Mesdames et
Messieurs les ministres,
Madame la préfète,
Mesdames et Messieurs les
parlementaires,
Monsieur le président, chers Sébastien MARTIN,
Mesdames et
Messieurs les présidents,
Monsieur le président du Conseil départemental,
Monsieur le président de la métropole de Bordeaux,
Monsieur le maire de
Bordeaux,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs.
Tout au long
de mon parcours, j'ai pu mesurer l'engagement et les réussites des
intercommunalités. Comme préfète, comme cheffe d'entreprise, comme ministre,
j'ai eu l'occasion de travailler avec vous, de mener des projets, de trouver
des solutions pour nos concitoyens. L'intercommunalité, c'est un échelon du
quotidien. Transports, déchets, réseaux d'eau, tous les jours, vos décisions
accompagnent la vie des Français. L'intercommunalité, c'est la capacité d'agir
à l'échelle du quotidien de nos concitoyens, ce qu'on appelle le bassin de vie.
Avec les communes, vous organisez la cohérence d'un territoire, son aménagement
et vous amplifiez ses opportunités économiques. L'intercommunalité, c'est
l'échelon des projets structurants. Vous portez une conviction, le collectif
permet d'agir plus fort pour tout un territoire. Je crois fermement que le
travail en commun est une force, que la co-construction est la solution.
Vous
le savez, la diversité des sensibilités ne freine pas les ambitions et les
réalisations. Au contraire, c'est par la recherche du compromis que l'on peut
construire, avancer. À bien des égards, vos assemblées délibérantes montrent
que des projets peuvent fédérer bien au-delà des étiquettes politiques. Ce
modèle, je crois, peut nous inspirer. Je suis convaincue que la concertation
est toujours la meilleure des voies. Convaincue aussi que c'est en unissant nos
forces que nous serons utiles aux Français.
Ces derniers mois, nous avons posé
les fondements de notre méthode de travail. Si je suis avec vous aujourd'hui,
c'est pour vous proposer de prolonger ce dialogue constant et d'avancer sans
cesse dans l’échange, dans le respect et dans la franchise. Ce sont les
conditions de la confiance et de la réussite. Et je sais aussi qu’au-delà des
principes, vous attendez des actes à la mesure de cet engagement.
Mesdames et
Messieurs, nous vivons une période de bouleversements profonds. La guerre en
Ukraine a bouleversé l’ordre du monde, et nous n'avons pas fini d'en mesurer
les conséquences. La crise énergétique nous pousse à revoir nos modes de
consommation et à agir face à l’explosion des prix. Cette crise énergétique,
vous en ressentez, je le sais, vous l’avez rappelé Monsieur le président, très
directement les effets. Je connais vos inquiétudes, vos craintes pour les mois
à venir. Beaucoup me disent qu’ils font face à un dilemme entre assurer des
services publics et pouvoir payer des factures.
Vos préoccupations sont aussi
les miennes et celles de mon Gouvernement. Nous voulons vous permettre de
sortir de ce dilemme, nous travaillons à des solutions au niveau européen comme
au niveau national, j'y reviendrai. Nous subissons aussi de plein fouet une crise
climatique. Cette dernière n'appartient plus au débat d'experts, ces effets
sont concrets, perceptibles et souvent ravageurs. Canicule, sécheresse ou
incendies, beaucoup de vos territoires ont été touchés cet été. Je le dis
d'autant plus ici, en Gironde, dans ce département qui a tant souffert des
flammes ces derniers mois. La crise démocratique, la crise de confiance
s'intensifient, avec comme symptôme l'abstention et la banalisation des
extrêmes.
Pour répondre aux urgences et préparer l'avenir, mon Gouvernement a
fixé un cap autour de quatre piliers : le plein emploi, la transition écologique,
l'égalité des chances et la reconquête de notre souveraineté, qu'elle soit
stratégique, industrielle, alimentaire ou énergétique. Mais pour chacun de ces
défis, nous ne pouvons réussir seuls. Nous aurons besoin d'un travail étroit et
constant avec les territoires, avec les collectivités, avec les
intercommunalités. Nous aurons besoin d'une infatigable volonté de construire
et d'agir pour nos concitoyens, c'est au cœur même de votre engagement.
Pour
bâtir ensemble en confiance, je veux d'abord vous proposer une méthode et un
calendrier de travail. Ma première conviction, c'est qu'il faut vous garantir
une forme de stabilité institutionnelle et dans vos compétences. Des réformes
constantes empêchent une action sereine et dans la durée. Si des ajustements
sont nécessaires, nous les examinerons ensemble. Je pense par exemple aux
propositions que vous portez pour le Grand Paris. Mais il ne s'agit pas de tout
réinventer, nous ne partons pas d'une page blanche.
Ma seconde conviction,
c'est que nous devons prolonger notre démarche de contractualisation. Des
contrats de relance et de transition écologique ont été négociés et signés au
cours de l'année 2021, plus de 800 ont été conclus, ils couvrent la
quasi-totalité du territoire français. Je sais que cet exercice a permis dans
beaucoup de territoires, de renforcer le tandem entre le préfet et le président
d'intercommunalité. Je m'en réjouis car c'est un couple moteur de l'action publique.
Mais ces contrats ne sont pas un point d'aboutissement, ils constituent au
contraire une base que je souhaite que nous puissions enrichir et densifier
ensemble. C'est pourquoi nous allons maintenant les faire vivre et les mettre
en œuvre. Pour y parvenir, je souhaite que leur suivi soit amélioré avec une
gouvernance renforcée. Notre défi ensuite, c'est de passer d'un contrat qui
liste des projets à engager ensemble à un contrat qui porte une vision globale
de vos territoires, qui articule nos interventions dans l'ensemble des
politiques publiques. C'est un enjeu collectif et je sais, cher Sébastien
MARTIN, vous l'avez rappelé, que nous partageons cette ambition. Je suis aussi
convaincue que ces contrats doivent évoluer pour refléter au mieux nos ambitions
communes et devenir de véritables transformateurs de nos territoires. L'Agenda
territorial pour lequel le ministre en charge de la cohésion des territoires
mène actuellement des concertations, est un moyen d'y parvenir et d'avancer
autour d'un programme précis et ambitieux. Les contrats que nous avons conclus
doivent permettre de construire l'avenir de notre pays.
Le Conseil national de
la refondation (CNR) lancé par le président de la République va permettre de dessiner
collectivement la France de demain. Votre présence est précieuse car les
concertations seront menées dans chaque territoire au niveau des bassins de
vie. Les intercommunalités seront donc souvent l'échelle de cette refondation.
La DCF ne s'y est pas trompé et vous avez pris part avec votre président
Sébastien MARTIN au lancement du CNR le mois dernier. J'ajoute qu'il est
indispensable que les travaux du CNR puissent repartir de l’acquis de la
négociation des CRTE.
Mesdames et Messieurs, notre méthode autour du dialogue,
de la stabilité et de la contractualisation va nous permettre d'agir ensemble
pour chacun des grands enjeux qui nous attendent. Notre premier défi collectif,
c’est la transition écologique. Nous nous sommes fixés pour objectif
d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Nous devons agir de front pour
atténuer le changement climatique et pour nous y adapter. Face à l'ampleur de
la tâche, nous devons nous doter d'un plan de bataille, avancer avec méthode en
nous fixant des objectifs précis et en tenant compte des spécificités de chaque
territoire. C'est la planification écologique. Vous avez anticipé cette
évolution et vous en avez débattu durant votre congrès. Beaucoup
d'intercommunalités disposent d'ores et déjà d'outils de planification adaptés.
Je pense au Plan climat-air-énergie ou au plan de mobilité. J'en suis
convaincue, la réussite de la transition écologique passera notamment par les
intercommunalités. Le bassin de vie est la meilleure échelle pour faire évoluer
notre quotidien, pour changer nos pratiques. Alors qu'il revient à l'État et
aux régions de donner des grandes orientations, les intercommunalités sont les
maîtres d'œuvre de la transition écologique dans les territoires. Urbanisme,
déchets, cycle de l'eau, mobilité, énergie relèvent des intercommunalités. Vous
avez un rôle central à jouer. C'est cette conviction qui m'a poussé lorsque
j'ai porté la loi d'orientation des mobilités à encourager la prise de
compétence transports par les intercommunalités. Par votre action, vous êtes en
première ligne dans la révolution de la mobilité, notamment pour offrir des
alternatives à la voiture individuelle. Vous avez aussi un rôle déterminant à
jouer en matière d'eau. Nous avons pour objectif de réduire nos prélèvements
d'eau de 10 % en 5 ans et de 25 % en 25 ans. Nous voulons également améliorer
le rendement des réseaux d'eau et d'assainissement, réduire la pollution
aquatique. Pour y parvenir, une planification des investissements sur le moyen
et long terme est nécessaire. Et ce sont naturellement les intercommunalités
qui sont les mieux placées pour répondre à ces enjeux. C'est à votre échelle
que nous pouvons allier cohérence et efficacité, à la fois pour la production,
l'assainissement et la gouvernance. Évidemment, lorsque la compétence de l'eau
est encore partagée avec les communes, la transition doit se faire avec
pragmatisme et sans précipitation.
Mais la planification écologique, ce sont
aussi des moyens en face de nos objectifs. Aussi, il y a quelques semaines,
j'ai annoncé la mise en place d'un fonds vert à hauteur d'1,5 milliard d'euros.
Il permettra notamment de financer des projets identifiés par les CRTE et ce
fonds sera entièrement délégué aux préfets, de telle sorte qu'il ne soit pas
opéré par appel à projets nationaux, mais au plus près de vos besoins dans le
cadre de nos contractualisations. Le fonds inclura une offre d'ingénierie
nouvelle pour accompagner les collectivités dans la transition écologique, qui
devrait être articulée avec l'offre d'ingénierie des autres partenaires comme
le CEREMA, l’ADEME ou la Banque des territoires. Je suis déterminée à faire en
sorte que l'ensemble de l'ingénierie que l'État met à disposition de vos
collectivités soit facilement accessible et par conséquent efficace.
Le
deuxième défi que nous aurons à affronter ensemble, c'est le logement. Le
logement est la première dépense des ménages. Des acteurs publics et privés
mobilisent beaucoup de moyens, mais les résultats sont encore insuffisants.
Nous devons renouveler notre manière de construire en étant attentif à la
sobriété énergétique mais aussi à la sobriété foncière. Et je peux vous le
dire, Monsieur le président, je ne pense pas qu’il y aurait d’un côté l’État
conscient des enjeux de lutte contre l’artificialisation et, de l’autre, des
intercommunalités qui n’auraient pas pris la mesure de ces enjeux. Donc je suis
persuadée qu’on va trouver, avec le ministre Christophe BÉCHU, le bon chemin
pour y parvenir ensemble. Nous devons être en prise avec les enjeux du
quotidien, notamment en matière de mobilité et d’emploi. Nous devons placer les
moyens et les responsabilités à l’échelle du bassin de vie tout en répondant
aux exigences de production de logement et de mixité sociale.
C’est pourquoi,
comme le président de la République s’y était engagé, nous mènerons une réforme
de la politique du logement fondée sur la décentralisation des compétences de
l’État. C’est un chantier important que nous lancerons avec vous très
prochainement.
Nous avons un troisième défi conjoint, et je sais, Monsieur le
président, qu’il vous tient à cœur, c’est la souveraineté industrielle. C’est
une ambition que nous partageons. La pandémie et la guerre en Ukraine nous
rappellent nos dépendances et l’urgence d’en sortir. Et le retour de
l’industrie, c’est de l’emploi, c’est de l’attractivité, c’est de l’innovation.
Nous devons agir à tous les niveaux. Le Gouvernement prend ses responsabilités.
Les réformes du premier quinquennat ont permis d'enrayer la
désindustrialisation entamée depuis des décennies. Et au cours des cinq
dernières années, nous avons recréé pour la première fois des emplois
industriels après plus de 15 ans de baisse. Vous aussi, vous avez votre rôle et
je sais que vous prenez votre part. Je pense notamment à Territoires
d'industrie qui a été un succès que je veux saluer. Ce dispositif, que vous avez
accompagné avec détermination, a permis aux pouvoirs publics et aux industriels
de coopérer davantage. Il a créé des dynamiques de dialogue entre les acteurs
économiques dans chaque bassin d'emploi.
Ce mouvement est à consolider et c'est
dans cette perspective que nous déployons France 2030. France 2030, lancé il y
a un an par le président de la République, ce sont 54 milliards d'euros pour
l'innovation, pour les industries d'avenir et pour la décarbonation partout sur
le territoire. Les choses avancent bien, des projets concrets voient le jour.
Je pense aux projets de recyclage au Havre ou encore à Longlaville. Je pense
encore à notre investissement pour l'hydrogène. J'ai annoncé la semaine
dernière les 10 premières gigafactories françaises. Elles permettront de créer
plus de 5000 emplois. Au-delà de ces exemples, nous devons mettre en place une
stratégie industrielle pour chaque bassin de vie. J'ai demandé au ministre de
l'Économie et au Secrétaire général pour l'investissement d'amplifier le
travail avec vous sur ce sujet. Je serai très attentive à ce que tous les
territoires puissent bénéficier des investissements et des résultats de France
2030. À nous de nous donner les moyens de détecter les projets les plus
porteurs d'avenir.
Mesdames et Messieurs, pour réussir nos missions, je sais
que vous avez besoin de moyens adaptés. Nous devons vous donner de la
visibilité sur les moyens à votre disposition. Aussi, le panier de recettes des
intercommunalités doit être préservé, lisible et dynamique pour la durée de votre
mandat. Je sais la diversité de vos territoires et de votre situation
financière. Je sais aussi que nous sommes entrés collectivement dans une zone
de turbulences. Nous devons être réactifs, constants et prêts à soutenir les
collectivités en difficulté. Votre panier de recettes est globalement dynamique
et corrélé à vos compétences. Vous le savez, avec la cotisation foncière des
entreprises ou la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, presque 40 % des
impôts locaux que vous percevrez en 2023 vont progresser sensiblement selon le
mécanisme d'augmentation forfaitaire de ces bases. Et je veux le souligner à un
moment où toutes les oppositions lors du débat parlementaire remettent en cause
les règles d'indexation. La TVA, qui s'élèvera à presque 40 % de votre panier
fiscal en 2023, sera également dynamique. De même, notre chômage au plus bas et
notre action pour le plein emploi vont contribuer à assurer la progression du
versement mobilité qui permet désormais de financer l'ensemble des services de
mobilité à travers vos intercommunalités. Cette ressource sera bien sûr
pérennisée.
Si ces nouvelles sont rassurantes, je suis bien consciente qu'elles
n'épuisent pas vos inquiétudes. Mon rôle avec le ministre en charge de la
Cohésion des territoires, c'est de les entendre et d'y répondre. La suppression
de la CVAE sur deux ans va renforcer notre compétitivité et pousser notre
croissance. Mais elle n'aura d'effet que si les collectivités sont incitées à
aménager et à développer l'activité. Je sais quelles étaient vos réserves. Nous
avons toutefois agi dans le dialogue et j'ai souhaité que cette nouvelle baisse
des impôts de production tienne compte de vos préoccupations. Elle sera
compensée par de la TVA, qui est d'ailleurs une recette plus dynamique. La
compensation s'effectuera sur les dernières années connues à partir de la CVAE
versée de 2020 à 2022. Lors des concertations menées par Christophe BÉCHU avec
la ministre déléguée aux Collectivités, Caroline CAYEUX, et le ministre délégué
aux Comptes publics, Gabriel ATTAL, vous avez souligné votre souhait de prendre
en compte la dernière année connue de CVAE recouvrée par l'Etat en 2022 et qui
devrait être reversé aux collectivités en 2023, ainsi que votre attente d'une
compensation territorialisée. Ces demandes ont été entendues. J'ai souhaité que
la compensation prenne en compte le montant de CVAE que les collectivités
auraient dû percevoir en 2023. Et je vous annonce que l'État ne conservera pas
la CVAE qu'il a recouvré sur les entreprises en 2022 et qui aurait dû être
versée aux collectivités en 2023. Ce sont entre 300 et 500 millions d'euros
supplémentaires qui pourront soutenir vos investissements au travers du Fonds
vert.
Par ailleurs, la dynamique de TVA sera destinée dès 2023 aux territoires
qui accueillent de nouvelles activités économiques. Ce n'est pas l'État qui
définira seul les critères de répartition. Un groupe de travail va être lancé
dans les prochains jours avec vous pour définir la clé de répartition de ces
recettes supplémentaires.
Enfin j'y reviens. Je sais que beaucoup de
collectivités sont aujourd'hui en difficulté du fait de l'explosion des prix de
l'énergie. J'ai eu l'occasion, ainsi que mes ministres d'échanger constamment
avec vous. Je sais que l'inflation pèse sur vos budgets. Je sais que la flambée
des prix du gaz et de l'électricité est intenable pour certains d'entre vous.
Quand des élus reçoivent des factures d'énergie qui ont doublé ou triplé, je
comprends leur choc et je le partage. Je sais la détermination que vous menez,
montrez pour engager des plans de sobriété énergétique à la mesure de notre
défi collectif.
Alors, je prends un engagement. Nous ne laisserons aucune
collectivité dans l'impasse. Nous sommes déterminés à faire revenir les prix à
des niveaux raisonnables. Déterminés à aider toutes celles qui sont en
difficulté. Je vous le dis franchement, les prix ne reviendront pas au niveau
artificiellement bas de la période Covid, mais ils ne peuvent certainement pas
se maintenir à un niveau artificiellement haut comme c'est le cas aujourd'hui.
Nous agissons d'abord au niveau européen. Nous souhaitons élargir le dispositif
qui a permis de diviser par 3 le prix de l'électricité en Espagne. Il y a
quelques semaines, lors de mon entretien avec la présidente de la commission,
Ursula VON DER LEYEN, elle s'est montrée ouverte à cette idée. Mercredi, elle a
confirmé aux États membres qu'elle était prête à un plafonnement des prix.
Aujourd'hui même, le président de la République s'entretient avec ses
homologues à Prague. Nous avançons et des propositions devraient être faites à
l'issue de ce Conseil européen et sans attendre les décisions européennes.
Nous
travaillons au niveau national pour mettre en œuvre rapidement d'autres
dispositifs pour accompagner les collectivités comme les entreprises. Mercredi,
le ministre de L'Économie et la ministre de la Transition énergétique ont réuni
les fournisseurs d'énergie. Ils ont obtenu des engagements, notamment pour que
des offres soient faites à tous. Par ailleurs, la Commission de régulation de
l'énergie va publier des indicateurs de prix pour vous permettre d'éviter des
offres abusives. Pour les communes et les intercommunalités qui connaissent les
difficultés les plus fortes, un filet de sécurité pour 2022 a été décidé et
voté sous l'impulsion du rapporteur général que je choisis, Jean-René
CAZENEUVE, par le Parlement dès cet été. Son décret d'application a été
présenté au comité des finances locales il y a quelques jours. Il s'agit d'une
réponse rapide. Les discussions avec vous s'engageront dans les prochains jours
et des acomptes pourront être perçus d'ici la fin de l'année. Et j'ai également
souhaité qu'un filet de sécurité pour 2023 soit mis en place pour traiter les
collectivités en difficulté. Le Gouvernement présentera le détail
prochainement. Naturellement, il échangera avec vous sur ces sujets et ce filet
s'adressera à toutes les catégories de collectivités. C'est un impératif pour
que les services publics puissent être maintenus dans chaque territoire.
Et je
sais également que vous vous faites l'écho de difficultés de beaucoup
d'entreprises. Nous agissons aussi pour elles et nous allons améliorer les
aides pour celles qui consomment le plus d'énergie. Ces dispositifs sont des
réponses d'urgence. Les règles de marché devront évoluer rapidement pour que
les prix reflètent davantage les coûts de production et je peux vous assurer
que mon Gouvernement y travaille d'arrache-pied. Dans ces circonstances, vous
avez enfin besoin d'un soutien global de l'État. Pour répondre à votre demande,
la DGF augmentera afin de soutenir la péréquation. Et je veux le souligner.
Cette hausse est une première depuis 13 ans. Dans un premier temps, une hausse
de DGF de 210 millions d'euros a été annoncée. Elle permet le maintien ou la
progression des dotations pour 70 % des collectivités. Mais le contexte impose
d'apporter une réponse plus forte avec le ministre en charge de la Cohésion des
territoires. J'ai décidé que cette hausse serait portée à 320 millions d'euros.
Ce sont ainsi 95 % des collectivités qui verront leur dotation se maintenir ou
augmenter.
Nous accompagnerons toujours les collectivités face aux crises. Nous
l'avons fait pendant la crise sanitaire et plus de 10 milliards d'euros ont été
versés. Nous avons montré que nous savions nous adapter et répondre rapidement
aux défis. Cette fois encore, nous le ferons face à la crise énergétique.
Mesdames et Messieurs, je crois que nous avons beaucoup en commun, une volonté
d'agir d'abord, d'apporter des solutions à nos concitoyens, de les protéger
face aux bouleversements devant nous, une volonté de transformer ensuite. Nous
savons que les crises auront des conséquences lourdes dont nous pouvons faire
des opportunités. Une volonté de construire enfin, de construire en confiance
en travaillant ensemble. État et territoires détiennent chacun une part de la
réussite de notre pays. Le collectif est la condition de notre succès. Ce
collectif, je sais que vous le faites vivre dans chaque intercommunalité de
France. Alors, faisons le vivre ensemble.
Vive la République et vive la France
!