Gabriel ATTAL
Bonjour à toutes et à tous.
Je suis ici avec Guillaume KASBARIAN, le nouveau ministre du Logement, et Christophe BÉCHU, ministre de la Cohésion des territoires et des Collectivités locales. Et je suis ici pour un déplacement qui est consacré au logement. Vous avez entendu dans ma déclaration de politique générale que j'ai décrété l'urgence pour le logement en France. J'ai indiqué qu'au printemps, nous allions nous consacrer à un certain nombre d'urgences et le logement en fait partie. Notre état d'esprit, il est clair : on va se battre centimètre par centimètre, mètre carré par mètre carré pour aller chercher du logement pour les Français. On va aller chercher tous les logements possibles avec les dents pour les Français.
Parce que la réalité, c'est que le logement, c'est une préoccupation majeure pour les Français. Une fois que vous êtes bien logés, c'est beaucoup de problèmes autour de vous et dans votre vie quotidienne qui sont réglés. Et donc c'est un enjeu majeur pour le quotidien des Français et notamment pour le quotidien de la classe moyenne qui travaille et qui attend légitimement de pouvoir se loger dans de bonnes conditions pour pouvoir travailler, pour pouvoir éduquer ses enfants, pour pouvoir accéder à un certain nombre de services publics. Notre vision du logement est claire : oui, on a besoin de plus de logements pour les Français.
C'est le sens du choc d'offre que j'ai annoncé dans ma déclaration de politique générale et sur lequel on va s'engager très concrètement. D'abord, ça ne vient pas de nulle part. On a un bilan des actions qui ont été engagées. Et ce que je peux déjà vous dire s'agissant des classes moyennes, c'est qu'en 2023, on a 30 000 nouveaux logements intermédiaires. C'est le double de ce qui avait été fait en 2022. Donc, il y a déjà une accélération qui a commencé. Et là, on passe à une étape supérieure avec ce choc d'offre qui est absolument majeur. L'objectif, c'est de garantir des résultats concrets, tangibles dans les trois ans qui viennent. C'est le sens des territoires engagés pour le logement que j'ai vu annoncé ce matin. 22 premiers territoires dans lesquels on va mettre de l'argent public pour équilibrer un certain nombre d'opérations qui, sinon, n'auraient pas pu sortir de terre à court terme et dans lesquelles on va simplifier drastiquement les procédures, continuer à accélérer, aligner l'ensemble des acteurs pour qu'il y ait un état d'esprit qui nous permette de sortir plus de projets plus rapidement. C'est très concret. Sur ces seuls 22 territoires, c'est plus de 30 000 logements qui dans les trois ans qui viennent vont pouvoir sortir de terre grâce à cet investissement, à ces moyens supplémentaires qui sont mis et à cette simplification des procédures. Et ici, c'est très concret, on va présenter une partie de cette ZAC pour laquelle des logements qui avaient été prévus n'auraient pas pu sortir à horizon 2027 sans cette nouvelle implication. C'est très concret ici à Villejuif, qui est évidemment un territoire absolument majeur avec la gare du Grand Paris Express au croisement des lignes 14 et 15.
Il faut mesurer que, dans quelques années, le territoire sur lequel on se trouve va être profondément transformé. C'est très concret aussi partout en France. À Dunkerque, qui fait partie de la liste des territoires retenus, on sait qu'il y a une réindustrialisation extrêmement forte et on va avoir un besoin en logement extrêmement fort dans les années qui viennent. C'est vrai également à Dieppe, où le futur EPR de Penly créera 10 000 emplois supplémentaires et donc évidemment des besoins de logement. C'est vrai à Toulouse, c'est vrai à Bordeaux, c'est vrai à Marseille où on a des besoins qui sont toujours croissants. C'est aussi vrai dans des plus petites villes ou en tout cas dans des villes moyennes. Je pense à Saint-Malo, à Ferney-Voltaire ou à Biarritz où, on le sait, les Français s'installent et souhaitent pouvoir accéder à des logements.
Je le disais il y a un instant, on va accélérer toutes les procédures, simplifier toutes les procédures pour pouvoir sortir de terre de nouveaux logements. D'abord, en investissant et en agissant sur la surélévation, notamment en ville. Parce que ce n'est pas vrai de dire que construction rime avec bétonisation, avec fin des espaces verts ou de la qualité de vie. La réalité, c'est qu'on peut continuer à construire, notamment en surélevant un certain nombre de bâtiments. Construire, ça ne veut pas dire sacrifier des parcs, sacrifier des jardins, des espaces verts pour construire à l'horizontale. On peut continuer à construire en vertical. Ce principe, il est donc simple et clair, c'est du bon sens : construire des étages supplémentaires pour créer des nouveaux logements.
On sait qu’il y a un certain nombre de projets qui étaient envisagés, qui ont besoin d'un coup d'accélérateur de ce point de vue-là. Je donne un exemple. À Nice, par exemple, il y a eu un travail qui a été fait. 5 000 bâtiments ont été identifiés qui pourraient permettre de construire 7 750 nouveaux logements. C'est l'équivalent de 4 à 6 ans de construction sans rien bétoniser puisqu'on construit en hauteur. Et donc là-dessus, mon engagement est très clair. Je demande que cette année, bailleurs sociaux, collectivités réalisent toutes les études pour identifier où on peut construire et combien de logements on peut construire. En Île-de-France, je le dis, il y aura un investissement, y compris financier, de l'État et je souhaite que, dès 2025, on construise à la verticale dans toutes les grandes villes de France.
Deuxième sujet qui est un sujet majeur pour les Français, celui de la maison individuelle. Et je le dis très clairement, oui la maison individuelle, oui le pavillon font partie du rêve français. Et ceux qui ont pu poser des doutes sur cette question-là, je le crois très profondément, se trompent. J'assume de vouloir continuer à permettre le développement de la maison individuelle en France, permettre à tous les Français qui le veulent de s'acheter leur propre maison. Ça fait partie du rêve français de beaucoup de familles, là aussi de classes moyennes, qui travaillent dur, qui travaillent depuis jeunes et qui aspirent à pouvoir se loger avec leurs enfants, avec leurs familles, si c'est leur choix, dans une maison individuelle. Mais on le sait souvent, autour des pavillons, il reste de la place dont on ne sait parfois pas quoi faire. Et donc, il y a là aussi un potentiel auquel on peut investir. Chaque mètre carré compte. Et donc, on va considérablement simplifier les procédures pour ceux qui le souhaitent, pour qu'ils puissent faire construire un logement supplémentaire sur leur terrain. On a plein d'exemples. Une famille dont un des enfants a grandi, devient étudiant, il commence à travailler, il gagne peu à peu son autonomie. On veut qu'il puisse être logé plus en autonomie sur le terrain. Ça peut être une famille qui, au contraire, a une personne plus âgée, en perte d'autonomie, une personne dépendante. Ils n'ont pas envie de faire des allers-retours tous les jours pour aller s'occuper d'elle. Là aussi, évidemment, ça peut répondre à des besoins extrêmement concrets. Si seulement 1 % des Français qui vivent en pavillon font cela, c'est un potentiel de 160 000 logements supplémentaires qui sont possibles.Et donc, on va simplifier les procédures pour permettre aux maires de donner ces autorisations sans avoir à modifier leur plan local d’urbanisme.
Troisième sujet majeur : la transformation de bureaux en logements qu’on veut considérablement faciliter. On sait que dans trop d’endroits, on a des immeubles entiers de logement qui sont vacants. C’est un gâchis immense, un gâchis d’autant plus inacceptable que nous avons, je le disais, il y a un instant besoin de logements. Et donc sur ce sujet, on va aussi avancer. On sait que des parlementaires ont travaillé sur cette question, je pense notamment au député Romain DAUBIÉ qui a porté un texte sur ce sujet que nous allons soutenir, qui va permettre un certain nombre de choses. D’abord, on va autoriser les maires à transformer des immeubles de bureau en logements sans avoir, là aussi, à modifier leur plan local d’urbanisme, donc simplification massive des procédures. On va créer des permis de construire réversibles, ça veut dire des permis plus souples très concrètement si un permis avait été délivré pour construire un immeuble de bureau et qu’on décide finalement d’en faire un immeuble de logement, ça sera possible sans avoir à redéposer une demande de permis pour dire qu’on va faire du logement, simplification, là aussi, des procédures. Enfin, on va favoriser les transformations des bureaux en logements dans les copropriétés, là aussi, pour libérer encore davantage la création de logements par la transformation de bureaux.
Enfin, on va continuer à accélérer grâce à ce qu’on appelle « la production hors site ». Production hors site très concrètement, ça permet de construire des parts entières d'un bâtiment en usine en dehors d'un site comme celui qu’on a pu voir ici. C’est un double intérêt à la fois en termes industriel de réindustrialisation si on arrive à développer cette production hors site en France et toute une filière industrielle qu’on va développer c’est des emplois à la clef, c’est des territoires où une activité économique va pouvoir aussi se développer et ensuite, ça permet d’accélérer puisqu’on sait que les délais de construction peuvent atteindre seulement 6 mois contre 3 à 5 ans pour des constructions plus classiques et des délais plus classiques. L’État va prendre ses responsabilités de ce point de vue-là. Et donc j'ai décidé qu'en 2024, tous les opérateurs d'aménagement de l'État devront réaliser de la production hors site et de l'intégrer à leur programme pour gagner le plus de temps possible. Le fait que l'État s'engage dans ces programmes sur ce sujet va, évidemment, permettre d'accélérer la construction de cette filière de la construction hors site et du développement hors site et donc nous permettre ensuite de gagner encore plus de temps dans les constructions.
Vous le voyez, on met les bouchées doubles pour répondre à l'état d'urgence du logement en France. Le logement, je le dis encore une fois, c'est l'assurance d'une qualité de vie pour les Français au quotidien. Pour beaucoup de Français aussi, être propriétaire de leur logement, ils y voient une assurance retraite, la possibilité de vivre paisiblement ses vieux jours quand on sait qu'on est propriétaire de son logement, de son bien. Tout mon Gouvernement est mobilisé, évidemment Christophe BÉCHU, Guillaume KASBARIAN, qui ont été très mobilisés ces derniers jours. Et je les en remercie puisqu'ils ont d'ores et déjà concrétisé et annoncé les détails de mesure que j'avais annoncés dans le cadre de ma déclaration de politique générale. Je pense notamment à la simplification du DPE, c’est maintenant très concret puisque les ministres se sont exprimés sur le sujet. Je pense à Bruno LE MAIRE qui recevra les investisseurs institutionnels pour trouver les financements qui vont nous permettre de doubler notre rythme de production de logements intermédiaires, évidemment Christophe BÉCHU, Guillaume KASBARIAN sont aussi très mobilisés avec les banques, avec les investisseurs institutionnels. Les ministres recevront les banques le 26 février prochain pour poursuivre les efforts pour faciliter l'octroi de crédit aux Français pour acheter plus et se loger mieux.
Encore une fois, vous l'avez entendu, je veux vraiment avoir une action très forte et spécifique pour la classe moyenne, qu'elle puisse se loger, notamment avec le fameux LLI, logement intermédiaire. Je veux qu'on double la production de ces logements dans les années qui viennent, d'ici à la fin du quinquennat, en direction des classes moyennes.
Merci beaucoup.