Élisabeth BORNE
Monsieur le Premier
ministre, cher Édouard, Mesdames et Messieurs les ministres, Monsieur le
préfet, Monsieur le président du Conseil régional, cher Hervé MORIN, Mesdames
et Messieurs les parlementaires, les maires et les élus, Madame la rectrice,
Monsieur le président de l'Université du Havre, Monsieur le directeur de
l'ENSAM, Mesdames et Messieurs.
L'enseignement supérieur, c'est donner des
perspectives à notre jeunesse, lui permettre de choisir une voie, de décider
son avenir professionnel, de suivre une passion, d'apprendre un métier. La
recherche, c'est accepter sans cesse de remettre en cause ses certitudes, c'est
innover, trouver des solutions et faire vivre le débat d'idées. Parce qu'ils
sont tous deux synonymes d'émancipation et de progrès, l'enseignement supérieur
et la recherche sont indissociables de la promesse républicaine. Ils sont au
cœur de l'avenir de notre jeunesse et de l'avenir de notre pays. Nous devons
donc faire de l'enseignement supérieur et de la recherche des priorités,
permettre à chacun d'y accéder sur tout le territoire et viser l'excellence
partout en France.
Et ici, au Havre, en Normandie, cher Édouard PHILIPPE, cher
Hervé MORIN, je sais que cette ambition est partagée. Je connais votre
engagement personnel à l'un et l'autre depuis longtemps pour que notre région
normande soit aussi une région d'enseignement supérieur et de recherche, une
région résolument tournée vers l'innovation et vers la jeunesse.
Cet
engagement, aujourd'hui, porte ses fruits et je vous annonce que les 3 universités
normandes sont lauréates de l'appel à projets Excellence porté par France 2030.
L'université de Caen-Normandie, et je démarre par la Basse-Normandie, vous
comprendrez peut-être, dans le champ de la physique, l'université de
Rouen-Normandie pour sa démarche de transition écologique et l'université du
Havre-Normandie dans les affaires maritimes et l'urbanisme. Chacun de ces
établissements disposera de moyens supplémentaires importants pour son
développement, pour son rayonnement, et au total, ce sont plus de 23 millions
d'euros que nous allons investir dans les 3 universités.
Le succès de
l'enseignement et de la recherche normande, c'est d'abord le fait d'une
communauté académique engagée et remarquable. C’est le résultat de
l’investissement exemplaire des personnels de tous les établissements. C'est
bien sûr le succès des étudiantes et des étudiants qui font vivre nos
universités. Mais je crois aussi, et je le dis devant tous les élus présents,
et en particulier devant vous, cher Hervé MORIN, la réussite de notre
enseignement supérieur et de notre recherche vient également de la construction
d'une vision claire et partagée entre les universités, leur territoire et
l'État. Quand nous agissons ensemble, c'est ainsi que naissent et se
développent des filières d'excellence.
Aujourd'hui, cher Édouard, cette
excellence, nous la fêtons dans ta belle ville du Havre, avec le quartier des
Docks qui devient un campus à part entière grâce au soutien de la région. Des
étudiantes et des étudiants aux origines et aux parcours variés se côtoient et
créent ici une véritable ville universitaire. C'est une bonne nouvelle pour ce
quartier, une bonne nouvelle pour Le Havre et pour toute la Normandie. Et c'est
aussi en tant qu'élue normande que je le dis. Ce résultat, c'est le fruit d'une
volonté politique constante que je veux saluer. C'est le fruit d'une
persévérance, d'une vision et d'une stratégie de long terme qui a démarré dès
les années 2000 avec l'installation du campus de Sciences Po. Depuis, votre
détermination ne s'est jamais démentie, et c'est avec cette même volonté
partagée que nous signons aujourd'hui cet avenant au contrat de plan
Etat-région. Derrière cet accord se cache un projet très ambitieux et très
concret soutenu par l'État, porté par la communauté urbaine Le
Havre-Seine-Métropole, la région Normandie, l'Université du Havre, l'École
nationale supérieure des arts et métiers et le Crous Normandie. Au sein d'un
même bâtiment, qui deviendra la vitrine de l'enseignement supérieur et de la
recherche au Havre, nous regrouperons l'IUT de l'Université du Havre, un campus
de l'ENSAM et un restaurant universitaire de plus de 300 places. Pour le
construire, pour nos étudiants, nous unissons nos forces et nous investissons
ensemble près de 100 millions d'euros.
Ce projet incarne la méthode de travail
que je porte au quotidien comme Première ministre depuis plus d'un an : le
travail commun, l'État qui fait confiance aux territoires et aux élus et qui
accompagne les initiatives et les dynamiques du terrain pour les aider à
grandir. Mais ce n'est pas tout. Si j'ai tenu à être ici avec vous pour la
signature de cet avenant, c'est que ce projet est emblématique de ce que doit
être l'université. Le croisement des cultures académiques et une volonté de
faire avancer ensemble, sans les opposer, la recherche et l'insertion
professionnelle. Et madame la ministre, chère Sylvie RETAILLEAU, je sais votre
engagement et votre détermination à porter cette ambition. Et au-delà, ce
projet est aussi le symbole de l'attention permanente que nous devons à la vie
quotidienne de nos étudiants. Le logement ou la restauration sont autant de
points centraux, décisifs pour la réussite académique et pour la construction
d'une vie équilibrée, et cela vaut particulièrement pour les étudiants les plus
fragiles. Nous devons veiller à ce que toute notre jeunesse, peu importe son
milieu d'origine, puisse étudier dans les meilleures conditions, et c'est tout
le sens de ce nouveau campus sur les quais du Havre.
Mesdames et Messieurs,
cher Édouard PHILIPPE, cher Hervé MORIN, aujourd'hui, notre belle région
normande a de la chance. Et plus largement, c'est notre enseignement supérieur
et notre jeunesse qui sont gagnants aujourd'hui. Avec ces moyens
supplémentaires, nous permettons au campus du Havre de continuer à se déployer,
nous améliorons le quotidien des étudiants et nous renforçons l'excellence
académique dans la région. Et nous agissons évidemment dans d'autres domaines,
Monsieur le Premier ministre, et je sais votre attention à la ligne nouvelle
Paris-Normandie, c'est évidemment une attention que je partage en tant qu'élue
normande, mais aussi parce que, et on l'avait partagé il y a quelques années
quand j'étais membre de votre Gouvernement, je pense que la région Normandie
est finalement une des rares régions qui a vu les temps de parcours s'allonger
pendant que d'autres régions les voyaient, au contraire, se raccourcir. Et donc
je pense que réaliser cette ligne nouvelle Paris-Normandie c'est une question
d'équité donc nous tiendrons évidemment le calendrier ; nous ne suivrons pas
les préconisations du conseil d'orientation des infrastructures qui envisageait
un décalage et vous pouvez compter sur mon engagement pour que ce projet puisse
être bouclé d'ici la fin de l'année selon le calendrier initialement prévu.
Et
je voudrais rassurer aussi Monsieur le président de région, grâce à l'excellent
travail de Monsieur le ministre de la Transition écologique, avec l'appui des
associations d'élus, grâce au travail mené avec le Parlement, nous allons bien
permettre de décompter les investissements, les grands projets industriels et
notamment ceux de la zone industrialo-portuaire qui n'ont pas à venir faire
obstacle à la réalisation d'autres projets d'urbanisation dans la région
Normandie. Donc, c'est bien le sens de l'accord qui a été trouvé sur ce fameux
zéro artificialisation net, désormais célèbre, mais nous pourrons, en effet,
continuer à développer cette zone industrialo-portuaire qui est très importante
pour notre pays. Et je pense qu'une fois plus, nous le prouvons, quand l’État
et les collectivités avancent ensemble, tout est accessible et nous pouvons
réellement, concrètement améliorer le quotidien des Français. Je vous remercie.