Les relations franco-sénégalaises empreintes de confiance et d'amitié
Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.
Publié 09/12/2022
La Première ministre Élisabeth Borne et son homologue sénégalais Amadou Ba ont présidé, le 8 décembre 2022, le cinquième séminaire intergouvernemental centré sur la jeunesse et la coopération multisectorielle. L'occasion de signer six nouveaux accords.
5e séminaire intergouvernemental franco-sénégalais : déclaration conjointe de la Première ministre Élisabeth Borne et du Premier ministre sénégalais Amadou Ba.
Amadou BA
Madame la Première
ministre Élisabeth Borne,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs de
la presse,
Je voudrais tout d'abord remercier la Première ministre et son
Gouvernement pour l'accueil exceptionnel et la grande qualité des échanges que
nous avons eus dans le cadre de ce cinquième séminaire intergouvernemental
entre le Sénégal et la France. Notre rencontre sous ce format de haut niveau
pour aborder l'ensemble des secteurs de notre partenariat témoigne à suffisance
de la qualité de nos relations qui sont solides, multiformes et
multiséculaires. Faisant écho à la volonté de nos deux chefs d'État, nous
continuons d'œuvrer à l'approfondissement et à la consolidation de notre
partenariat stratégique fondé sur nos valeurs partagées de promotion de la
paix, de la démocratie, et des droits de l'homme dans le respect de nos
spécificités.
Ainsi, au cours de nos discussions, nous avons d'abord réaffirmé
notre engagement commun à bâtir un monde meilleur à travers le New Deal pour
une gouvernance politique et économique mondiale plus juste et plus inclusive.
Nous avons réaffirmé notre détermination à poursuivre nos efforts pour lutter
contre le changement climatique dans l'esprit de l'accord de Paris, tout en
prenant en compte les besoins des pays en développement, y compris pour la
transition énergétique et les mesures d'accompagnement.
J'ai félicité la
Première ministre pour son engagement en faveur du multilatéralisme renforcé,
gage d'un monde plus juste et plus solidaire. Dans le même élan, j'ai salué l'engagement
de la France aux côtés des pays africains pour lutter contre le terrorisme au
Sahel et la criminalité transfrontalière. Nous nous sommes aussi fortement
réjouis du soutien que la France apporte à certains pays africains, dont le
Sénégal, pour les doter d'une capacité de production de vaccins dans le cadre
de la lutte contre le Covid-19 et d'autres pandémies.
Sur le plan bilatéral,
nous nous sommes félicités de la relation de confiance entre la France et le
Sénégal. Le seul problème entre nos deux pays, Madame la Première ministre,
c'est qu'il n'y a pas de problème, il n'y en a aucun. Nous nous sommes
félicités également des bonnes performances économiques du Sénégal qui projette
une croissance de 10 % de l'année 2023. Lors de nos échanges, nous avons
revisité les principaux aspects de notre coopération, notamment le soutien que
la France apporte au Sénégal pour renforcer sa résilience face aux multiples
chocs exogènes et son accompagnement à notre politique de relance économique
dans un contexte post-Covid.
Nous avons mis l'accent sur l'agriculture,
l'agro-alimentaire, le numérique, la formation, le soutien au secteur privé,
l'investissement, nous avons aussi parlé de la jeunesse, de l'éducation, de la
formation, qui étaient les thèmes principaux de cette rencontre.
Revenons sur
la feuille de route Emergences. Nous avons beaucoup parlé du train express
régional. Nous avons aussi parlé de la phase deux du train express régional.
Nous avons abordé la coopération aussi dans le domaine du sport avec en perspective
Paris 2024, mais aussi Dakar 2026 pour ce qui concerne les JOJ.
Dans le secteur de la culture, nous continuons le travail déjà engagé de restitution des biens culturels. Le président MACRON est très engagé sur ce dossier particulier. Dans le même esprit, nous avons aussi salué la création du campus franco-sénégalais de Dakar que nous allons soutenir davantage.
Nous avons aussi
parlé et évoqué le sujet relatif aux 15 000 étudiants sénégalais qui vivent
aujourd'hui sur le territoire français. Tout ceci est bien entendu en lien avec
la question de la jeunesse, de la formation et de l'insertion professionnelle
qui a été le thème principal de ce 5e séminaire. Voilà, Madame, Messieurs, au
terme de nos discussions, nous pouvons quand même dire avec force que nous avons bien échangé
et que nous nous sommes entendus sur toutes les questions. Nous avons beaucoup
parlé de la situation post-Covid et avons sollicité aussi du Gouvernement
français un soutien pour appuyer le Sénégal dans sa gestion budgétaire. Nous
avons un écho très favorable, les modalités pratiques vont être mises en œuvre
par les ministres en charge des Finances et je reviendrai peut-être sur cette
question tout à l'heure.
Je vous remercie.
Élisabeth BORNE
Merci Monsieur le
Premier Ministre, cher Amadou,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et
Messieurs.
Nous avons donc conduit ensemble aujourd'hui cette cinquième édition
du séminaire intergouvernemental entre le Sénégal et la France.
C'est un
symbole fort de la relation qui unit nos deux pays. Il n'y a pas tant de pays
avec qui la France tient des séminaires intergouvernementaux et le Sénégal est
le seul pays d'Afrique subsaharienne avec lequel nous le faisons. Cela témoigne
à la fois de la solidité des liens qui unissent nos deux pays et de
l'excellence des relations que nous entretenons au quotidien.
Ces relations
sont denses, dynamiques, empreintes d'une confiance et d'une amitié historique.
Cela témoigne aussi d'un regard commun sur l'avenir, sur les défis face à nous
et d'une volonté conjointe de les relever : transition écologique, éducation,
emploi numérique, agriculture, santé, culture ou défense, notre partenariat
s'incarne et se développe dans de nombreux domaines. Les 5 feuilles de route
que nous avons adoptées et les 6 accords que nous avons signé aujourd'hui en
témoignent. Ces accords marquent nos convergence de vue et l'amitié entre nos
deux pays. Ils sont aussi le fruit de la dynamique portée par les présidents
Emmanuel MACRON et Macky SALL pour renforcer encore les liens entre la France
et le Sénégal.
Notre première priorité, c'est la jeunesse, car c'est bien elle
qui construira l'avenir de notre relation. L'avenir de la relation aussi entre
le continent européen et le continent africain. Nous voulons notamment encourager
les échanges universitaires entre la France et le Sénégal. Ces mobilités
croisées initiées lors du sommet de Montpellier sont l'occasion pour des jeunes
de nos deux pays de mieux se connaître et de bâtir des projets communs. Nous
poursuivons nos efforts communs en soutien au campus franco-sénégalais qui
compte déjà 1 200 étudiants inscrits dans 25 formations dispensées par 35
établissements français sénégalais. Nos discussions avancent également vers la
mise en place d'une école franco-sénégalaise ou encore l'expérimentation
d'hybridation des programmes scolaires sénégalais et français. Notre objectif,
c'est une proximité plus forte entre nos systèmes éducatifs. Un accord sur la
formation professionnelle a par ailleurs été signé mardi à Dakar entre le campus
franco-sénégalais et une trentaine d'entreprises françaises en matière de
formation, d'apprentissage et d'employabilité des jeunes.
Je voudrais saluer
cet engagement de nos entreprises dans le cadre d'un projet phare de notre
coopération bilatérale. Agir pour notre jeunesse, c'est aussi écouter ses
aspirations et y répondre. Hier, un séminaire a rassemblé des jeunes Sénégalais
et Français. Ils ont pu échanger au sujet de leurs espoirs, de leurs craintes
et de leurs propositions. Et ils nous ont fait part d'une série de
recommandations dont nous allons évidemment nous saisir.
Nous devons être à la
hauteur. Cela passe par notre travail de long terme. Cela se traduira aussi par
des actions concrètes. Nous nous sommes entendus pour promouvoir l'engagement
citoyen des Jeunesses françaises et sénégalaises. La France continuera par
ailleurs à appuyer les initiatives du Consortium Jeunesse Sénégal.
Fortifier
encore les liens entre nos pays, entre nos deux jeunesses, c'est aussi
favoriser toutes les initiatives pour échanger, mieux nous connaître et nous
comprendre. Cela passe par la culture. Le Sénégal et la France sont deux pays
qui partagent une forte tradition de création artistique. Nous voulons
favoriser la circulation des œuvres, les partenariats entre musées, les projets
d'expositions, mais aussi les échanges en matière de production audiovisuelle
et musicale.
Cela passe aussi par le sport. Le Premier ministre BA l'a rappelé
deux échéances importantes qui nous attendent avec les Jeux olympiques et paralympiques
de 2024 à Paris, puis les Jeux olympiques de la jeunesse de 2026 à Dakar. Et je
me réjouis de l’accord de coopération conclu entre les deux comités
d’organisation. Je me réjouis aussi de la signature d’une déclaration
d’intention en matière de coopération sportive. C'est une étape qui marque
notre volonté de renforcer notre partenariat.
Monsieur le Premier Ministre,
au-delà de cet engagement en faveur de nos jeunesses, ce séminaire a été
l'occasion de discussions importantes dans plusieurs domaines. En matière de
sécurité, nous avons confirmé notre détermination commune à accentuer nos
efforts conjoints dans la lutte contre la criminalité organisée, en particulier
dans le domaine des trafics de stupéfiants. En matière agricole, nos deux pays
partagent l'ambition de développer la souveraineté alimentaire, de s'appuyer
sur un secteur agricole fort, porteur de solutions face aux enjeux mondiaux.
Nous travaillons ensemble autour de nombreux projets. Je pense d'abord à la
Grande Muraille verte. Je pense à l'initiative sur les protéines végétales en
Afrique. Je pense à l'initiative Farms, lancée par le président de la
République pour faire face aux risques alimentaires que fait peser la guerre en
Ukraine. Le programme de coopération sur l'appui à la Stratégie nationale de
souveraineté alimentaire du Sénégal qui vient vient d'être signé et il
concrétise ses engagements. Nous avons évoqué aussi, bien sûr, la question des
migrations et notre volonté de combattre avec fermeté les réseaux de passeurs
en même temps que nous souhaitons favoriser les mobilités croisées, notamment
pour nos jeunes.
Enfin, le soutien à l'émergence du Sénégal à horizon 2035 est
un autre engagement fort du partenariat entre nos deux pays. Sur la période
2019-2023, la France apporte une contribution à hauteur de 1,5 milliard d'euros
à la politique d'émergence du Sénégal. Cela fait de la France le premier pays
contributeur au développement pour le Sénégal.
Les échanges que nous venons
d'avoir démontrent une nouvelle fois la proximité entre nos deux pays. Cette
relation entre la France et le Sénégal est riche en promesses pour nos
concitoyens et pour nos jeunesse. Et ce séminaire et les échanges nourris entre
nos Gouvernements ont une nouvelle fois été la preuve.
Je vous remercie.
Clémentine PAVLOVSKY
Madame la Première Ministre et Monsieur le Premier ministre. Bonjour. Une question de la presse, Clémentine PAVLOVSKY, du service Afrique de RFI. Ma première question s'adresse à vous, Monsieur le Premier ministre du Sénégal. C'est vrai qu'on constate aujourd'hui une montée en puissance du sentiment anti-français dans la région sahélienne et plus largement en Afrique de l'Ouest. Monsieur le Premier Ministre, comment est-ce que vous gérez cet exercice d'équilibriste entre le partenaire français qui, on l'a bien compris à travers votre discours, reste un partenaire privilégié qui, je le rappelle, dispose d'un positionnement militaire sur vos terres et d'autre part, une opinion publique qui tend de plus en plus à se détourner de l'ancienne puissance coloniale française. Merci Monsieur le premier ministre.
Amadou BA
Je vous remercie pour l'intérêt que vous portez à cette question, sauf qu'au Sénégal, nous n'avons pas de sentiment anti-étranger. C'est peut-être la chance que nous avons en tant que Sénégalais. D'ailleurs, dans le milieu sportif, vous entendez souvent parler des Lions de la Teranga. Teranga, ça signifie hospitalité. C'est dans l'ADN du Sénégal. Nous n'avons vraiment pas ces contraintes, nous n'avons vraiment pas ces considérations. Parlant maintenant de la France, nous avons une relation particulière connue de tous les Sénégalais, quelle que soit leur obédience, une relation équilibrée, une relation multiséculaire et sous ce format, nous discutons de toutes les questions économiques, financières, des questions politiques, des questions sociales où nous sommes en parfaites convergence de vue. Sur certaines questions maintenant, nous allons un peu en profondeur pour discuter. Justement, nous avons parlé de questions économiques, nous avons parlé de questions migratoires, nous avons parlé de questions de sécurité. Effectivement, dans notre sous-région, il y a quelques difficultés, notamment au Sahel. Ce n'est ni le fait de nous ni le fait de la France. La France joue son rôle sur ce domaine particulier, le Sénégal joue le sien. Je pense que nous nous entendons bien en tout cas sur la démarche à mettre en œuvre pour qu'il y ait un climat de paix, pour qu'il y ait de la sérénité, pour qu'ensemble, les peuples sénégalais mais aussi les autres peuples de la sous-région puissent aspirer à la démocratie, à la liberté et à l'émergence. Au Sénégal, malheureusement, nous n'avons pas du tout ce problème, pas du tout.
Animatrice
Une autre question pour vous, Madame la Première ministre. C'est vrai que depuis quelques mois, les Sénégalais qui souhaitent se rendre en France rencontrent des problèmes pour l'obtention des visas, notamment des délais extrêmement longs. Est-ce qu’aujourd'hui vous êtes en mesure de nous assurer que ce problème est réglé ? Merci beaucoup.
Elisabeth BORNE
Alors je vous confirme qu'effectivement il y a eu un allongement des délais pour l'obtention des visas pour les citoyens sénégalais qui veulent venir en France. Mais de façon générale, avec la crise Covid, on a aussi eu une désorganisation d'un certain nombre de nos postes et on s'emploie à y remédier. Je pense qu'on a des résultats, des premiers résultats très concrets. En tout cas, on est tout à fait déterminés à retrouver une qualité de service, si je peux dire, qui soit à la hauteur des attentes.
Journaliste
Merci beaucoup. Bonsoir, madame la Première ministre. Bonsoir, monsieur le Premier ministre. C'est (inaudible), journaliste à la RTS, la radio télévision du Sénégal. J'ai une première question pour monsieur le Premier ministre. Le séminaire intergouvernemental reprend après deux années de pause et cette reprise intervient dans un contexte de relance économique. La question est de savoir quelle contribution les conclusions retenues ici pourraient avoir sur les plans de relance du Sénégal. Je vous remercie.
Amadou BA
Je vous remercie. J'ai tout le temps trop parlé de la cinquième édition. Donc c'est un cas de partenariat particulier entre nos pays qui permet de se retrouver à un niveau très élevé donc au niveau des Premiers ministres. La dernière fois, c'était en 2019. Mais vous savez qu'entre 2019 et maintenant, il y a eu beaucoup de choses qui empêchaient les uns et les autres de pouvoir se retrouver. Maintenant, nous avons repris, parce que la dernière fois, c'était à Dakar. Là, nous sommes à Paris, et l'année prochaine, s’il plaît à Dieu, on sera à Dakar. (inaudible) économique, mais le contexte reste encore très difficile. Donc, nous sommes venus pour discuter avec les partenaires français sur comment on peut aider l'économie sénégalaise à être beaucoup plus résiliente, comment faire pour que quand même l'ambition du président de la République, Macky SALL, en terme d'émergence, qu'on puisse y arriver dans un contexte où les chocs exogènes sont malheureusement assez importants. Nous sortons d'une crise assez grave, la Covid. Nous sommes dans une autre crise qui a un impact au niveau des pays européens, et africains d'ailleurs, c'est la guerre à l'Ukraine. Alors, tout ceci fait que sur le plan économique, nous avons beaucoup échangé avec le partenaire français qui connaît aussi nos problèmes, qui a été très sensible. Nous avons, je puis pu vous dire : aujourd'hui, nous avions besoin d'un soutien budgétaire direct pour soutenir notre économie, je ne parle de prêts projets, mais je parle d'un soutien budgétaire direct. Et la France acceptera, accepte de mettre à notre disposition une enveloppe assez substantielle qui devrait permettre, à mon avis, de soulager l'économie sénégalaise. On parle de 100 milliards de francs CFA, soit 150 millions d'euros. Maintenant, les modalités pratiques sont en discussion parce qu'il y a toujours beaucoup d'éléments à régler pour arriver à débloquer un appui budgétaire. Nous avions aussi beaucoup de projets qui avaient ralenti compte tenu du fait que l'option du gouvernement du Sénégal était de soutenir les populations les plus démunies donc à travers une politique de subvention qui crée tout de suite un effet d'éviction sur les autres dépenses, et à terme, crée aussi des problèmes. Là aussi, nous avons beaucoup échangé avec la France pour que certains projets qui sont très structurants pour le Sénégal, je pense aux TER, je pense aux BRT, nous pensons aussi à la souveraineté alimentaire que tous ces projets puissent faire l'objet de discussions avec la France via l'AFD mais aussi avec le Trésor français. Je pense que les modalités pratiques de mise en œuvre de tous ces instruments, nos services vont y travailler assez rapidement. Et c'est ça l'intérêt d'avoir un peu une forme de coopération qui est gérée au niveau stratégique au niveau le plus élevé. Parce qu'en venant ici, beaucoup de ministres sont avec moi, nous avons trouvé en face beaucoup de ministres français, mais aussi des services techniques qui peuvent tout de suite se pencher sur certaines questions. Et qu'on puisse quand même leur trouver des solutions. Le rendez-vous, ce sera l'année prochaine donc nous sommes obligés pour pouvoir répondre aux préoccupations et à la volonté de nos chefs d'Etat d’avancer sur tous ces dossier avant l’année prochain au mois de janvier à Dakar. Merci.
Journaliste
Léopold AUDEBERT pour BFMTV. Bonjour, madame la Première ministre, bonjour, monsieur le Premier ministre sénégalais. Une double question, madame la Première ministre. La première, vous avez évoqué la guerre en Ukraine tout à l'heure, je voulais savoir sur quel dossier, sur quel point cette guerre en Ukraine avait été évoqué avec monsieur le Premier ministre. Est-ce qu'il y a des dossiers particuliers que vous avez abordés ? Je pense notamment à l'agriculture, peut-être, et au financement peut-être des céréales, j'ai cru comprendre tout à l'heure. Je me permets de vous poser une question d'actualité majeure politique nationale sur votre matinée. Vous avez reçu ce matin les représentants de syndicats à Matignon. Est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu ce qui a pu être dit en quelques mots ? Certains parlent d'un échange qui a été un petit peu tendu au début. Je vous remercie.
Élisabeth BORNE
Alors, on a évoqué la guerre en Ukraine qui est un sujet qui je dirais, pèse sur toute la situation économique, sociale, mondiale, de façon très concrète. Vous avez vu que le Sénégal a condamné l'intervention de la Russie en Ukraine et c'est donc un point très important. Il y a des conséquences pratiques, notamment, comme vous l'avez dit, sur l'alimentation et on est très mobilisé pour s'assurer que cette crise ukrainienne ne vient pas pénaliser les populations africaines, les populations de l'ensemble de la planète mais en particulier en Afrique et c'est le sens de l'initiative qui a été lancée par le Président de la République, l’initiative Farm et d'autres initiatives que je ne vais pas développer. Mais c'est notamment sur ces enjeux alimentaires et de souveraineté alimentaire qu'on a pu aborder ce point. Sur mes échanges de ce matin, je n’ai pas l'habitude de commenter les bilatérales que je peux avoir avec les organisations syndicales. En tout cas, c'était important pour moi et pour le ministre du Travail qui a eu beaucoup d'échanges ces dernières semaines avec les organisations patronales, syndicales et avec les forces politiques de pouvoir avoir ces échanges approfondis. Mais tout ça va nourrir la réforme, le contenu de cette réforme que j'annoncerai la semaine prochaine.
Journaliste
Merci beaucoup, madame la Première ministre. Je viens à vous. On a parlé des années de pause de ce séminaire intergouvernemental France-Sénégal, deux ans de pause, peut-être deux ans de retard dans la coopération. Est-ce qu'un certain rattrapage a prévalu dans les feuilles de route qui ont été élaborées aujourd'hui ? Merci.
Élisabeth BORNE
Oui, comme l'a dit le Premier ministre BA, évidemment, on a tous regretté de ne pas pouvoir tenir ces séminaires intergouvernementaux pendant ces deux années marquées par le Covid. Et on est très heureux d'avoir pu reprendre ces rencontres. On a pu faire le point sur l'avancée des respects des objectifs qui avaient été fixés en 2019 et les objectifs ont bien été atteints. Mais c'est vraiment avec grand plaisir que nous nous sommes retrouvés aujourd'hui dans un lieu où on a voulu marquer à la fois la symbolique de l'histoire de la relation entre nos deux pays. Et en même temps, vous voyez, on a vraiment voulu mettre l'accent aussi sur l'avenir avec ces échanges qui sont intervenus entre nos jeunesses sénégalaises et françaises. Et je peux vous assurer que la restitution des travaux qu'ils ont menés était très stimulante. Ça vient compléter les projets qui sont déjà prévus dans le cadre notamment des différentes feuilles de route et des accords qu'on a signé. Vraiment, la jeunesse, c'est une des priorités de notre relation, c'est ce qui fonde l'avenir. Et quand on a évoqué la création de l'école franco-sénégalaise, la mise en place des nouvelles classes préparatoires, le soutien qu'on porte au développement du campus franco-sénégalais, c'est une réponse qu'on veut apporter à nos jeunesses. Mais on souhaite aussi qu'il y ait des échanges directs entre nos jeunesses. C'est toute une dynamique qu'on veut donner à cette relation. Merci.
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