Objectif Lune pour le spatial français

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié le 03/01/2024|Modifié le 28/12/2023

Voir un astronaute français poser un pied sur la Lune d’ici à 2030 : un espoir qui pourrait bien se concrétiser. Entretien avec Jean Blouvac, responsable programme Exploration et vol habité du CNES.

La Lune dans un ciel bleu foncé.
La Lune dans un ciel bleu foncé. - Source : ESA Nasa

Pourquoi un tel regain d’intérêt pour la Lune ?

Effectivement, l’exploration spatiale est en ébullition, avec de multiples missions indiennes, chinoises, américaines ou encore japonaises, émiraties, coréennes à destination de la Lune. 

À environ 380 000 kilomètres de la Terre, la Lune est une étape intermédiaire entre l’orbite basse de la station spatiale, à 400 kilomètres, et le grand saut vers Mars, à plus de 225 millions de kilomètres en moyenne. 

L’intérêt pour la Lune, outre une meilleure connaissance scientifique de notre satellite, c’est aussi d’en faire une base d’essais au service de l’exploration spatiale, pour tester par exemple nos capacités à séjourner loin de la Terre et accroitre notre autonomie, ou pour comprendre comment utiliser certaines ressources pour lancer des expéditions plus lointaines. Européens, Chinois, Américains, ont de tels projets de bases lunaires.

La France a une grande tradition de coopération spatiale.

Jean Blouvac

  • Responsable programme Exploration et vol habité du CNES
Jean Blouvac

Comment la France y contribue-t-elle ?

Nous avons une grande tradition de coopération spatiale. La France inscrit en premier lieu son action par l’Agence spatiale européenne (ESA), mais aussi par des coopérations bilatérales, notamment avec la NASA avec laquelle nous entretenons une relation privilégiée. 

Le Centre national d'études spatailes (CNES) et l’Institut de physique du globe vont ainsi envoyer un sismomètre [NDLR : appareil permettant de détecter les mouvements du sol] sur la face cachée de la Lune en 2025/2026 avec le programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) de la NASA. 

Une autre coopération du CNES concerne par exemple la réalisation d’un instrument de mesure du radon [NDLR : le radon est un gaz radioactif naturel, présent partout dans les sols] par l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) de Toulouse pour l’atterrisseur de la mission chinoise Chang’e6 qui se posera sur la Lune en mai 2024
Préparation du modèle de vol de l'instrument DORN (détecteur de Radon) à l'IRAP (Institut de recherche en astrophysique et planétologie) avant son départ vers la Chine. - Source : Source : CNES/Maligne Frédéric, 2023

Préparation du modèle de vol de l'instrument DORN (détecteur de Radon) à l'IRAP (Institut de recherche en astrophysique et planétologie) avant son départ vers la Chine.

Préparation du modèle de vol de l'instrument DORN (détecteur de Radon) à l'IRAP (Institut de recherche en astrophysique et planétologie) avant son départ vers la Chine. - Source : CNES/Maligne Frédéric, 2023
Le détecteur de Radon DORN à l'IRAP (Institut de recherche en astrophysique et planétologie).
Au niveau européen, nous sommes associés à la réalisation des modules de service du vaisseau Orion transportant les équipages des missions Artemis (de la NASA), qui iront en orbite autour de la Lune fin 2024, puis aluniront en 2025, si le programme ne prend pas de retard. 

Nous contribuons également à la réalisation de deux des modules du « Gateway », la station spatiale lunaire, plus précisément le module pressurisé destiné à l’habitation par les astronautes et le module logistique et télécommunications.  

Qui seront les astronautes envoyés sur la Lune ?

L’équipage de la mission Artemis 2 qui orbitera autour de la Lune est connu. Il comprend, aux cotés des astronautes américains, un astronaute canadien. L’équipage d’Artemis 3 n’est pas encore fixé, mais parmi les quatre astronautes,les deux qui poseront le pied sur le sol lunaire seront aussi américains dont une femme. 

Ce qui est certain, c’est qu’il y aura au moins trois astronautes européens dans le futur « Gateway » dont la construction commencera en 2025. Ils seront recrutés parmi les astronautes européens qui ont déjà volé dans la station spatiale internationale, comme Thomas Pesquet, ou qui s’apprêtent à le faire, comme Sophie Adenot. 

Il n’est pas interdit d’imaginer un Français ou une Française sur la Lune d’ici 2030.

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