Bonjour à toutes et
à tous.
Je suis très heureuse d’être à VivaTech pour célébrer avec vous
l'entreprenariat, l’innovation, mais aussi le talent et l’engagement des
femmes.
Mesdames, vous représentez autant de succès, de solutions
nouvelles trouvées grâce à des entrepreneuses, grâce à vos idées et à votre
travail. Et je suis très fière d'être avec vous car vous en êtes une preuve
supplémentaire pour faire face aux défis immenses qui sont devant nous. Nous ne
pouvons pas nous priver de la moitié de l'humanité. Nous avons besoin de femmes
dans la « tech ». Nous avons besoin de femmes entrepreneuses.
Quand j'étais
à l'École polytechnique, nous n'étions que 20 sur 300. Un calcul rapide montre
que ça fait moins de 10 %. Aujourd'hui, les choses vont un peu mieux, mais vous
faites encore figure d'exception. Moins d'un tiers des diplômés d'un titre
d'ingénieur sont des femmes. Dans la « tech », seul 1 salarié sur 5 est une femme,
pour l'essentiel à des postes de début de carrière et des inégalités salariales
très fortes demeurent. C'est en fait un immense gâchis. Nous sommes le pays de
pionnières de l'informatique comme Alice LECOCQ et Marion CRÉHANGE. Et ma
conviction est simple : les bonnes idées n'ont pas de genre. Il n'y a pas de
filières masculines ou féminines. Nous avons besoin de l'imagination, des
idées, des talents de chacune et de chacun. Et je le dis d'autant plus que nous
sommes à un tournant, avec les transitions écologique, énergétique, numérique,
les grands défis de demain, demandent des scientifiques, des ingénieurs, des
entrepreneurs.
Nous menons un effort sans précédent pour la formation dans
les secteurs d'avenir, notamment le numérique. Avec France 2030, nous lançons
aujourd'hui 9 nouveaux projets de formation ; 71 millions d'euros pour les métiers
de l'IA, du quantique, de la cybersécurité ou encore de la sobriété numérique.
Et d'ici à 2030, 600 000 personnes seront formées. Il n'y a aucune raison qu'il
n'y ait pas la moitié de femmes parmi elles. Mais pour ça, nous agissons, dès
le collège et le lycée, pour attirer nos jeunes et notamment nos jeunes filles,
vers les métiers scientifiques, en généralisant la découverte des métiers au
collège dès l'année prochaine, enfin : dès la rentrée prochaine, avec le
programme lancé par le ministre Pap NDIAYE qui va permettre à une ou un
scientifique de venir présenter son métier, sa passion et sa vocation aux
élèves de classes de seconde.
Et surtout, je vous confirme aujourd'hui le
lancement du programme « Tech pour toutes » que j'avais annoncé le 8 mars.
Donc, « Tech pour toutes » permettra d’accompagner 10 000
jeunes femmes chaque année dans leur formation au métier du numérique. Notre
but, c'est que les femmes choisissent le numérique, qu'elles réussissent et
qu'elles accèdent à un emploi. Pour cela, « Tech pour toutes », ça sera du
mentorat. Je pense que c'est important parce qu'on voit bien que ça n'est pas
naturel que les femmes s'orientent vers la « tech ». Celles qui y sont déjà
peuvent leur tendre la main, les aider, leur donner confiance. Ça sera aussi un
accompagnement individuel, des formations, un réseau d'entraide et puis bien
sûr, si nécessaire, des aides matérielles et financières. L'argent ne doit pas
être un frein aux talents.
Le programme sera piloté par la ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche, Sylvie RETAILLEAU et par la ministre chargée de
l'égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle ROME. Son animation sera
confiée à la Fondation INRIA, dont je veux saluer l'implication pour l'égalité
entre les femmes et les hommes. Et je veux aussi remercier l'association
Femmes@numérique, France universités, la Conférence des grandes écoles et la
Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs pour leur
implication dans ce projet. Ensemble, établissements, associations,
enseignants, professionnels, nous allons créer un véritable collectif pour
porter ces jeunes femmes vers la « tech ».
Mais pour réussir, nous avons besoin de
la mobilisation de toutes les entreprises et je veux donc leur lancer un appel
aujourd'hui. Alors bien sûr, l'État prend toute sa part. Il y a eu des
avancées, on en parlait tout à l'heure, notamment l'allongement du congé
paternité ou bien encore les objectifs de mixité dans les investissements de
BPI France. Bien sûr, la French Tech s'engage et je veux saluer les bons
résultats du pacte parité French Tech. Je connais l'engagement du ministre
Jean-Noël BARROT pour sa mise en œuvre.
Mais nous ne réussirons pas sans les
entreprises pour du mentorat, des stages, de l'apprentissage, du mécénat. Nous
comptons donc sur vous pour le succès de « Tech pour toutes ». Nous comptons sur
votre engagement pour l'égalité femme-homme dans la « tech ».
Mesdames et
messieurs, dans un instant, je remettrai le prix du Female Founder Challenge
aux 6 finalistes. Je veux d'ores et déjà dire merci pour leur engagement. Vous
êtes des ambassadrices et des modèles pour toutes les femmes qui s'engagent ou
qui vont s'engager dans les métiers de la « tech ». Chaque année, les 10 000 jeunes
femmes soutenues par « Tech pour toutes » marcheront dans vos pas.
Merci encore.