Gabriel ATTAL
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés.
Le propre de toute société humaine, c'est de regarder en face l'avenir qui se dessine devant elle, interroger son modèle, puiser en soi les ressources suffisantes pour avancer et corriger ce qui doit l'être, construire les bonnes solutions. Une société ne se perd jamais quand elle cherche à avancer. Une société ne se perd jamais quand elle doute. Elle perd quand le doute l'emporte sur tout le reste, quand le doute glace, quand il fige, quand il conduit à douter, non pas de l'avenir qui se dessine, mais à douter de soi-même, de ses forces, de ses capacités.
Je suis né en 1989, l'année du bicentenaire de la Révolution. Une année 89 où l'on a cru que la démocratie libérale et le progrès universel triompheraient par eux-mêmes. Ma génération a vu l'inverse se produire, parce que notre génération, partout dans le monde, voit son monde chamboulé plus fortement encore que tout autre avant elle. Elle est en proie aux doutes, doutes sur l'avenir de sa planète, doutes sur son identité, doute, ici en France, sur qui nous sommes, comme peuple et comme nation, doutes sur notre modèle social, sur nos services publics, sur notre démocratie. Notre responsabilité, celle de chacune et chacun d'entre nous, c'est de puiser en nous la force d'identifier tous les ressorts pour les surpasser. Si nous sommes là, ici, réunis, si nous nous engageons par-delà nos divergences et nos désaccords, c'est que nous avons un point commun partagé par des dizaines de millions de nos concitoyens. Nous voyons davantage de raisons d'espérer que de douter. C'est parce que nous sommes prêts à affronter pour avancer. Affronter pour avancer.
Mesdames et Messieurs les députés, en m'exprimant face à vous, c'est en réalité à chaque citoyen de notre pays que je m'adresse. Et à travers vous, c'est à chacun de nos concitoyens que je veux le dire : nous ne sommes pas n'importe quel pays. La France n'a jamais été - n'est pas et ne sera jamais - une nation qui subit, ni hier, ni aujourd'hui, ni demain. [Applaudissements] Dans les pires moments de doute, de désarroi, de désunion, elle a montré sa solidité et son supplément d'âme qui fait d'elle une nation à nulle autre pareille. En cette année 2024, nous commémorons les 80 ans du débarquement, moment de libération d'une France, de soutien à des Français qui, pour la plupart, n'avaient jamais cessé de croire en elle. En cette année 2024, nous rouvrirons les portes de Notre-Dame de Paris, alors que l'image rétinienne des flammes reste aussi vive dans l'esprit des Français. En cette année 2024, nous accueillerons le monde. Un monde bouleversé, un monde divisé, oui, nous accueillerons le monde à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques. [Applaudissements] La France rime avec puissance, la France, c'est un repère, c'est un idéal, c'est un patrimoine témoin d'une histoire millénaire. C'est un héritage moral, celui de la patrie où sont nés les droits de l'homme, celui d'un modèle social protecteur, envié dans le monde entier. [Applaudissements] La France, c'est le pays de la création que nous soutenons et qui nous fait rayonner. C'est la patrie de la recherche, à laquelle nous donnons des moyens sans précédent. C'est la nation de l'innovation qui construit le monde de demain, de 2030. La France, ce sont nos jeunes qui osent et qui se lancent. La France, ce sont nos familles et toutes ces mères célibataires qui se battent, qui ne lâchent rien, jamais. [Applaudissements] Ce sont nos soignants, nos professeurs, nos forces de l'ordre, tous nos agents publics, nos militaires qui s'engagent pour quelque chose qui les dépasse. Ce sont nos artisans qui font rayonner nos savoir-faire, nos agriculteurs, nos pêcheurs qui travaillent matin, midi et soir pour nous nourrir. [Applaudissements] Ce sont nos élus locaux, et je suis l'un des leurs depuis 10 ans, qui s'engagent et se donnent corps et âme pour leur territoire, ce sont nos associations, nos bénévoles. La France, c'est 68 millions de Français de l'Hexagone, des Outre-mer et de l'étranger qui n'ont pas fini de nous surprendre. Dans un monde où tout s'accélère, où tout se transforme, je refuse avec eux que notre identité puisse se diluer ou se dissoudre. La France a son rang à tenir, sa voix à faire entendre, sa singularité à imposer. Nous avons une fierté française à maintenir, une fierté européenne à consolider. Affronter pour avancer. Les difficultés économiques, les bouleversements climatiques, démographiques, géopolitiques ne nous figeront jamais, ne nous conduiront jamais à nous perdre. Ils ne signifient pas la fin de tout, mais le passage d'un monde à l'autre, un passage difficile, un passage douloureux, inquiétant à bien des égards, mais un passage que nous réussirons, j'en suis intimement convaincu. À ceux qui veulent y voir notre disparition, j'y vois notre renaissance, parce que nous avons une identité et des valeurs. À ceux qui veulent y voir un triangle des Bermudes, j'y vois notre Cap Horn, parce que nous savons où nous voulons aller et que nous y arriverons. [Applaudissements] À ceux qui veulent y voir une perte de boussole, j'y vois une détermination, parce que j'ai confiance. Confiance, parce que je connais le chemin que nous avons parcouru depuis 2017, les tabous que nous avons levés, les obstacles que nous avons franchis. J'ai confiance parce que je connais les Français, leur énergie, leur volonté, leur créativité. J'ai confiance parce que, face aux épreuves, aux inquiétudes, aux crises, notre pays s'est toujours relevé. L'épidémie de Covid a mis à jour bon nombre de fractures dans notre société, elle a poussé notre modèle social dans ses retranchements, mais notre pays a tenu et nous avons protégé nos concitoyens mieux que beaucoup d'autres l'ont fait. [Applaudissements] Le dérèglement climatique nous frappe plus dur, plus fort, plus souvent. L'exceptionnel devient la norme, les catastrophes se multiplient, mais notre pays agit avec force et jamais dans son histoire, les émissions de gaz à effet de serre n'ont baissé aussi rapidement que l'an dernier. [Applaudissements] La guerre en Ukraine a ébranlé l'Europe, elle a détruit le rêve d'une paix éternelle sur notre continent, elle nous a rappelé durement que la démocratie était fragile et la liberté, un idéal toujours à défendre. Mais notre pays, notre Europe, ont montré le visage de la détermination face à l'agresseur et sa solidarité pour le peuple ukrainien. L'attaque terroriste monstrueuse en Israël et la guerre au Proche-Orient ont ravivé des plaies, des maux, jusque dans notre société. Mais notre pays a su se dresser, répondre par le refus de la haine et par l'unité. La crise énergétique, l'inflation, la menace terroriste, les crises se superposent, s'enchevêtrent et s'additionnent. Elles n'offrent aucune solution miraculeuse. Mais méthodiquement, avec les Français, nous y répondrons. Bien sûr, face à ces crises, pour beaucoup de Français, l'avenir est davantage une crainte qu'une promesse. Et encore trop de Français ont le sentiment de perdre le contrôle de leur propre vie. Avec le président de la République, avec mon Gouvernement, je ne m'y résous pas, je ne m'y résoudrai jamais. [Applaudissements] Pour tous ces Français, nous allons continuer à affronter pour avancer. Pas par de belles paroles, de grandes tirades ou de beaux discours, mais par des actes rapides, des actes concrets, de nouveaux changements dans leur vie et sur le terrain [Applaudissements].
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, sous l'égide du président de la République, l'identité même de cette majorité, de ce Gouvernement, c’est de reconquérir notre souveraineté française et européenne [Applaudissements]. Notre promesse aux Français est claire : oui, nous voulons reprendre notre destin en mains en ouvrant une nouvelle page de cette conquête. Nous pouvons nous appuyer sur un bilan concret, tangible et solide. En 2017, ma génération n'avait connu que la désindustrialisation qui semblait inéluctable, le chômage de masse qui s'ancrait, l'Europe qui se désunissait. La transition écologique qui rimait avec nécessité, plus qu'avec réalité. Au fond, en 2017, la souveraineté de la France et de l'Europe était pour beaucoup un impensé. Pour certains même, il s'agissait d'un gros mot. Nous avons assumé de parler de souveraineté et plus encore, nous avons assumé d'en faire la matrice de notre action et nous avons agi. Nous avons engagé une action résolue pour la souveraineté économique avec pour la première fois le retour de l'industrie sur notre sol. N'en déplaise aux Cassandres. [Applaudissements] N'en déplaise aux Cassandres, il y a désormais plus d'usines qui ouvrent que d'usines qui ferment en France, plus d'emplois industriels qui sont créés que d'emplois industriels qui sont détruits en France. Ça n'était pas arrivé depuis 30 ans. Notre taux de chômage est descendu à un niveau jamais atteint depuis 25 ans. Et pour la cinquième année consécutive, notre pays est le plus attractif d'Europe pour les investissements étrangers. Nous avons engagé une action résolue pour lutter contre le réchauffement climatique et conquérir notre indépendance énergétique, avec une planification écologique inédite dans le monde et une stratégie énergétique pour une énergie plus souveraine et plus durable. Nous avons engagé une action résolue pour la souveraineté de nos frontières avec une loi immigration et un pacte asile immigration au niveau européen, enfin réellement protecteur de notre pays. [Applaudissements]. Nous avons engagé une action résolue. Elle prendra du temps pour que chaque Française, chaque Français puisse garder le contrôle de sa propre vie, qu’il ne soit jamais entravé, jamais assigné à résidence, jamais résigné. Et évidemment, nous avons engagé une action résolue pour la souveraineté agricole de notre pays.
Mesdames et Messieurs les députés, je le dis, ici, dès le début de cette intervention : notre agriculture est une force. Pas simplement parce qu'elle nous alimente au sens propre du terme, mais parce qu'elle constitue l'un des fondements de notre identité et de nos traditions. Parce que nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales et qui, lorsqu'elles sont bridées, fragilisent l'ensemble de la société. Je pense à la valeur travail, à l'effort et à la liberté d'entreprendre. [Applaudissements]. Notre agriculture est une force et notre fierté aussi. Alors, je le dis ici solennellement, il y a - et il doit y avoir - une exception agricole française. Je suis lucide, je suis lucide face à l'empilement des normes, face aux décisions qui tombent d'en haut et qui parfois tombent d'on ne sait où. L'agriculture doute elle aussi et elle attend des réponses et des solutions. Nous serons au rendez-vous sans aucune ambiguïté. Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, les députés.
Yaël BRAUN-PIVET
Allez, un peu de silence s’il vous plaît.
Gabriel ATTAL
Devant vous, je prends la parole. Conscient de l'ampleur de la tâche à accomplir. Je veux m'adresser à tous les Français, à ceux qui doutent et à ceux qui espèrent, à ceux qui écoutent et à ceux qui n'y croient plus. Je veux m'adresser à tous ces Français, souvent de la classe moyenne, toujours au rendez-vous de leurs responsabilités, qui ne se plaignent pas alors qu'ils ont souvent le sentiment de subir. [Applaudissements] À ces Français qui ont le sentiment d'avoir tous les devoirs quand d'autres ont tous les droits. Â ces Français qui ont parfois le sentiment que leur propre pays s'éloigne, qu'ils n'y ont plus vraiment leur place alors qu'ils en sont le cœur battant. À ces Français de l'entre-deux, trop riches pour bénéficier des aides, mais pas assez pour ne pas compter, qui ont le sentiment que les décisions se prennent sans eux et qu'elles bénéficient toujours aux mêmes. [Applaudissements] À ces Français qui ont parfois l'impression de vivre dans une France archipel dont les ponts seraient sur le point de rompre. Mais ces Français qui espèrent au fond d'eux qu'on parviendra à les réunir. À ces Français qui ne demandent pas la lune, mais simplement à pouvoir vivre de leur travail, éduquer leurs enfants, se soigner et vivre en sécurité. Je les entends, je les comprends. Et comme la majorité, il œuvre depuis 2017. Je veux contribuer à leur répondre. Je le veux avec d'autant plus de détermination que je sais le risque pour eux, de les laisser céder à des sirènes qui ne conduirait qu'au chaos, à la division et à l'effondrement. Car je suis lucide que pendant que nous agissons, certains guettent, entretiennent les colères et espèrent en récolter les fruits.
Mesdames et Messieurs les députés, le défi est immense et j'ai bien conscience que nous ne pourrons pas le relever seuls avec mes ministres, que je remercie pour leur engagement sans faille. [Applaudissements] J'ai bien conscience aussi du message très clair exprimé par les Français en 2022. Nous avons une majorité que je salue, à qui je veux dire ma confiance et ma fidélité, mais cette majorité est relative et les Français attendent que nous cessions les querelles de principe pour échanger et pour agir ensemble. Depuis 2022, depuis 18 mois, sur bien des textes, nous y sommes parvenus. Et aujourd'hui, je le dis à la majorité comme aux oppositions, nous avons la France en partage. Nous avons, je le crois, un devoir commun de transcender les clivages, les désaccords et les divisions pour œuvrer au service des Français. [Applaudissements]. Évidemment, nous ne serons pas d'accord sur tout, évidemment, nous nous opposerons dans cet hémicycle et ailleurs, mais, je vous le dis, je ne renoncerai jamais à dialoguer. Ma porte sera toujours ouverte, parce qu'à travers vous, Mesdames et Messieurs les députés, des oppositions, ce sont les voix de millions de Français qui s'expriment même si je ne suis pas convaincu que ces millions de Français attendent qu'on cherche à couvrir son interlocuteur par des cris pendant qu'il intervient dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. [Applaudissements]. C'est aussi cela la méthode que je veux pour mon Gouvernement : respecter les Français, respecter les oppositions, respecter notre Parlement. Je m’y engage, j’en serai le garant. Ma méthode a toujours été la même : chaque Français porte une vérité sur notre pays. Nous devons l’écouter et y répondre. Forces politiques, organisations syndicales, élus locaux français. Depuis ma nomination, j’ai entamé des échanges, toujours avec franchise et lucidité. Alors, avec vous, je veux chercher à faire résonner les mots de nos concitoyens, répondre à leurs inquiétudes et porter leurs espoirs.
Alors, Mesdames et Messieurs les députés, ma priorité est claire : favoriser le travail pour que ceux qui en sont éloignés s'en rapprochent en soutenant ceux qui n'ont que le fruit de leur travail pour vivre et qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités. Mon cap est clair, c'est celui de la souveraineté et de l'indépendance à l'échelle individuelle, nationale et européenne. Ma méthode est claire, elle reste la même : dire les choses, dire la vérité même quand ça fait mal, même quand ça nous conduit à remettre en cause nos propres décisions. Dire la vérité, donc, et agir. Agir vraiment, agir maintenant !
Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, parlez aux Français, c'est au fond, entendre quatre appels à l'action pour le travail, pour qu'ils payent mieux et toujours plus que l'inactivité, partout et pour tous. Pour nos services publics, pour qu'ils soient accessibles et de qualité, partout et pour tous. Pour l'autorité, le civisme, le respect des droits et devoirs, partout et pour tous. Pour un environnement plus respirable, partout et pour tous. Et je veux l'affirmer, nous n'avons pas à renoncer aux grandes conquêtes et à la création de droits nouveaux.
Mesdames et Messieurs les députés, pour le travail, pour nos services publics et le rétablissement de l'autorité dans notre société, pour la transition écologique, nous partons aujourd'hui d'un bilan solide. Derrière le cap fixé par le président de la République, nous avons multiplié les actions et les réformes et je veux rendre ici hommage à l'action déterminante d'Édouard PHILIPPE, Jean CASTEX et Élisabeth BORNE dans le sens de l'État et la détermination à faire. Ce sont des exemples. Je veux rendre hommage à la majorité, toujours mobilisée pour améliorer le quotidien des Français. Je veux saluer tous les parlementaires qui ont accepté de sortir des logiques partisanes pour permettre l'adoption de nombreux textes. Aujourd'hui, les résultats sont là. Depuis 2017, nous avons montré que le chômage de masse n'était pas une fatalité. Nous avons engagé des réformes fortes qui avaient été trop longtemps repoussées. Nous avons pris les ordonnances travail dès le début du premier quinquennat. Nous avons mené une réforme de l'assurance chômage, une réforme de l'apprentissage, une réforme des retraites. Nous avons lancé le contrat d'engagement jeune, baissé les impôts et les charges et engagé une réforme majeure du lycée professionnel. Aujourd'hui, le chômage a baissé de deux points. 2 millions d'emplois ont été créés. Notre industrie revient avec 100 000 emplois industriels créés et la réouverture de 300 usines. Le nombre d'apprentis a plus que triplé. Ils sont désormais plus de 850 000 en France et nous avons le cap du million en vue. Depuis 2017, nous avons agi massivement pour nos services publics, pour notre santé, avec les 19 milliards d'euros du Ségur de la Santé, avec une revalorisation historique des soignants, l'augmentation du nombre de places en études, de médecine, d'infirmiers, d'aide-soignants. Pour notre école, nous avons engagé des transformations majeures et agi pour l’égalité des chances. Je pense au dédoublement des classes ou encore à l’augmentation du salaire des enseignants la plus forte depuis 30 ans. Pour notre sécurité, nous avons investi comme jamais par le passé, 10 000 postes de policiers et gendarmes ont été créés au cours du premier quinquennat ; 8 500 de plus le seront à celui-ci, et nous avons lancé la création de 238 brigades de gendarmerie nouvelles. La sécurité, ça doit être pour tous, y compris dans la ruralité et dans les petites villes. [Applaudissements] Depuis 2017, pour la planète, nous avons préféré aux grands mots les vrais actes. Nous agissons et nous agissons plus qu'aucune majorité avant nous. Avant 2017, les émissions de gaz à effet de serre baissaient de 1 % en moyenne en France ; dans le premier quinquennat, elles ont baissé de 2 % en moyenne en France ; l'an dernier sur les 9 premiers mois de l'année seulement, elles ont baissé de près de 5 %. C'est le crédit de notre action sur la transition écologique. [Applaudissements] Et conformément à l'engagement du président de la République, nous avons désormais une stratégie complète, secteur par secteur, territoire par territoire, la planification écologique. Nous nous donnons les moyens de réussir et nous investissons cette année 40 milliards d'euros pour la transition écologique.
Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, nous avons beaucoup fait, mais il reste encore du chemin. Alors, avec mon Gouvernement, je suis prêt, je suis déterminé. Nous devons répondre aux inquiétudes de la classe moyenne et faire en sorte que ceux qui vont travailler puissent vivre dignement de leur travail et gagnent toujours plus que ceux qui ne travaillent pas. Nous devons répondre au défi des emplois non pourvus, car il est incompréhensible que le chômage reste autour de 7 % alors qu'il y a tant d'entreprises et de filières qui cherchent à recruter partout sur le territoire national. Nous avons en France un paradoxe, nous avons un salaire minimum, un SMIC nettement supérieur à celui de nos voisins et nous en sommes fiers. Mais nous avons une part de nos travailleurs proches du SMIC, beaucoup plus importante que nos voisins. C'est un problème. D'abord, nous agirons résolument pour que les branches professionnelles qui continuent à rémunérer en dessous du SMIC remontent ses rémunérations. C'était le cas d'une soixantaine d'entre elles l'été dernier, avec la mobilisation engagée alors, nous étions descendus à une trentaine à la fin de l'année 2023. La revalorisation du SMIC au 1er janvier dernier en a fait redescendre une partie en dessous du SMIC. Je demande de poursuivre et amplifier la mobilisation pour des résultats rapides et je n'exclus aucune mesure pour y parvenir. [Applaudissements] Ensuite, nous devons faire évoluer un système qui nous a conduits, je le disais il y a un instant, depuis des décennies, à concentrer nos aides, nos exonérations au niveau du SMIC. Aujourd'hui, pour augmenter de 100 euros le revenu d'un employé au SMIC, l'employeur doit débourser 238 euros de plus. Quant au salarié, il perd 39 euros de prime d'activité, il voit sa CSG et ses cotisations sociales augmenter de 26 % et il rentre dans l'impôt sur le revenu. En bref, autant le dire, notre système, fruit de réformes successives, pétri de bonnes intentions ces dernières décennies, a placé notre monde économique dans une situation où il n'y a quasiment plus aucun intérêt pour quiconque a augmenté un salarié au SMIC. On ne peut accepter une France où beaucoup sont condamnés à rester proches du SMIC toute leur carrière. La progression salariale doit toujours permettre de récompenser l'effort et le mérite. Alors oui, j'assume de le dire, il faut « désmicardiser » la France. Dès le prochain projet de loi de finances, en nous appuyant sur les propositions de parlementaires, de partenaires sociaux et sur un certain nombre de travaux d'experts qui sont actuellement conduits, nous commencerons à réformer ce système. Dans le même temps, nous devons continuer à baisser les charges qui pèsent sur la classe moyenne. Après la suppression de la taxe d'habitation, de la redevance télé, la baisse de 5 milliards d'euros des premières tranches de l'impôt sur le revenu, nous tiendrons l'engagement du président de la République d'une nouvelle baisse d'impôt de 2 milliards d'euros. Cette baisse d'impôt sera financée et la solidarité nationale devra s'exercer pour nos classes moyennes. Valoriser le travail, ce n'est pas seulement pour les salariés. Nous agirons aussi pour nos fonctionnaires qui permettent à l'État d'avancer et s'engagent au service de l'intérêt général en intégrant leur mérite et leurs efforts à leur rémunération. Un projet de loi sera déposé dès le second semestre de cette année. Nous agirons pour nos indépendants, tous nos commerçants, nos artisans, nos agriculteurs qui sont indépendants. En 2026, nous aurons réformé l'assiette sociale des indépendants. Cela veut dire plus de droits, notamment à la retraite, sans payer davantage de cotisations. C'est l'engagement de cette majorité. [Applaudissements] Deuxième objectif pour réussir, je veux déverrouiller l'accès au travail, déverrouiller notre société. Je veux permettre à tous ceux qui le peuvent de travailler avec en tête les droits et les devoirs de chacun, le droit d'être mieux accompagné avec la réforme de France Travail, mais aussi le devoir de chercher un emploi. Dans 18 départements, nous avons lancé une expérimentation qui conditionne le RSA à 15 heures d'activité pour l'insertion. Je vous annonce que nous généralisons ce dispositif à tous les départements de France d'ici le 1ᵉʳ janvier 2025. De plus, nous devons aller plus loin dans la réforme de l'assurance chômage. Une négociation a été lancée en faveur de l'emploi des seniors, de la prévention, de l'usure professionnelle, des parcours et des reconversions, et nous souhaitons qu'elle aboutisse à un résultat ambitieux. Mais la situation économique évolue parce que nous gardons notre objectif de plein emploi et que nous devons inciter toujours plus à la reprise du travail. Je serai extrêmement attentif à l'évolution de la trajectoire financière de l'assurance chômage. Si cette dernière dévie, je n'hésiterai pas, comme la loi le permet, à demander aux partenaires sociaux de remettre l'ouvrage sur le métier sur la base d'une nouvelle lettre de cadrage aux ambitions très claires : inciter toujours plus à la reprise d'emploi sans aucun tabou. [Applaudissements] Nous assumerons également de combattre toutes les trappes à inactivité, d'un côté, en rendant les droits effectifs. Nous avons été capables de faire le prélèvement à la source. Nous serons capables de mener à bien le chantier de la solidarité à la source pour éviter les démarches inutiles, garantir la justice sociale pour que chacun touche l'intégralité de ce à quoi il a droit. [Applaudissements] Combattre les trappes à inactivité, c'est permettre le droit effectif de chacun avec la solidarité à la source, et je l'assume, c'est aussi assumer de réinterroger notre modèle. Je pense notamment à l'allocation de solidarité spécifique qui prolonge l'indemnisation du chômage et qui permet, sans travailler, de valider des trimestres de retraite. Nous avons une conviction et une cohérence forte. Nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail et donc nous proposerons la bascule de l'allocation de solidarité spécifique au RSA et la suppression de cette allocation. Chercher un modèle social plus efficace et moins coûteux, ce n'est pas un gros mot, c'est un impératif. [Applaudissements] Déverrouiller le travail, c'est aussi l'adapter aux nouvelles aspirations de nos concitoyens. C'est un fait, le rapport au travail a changé. Je mesure dans ma génération comme dans les autres, les changements de mentalité, les nouvelles attentes sur les horaires, sur la disponibilité, sur l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Ces aspirations ne doivent pas être niées, elles ne doivent pas être caricaturées non plus. Au risque de décevoir certains ici, personne ne demande un droit à la paresse dans notre pays. [Applaudissements] Bon, ces aspirations, elles doivent être regardées pour ce qu'elles sont. Notre rapport au travail, c'est notre rapport au temps, à l'équilibre personnel. On ne peut pas appliquer les mêmes calques, génération après génération. Les attentes changent, les technologies évoluent et font apparaître de nouvelles fractures, je pense notamment à celles entre ceux qui peuvent télétravailler et ceux qui ne peuvent pas télétravailler. Alors les conditions de travail doivent aussi évoluer et l'État doit donner l'exemple. Comme ministre des Comptes publics, j'avais décidé d'expérimenter dans mon administration non pas la semaine de quatre jours, mais la semaine en quatre jours, sans réduction du temps de travail. À certains endroits, il y a eu peu de candidats, je l'avoue. À d'autres, ils sont nombreux à avoir choisi de pouvoir arriver plus tôt le matin, partir plus tard le soir pour travailler un jour de moins. Comme Premier ministre, je demande à l'ensemble de mes ministres d'expérimenter cette solution dans leurs administrations centrales et déconcentrées. [Applaudissements] Oui, l'État doit donner l'exemple, s'agissant de l'organisation du travail, notamment pour toutes ces personnes qui travaillent dur et qui se sentent invisibles. Je pense notamment aux personnes du ménage, parfois forcées à faire des heures de transport en commun au milieu de la nuit, tout ça pour éviter qu'elles ne travaillent en même temps que les salariés et qu'elles croisent les agents qui sont dans les bureaux. Là aussi, je veux que l'État montre l'exemple et que désormais, dans l'État, les personnels d'entretien de l'administration qui le souhaitent puissent travailler aux mêmes horaires que tout le monde, c'est-à-dire aux horaires de bureau. [Applaudissements] Oui, nous devons mieux prendre en compte notre rapport au temps. Et nous considérons à avancer dans le chantier du compte épargne-temps universel, véritable sac à dos social, qui doit permettre à ceux qui le souhaitent de travailler beaucoup plus à certains moments.
Yaël BRAUN-PIVET
Un peu de silence s'il vous plaît, mes chers collègues. Juste un peu de silence. Il y a un brouhaha continu. Je vous remercie de bien vouloir baisser d’un ton merci. Monsieur le Premier ministre.
Gabriel ATTAL
Je pense madame la présidente qu’ils ont compris que je ne m’arrêterai pas malgré leurs hurlements et donc je peux continuer sans aucune difficulté [Applaudissements]. Mieux prendre en compte notre rapport au temps et nous continuerons à avancer dans le chantier du compte épargne temps universel. Je l'ai dit il y a un instant, véritable sac à dos social qui doit permettre à ceux qui le souhaitent de travailler beaucoup plus à certains moments de leur vie où ils le peuvent, notamment quand ils sont jeunes et n'ont pas encore de responsabilités familiales, pour pouvoir ensuite, à d'autres moments de leur vie, travailler moins pour développer un projet, pour s'occuper de sa famille ou d'un proche qui en a besoin. [Applaudissements] Déverrouiller notre économie, c'est aussi conquérir de nouvelles libertés, refuser le principe de rente, être capable de continuer à transformer et libérer. Un projet de loi en ce sens sera examiné au printemps. Il permettra notamment de déverrouiller certaines professions comme les syndics ou encore les ventes en ligne de médicaments par les pharmacies.
Mesdames et Messieurs les députés, beaucoup d'entre vous me l'ont dit. S'il est un secteur qu'il faut déverrouiller, c'est bien le logement. Le problème du logement est clair : il tient à la fois à l'offre et à la demande. Or, pouvoir se loger, acquérir son logement, c'est pour tant de Français, le projet d'une vie, l'assurance d'une retraite sereine. En lien avec les élus locaux, nous répondrons à cette crise du logement en créant un choc d'offre avec 5 solutions immédiates proposées. D'abord, nous allons simplifier massivement les normes, revoir les DPE, simplifier l'accès à MaPrimeRenov’, faciliter la densification, lever les contraintes sur le zonage, accélérer les procédures. Ensuite, nous désignerons dans deux semaines 20 territoires engagés pour le logement, où nous accélérerons toutes les procédures, comme nous avons su le faire pour les Jeux olympiques et paralympiques, avec pour objectif d'y créer 30 000 nouveaux logements d'ici 3 ans. [Applaudissements] Nous n'hésiterons pas à procéder à des réquisitions pour des bâtiments vides, notamment des bâtiments de bureaux. Nous l'avons déjà fait et nous continuerons à le faire. Nous continuerons à soutenir le monde du logement social. Nous avons agi pour lui en maintenant le taux du Livret A avec 1,2 milliard d'euros pour la rénovation énergétique, avec des plans de rachat massifs. Nous voulons également répondre aux causes structurelles de la crise du logement social. Le coût élevé du foncier, avec un nouveau prêt de très long terme 2 milliards d'euros distribués par la Banque des territoires. Et nous allons aussi contribuer à faire évoluer le monde du logement social, le faire évoluer pour inciter les élus à développer de nouveaux programmes. Aussi, je vous annonce que nous allons donner aux maires la main pour la première attribution dans les nouveaux logements sociaux construits sur leur commune. [Applaudissements] C'était une mesure attendue par les élus locaux. [Applaudissements] Nous allons aussi engager un chantier, une réflexion pour faire évoluer le logement social, pour qu'il réponde davantage aux classes moyennes. Vous le savez, d'ici 2025, toutes les communes soumises à la loi SRU doivent posséder au moins un quart de logements sociaux sur leur territoire. Nous proposerons et nous mettrons en débat d’ajouter pour une part les logements intermédiaires accessibles à la classe moyenne dans ce calcul des 25 %. [Applaudissements]. Mesdames et Messieurs, les députés, « désmicardiser » pour promouvoir le travail, déverrouiller pour libérer la croissance, je veux aussi débureaucratiser la France. Je veux alléger le fardeau des règles et des normes qui pèsent sur ce qui crée nos TPE et nos PME sur tous ces Français qui travaillent sans compter et qui créent de l'activité et de l'emploi. Il a été évalué que chaque année, ce sont 60 milliards d'euros que nous perdons à cause des démarches et des complexités de notre quotidien. Aussi, nous engagerons après l'été une nouvelle étape de la réforme du droit du travail, avec un objectif clair : libérer nos PME et nos PME, simplifier considérablement leur quotidien et leur permettre de négocier certaines règles directement entreprise par entreprise. Mais cet élan de simplification ne doit pas se limiter au travail. Partout dans notre pays, les Français me racontent combien les normes les oppressent, les brident, les empêchent de faire et d'avancer. Je pense à nos agriculteurs, évidemment je pense à tous les petits patrons. Je pense à nos élus locaux qui croulent sous les règles et les procédures administratives. [Applaudissements]. À date, à date, le nombre de mots pour dire des normes sur Légifrance s'élève à 44,1 millions de mots. C'est pratiquement deux fois plus qu'il y a 20 ans. À tous les échelons, il faut débureaucratiser la France. [Applaudissements] Nous évaluerons les normes qui peuvent être supprimées ou simplifiées avec les Français, avec les professionnels, avec les élus. Nous regarderons les démarches qui peuvent être améliorées. Tous les sujets sont sur la table. Mon seul objectif, c'est de libérer les Français dans leurs initiatives, c'est de les laisser vivre et respirer, supprimer des normes, c'est possible. Vendredi dernier, j'ai annoncé la suppression de 10 premières normes nationales pour nos agriculteurs et beaucoup d'autres suivront. Au niveau local, en Haute-Garonne, en quelques réunions sur une semaine. La semaine dernière, le préfet et les agriculteurs se sont accordés sur l'abrogation de quatre arrêtés préfectoraux. Cette logique est étendue dès cette semaine à l'ensemble des départements français. [Applaudissements]. Simplifier les démarches, c'est possible. Et je vous annonce que dès cette année, chacun pourra enfin porter plainte en ligne partout sur le territoire, simplifier pour éviter la gabegie, c'est possible. Et je vous annonce une nouvelle règle générale simple : « tous les organes, tous les organismes, tous les comités ou autres qui ne se sont pas réunis ces 12 derniers mois seront supprimés par règle générale. Enfin, des pans entiers de notre économie demandent des simplifications encore drastiques, notamment pour accélérer le retour de notre industrie. Pourquoi ? Parce que trop de délais, c'est moins de projets et donc, moins d'emplois et moins de croissance. Quand un investisseur veut implanter un projet en Europe, quelque chose lui saute aux yeux ! En France, il faut 17 mois en moyenne pour implanter un projet industriel en Allemagne, c’est deux fois moins, ça ne peut pas continuer ! Avec le projet de loi Industrie verte, nous avons marqué une première étape. Je vous annonce que nous déposerons un deuxième projet de loi Industrie verte. Il proposera notamment de demander à la CNDP de concentrer ses travaux uniquement sur les projets d’envergure nationale. Ce sera 6 mois de gagnés dans les procédures pour les autres projets. La bureaucratie qui recule, c'est la liberté qui avance. Je veux libérer les Français des contraintes qui les freinent et sont autant de boulets pour notre économie.
Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, déverrouiller, « désmicardiser », débureaucratiser, oui, mais dans un seul objectif : réarmer notre pays. Je veux le dire d'emblée, le préalable du réarmement de la France, c'est la responsabilité budgétaire. Nous devons faire preuve d'une responsabilité exemplaire dans nos finances publiques. Il en va de notre souveraineté. Il en va de la survie de notre modèle social. Il en va de la protection des plus fragiles, de la protection des classes moyennes qui seraient les premières victimes des coupes massives et des hausses drastiques auxquelles nous serions contraints si nous ne tenons pas notre trajectoire de réduction des déficits et de notre dette. Et je le dis, pour nous, le meilleur moyen de réduire nos déficits, ça restera le travail et la croissance. Pour certains, la croissance est un gros mot et pour cela, on n'a que le mot « taxer » à la bouche. Tout y est passé dans les propositions parlementaires. Ces deux dernières années, j'étais aux premières loges en tant que ministre du Budget. Vous avez voulu taxer les heures supplémentaires des ouvriers, le patrimoine des retraités et même les successions des petits agriculteurs. A cela, je le réaffirme, quand on taxe tout, très vite, il n'y a plus rien à taxer et on ne taxe plus rien du tout ! Je vous confirme que nous poursuivrons le même cap : repasser sous les 3 % de déficit public d'ici 2027 avec plus de croissance, plus d'activité à la maîtrise de nos dépenses. Pas grâce à trop d'impôts, avec des économies de structures aussi. Nous mettrons toutes nos forces dans la bataille. Nous allons poursuivre et renforcer les revues de dépenses auxquelles tous les ministères et tous les secteurs de l'action publique seront associés. Les premières propositions d'économies pour le prochain PLF issues de ce travail seront annoncées dès le mois de mars et je souhaite qu'elles donnent lieu très vite à des échanges avec la représentation nationale.
Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, ce réarmement que nous construisons avec le président de la République, il a un objectif prioritaire : assurer notre souveraineté. Alors, oui, nous continuerons à renforcer notre souveraineté nationale et européenne où nos frontières doivent être respectées. La lutte contre l'immigration illégale doit continuer à s'intensifier. Il faut assumer d'accueillir moins pour accueillir mieux. Nous continuerons à déployer la border force lancée dans les Alpes-Maritimes, qui a déjà permis plusieurs dizaines de milliers d'interpellations à la frontière italienne. Je tiendrais l'engagement de ma prédécesseure de réformer l'aide médicale d’Etat. Nous le ferons avant l’été par voie réglementaire avec une base qui est connue, le rapport EVIN-STEFANINI. Défendre notre souveraineté nationale, c’est aussi donner les moyens nécessaires à nos armées pour protéger nos territoires et nos valeurs. Nos militaires se battent au péril de leur vie pour défendre notre pays et notre République. Dans le cadre de la loi de programmation militaire, nous tiendrons nos engagements vis-à-vis d'eux. En deux quinquennats, nous aurons doublé le budget du ministère de la Défense. Avec vous tous, avec vous toutes, je veux rendre hommage aux femmes et aux hommes de nos armées, rendre hommage à ceux qui sont tombés pour nous défendre. Leur sacrifice nous oblige, notre reconnaissance est infinie. [Applaudissements] Notre souveraineté, c'est aussi notre capacité à répondre aux besoins de nos concitoyens. Et donc, sur ces fondements, nous allons réarmer nos services publics. Ils ont toujours été une fierté, ils doivent le rester et, pour certains d'entre eux, le redevenir. Nous allons continuer à réarmer notre système de santé et avec vous, je veux rendre hommage à tous les soignants de France, chacun à leur poste, chacun dans leur spécialité, ils sont les visages de l'engagement, de l'accompagnement, de l'attention et de l'humanité. [Applaudissements] Aujourd'hui quel est le problème ? Malgré le travail de nos soignants, le temps médical manque. Nos compatriotes ne trouvent pas suffisamment de médecins et les délais aux urgences se rallongent. Cela se traduit par la désertification de notre pays et par la saturation de nos hôpitaux et en particulier des urgences. L'objectif est clair : plus de temps médical. Premier pilier : agir pour qu'il y ait plus de médecins devant les Français. Les effets de la suppression du numerus clausus ne se feront pas sentir immédiatement. Alors nous devons mettre en œuvre des solutions fortes tout de suite. C'est pourquoi, comme l'a annoncé le président de la République, nous procéderons à la régularisation des médecins étrangers sur notre territoire. [Applaudissements] C'est pourquoi aussi, je vous l'annonce, je nommerai un émissaire chargé d'aller chercher à l'étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France et nous devons trouver les moyens de faire revenir nos jeunes Français qui sont partis étudier à l'étranger. [Applaudissements] Nous devons aussi, et c'est ce qu'a proposé le député NEUDER, mieux reconnaître l'expertise et la volonté de soignants qui ont fait beaucoup d'études et qui ont une vraie expérience. Une infirmière anesthésiste qui a un bac+5, plusieurs années de carrière et d'expérience, elle doit pouvoir, si elle le souhaite, entrer directement au moins en troisième année de médecine pour devenir médecin, si elle le souhaite. [Applaudissements] Deuxième pilier : agir pour qu'il n'y ait aucun territoire oublié. Nous avons depuis 2017 déployé le service d'accès aux soins, le SAS. Il permet un progrès notable dans l'accès aux soins non programmés. Je l'ai vu encore récemment à Dijon. Dès cet été, chaque département devra être doté d'un service d'accès aux soins, avec des professionnels organisés pour assurer la permanence des soins. Dans les départements où il n'y aurait toujours pas de service d'accès aux soins et de réponse satisfaisante, je suis prêt à aller plus loin, en restaurant des obligations de garde pour les médecins libéraux en soirée ou le week-end, dans leur cabinet, à l'hôpital ou en maison de santé. [Applaudissements] Troisième pilier : libérer les médecins pour qu'ils se concentrent sur le soin. Nous poursuivrons les chantiers que nous avons engagés, notamment pour l'attractivité de tous les métiers du soin. Nous allons accélérer le passage de 6 000 à 10 000 assistants médicaux qui permettront aux médecins de pouvoir se concentrer, se consacrer davantage aux patients et moins en formalités administratives. Concrètement, cela représente 2,5 millions de consultations supplémentaires libérées tous les ans pour les patients. Ensuite, nous allons poursuivre notre action en faveur de l'hôpital. Les moyens du Ségur de la santé ne sont pas encore arrivés partout. Ces lourdeurs, ces lenteurs sont insupportables. Cela changera rapidement. Enfin, il y a encore aujourd'hui trop de rendez-vous médicaux qui ne sont pas honorés. Pour les médecins, il est insupportable d'avoir chaque jour des patients qui ont un rendez-vous et qui ne se présentent pas. Pour les Français, il est insupportable de savoir que des millions d'heures sont perdues, alors qu'ils attendent parfois des mois pour un rendez-vous. Je souhaite un principe simple qui se traduise par des mesures claires dès cette année : quand on a rendez-vous chez le médecin et qu'on ne vient pas sans prévenir, on paye. [Applaudissements] Protéger nos concitoyens, c'est aussi les accompagner à tous les âges de la vie et à toutes les étapes de la vie. Nous continuerons à agir pour l'enfance, notamment l'enfance en danger, et nous continuerons à bâtir une société où chacun peut vieillir dignement comme il l'entend, en facilitant le maintien à domicile de ceux qui le souhaitent et en améliorant le quotidien en EHPAD. Le défi humain et financier est immense et nous avancerons ensemble.
Mesdames et Messieurs les députés, parler de santé, c'est trop souvent oublier la santé mentale. Le mal être, les dépressions, les pensées suicidaires ont beaucoup progressé chez nos jeunes. Je veux faire de la santé mentale de notre jeunesse une grande cause de notre action gouvernementale avec, là aussi des mesures claires et immédiates. [Applaudissements] D'abord réformer le dispositif Mon soutien psy. Il faut être lucide. Ce dispositif partait d'une bonne intention, mais il n'a pas donné les résultats escomptés. Il faut avoir le courage de le reconnaître, même si c'est nous qui l'avons mis en place. Je vous annonce donc que nous allons le rénover de fond en comble. Nous allons augmenter le tarif de la consultation remboursée pour limiter au maximum le reste à charge pour les jeunes patients et leurs familles. Et pour lever tous les verrous, nous permettrons aussi aux jeunes d'avoir accès directement aux psychologues pris en charge, sans nécessairement passer par un médecin. [Applaudissements] De plus, nous allons mailler notre territoire de maisons départementales des adolescents, il y en a 50 aujourd'hui, je souhaite qu'il y en ait une par département dans notre pays. [Applaudissements] Pour la santé, et notamment la santé psychologique, les infirmières scolaires sont des relais essentiels auprès des élèves. Elles accomplissent un travail remarquable, elles accompagnent les jeunes avec disponibilité, écoute et soins. Nous devons recruter davantage d'infirmières scolaires et mieux reconnaître leur engagement. Aussi, je vous annonce, et c'est avec un amendement porté par cette majorité et un budget supplémentaire dans le dernier PLF, que j'ai décidé de verser aux infirmières scolaires en mai prochain une prime exceptionnelle de 800 euros et de revaloriser leur salaire de 200 euros nets par mois à compter de cette date. [Applaudissements] Je demande également au Gouvernement de travailler à des revalorisations pour les autres personnels sociaux et sanitaires en milieu scolaire.
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, renforcer nos pouvoirs publics, c'est aussi agir pour notre école. Je veux ici rendre hommage à nos professeurs. Ils s'investissent tous les jours au service de notre école, de nos élèves et donc de notre pays. [Applaudissements] J'ai souvent dit ma fierté d'être leur ministre et aujourd'hui, comme Premier ministre, je n'oublie rien de ce que nous leur devons et je serai toujours à leurs côtés. Je l'ai dit sur le perron de l'hôtel de Matignon, dès mes premières minutes comme Premier ministre, l'école est la mère des batailles. Sur l'école, là aussi, il faut partir de la réalité des faits et pas uniquement des classements internationaux. Il suffit d'écouter ce que nous disent nos Français et notamment les parents et les grands-parents. Que nous disent-ils ? Que ces dernières décennies, le niveau a baissé, que si le nombre d'heures d'absence remplacées a triplé ces derniers mois, le compte n'y est toujours pas. Que nous disent les professeurs ? Qu'ils croient en leur métier, mais qu'il est de plus en plus difficile à exercer, qu'ils ont parfois peur d'enseigner des pans entiers de notre histoire et de notre littérature. [Applaudissements] Que nous disent les jeunes qui envisagent de devenir enseignant ? Que la formation initiale telle qu'elle est organisée ne correspond pas à leurs attentes et freinent leurs vocations. Nous allons continuer à leur répondre. Pour élever le niveau des élèves, j'avais lancé le choc des savoirs, il doit maintenant se déployer. Le choc des savoirs, c'est assumer que tout le monde ne progresse pas au même rythme, que tout le monde n'a pas les mêmes facilités ou les mêmes difficultés. La décision du redoublement sera désormais à la main de l'équipe pédagogique et les groupes de niveau commenceront à se mettre en place dès cette année dans nos collèges. [Applaudissements]. Parce qu’une école du passage automatique où l’on glisse de classe en classe sans vérifier si on a le niveau pour passer dans la classe supérieure, c’est une école où tout le monde stagne, où le niveau baisse. Nous assumons de porter une école des savoirs, de l’exigence, de l’excellence où chacun apprend à son rythme. Améliorer les savoirs c’est évidemment aussi agir sur la question des remplacements; Nous évaluerons le pacte enseignant et si de nouvelles mesures s’imposent, nous les prendrons. Veiller aux niveaux des élèves, c’est réagir face aux nouveaux défis qui les menacent. Les écrans sont une catastrophe éducative et sanitaire en puissance. Nous avons d'ores et déjà interdit le portable au collège et comme l'a annoncé le Président de la République, nous travaillerons à mieux réguler l'usage des écrans dans et en dehors de l'école pour nos enfants. [Applaudissements]. J'ajoute qu'une école des savoirs, c'est aussi une école qui permet de se projeter dans l'avenir. Désormais, tous les élèves de seconde devront faire un stage de deux semaines. Nous continuerons à rapprocher l'école de l'entreprise, des métiers, des administrations, des associations. Une école qui fonctionne, c'est une école où nos professeurs sont mieux formés. Nous réformerons la formation initiale des enseignants pour construire les écoles normales du XXIᵉ siècle. Cette réforme sera présentée d'ici au mois de mars. [Applaudissements]. Une école qui marche, c'est aussi une école où les élèves sont heureux. Trop longtemps, le bien-être des élèves est resté un impensé. Le résultat, nous le connaissons. Ce sont notamment les drames du harcèlement. Notre stratégie contre le harcèlement, qui a permis de briser des tabous majeurs, est très concrète. Désormais, c'est l'élève harceleur qui doit quitter l'école, plus l'élève victime qui subissait la double peine. Je suis fier que nous ayons décidé de ce changement. [Applaudissements]. Le bien-être à l'école, c'est aussi donner toute leur place aux élèves en situation de handicap. Bâtir une société inclusive est au cœur des priorités de mon Gouvernement. Cela vaut dans tous les domaines. J'y suis très attentif. Nous accompagnerons nos concitoyens en situation de handicap en toutes circonstances. Nous leur simplifions la vie. Nous prendrons intégralement en charge le remboursement des fauteuils roulants de ceux qui en ont besoin, comme nous y sommes engagés. [Applaudissements]. Nous agirons partout et particulièrement à l'école. Depuis des années, l'État et les collectivités se renvoient la balle sur la prise en charge des AESH sur la pause du midi. Résultat : dans beaucoup d'endroits, personne ne le finance. Et la conséquence, c'est une double défaite : des élèves qui ne sont pas suffisamment bien accompagnés au moment du repas et des AESH qui ne peuvent pas faire un temps complet pour améliorer leur rémunération. Il faut sortir de cette situation où chacun se renvoie la balle. Je prends une décision claire : l'État prendra ses responsabilités et financera désormais l'accompagnement des enfants en situation de handicap sur le temps du déjeuner en lieu et place des collectivités locales. [Applaudissements]. C'est un enjeu de solidarité, de dignité ou de reconnaissance. Réarmer l'école, c'est réaffirmer nos valeurs car je crois que la transmission du savoir est impossible sans respect de l'autorité, sans respect de nos valeurs républicaines, au premier rang desquelles la laïcité. On ne négocie pas avec la République, on l'accepte, on la respecte en entier sans la moindre exception. [Applaudissements]. C’est pourquoi nous déploierons l’expérimentation de l’uniforme à l’école, symbole d’égalité républicaine. Et comme l’a annoncé le Président de la République : « Si cette expérimentation est concluante, nous généraliserons l'uniforme en France à la rentrée 2026. » Je veux le dire également, je ne peux pas me résoudre à ce que certains professeurs craignent d'aborder certains chapitres du programme à la moindre entorse à notre pacte républicain, il doit y avoir des décisions fortes et des sanctions fermes, et cela doit nous conduire à revoir l'échelle des sanctions dans nos établissements scolaires pour ne rien laisser passer. [Applaudissements]. Mesdames et Messieurs, réussir le réarmement civique, c'est au cœur des priorités de mon Gouvernement. Nous devons faire respecter l'autorité partout, dans les classes, dans les familles, dans les rues. Ce respect s'apprend à l'école, je le disais, mais ce respect passe aussi par les familles. Les violences de juillet dernier ont profondément marqué notre pays. Parmi les émeutiers, des très jeunes, très jeunes parfois, qui semblaient avoir déjà coupé les ponts avec notre société, qui ne respectent plus leurs parents ou pour qui la violence semble un moyen comme un autre de tromper l'ennui. Je ne me résoudrai pas à ce que l'on préfère attendre avant de donner une lourde peine, alors que bien souvent, c'est très tôt qu'il aurait fallu agir. Nous devons disposer de sanctions adaptées pour les mineurs de moins de 16 ans. Pour eux, on ne peut pas aujourd'hui prononcer de peine de travaux d'intérêt général. Je vous annonce que nous créerons des travaux d'intérêt éducatif qui seront leur équivalent et seront donnés plus facilement que des peines d'intérêt général. [Applaudissements]. Cela fera partie de la révision de l'échelle des sanctions dans nos établissements scolaires que j'évoquais il y a un instant. Dès le plus jeune âge, il faut en revenir à un principe clair : tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter. [Applaudissements]. Nous responsabiliserons aussi davantage les parents. Dans le cadre du projet de loi sur la justice des mineurs, nous soutiendrons la mise en place de travaux d'intérêt général pour les parents de jeunes délinquants qui se sont totalement et volontairement soustraits à leurs obligations et responsabilités parentales. Mais je le dis, il est hors de question d'accabler certaines familles. Quand on est une mère seule, de plusieurs enfants dans un quartier, on peut être totalement dépassé par les événements et on n'est pas toujours responsable de la dérive de ces enfants. Pour elles, au contraire, cette dérive est un échec et une douleur terrible. Nous devons les aider. [Applaudissements]. Et je ne me résous pas à ce que nous ayons une situation où nous ayons des familles dépassées par les événements, avec des enfants qui ne respectent pas nos règles et qui sont violents d'un côté et 50 000 places d'internat disponibles de l'autre. Nous y répondrons. Désormais, quand un jeune sera sur la mauvaise pente plutôt que de le laisser plonger dans la délinquance, nous proposerons aux parents de le placer en internat en y facilitant l'accès, y compris financier. Nous allons le couper de ses mauvaises fréquentations. Nous allons lui offrir un cadre, un enseignement, une chance. Le réarmement civique, c'est bien entendu le respect de la loi. Nos concitoyens attendent de nous que nous agissions encore et toujours contre les violences, contre les trafics, contre les cambriolages, contre l'insécurité du quotidien et la délinquance. Ils demandent de l'ordre dans nos rues. Tout n'est pas une question de moyens. Il faut les mettre au service d'une stratégie plus offensive encore. Comme l'a dit le Président de la République, nous allons doubler la présence policière dans les rues d'ici à 2030. Nous allons mener des actions coordonnées de tous les services de l'Etat : forces de l'ordre, éducation, services sociaux dans certains quartiers. C'est le sens des forces d'action républicaine. Nous les déploierons dès la fin du mois de février dans 3 premiers territoires, à Maubeuge, à Valence et à Besançon. Contre l'insécurité, nous nous sommes fixés deux priorités : la lutte contre les stupéfiants et la lutte contre la délinquance du quotidien, en particulier les cambriolages. Nous allons encore monter d'un cran dans notre combat contre la drogue en mettant en œuvre un nouveau plan de lutte contre les stupéfiants. Notre stratégie de harcèlement et de pilonnage contre les dealers porte ses fruits. Nous avons réussi à faire disparaître un quart des points de deal. Alors nous allons poursuivre avec 10 opérations places nettes par semaine. Nous devons aussi taper les dealers au porte-monnaie et leur couper les vivres. C'est pourquoi nous allons désormais geler les avoirs des trafiquants de drogue qui sont identifiés. Notre réarmement civique passe par une justice plus rapide et plus efficace. Ensemble, nous allons envoyer un message clair. L'impunité, c'est fini. Nous avons décidé de moyens exceptionnels pour notre justice. Ils seront au rendez-vous pour accélérer les délais. Nous allons améliorer le fonctionnement de la justice avec plus de magistrats, plus de greffiers, avec une organisation plus respectueuse de nos concitoyens et une nouveauté. Désormais, les Français ne seront plus convoqués sur des créneaux pouvant courir sur une demi-journée entière, mais sur un créneau horaire bien défini. C'est aussi par ce type de mesures et de preuve de respect que l'on renoue le lien entre la justice et les justiciables. Enfin, notre réarmement civique, c'est renforcer l'unité républicaine de notre jeunesse, c'est permettre à tous les jeunes de France de faire Nation. C'est le rôle même du service national universel. Je lance les travaux en vue de sa généralisation à la rentrée 2026.
Mesdames et Messieurs les députés, parler de nos services publics, c'est aussi parler de nos territoires. Chacun n'a pas les mêmes défis, les mêmes attentes, les mêmes besoins. J'évoquerai demain, longuement devant le Sénat, la stratégie sur les territoires. Je veux d'ores et déjà ici, puisque vous êtes aussi élus de circonscriptions et pour un bon nombre d'entre vous, élus locaux comme moi, vous dire quelles sont nos attentes. Mon Gouvernement sera toujours à l'écoute des territoires et des élus locaux. Toutes les solutions se construiront avec eux. Je peux vous assurer aussi que nous cherchons toujours des solutions adaptées aux réalités du terrain en ayant recours à la différenciation, à l'adaptation des normes. Nous continuerons à avancer. C'est le sens de la mission confiée à Eric WOERTH qui nous remettra ses propositions dans les prochains mois. Nous chercherons ensemble un chemin pour une autonomie de la Corse dans la République comme s’y est engagé le Président de la République. Alors que je parle de différenciation de territoires, j’ai une pensée pour les territoires d’Outre-mers où elle s’impose tout particulièrement. Y réarmer nos services publics y est peut-être plus crucial, plus vital encore qu'ailleurs. Les Outre-mers sont un atout déterminant pour notre pays. Il y a dans chaque territoire d'Outre-mer l'enthousiasme de notre jeunesse, la détermination à réussir l'avenir. Mais nos Outre-mers concentrent aussi tous les défis contre la vie chère, pour l'emploi, pour la sécurité, pour la santé, l'école, la lutte contre l'immigration illégale et la transition écologique. Chacune de nos politiques publiques doit tenir compte des spécificités Outre-mer, j'y tiens. Et pour faire face aux enjeux exceptionnels auxquels son territoire est confronté, nous déposerons une loi sur Mayotte. Je veux ici avoir un mot particulier pour la Nouvelle-Calédonie. Je souhaite que le processus politique en cours aboutisse. J'y veillerai et vous examinerez dans quelques semaines un projet de loi constitutionnelle sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, ensemble, je vous propose d'accélérer encore notre transition écologique. Le dérèglement climatique, ce ne sont pas seulement quelques degrés de plus, ce sont des vies détruites par les intempéries, ce sont des exploitations agricoles menacées et avec elles, toute notre capacité à nous nourrir. Ce sont des maisons et des immeubles menacés par la montée des eaux, fissurées par les mouvements des sols. Face à ces constats, certains voudraient une écologie de la brutalité. Pour eux, l'écologie doit être punitive, douloureuse, passer par la désignation de boucs émissaires et par la décroissance. La décroissance, je le redis ici, c'est la fin de notre modèle social, c'est la pauvreté de masse. Jamais je ne l'accepterai. [Applaudissements] Je crois au contraire qu'on ne fera pas l'écologie contre le peuple. Je crois au contraire qu'il faut entendre les inquiétudes des Français, de tous les Français. Il faut entendre les agriculteurs qui travaillent et qui s'inquiètent pour leur avenir et leur métier. Il faut entendre les élus locaux qui veulent développer leur commune. Il faut entendre les millions de Français des villes moyennes, des petites communes et de la ruralité pour qui la voiture est gage de travail et de liberté. [Applaudissements] L'écologie sans le peuple, c'est paver le chemin aux crises sociales et au renoncement. Au contraire, nous allons continuer à bâtir ensemble une écologie populaire, une écologie à la française avec les Français, pour les Français. C'est le sens de la planification écologique qui protègera la biodiversité et permettra une baisse radicale de nos émissions de gaz à effet de serre, une baisse de 55 % d'ici 2030. [Applaudissements] Une écologie populaire, c'est une écologie où chacun agit à la hauteur de ses moyens. C'est pourquoi l'État sera exemplaire. C'est pourquoi nous continuerons d'aider les entreprises à participer activement à l'effort. Je suis fier que les 50 sites industriels les plus émetteurs, 50 sites qui représentaient à eux-mêmes, 10 % de nos émissions de gaz à effet de serre en France, se soient tous engagés à réduire leurs émissions de près de moitié d'ici 2030. [Applaudissements] Et je vous annonce que nous lancerons une initiative similaire contre la pollution plastique pour les 50 sites qui mettent le plus d'emballages plastiques sur le marché. Une écologie populaire, c'est une écologie des solutions. Le président de la République s'était engagé à lancer une offre de véhicule électrique pour moins de 100 euros par mois. Cet engagement est tenu et le succès est déjà au rendez-vous. [Applaudissements] Le président de la République s'est engagé à développer les RER métropolitains, à investir massivement dans le ferroviaire. Cet engagement, lui aussi, nous le tiendrons. Une écologie populaire, c'est une écologie de la croissance et de l'emploi. Le retour de l'industrie, les investissements en faveur de la décarbonation, avec France 2030, les métiers de la rénovation thermique ou le secteur de l'économie circulaire, oui, la transition écologique regorge d'opportunités, de secteurs en croissance, de filières nouvelles. Oui, nous ferons rimer climat avec croissance. [Applaudissements] Une écologie populaire, c'est une écologie qui se construit au plus près des réalités des Français et des territoires. Des concertations sont en cours partout en France, aux côtés des élus locaux. Nous donnerons à chacun les moyens de le faire et je souhaite que le financement de leurs plans locaux de transition écologique soit établi partout d'ici l'été. Une écologie populaire, c'est une écologie qui protège et assure notre souveraineté par la sobriété, les énergies renouvelables, le nucléaire. Nous allons assurer notre indépendance énergétique. Je veux le dire, sans ambiguïté, là aussi, il faut être clair : le nucléaire est une fierté française. [Applaudissements] Le nucléaire, c'est un atout majeur pour notre pays. J'assume d'être à la tête d'un Gouvernement pro énergie nucléaire, avec une majorité pro énergie nucléaire qui me soutient. [Applaudissements] Nous allons continuer la montée en puissance de notre parc nucléaire, investir massivement dans les programmes. Cette année, l’EPR de Flamanville sera opérationnel. C'est aussi par le nucléaire que nous pouvons garantir les meilleurs prix aux Français. Nous protégerons mieux les consommateurs et régulerons les prix de l’électricité afin qu'ils se rapprochent des coûts de production. Et nous continuerons à développer les énergies renouvelables de la même manière que nous développerons le nucléaire dans notre pays. [Applaudissements]
Enfin, Mesdames et Messieurs les députés, bâtir une écologie populaire, c'est répondre aux aspirations de notre jeunesse, réussir la transition écologique est le défi de notre génération. Notre jeunesse veut s'engager, participer, aider. Elle le fait déjà beaucoup d'ailleurs. Elle se demande parfois comment être utile pour la planète. C'est pourquoi nous lancerons un service civique écologique qui rassemblera, d'ici à la fin du quinquennat, 50 000 jeunes prêts à s'engager concrètement pour le climat. [Applaudissements] J'ajoute que si nous devons réduire nos émissions et protéger notre biodiversité, nous devons aussi nous adapter au dérèglement climatique. Nous adapter, c'est nous préparer, c'est veiller à ce que chacun, même les plus fragiles, soient prêts face aux ravages du dérèglement climatique. Nous présenterons, dès ce trimestre, un nouveau plan d'adaptation au changement climatique. Il présentera des solutions adaptées à chaque territoire, notamment dans les Outre-mer. Enfin, je vous annonce que nous ferons évoluer le régime de catastrophes naturelles pour le moderniser et éviter que certains assureurs n'abandonnent les territoires les plus à risque. Enfin, je l'ai déjà évoqué et j'y reviens, nous devons mener notre réarmement agricole. Produire et protéger pour notre souveraineté, voilà mon approche. Depuis 2017, nous avons engagé ce combat de la souveraineté et du revenu. C'est le sens des plans de filière, des différentes lois EGalim, du Varenne de l'eau. Nous avons débloqué 250 millions d'euros pour trouver des alternatives aux phytosanitaires. C'est un effort inédit. Sur l'Union européenne, nous avons toujours été moteurs sur la réciprocité et les clauses miroirs et nous les ferons respecter. Produire, produire, produire, produire. Oui, ça vous dérange, produire. Produire, c'est d'abord donner du temps à nos agriculteurs pour passer plus de temps dans leurs champs, moins de temps devant leurs écrans. Produire, c’est être souverain. Je souhaite que cet objectif de souveraineté alimentaire soit désormais clairement inscrit dans la loi. Protéger aussi, protéger face aux crises climatiques et sanitaires. Le Gouvernement l'a toujours fait à l'occasion du gel, des sécheresses, de la grippe aviaire. Nous avons adopté un budget de l'assurance récolte sans précédent avec un budget historique, nous continuerons à le faire. Protéger, face à la concurrence déloyale, c'est le combat pour la réciprocité et pour les mesures miroirs que je vais continuer à mener avec détermination. Ce combat, il doit se mener en Europe, comme nous l'avons fait sur les médicaments vétérinaires, mais nous devons aller plus loin, changer de logique. J'assume de dire que tout ne sera pas réglé en quelques semaines. J'assume de dire que les chantiers sont complexes et que, pour certains, il faudra y travailler encore. J'assume aussi d'apporter des réponses rapides partout là où c'est possible. Très concrètement, sur EGalim, dès la semaine dernière, 100 inspecteurs de la DGCCRF supplémentaires ont commencé leurs contrôles sur le terrain, qui seront deux fois plus nombreux qu'auparavant. C'est une vague de contrôle sans précédent. Sur la trésorerie des exploitants, nous avançons dès à présent. Dès février, 50 % des remboursements TICPE seront versés aux exploitants, soit 733 euros par exemple pour une exploitation utilisant 7 000 litres de GNR. Dès la semaine prochaine, le 5 février précisément, un guichet pour la prise en charge des frais vétérinaires concernant la MHE sera ouvert. Il permettra de verser les premières indemnisations, dès la fin du mois de février. Le taux de prise en charge des frais vétérinaires a été révalué à 90 %. D'ici le 15 mars, toutes les aides PAC seront versées sur les comptes bancaires des exploitants. [Applaudissements] Et nous travaillerons avec les régions pour que les aides à l'installation des jeunes agriculteurs puissent être versées dans les prochaines semaines. Pour certains, cela fait plus d'un an qu'ils attendent. Et la semaine dernière, le fonds d'urgence Bretagne a été doublé. Sur la simplification, j'ai parlé du travail tout à l'heure, des 10 premières normes, du travail au niveau local, nous allons poursuivre. Et nous irons plus loin encore. Et tout ce que nous pouvons faire dès maintenant, nous le ferons. D'ores et déjà, je peux vous dire que nous avons avancé, ces derniers jours, dans la discussion, dans l'échange avec les agriculteurs et leurs représentants sur une série de sujets. Sur l'élevage, nous avons mis en œuvre un dispositif fiscal qui doit leur permettre de faire face à l'inflation, notamment sur les prix de leurs bêtes. Nous le renforcerons pour protéger toujours davantage nos éleveurs. Sur EGalim, là, c’est très clair, j'ai déjà parlé des amendes et des contrôles, mais je peux vous dire que toutes les amendes qui seront infligées à l’industrie et à la grande distribution seront réutilisées pour soutenir financièrement nos agriculteurs. [Applaudissements]. Sur la viticulture, oui, nos viticulteurs souffrent, mais notre filière viticole est notre fierté, elle fait rayonner la France. Et donc, je vous annonce que nous allons débloquer, dans les prochains jours, des moyens nouveaux avec un fonds d’urgence avant la fin de la semaine pour soutenir nos viticulteurs particulièrement en Occitanie. [Applaudissements]. Sur les contrôles, je lance aujourd’hui un grand plan de contrôle sur la traçabilité des produits. L’objectif est clair : garantir une concurrence équitable notamment pour que les normes qu’on applique aux agriculteurs soient aussi respectées par les marchandises étrangères. Au niveau européen, nos 3 priorités immédiates sont claires : les jachères, les importations ukrainiennes - notamment de volailles - et le Mercosur. Ces sujets seront portés - et sont portés - très fortement par le Gouvernement et le président lui-même. Nous nous sommes engagés. Nous avons engagé une coalition de 22 pays sur la question des jachères et nous sommes proches d'aboutir à une nouvelle prolongation de la dérogation. Nous ne nous laisserons pas faire. Nous prendrons toutes les mesures pour éviter toute surtransposition, d'où qu'elle vienne. Je le sais, nous ne sommes pas au bout du chemin. Il y aura de nouvelles conquêtes dans les jours qui viennent. Je pense notamment aux jeunes agriculteurs, à la transmission des exploitations. Mais nous agissons vite, fort, avec détermination et respect pour nos agriculteurs.
Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, réarmer la France, c'est continuer à conquérir de nouveaux droits. Le président de la République a fait de l'égalité entre les femmes et les hommes la grande cause de ses quinquennats. Elle sera au cœur des engagements de mon Gouvernement. C'est le sens de la réforme du congé parental annoncée par le président de la République. Aujourd'hui, le congé parental ne laisse pas assez de revenus aux familles. Bien souvent, il est inégalement réparti dans le couple, éloigne durablement les femmes de l'emploi. Alors, comme toutes les inégalités, nous devons la combattre. Aussi, le congé parental sera transformé en congé de naissance de 6 mois, mieux rémunéré, que les parents pourront se répartir entre eux. Conquérir de nouveaux droits, c'est reconnaître et défendre, sans relâche, le droit des femmes à disposer de leur corps. Nous inscrirons le droit à l'interruption volontaire de grossesse au sein de notre texte fondamental de notre Constitution. [Applaudissements]. Conquérir de nouveaux droits, enfin, c'est être aux côtés de nos concitoyens jusqu'au bout de la vie. La fin de vie est sans doute l'une des questions les plus intimes et les plus délicates qui soit. C'est se pencher sur son histoire. C'est repenser aux souffrances endurées par certains. C'est s'interroger sur soi-même, sur ce que l'on voudrait face à l'insupportable et à l'irréversible, face à l'irréparable. On ne peut légiférer sur la fin de vie qu'avec une grande prudence, une grande retenue et un grand respect. Aujourd'hui, nos compatriotes, clairement, nous appellent à revoir notre droit. C'est une demande des familles, c'est une demande des malades, c'est un appel grave auquel nous devons répondre. Nous y répondrons. Nous renforcerons considérablement les unités de soins palliatifs dans notre pays, avec une unité par département. Avant l'été, nous examinerons un projet de loi sur l'aide active à mourir dans notre pays. [Applaudissements] Ce débat animera notre société, je le sais, je souhaite qu’il puisse se tenir dans une volonté d’équilibre et dans le respect des convictions de chacun. Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, les députés, je viens de tracer les grandes orientations que suivra mon Gouvernement. En suivant ce chemin, je propose aux Français d’avoir pleinement le contrôle sur leur vie. Je souhaite que la France retrouve pleinement la maîtrise de son destin, qu'elle soit pleinement souveraine. Une souveraineté industrielle, technologique et numérique, créatrice d'innovations et d'emplois. Une souveraineté énergétique qui nous protègera des crises, protègera l'environnement et garantira des prix plus bas aux Français. Une souveraineté agricole qui nous permettra de nourrir notre pays avec les meilleurs produits, d'assurer l'avenir dans notre agriculture et dans les tout prochains jours, j'aurai des annonces supplémentaires à faire sur le sujet. Une souveraineté culturelle où notre création, notre patrimoine sont soutenus, où notre exception culturelle est protégée, où la culture est enfin accessible à tous.
Mesdames et Messieurs les députés, je parle de souveraineté nationale, mais c'est aussi par l'Europe que nous parviendrons à la consolider. [Applaudissements] Depuis 2017 et le discours de la Sorbonne du président de la République, l'Europe a changé. Elle a surmonté les crises, pris ses responsabilités. C'est grâce à l'Europe que nous avons pu avoir des vaccins face à l'épidémie, grâce à l'Europe que nous avons bénéficié du plan de relance massif. C'est grâce à l'Europe que nous soutenons l'Ukraine depuis le premier jour face à l'agression russe, grâce à l'Europe que nous avons imposé des normes aux géants du numérique, grâce à l'Europe que nous avons instauré un impôt minimal sur les grandes sociétés multinationales pour agir contre l'optimisation fiscale, grâce à l'Europe que nous contrôlerons mieux nos frontières, grâce au pacte asile-immigration, un pacte que je résume en une phrase : « nous contrôlerons enfin qui peut entrer dans l'espace Schengen et qui ne le peut pas. » Grâce à l'Europe aussi, que nous investissons massivement dans certains secteurs stratégiques et pour notre industrie. Je le dis, ceux qui prônent la fin de l'application des traités sont les partisans d'un « Frexit » déguisé qui affaiblirait la France. [Applaudissements] Moins d'Europe, moins d'Europe, c'est moins de puissance pour la France. Je ne prendrai qu'un exemple et il fera mal à certains ici : le Brexit. Ses partisans promettaient des jours heureux à l'économie britannique et au peuple anglais. La semaine dernière, à cause du Brexit, les derniers hauts-fourneaux de Grande-Bretagne ont fermé. On ne produit plus d'acier au Royaume-Uni. Nous, en France, au contraire, notamment grâce aux investissements de l'Europe, l'industrie revient ! Qui étaient les premiers partisans en France du Brexit ? Qui a baptisé dans les villes qu'ils dirigent des rues « rue du Brexit » , qui s'est affiché ouvertement avec le leader du camp du Brexit ? C'est le Rassemblement national ! L'Europe éternelle bouc émissaire de ceux qui, faute de pouvoir diriger un pays, veulent détruire tout un continent. Pas un Français ne pense que nous pouvons nous passer d'Europe. Pas un Français non plus ne pense que l'Europe a su pleinement trouver la juste place dans sa vie. Ils ont raison, tout n'est pas parfait. Il reste des chantiers à mener, mais les faits sont là. Avec l'Europe, notre puissance est démultipliée et ces dernières années, nous avons commencé à la changer. Et je le dis solennellement, à l'heure où il est minuit moins une dans le siècle, face aux impérialismes, les masques devront tomber. On peut vouloir changer l'Europe pour l'intérêt du pays et nous le faisons. Mais on ne peut pas vouloir sortir de l'Europe, sauf à avoir d'autres intérêts, sauf à servir un autre pays, une autre puissance.
Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, voilà les grands principes qui guideront mon action, celle de mon Gouvernement, pour la France et pour les Français. Pour notre France qui n'a jamais perdu son ambition de grandeur, pour ces Français qui n'ont jamais manqué à leurs devoirs. Ces axes que je vous ai présentés sont une réponse aux enjeux de la nation. Probablement pas la seule, mais le reflet de l'ambition que nous portons avec le président de la République. Ils correspondent aussi aux rêves qu'une génération avait appris à ne plus porter. Trouver un emploi stable, acheter un logement, fonder une famille, faire des sacrifices, mais acceptables, s'ils servent à l'ascension de leurs enfants. Aimer les paysages, une culture commune, une société libre et tenue dans une époque si difficile. Il n'y a pas de réponse simple, mais il y a des espoirs tranquilles à raviver. J'assumerai toujours, toujours de débattre avec vous. Je respecterai toujours vos opinions, vos propositions. Je ne rejetterai jamais la critique, tant qu'elle est constructive. Ces mots, ces mots, je les adresse à vous. Je les adresse aussi aux Français. Je sais leurs attentes. Je sais qu’ils ne me pardonneront rien. Les temps sont troublés. Les doutes sont nombreux. Mais l’espoir est là. La France est puissante, parce que ce qui nous réunit est toujours plus fort, parce que la France, notre pays, notre nation, notre terre demeureront notre fierté. Parce que oui, être Français en 2024, oui, c’est une fierté. Notre société est plus ouverte, plus audacieuse, plus pionnière que l’image que nous nous renvoyons parfois à nous-mêmes. Être Français en 2024, c'est vivre dans un pays où l'histoire s'écrit. Être français en 2024, c'est vivre dans un pays qui n'a pas renoncé au progrès social, à protéger les droits de tous et surtout de toutes et en conquérir de nouveaux. Être Français en 2024, c'est vivre dans un pays dont l'honneur est de se battre pour la stabilité du monde, pour la justice et pour la paix. Être Français en 2024, c'est, dans un pays qu’il y a 10 ans seulement se déchirait encore sur le mariage pour tous, pouvoir être Premier ministre en assumant ouvertement son homosexualité. [Applaudissements] De tout cela, je vois la preuve que notre pays bouge, la preuve que les mentalités évoluent, la preuve que nous n'avons aucune raison de céder à la fatalité. Alors je n'ai qu'une chose à dire à nos concitoyens, quelle que soit leur couleur de peau, leur origine, leur adresse, leur croyance, la France est votre pays, et en France, tout est possible.
Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, oui, nous sommes fiers d'être Français. Et avec vous, je veux faire briller cette fierté française. Je viens de vous présenter le cap de mon Gouvernement. Le cap pris sous l'autorité du président de la République pour reprendre pleinement notre destin en main et restaurer notre souveraineté. Et aujourd'hui, nous sommes prêts : prêts à voir la vérité en face, prêts à écouter et prêts à entendre la voix de tous les Français, prêts à agir, prêts à œuvrer sans relâche. Fidèles à notre devise républicaine. Prêts à garantir la liberté, à œuvrer pour plus d'égalité, à toujours choisir la fraternité. Parce que, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, nous ne sommes pas n'importe quel pays. Nous ne serons jamais une puissance moyenne qui se résignerait au déclin avec fatalité. Nous ne sommes pas condamnés à subir, mais déterminés à agir, déterminés à prendre notre destin en main, déterminés, Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, parce que nous sommes la France et que rien ne résiste au peuple français. [Applaudissements].