclut effectivement les maladies psychiatriques. Très concrètement,
c'est dans les exclusions du texte. Et vraiment l'un des piliers du texte,
c'est la capacité de discernement. Et cette capacité de discernement, elle est
évaluée lors de l'examen par le médecin qui décide de l'éligibilité.
Hélène TERZIAN
Bonjour, Hélène TERZIAN pour RMC. Deux petites questions, il
y a deux flous qui subsistent. Il y en a un que vous avez évoqué sur la
question de la collégialité. Est-ce que pour repréciser la façon dont le
médecin va se prononcer ? Deuxième question : la question du pronostic vital
engagé, il avait été question du court ou moyen terme. Est-ce que vous pouvez
préciser ce que veut dire moyen terme dans ce texte ? Merci.
Catherine VAUTRIN
Bien sûr. Donc très concrètement, sur la première notion du
médecin. Le texte, tel qu'il est écrit, prévoit que le patient demande à un
médecin. Il n'y a pas de définition du médecin, il n'y a que des exclusions qui
sont la partie, le lien parental… familial, pardon, qu’il peut y avoir avec le
médecin. Et donc ce médecin, tel que le texte est écrit, doit faire la démarche
d'interroger un médecin de spécialité et doit faire la démarche d'interroger un
infirmier. Mais pour être… tout à fait, pour aller au bout de la réponse, très
concrètement, c'est le médecin, après avoir recueilli ces avis qui, à titre personnel,
comme expert à ce moment-là, rend son avis. En d'autres termes, ça n'est pas
une décision collégiale des 3 personnes, c'est le médecin qui rend son avis et
qui donc exprime s'il considère que la personne est illisible ou ne l'est pas.
Hélène TERZIAN
Pardon, il demande à deux médecins…
Catherine VAUTRIN
Non, un médecin et un infirmier.
Hélène TERZIAN
OK. Qu’ils ne connaissent pas ou qui connaissent le patient
?
Catherine VAUTRIN
Qui sont des médecins de spécialité, qui peuvent le
connaître, mais qui n'ont aucun lien avec lui, familial, amical, etc. Et
j'arrive sur votre deuxième question qui du coup m'échappe…
Hélène TERZIAN
Pardon, sur la question du moyen terme, le pronostic vital
engagé à moyen terme.
Catherine VAUTRIN
Le moyen… pardon, donc ça, c’est la définition, excusez-moi.
C'est la définition de la Haute Autorité de Santé. Donc court terme, c'est
quelques jours, quelques semaines, moyen terme, c'est 6 à 12 mois. Et alors, je
vais vous donner une précision supplémentaire parce qu'elle est importante dans
la discussion du texte. Lorsque le patient est considéré comme étant éligible,
il peut bénéficier à ce moment-là d'une prescription pour avoir le produit
létal. Cette prescription est valable 3 mois. En d'autres termes, l'expertise
en tant que telle a une durée de validité de 3 mois. Ce qui veut dire que si la
personne, par exemple, a été rendue, et ce qui peut tout à fait se produire. Et
on a entendu beaucoup de gens témoigner sur le sujet en disant « Moi, ce texte,
je le veux parce que je veux savoir que si ma situation devient beaucoup plus
pénible, je veux savoir que potentiellement, je peux décider de demander l'aide
à mourir ». Si la personne le fait, est reconnue comme éligible, ne demande pas
l'aide à mourir et par exemple cinq mois après va dire « Je voudrais l'aide à
mourir », il y aura à ce moment-là un nouvel examen.
Hadrien BECT
Hadrien BECT, France Info. Deux questions. D'abord, est-ce
que vous diriez que ce texte est un texte progressiste ? Et ensuite, que
répondez-vous à ceux, notamment à gauche, qui vous taxent d'une forme
d'hypocrisie peut-être à ne pas prononcer les mots « suicide assisté » ou «
euthanasie », en tout cas « exception d'euthanasie » ?
Catherine VAUTRIN
Alors ce texte, incontestablement, est un chemin tout à fait
important puisqu'il répond à une situation qui était une situation qui avait
été évoquée par beaucoup de nos concitoyens sur cette capacité à bénéficier
d'une aide à mourir. Nous étions… Il y a eu déjà plusieurs textes, on part d'un
premier texte KOUCHNER, 2002, puis sur finalement la fin de ce qu'on pouvait
considérer comme notion d'acharnement thérapeutique. On a un premier texte
KLESS-LEONETTI, puis le deuxième texte de KLESS-LEONETTI 2016. Vous le savez
comme moi, le dernier texte KLESS-LEONETTI, c'est sur la sédation profonde et
continue. La sédation profonde et continue, tout le monde sait qu'elle a pour
objectif d'aller vers la mort puisque c'est ça, une sédation profonde et continue.
Là, la différence, c'est que le patient a préavis médical, d'où vraiment
toujours à chaque fois les deux piliers du texte — le patient qui a tout son
discernement, le médecin qui le considère éligible et qui autorise le patient à
pouvoir bénéficier d'un produit létal qui, lui, va avoir un effet qui est un
effet beaucoup plus rapide. Donc en cela, c'est très concrètement et
effectivement un pas supplémentaire qui est fait, et qui me paraît
effectivement tout à fait important. Pourquoi est-ce qu'on ne parle pas
d'euthanasie ? Parce que l'euthanasie, c'est en fait donner la mort à
quelqu'un, avec ou sans son consentement. Et là, dans ce texte, évidemment, il
y a absolument consentement puisque c'est même le patient qui demande, c'est le
patient qui réitère sa demande. Et à tous les stades de la procédure, on
vérifie évidemment que le patient a bien demandé. Pour être claire, au moment
de l'administration du produit létal qui est remis au patient par un personnel
médical, cette fois-ci, il est vérifié et il y a une procédure, comme vous
l'imaginez, qui est respectée. Il est vérifié encore une fois que c'est bien la
volonté du patient que de prendre ce produit létal. Sur le suicide assisté, là,
ce n'est pas un suicide puisque c'est la personne qui, certes, fait une
demande, mais il a besoin de l'autorisation ou de… Je le qualifie
d'inéligibilité pour essayer de l'expliquer. Il a besoin de cet avis médical
qui va lui dire : Oui, effectivement, vous pouvez demander l'aide à mourir si
l'avis médical est négatif, il n'y a pas de capacité à pouvoir demander l'aide
à mourir.
Quentin CHATELIER
Bonjour Madame la ministre. Quentin CHATELIER pour Liaisons
Sociales. Les partenaires sociaux ont échoué hier à trouver un accord sur le
pacte…
Catherine VAUTRIN
On change de sujet si j’ai bien compris.
Quentin CHATELIER
On change de sujet. Les partenaires sociaux ont échoué hier
à trouver un accord sur le pacte de la vie au travail. Déjà, la première
question : Quelle est votre réaction à cet échec ? Et deuxième question : Quel
est le calendrier pour les prochaines semaines, s'agissant du Gouvernement, sur
les différents sujets qui ont été abordés dans le cadre de cette négociation ?
Merci à vous.
Catherine VAUTRIN
Alors d'abord, évidemment, on ne se réjouit jamais quand le
dialogue social ne va pas jusqu'au bout puisque, comme vous le savez, je refais
peut-être un petit élément de contexte parce que c'est assez technique. C'est
important que chacun ait bien à l'esprit ce qui s'est passé. Donc le code du
travail prévoit dans ce qu'on appelle l'article L-1 des accords nationaux
interprofessionnels. Ces accords nationaux interprofessionnels font l'objet en
fait de sujets qui sont discutés, sur lesquels les partenaires sociaux peuvent
être d'accord. Et à ce moment-là, le Gouvernement s'engage à transposer.
C'était ça cette ANI. Dans cette ANI, il y avait une partie sur l'emploi des
seniors avec notamment une réflexion autour d'un CDI spécifique pour les gens
de plus de 60 ans. Il y avait également un sujet plutôt intéressant sur cette
notion de bilan ANI carrière à 360°. Il y avait un sujet sur l'usure. Donc moi,
je ne peux pas, au moment où je vous parle, confirmer — je suis comme vous,
j'ai écouté, j'ai entendu — ce n'est plutôt pas bien parti du tout. Mais tant
que ça n'est pas signé par la majorité… par des organisations syndicales qui
représentent plus de 50 % et par au moins une organisation patronale, je n'ai
pas encore, si je puis m'exprimer ainsi, l'élément qui me dit que c'est
définitivement mort. Mais il semble fort probable qu'effectivement cette ANI
n'aille pas au bout. Comme vous le savez, normalement, si les partenaires
sociaux sont d'accord, à ce moment-là, le Gouvernement transpose. S'il n'y a
pas d'accord, il n'y a pas de transposition. Ça veut dire qu'à ce moment-là, si
le Gouvernement veut que ces éléments soient repris, c'est au Gouvernement de
prendre un véhicule qui est un véhicule législatif pour reprendre toute ou
partie de ces éléments et de leur donner force de loi. Ça, c'est pour la
première partie parce qu'on doit expliquer qu'il y avait une deuxième négociation.
Cette deuxième négociation, vous en avez tous entendu parler, c'est la notion
d'assurance chômage. Et vous vous souvenez tous qu'au mois de novembre dernier,
les partenaires sociaux n'étaient pas allés complètement au bout. Les
conditions de l'assurance chômage se terminaient en décembre 2023. Comme les
partenaires sociaux n'étaient pas au bout de leur accord, ils ont demandé au
Gouvernement ce qu'ils ont qualifié de décret de jointure, qui est un décret
qui court jusqu'au 30 juin 2024 sur l'assurance chômage. Les partenaires
sociaux nous ont dit qu'ils rendaient leur copie le 15 avril. Ce que je sais,
c'est qu'ils avaient une réunion sur le sujet ce matin, qu'elle est annulée.
J'ignore si le non-accord sur l'ANI emporte tout ou s'ils vont revenir sur
l'assurance chômage avec une proposition ou s'ils nous disent qu'il n'y a pas
d'accord sur l'assurance chômage. S'il
ne devait pas y avoir d'accord sur l'assurance chômage, là, nous ferions ce
qu'on appelle un décret de carence. C'est-à-dire que nous prendrions parce que,
par définition, il faut qu'au 1ᵉʳ juillet, on ait un élément sur l'assurance
chômage. Voilà mon calendrier.
Quentin CHATELIER
Juste une petite précision, vous avez dit : le Gouvernement
peut reprendre, s'il le souhaite, les éléments de la négociation sur le pacte
de la vie au travail. Il peut, mais est-ce qu'il le veut aujourd'hui, reprendre
ces éléments ?
Catherine VAUTRIN
Attendons déjà d'avoir la confirmation totale
qu'effectivement, tout est bien arrêté.
Quentin CHATELIER
Merci à vous.
Catherine VAUTRIN
Merci à vous.
Christelle MÉRAL
Bonjour, Madame la ministre. Christelle MÉRAL, France
Télévisions. On change encore de sujet avec une question, si vous voulez bien,
sur la taxe Lapin. Doctolib a indiqué qu’il ne voulait pas contraindre les
patients à donner leurs coordonnées bancaires au moment de la prise de
rendez-vous. Alors qui pour gérer cette taxe Lapin ? L'Assurance maladie ?
Catherine VAUTRIN
Alors pour être concrète, vous le savez, le sujet, le
Premier ministre, l'a rappelé ce week-end, on évalue à 27 millions le nombre de
consultations qui ne sont pas honorées. À un moment où le temps médical est
particulièrement rare, on ne peut pas, la main sur le cœur, dire : « il y a des
déserts médicaux » et de l'autre côté, pas prendre les voies et les moyens d'y
répondre. Et c'est d'autant plus vrai que c'est une question de respect, de
responsabilisation. Donc, à partir de là, il y a eu des discussions entre
Matignon, pour être tout à fait précise, et Doctolib. Donc les choses ne sont
pas encore totalement arrêtées. Après, il y a un deuxième sujet qui est le
sujet de celles et ceux qui ne passent pas par Doctolib, parce que ça arrive
aussi. On a une copie qui est de trouver une solution et on va continuer à
travailler pour la trouver et dans les meilleurs délais. Parce que quelque
part, responsabiliser, c'est respecter. Moi, je suis très à l'aise avec ça et
on le doit aux Français qui ont besoin de rendez-vous médicaux.
Christelle MÉRAL
Mais c'est l'Assurance maladie justement qui pourrait...
Catherine VAUTRIN
Je ne vous ai pas dit parce que ce n'est pas complètement
arrêté. Ce n'est pas simple à mettre en place, on ne va pas se mentir. Mais il
faut qu'on trouve les voies et les moyens de le faire et on va s'y employer.
Christelle MÉRAL
Donc la taxe Lapin n'est pas écartée ?
Catherine VAUTRIN
Elle n'est pas écartée. Là où le Premier ministre donne une
feuille de travail, les ministres n'ont pas pour habitude de les écarter.
Meriem LARIBI
Bonjour Madame la ministre. Meriem LARIBI, journaliste
indépendante. Le Premier ministre a annoncé une réduction donc du temps
d'indemnisation de l'assurance chômage, en disant que ça allait inciter les
gens à retrouver du travail plus rapidement. Est-ce qu'il y a des études
précises que vous pouvez nous citer, qui permettraient d'établir une relation
entre ces deux éléments ?
Catherine VAUTRIN
Oui Madame. Je peux vous parler d'une étude de la DARES,
dont nous avons les premiers éléments. C'est une étude de la DARES qui a été
faite à partir de la réforme de l'assurance chômage de 2019. Et cette étude de
la DARES, dans ses premières conclusions, puisqu'on aura le rapport définitif
en juin, démontre notamment le sujet sur le bonus malus qui montre que très
concrètement, effectivement, quand on met des bonus malus sur des contrats
courts et donc des entreprises qui ont tendance à utiliser des contrats courts,
ça permet de limiter ce recours aux contrats courts. Le deuxième élément, c'est
sur le chômage des jeunes. On voit que depuis 2019, on a quand même gagné 3
points sur le chômage des jeunes. Donc ce que l'on voit dans des premiers
éléments de cette étude, et je répète, ça n'est qu'un bilan à mi-étape, c'est
que plus les gens sont au chômage, plus on limite leur employabilité.
Journaliste
Une dernière question, pardon. S'agissant de la fonction de
l'Agirc-Arrco, plusieurs de mes confrères ont évoqué la semaine dernière que
vous aviez remis le sujet sur la table auprès des partenaires sociaux. Est-ce
que vous confirmez cette information et est-ce que vous nous en dire plus sur
votre intention en la matière ?
Catherine VAUTRIN
Alors, je n'ai pas… je ne fais pas de ponction à cette
qualité. J'ai échangé avec certains partenaires sociaux sur les effets par
définition qui sont ceux de la réforme des retraites et du fait que par
définition, on va jusqu'à 64 ans et que donc on n'est pas dans la même logique
que quand on allait jusqu'à 60 ans et que tout peut se discuter.
Journaliste
Donc, vous confirmez votre intention de… ?
Catherine VAUTRIN
Je vous dis que tout peut se discuter.
Journaliste
Merci à vous.
Quentin CHATELIER
Une deuxième question sur l'assurance chômage. Avez-vous
échangé avec l'ensemble des organismes qui œuvrent à l'insertion des personnes
en situation de handicap ? Je pense notamment à Cap Emploi et aux dispositifs
retravaillés dans les départements pour voir sur quel type de métier, est-ce
que c'est plus des métiers, je pense qu'on peut employer le terme en tension,
avec des contrats temps partiels, est-ce qu'on part plutôt sur de l'insertion à
35 heures sur des CDD ou des CDI. Est-ce que vous avez pu avoir des retours de
la GFIP et des différentes organisations comme Cap Emploi sur ces questions ?
Et la deuxième, c'est plus sur les médecins généralistes. On a beaucoup de
médecins aujourd'hui qui ont beaucoup plus de mal à vivre avec la tarification
à 25 euros. Est-ce que vous commencez à discuter, ou vous continuez plutôt à
discuter avec les syndicats généralistes pour voir comment améliorer la
rémunération des généralistes aujourd'hui ?
Catherine VAUTRIN
Alors, sur la première partie, évidemment que je vois
régulièrement les gens de Cap Emploi. Je les vois dans de très nombreux
déplacements parce que bien évidemment l'autonomie et l'emploi des personnes en
situation de handicap est un sujet absolument majeur. Et notamment, j'ai vu des
expérimentations extrêmement intéressantes, je pense particulièrement au cas
des ESAT hors les murs par exemple, qui sont des réponses particulièrement
intéressantes, notamment sur les populations d'autistes, avec des réponses, et
je vais vous citer un cas très précis, Leroux à Orchies, avec non seulement une
capacité d'accueil de personnes qui au départ sont allées sur des opérations de
conditionnement ; mais comme ils sont accompagnés, suivis, avec des évolutions
de postes particulièrement remarquables. J'ai en mémoire un monsieur qui, par
exemple, a commencé par faire du conditionnement, qui va rejoindre le service
comptabilité pour travailler sur Excel parce qu'ils se rendent compte que ces
tâches finalement assez répétitives correspondent parfaitement. Et derrière, on
est sur des sujets de rémunération et on est sur des sujets y compris qui
amènent jusqu'à l'emploi. Donc vous voyez, des réponses qui sont des réponses
très concrètes. Sur votre deuxième question — mais attendez, si vous me posez
des questions et que vous ne me laissez pas répondre, ça va être compliqué…
Journaliste
Je voulais rebondir sur la question des ESAT. Quelle est la
position du Gouvernement notamment sur le statut : est-ce qu’il veut maintenir
les travailleurs ESAT sous la tutelle du Code de l'action sociale et des
familles ou sous la tutelle du Code du travail ? Puisque (inaudible) la
différence.
Catherine VAUTRIN
Alors ça fait partie des discussions. Vous savez que c'est
un sujet sur lequel travaille ma collègue Fadila KHATTABI. Les sujets ne sont
pas encore complètement réglés parce que, comme vous le savez, il y a un sujet,
on va se dire les choses au fond, il y a un sujet de financement des ESAT
derrière tout ça, et c'est ça la question. Je reviens sur le deuxième point que
vous avez bien voulu aborder, qui est celui des médecins généralistes. Alors
déjà, il faut se rappeler que la discussion est en cours. C'est Thomas FATOME
qui la mène. En revanche, le C 26 ne veut pas dire que le généraliste a 26
euros de rémunération. Vous connaissez trop les sujets pour savoir qu'il y a
d'autres éléments qui entrent dans la rémunération et que la rémunération
moyenne, elle dépasse les 30 euros. Ça ne veut pas dire pour autant qu'on ne
doit pas discuter. Et je remercie Thomas FATOME de l'engagement qui est le
sien. Parce qu'on a d'un côté la rémunération des médecins, on a de l'autre
côté à regarder comment, ensemble, on peut avancer, y compris sur les dépenses
de santé. Je rappelle qu'il y a 1 million de consultations médicales chaque
jour, qu'il y a 60 000 passages aux urgences et que les prescriptions médicales
représentent 41 milliards d'euros par an. Donc, vous comprenez que quand on est
sur des sommes pareilles, on peut de temps en temps regarder ensemble comment
on peut avancer. Merci à vous.
Prisca THÉVENOT
J’allais faire ma question Agora sinon.
Bastien AUGEY
Allez, Agora d’abord.
Prisca THÉVENOT
Non, non, allez-y, à la fin. Non, non, non ! D'abord vous et
après Agora.
Bastien AUGEY
Bonjour Bastien AUGEY, pour TF1/LCI. Une question pour vous,
Madame la porte-parole. Le ministre Stanislas GUERINI a annoncé qu'il voulait
lever le tabou des licenciements dans la fonction publique. Est-ce que vous
pouvez nous dire concrètement qu'est-ce que ça va changer dans la fonction
publique ? Est-ce que l'objectif, c'est de... puisque vous avez des objectifs
en chiffres, de licenciements, puisque lui-même souligne le fait que,
aujourd'hui, on licencie très peu dans la fonction publique ? Et est-ce que ça
veut dire qu'on va changer la philosophie de la fonction publique et que
l'employabilité à vie, elle sera remise en cause ?
Prisca THÉVENOT
De façon très claire, merci de poser cette question. De
façon très claire et précise, et je vais reprendre ce qui a été notamment dit
par le ministre concerné ce matin en interview en matinale chez vos confrères,
la fonction publique reste la fonction publique et le statut de la fonction
publique reste le statut de la fonction publique. Une fois qu'on s'est dit ça,
on est quand même en droit aussi de s'interroger sur la capacité de parfois
remettre un peu de sens, remettre aussi de la cohérence et surtout de
l'efficacité. Ce n'est pas simplement moi qui le dis, c'est aussi les agents
que je tiens à remercier pour leur engagement au quotidien aussi bien au niveau
national que territorial parce que c'est eux qui font effectivement vivre nos
politiques publiques partout sur le territoire, mais c'est aussi une demande
légitime qui est posée par nombreux de nos concitoyens et ce n'est pas un tabou
de pouvoir le dire. Maintenant, les discussions sont ouvertes, il y aura un
texte qui sera présenté vraisemblablement à la fin de l'année et je pense qu'il
n'est pas anormal de pouvoir se poser la question en ayant bien évidemment en
tête de préserver le statut de la fonction publique.
Meriem LARIBI
Bonjour Madame la ministre.
Prisca THÉVENOT
Bonjour.
Meriem LARIBI
Meriem LARIBI, journaliste indépendante. Le Conseil des
droits de l'Homme à l'ONU a exigé l'arrêt de toute vente d'armes à Israël dans
une résolution évoquant les craintes de génocide contre les palestiniens, donc
c'était à Genève. La France s’est abstenue. Quel est le sens de ce vote ?
Prisca THÉVENOT
Sur le sujet des ventes d'armes de manière générale, parce
que finalement, c'est aussi l'enjeu derrière, j'y ai répondu à de nombreuses
reprises au cours des derniers compte rendu du Conseil des ministres. Je tiens
à le redire ici, sur ces sujets, c'est très encadré, très spécifique et la
France sur cela a une position assez claire et éclairée que je vous ai déjà dit
à de nombreuses reprises. Donc maintenant, sur précisément les tenues et les
aboutissants de ce vote, je n'ai pas les détails, mais je suis sûre que la
représentation nationale pourra interroger le ministre concerné.
Meriem LARIBI
D'accord, simplement la France, donc récemment, il a eu
cette enquête de Marsactu et de Disclose qui révélait que des armes offensives
étaient vendues à Israël dans le cadre de son opération à Gaza. Il n'y a pas eu
de réponse claire sur ce sujet et la France s'est abstenue lors de ce vote.
Donc, est-ce que cela signifie que la France assume de continuer à vendre des armes
à Israël offensives ? Parce que vous m'avez toujours dit effectivement que
c'était des armes défensives. Mais là, il y a eu un vote donc dans le cadre de
la Convention sur la prévention du génocide et la France s'est abstenue.
Prisca THÉVENOT
Il y a deux choses, il y a deux choses et je tiens vraiment
à repréciser les points qui sont importants. Et merci de reposer la question si
ce n'est pas clair. Premièrement, il y a effectivement ce vote sur lequel le
ministre en charge pourra revenir, et il le fera, j'en suis sûre. Deuxième
sujet, il y a le sujet des ventes d'armes. On a déjà eu ces échanges et s'il
faut que je le redise, il n'y a pas de souci, je suis là pour ça. Sur le sujet
des exportations d'armes, des ventes d'armes, c'est dans le cadre notamment du
Dôme de fer. Ensuite, donc, j'insiste vraiment, et le ministre des Armées a été
auditionné par la représentation nationale en commission et il y a répondu de
façon très claire et très concrète. Ensuite, il y a effectivement aussi des
composants, mais ce sont des composants qui sont dans un sens de réexport.
Meriem LARIBI
C'est ça. Donc, c’est censé servir au réexport. Mais
justement...
Prisca THÉVENOT
Mais ça ne sert donc pas dans le conflit que vous dites.
Meriem LARIBI
Justement, c’est le problème. Justement…
Prisca THÉVENOT
Non, c'est la réalité.
Meriem LARIBI
Non. Disclose a justement révélé que les composants
peut-être qui étaient censés être utilisés dans le réexport sont peut-être très
probablement même utilisés pour massacrer des Palestiniens. Et donc, est-ce que
la France, par exemple, compte demander à Israël des comptes sur ces armes qui
sont censées servir au réexport ?.
Prisca THÉVENOT
Sur les ventes d'armes et le sujet des réexport et d'export,
c'est très encadré, c'est très encadré et on a déjà eu cet échange ensemble ici
en compte-rendu des ministres. Et cet échange aussi a eu lieu entre le ministre
des Armées et la Représentation nationale. Donc, j'apprécie et vraiment cette
capacité à avoir dit peut-être, probablement, etc. Parce que justement, ce
n'est pas le cas. Et si vous prenez toutes les précautions dans votre question,
c'est que ce n'est pas le cas en fait. Donc, je pense qu'il faut avoir aussi
cette capacité à rappeler que la France, et le président de la République a eu
l'occasion de le rappeler dans une tribune cosignée, notre position est claire,
cohérente depuis le début : c'est un cessez-le-feu immédiat avec la libération
des otages et la capacité de continuer à pouvoir fournir de l'aide humanitaire
dans la zone. Parce que oui, il y a un enjeu assez important de famine.
Meriem LARIBI
Merci.
Prisca THÉVENOT
De rien.
Hélène TERZIAN
Une dernière question pour RMC, s'il vous plaît. Ça concerne
le ministre Éric DUPOND-MORETTI. Dans un communiqué, des magistrats estiment
que le Garde des Sceaux porte atteinte à la séparation des pouvoirs. Pour
rappel, il a recadré les magistrats marseillais, c'était il y a quelques
semaines. Il leur a fait une sorte de soufflante suite à leurs propos qu'ils
avaient tenu face à la commission sénatoriale sur les narcotrafiquants. Est-ce
que vous avez une réaction ? Est-ce que ça a été l'objet… est-ce que vous en
avez parlé lors du Conseil des ministres ? Quelle est votre réaction à cela ?
Prisca THÉVENOT
Je n'ai pas connaissance de ces informations donc ni
réaction, ni remarque. Et on n'en a pas du tout parlé de façon évidente.
Hélène TERZIAN
Vous estimez que le Garde des Sceaux ne porte pas atteinte à
la séparation des pouvoirs lorsqu'il recadre des magistrats sur des propos
qu’ils ont tenus.
Prisca THÉVENOT
La séparation des pouvoirs est respectée par l'ensemble des
membres du Gouvernement.
Hélène TERZIAN
Très bien. Merci.
Prisca THÉVENOT
De rien.
Robin ANDRACA
Bonjour…
Journaliste
Je te laisse prendre la parole. Vas-y !
Robin ANDRACA
Ok. Merci. Robin ANDRACA, journaliste pour le site Arrêt Sur
Image. J'ai deux petites questions spécifiques qui concernent le dispositif de
cette conférence de presse. Depuis le 20 mars, les journalistes qui posent des
questions pendant cette conférence de presse ne sont plus filmés, c'est encore
le cas aujourd'hui. Ma question est donc très simple : Pourquoi avoir supprimé
le plan de coupe sur les journalistes qui posent des questions pendant cette
conférence de presse ? Et ma deuxième question, c'est pourquoi le journaliste
indépendant Frédéric AIGOUY s'est vu refuser l'accès à ce point presse du 21
février. Et est-ce le seul journaliste possédant une carte de presse qui a été
interdit d'accès ?
Prisca THÉVENOT
Je dois le dire, derrière la question que vous posez, il
plane, et c'est pas ce que vous dites, mais je préfère le dire et être claire,
il n'y a pas de censure de la...
Robin ANDRACA
Ce n’est pas ce que je sous-entends…
Prisca THÉVENOT
Mais je préfère le dire. C'est pour ça que j'ai pris la précaution
de dire que ce n'était pas ce que vous avez dit, mais je préfère le dire, parce
que je sais que tout peut être très vite extrapolé, par ailleurs, pas par vous,
mais par ailleurs, parce que c'est filmé, retranscrit en direct, et c'est
normal dans un souci de transparence. Donc il n'y a pas de censure, tout se
passe de la même façon depuis maintenant plusieurs années, c'est-à-dire que les
journalistes, tous les journalistes avec une carte de presse qui veulent
assister à ce compte-rendu du Conseil des ministres en font la demande et
effectivement et sont accrédités par l'Élysée. Donc sur ce principe-là, moi, je
me tiens devant vous pour répondre à l'ensemble de vos questions. Je pense que
l'enjeu pour nous, et c'est retranscrit, c'est pas simplement de faire des
capsules, mais c'est bien évidemment d'avoir ces échanges d'informations et
d'éclairages sur différents sujets d'actualité, générale, mais aussi de
politique très précise au regard de ce qui a été dit en compte-rendu du Conseil
des ministres.
Robin ANDRACA
D'accord, mais pourquoi du coup ce changement de dispositif
?
Prisca THÉVENOT
Il n’y a pas de changement de dispositif. C’est ce que je
viens de vous dire.
Robin ANDRACA
Bah si, sur les plans de coupe des journalistes. Autrefois,
par exemple, si j’avais posé…
Prisca THÉVENOT
Alors ça, cela ne dépend pas du porte-parolat, je vous
laisserai aller… Je vous laisserai poser cette question aux services à
l’Élysée.
Robin ANDRACA
Mais si je me permets de la poser ici, c'est parce qu'en
fait je l'ai posée, qu'on nous a dit qu'on nous répondrait, ce qui n'a toujours
pas été le cas.
Prisca THÉVENOT
Il n'y a pas de changement sur le process. L'ensemble des
journalistes qui veulent assister...
Robin ANDRACA
Ah bah si, de fait, sur le plan de coupe, oui…
Prisca THÉVENOT
Parce que vous voulez pouvoir faire une capsule ou vous…
Robin ANDRACA
Ah pas du tout, alors vraiment pas. Par ailleurs, je ne fais
pas du tout partie des journalistes qui ont critiqué ce dispositif. On
s'interroge juste, en fait, on fait un article pour le site Arrêt sur l'image,
justement, pour essayer de comprendre. Et on aimerait juste avoir une réponse
sur ce changement de dispositif. On voyait les journalistes autrefois, on ne
les voit plus aujourd'hui poser leurs questions. Ma question s'arrête là, c'est
tout.
Prisca THÉVENOT
Et ma réponse a été donnée.
Robin ANDRACA
D'accord. Et sur la deuxième question, sur la
non-accréditation de...
Prisca THÉVENOT
Je ne gère pas les accréditations.
Robin ANDRACA
D'accord.
Prisca THÉVENOT
Ça, je pense que vous aviez la réponse avant de me la poser.
Ce n'est pas moi qui gère les accréditations.
Robin ANDRACA
Pour le coup, on ne nous a pas donné de réponse.
Prisca THÉVENOT
Bah voilà, du coup, la réponse est aussi apportée.
Robin ANDRACA
Merci beaucoup.
Prisca THÉVENOT
Merci à vous.
Journaliste
Une toute dernière question, très rapide. Un voyage
diplomatique de XI Jinping est actuellement en préparation par l'Élysée. L'une
des principales problématiques qu'on se pose avec la Chine aujourd'hui, c'est
sa politique de l'offre où elle a une industrie, une économie qui est capable
de quasiment tout produire, des procédés pharmaceutiques en phase une à a des
voitures, voilà, énormément de choses. Et les déficits commerciaux des
principaux pays de l'Union européenne avec la Chine, que ce soit l'Allemagne ou
la France, je vous renvoie au travail d'Éric ALBERT dans Le Monde qui est assez
pertinent là-dessus, augmente d'année en année. Aujourd'hui, avec cette visite
en Chine, comment on va pouvoir poser de vraies questions pour protéger notre
industrie européenne face à une industrie chinoise qui produit toujours à bas
coûts, en sachant qu'on a des politiques industrielles quand même assez
ambitieuses au vu de ce que fait Agnès PANNIER-RUNACHER. Et surtout, voilà, se
protéger en sachant que la Chine a également besoin de l'industrie européenne
sur plein de points. Je pense notamment à une industrie qui s’appelle
BioMérieux qui a rencontré XI Jinping, il y a peu de temps.
Prisca THÉVENOT
La question que vous posez, quelque part en toile de fond,
c'est notre capacité à être une puissance souveraine et indépendante, capable
de produire sur son territoire et capable aussi de répondre à des enjeux
écologiques. Parce qu'il y a aussi cela derrière et puis des enjeux aussi de
sécurité plus globalement, pas simplement dans notre rapport par rapport au
pays que vous venez de citer. Mais ça, c'est toute la politique que nous menons
avec Emmanuel MACRON depuis 2017. C'est cette capacité à être fort et puissant
en Français et être solidaire en européen. Et nous l'avons notamment vu au
regard des crises qui ont été les nôtres. Sur la crise Covid, nous avons pu
l'affronter parce que nous avons agi et réagi en européen. Nous n'aurions
jamais pu aussi rapidement avoir un vaccin. Nous n'aurions jamais pu aussi
rapidement mettre en place le plan COVAX qui a aidé au-delà de nos frontières.
Et c'était nécessaire dans une pandémie qui a été la nôtre. Nous n'aurions
jamais pu, sans être européens et avec cette puissance française, lever un
emprunt commun de 750 milliards d'euros assurant la relance économique de notre
pays. De la même façon, par rapport à l'entièreté des enjeux que nous pouvons
avoir sur l'agression de la Russie en Ukraine. Donc oui, nous prenons ce sujet
de façon extrêmement forte en agissant, en agissant. Et nous ne le faisons pas
simplement depuis quelques semaines, mais depuis 2017.
Journaliste
Pour rebondir, est-ce qu'un IRA européen, très similaire à
celui que Joe BIDEN a mis en place aux États-Unis, est envisageable aujourd'hui
au vu des travaux de Thierry BRETON, notamment, sur sa question ?
Prisca THÉVENOT
Je n'ai pas les connaissances des travaux de Thierry BRETON
et je suis porte-parole du Gouvernement.
Journaliste
Mais bon, je vais pas m'étendre là-dessus. Je vais laisser
la parole à (inaudible).
Prisca THÉVENOT
Pardon.
Journaliste
Merci.
Prisca THÉVENOT
De rien.
Bastien AUGEY
À nouveau, Bastien AUGEY pour TF1, LCI. Est-ce que vous
pouvez nous donner les dernières informations dont dispose le Gouvernement sur
l'état de la menace terroriste, notamment pour le match de Ligue des champions
du Paris-Saint-Germain. Quel est le dispositif de sécurité précis qui sera mis
en place ?
Prisca THÉVENOT
Sur ce principe-là, il y a maintenant plusieurs jours, le
plan Vigipirate a été élevé à son niveau le plus haut, vous le savez, suite
effectivement à l'attentat islamique qui a eu lieu en Russie. Pour ce soir, je
vois que vous faites effectivement allusion à ce qu'on a pu voir circuler un
certain nombre de fois. Soyons très clairs, il n'y a pas, et cela a été rappelé
par le ministre de l'Intérieur tout à l'heure en Conseil des ministres, il n'y
a pas de menace avérée, mais à notre prudence et notre responsabilité restent
de chaque instant comme vous pouvez vous en douter.
Bastien AUGEY
Sur le dispositif de sécurité.
Prisca THÉVENOT
Il est renforcé au regard du plan Vigipirate, mais du plan
Vigipirate qui a été déclenché par le Premier ministre suite au Conseil de
défense mis en place par le président de la République, deux jours après
l'attentat terroriste qui a eu lieu en Russie.
Christelle MÉRAL
Madame la ministre, bonjour. Toujours pour France
Télévisions, je voulais revenir sur la volonté de Stanislas GUERINI de lever le
tabou donc des licenciements dans la fonction publique. Alors, vous avez parlé
d'efficacité. Est-ce qu'il n'y a pas aussi tout simplement un enjeu budgétaire,
de réduire la masse salariale dans le cadre de la lutte contre le déficit ?
Prisca THÉVENOT
Ce n'est absolument pas l'objet, ce n'est absolument pas
l'objet. L'objet, c'est de toujours gagner en efficacité, en sens et en
reconnaissance, parce qu'effectivement, nous devons pouvoir regarder les sujets
tels qu'ils sont. C'est que nous avons besoin de pouvoir avoir une fonction
publique fière de ce qu'elle. Et c'est vrai que par moment ça a pu être dit, il
y a peut-être ce besoin de remettre un peu d'eau dans le moulin parce que nous
avons des femmes et des hommes engagés quotidiennement. Il ne s'agit pas là de
faire des économies, mais bien de redorer le travail qui est fait d'engagements
forts par ces hommes et ces femmes partout.
Christelle MÉRAL
Je vous remercie.
Prisca THÉVENOT
Bon, je vais assister à la minute d'Agora et après…
On y passe ? Allez ! Question… Mais c'est important. La question Agora est
importante, puisqu’en plus, on parle souvent de cette nécessité d'avoir la
participation citoyenne, et je pense qu'il n’y a rien de mieux que de mettre
cette participation citoyenne en lumière dans le compte rendu du Conseil des
ministres, que vous pourrez d'ailleurs aussi relayer parce qu'il s'agit
directement de questions posées par des Françaises et des Français. La question
est en l'occurrence d'Harold : « La France est considérée comme une démocratie
imparfaite au 23ᵉ rang mondial des pays démocratiques. Que comptez-vous faire
pour améliorer ce classement ? » Alors, selon l'indice publié par The
Economist, la France est au 23ᵉ rang mondial des pays démocratiques, à égalité
avec l'Espagne et devant la Belgique, les États-Unis ou encore l'Italie. Mais
ce que Harold ne mentionne pas dans sa question, je me permets, c'est que la
France est rangée dans les catégories, dans la catégorie des démocraties pleine
et entière, c'est-à-dire la plus haute catégorie possible. Et depuis l'élection
d'Emmanuel MACRON en 2017, notre pays n'a cessé de faire progresser cet indice,
augmentant sa moyenne de plusieurs dixièmes de points et gagnant six places en
six ans. C'est le fruit bien évidemment d'un travail effectué depuis 2017,
notamment en termes de démocratie citoyenne, de féminisation et d'ouverture.
Notre ambition est évidemment de ne pas rester là et de continuer à
l'améliorer. Je rappelle les cinq critères qui sont évalués dans l'indice : le
processus électoral et le pluralisme ; les libertés civiles, le fonctionnement
du gouvernement ; la participation politique ; et la culture politique. C'est
sur ces deux derniers critères que nous avons encore des marges de progression.
Et en tant que moi-même ministre en charge du Renouveau démocratique, je
m'emploie bien évidemment à y répondre. J'invite également Harold, et je vous
invite tous, à consulter le Plan pour un gouvernement ouvert que j'ai présenté
il y a une dizaine de jours, aux côtés du président du CESE, pour vous rendre
compte des actions concrètes que nous menons au quotidien avec des projets
structurants, aussi bien avec des associations que des élus locaux. Et bien
sûr, je vous invite tous à aller aux urnes le 9 juin. Il n'y aura qu'un tour et
il s'agit d'aller voter pour, bien évidemment, nos ambitions nationales et
notre protection européenne. Merci à tous.