Lutte contre le cancer : la recherche médicale française attire les scientifiques étrangers

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié le 30/11/2023|Modifié le 30/11/2023

De nationalité argentine, Eliane Piaggio est arrivée en France en 2001. Si elle a toujours maintenu le contact avec son pays natal, les opportunités de recherche en France l’ont convaincue de s’y installer. Aujourd’hui directrice de recherche à l’Inserm, elle crée des ponts entre la recherche fondamentale et le progrès médical.

Photo d'Eliane Piaggio.
Photo d'Eliane Piaggio. - Source : Institut Curie / BELONCLE Frank
Directrice de recherche à l'Inserm, Eliane Piaggio a reçu en 2022 le prix Ruban rose avenir pour ses recherches sur les traitements des cancers par immunothérapie.
Elle dirige aujourd’hui l’équipe d’Immunothérapie translationnelle de l’Institut Curie.
Ses travaux suscitent de grands espoirs, à tel point qu’Egle Therapeutics, la spin-off biotech de l’Institut Curie qu’elle a lancée en 2020, a réussi à lever 45 millions d’euros. Avec une ambition qu’elle ne cache pas : lancer les essais cliniques fin 2024.

Vous avez effectué vos études à Rosario en Argentine. Pourquoi avoir choisi la France, ce pays si lointain ?

La raison de mon arrivée en France n’est pas très scientifique : c’est plutôt un choix de cœur.
Après avoir terminé ma thèse en immunothérapie sur la maladie de Chagas (NDLR : une infection parasitaire qui sévit en Amérique latine), j’ai fait un voyage pour visiter plusieurs capitales européennes.
Quand je suis arrivée à Paris, j’en suis tombée amoureuse. J’ai voulu vivre la culture française, apprendre la langue, lire Marcel Proust en français, me sentir comme Henry Miller dans Tropique du Cancer ! J’ai donc effectué mon post-doctorat sur les maladies auto-immunes à la Pitié-Salpêtrière, et j’ai finalement été recrutée par l’Inserm. C’est ce qui m’a décidé à rester : la France accueille volontiers des chercheurs étrangers, et elle m’a fait confiance.
Depuis, je travaille beaucoup avec l’international : des chercheurs du monde entier viennent dans mon laboratoire, et j’en envoie à l’étranger. Tous les 5 ans, j’organise un congrès franco-argentin d’immunologie en Argentine. Une manière de rendre à mes deux pays ce qu’ils m’ont donné.

Vos recherches actuelles à l’Institut Curie portent sur le traitement du cancer par immunothérapie. Pourquoi suscitent-elles un tel enthousiasme ?

La chimiothérapie et la radiothérapie sont des traitements qui ciblent les cellules cancéreuses et les détruisent.
L’immunothérapie, quant à elle, marque un changement de paradigme. Elle consiste à activer le système immunitaire du patient pour qu’il combatte le cancer.
À l’Institut Curie, notre approche « translationnelle » vise à exploiter les résultats du laboratoire pour adapter les soins cliniques. Concrètement, l’équipe s’appuie sur des échantillons issus des patients opérés (prélèvements de tumeurs, de cellules du sang, …) pour les analyser et mettre au jour des biomarqueurs. Cela permet de mieux comprendre les mécanismes de la réponse immune contre le cancer.
Mais le travail à Curie s’arrête à ce travail d’analyse. Dans le contexte d’un laboratoire académique comme le nôtre, nous n’avons pas les capacités (notamment financières) de développer des médicaments et de les tester chez l’Homme.

C’est là qu’« Egle Therapeutics » entre en jeu… ?

L’Institut Curie jouit d’une grande renommée internationale : les industries pharmaceutiques viennent y chercher l’innovation.
Grâce à la direction de la valorisation et des partenariats industriels de l’Institut, j’ai pu lever des fonds et créer Egle Therapeutics. J’ai pu y transférer les savoir-faire de mon laboratoire.
L’entreprise a acheté des licences d’exploitation sur deux de mes brevets. Ces licences permettent à la société de développer des traitements. Les essais cliniques sont déjà prévus pour fin 2024.
En cas de résultats positifs, les traitements pourront obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) de la Haute Autorité de santé (HAS) . Une perspective très enthousiasmante !

La marque France veut promouvoir l'audace à la française

Terre d’initiatives et d’innovation, la France séduit les acteurs internationaux. La campagne « MAKE IT ICONIC. Choose France »,  « MARQUEZ LES ESPRITS. Choisir la France » lancée en octobre 2023 dans cinq pays vise à encore amplifier le rayonnement et l'attractivité de l’Hexagone à l'échelle internationale.

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