Aujourd’hui, au centre LGBT+ d’Orléans, j’ai voulu rencontrer celles et ceux qui, chaque jour, s’engagent, aident, conseillent, accompagnent, notamment des jeunes LGBT+.
J'ai voulu les écouter, échanger sur leur quotidien, sur les droits aussi, qu’il reste à conquérir.
J'ai voulu, aussi, avec eux, célébrer les 40 ans de la fin de toute répression de l'homosexualité, dans le droit pénal français.
Car oui, alors que la Révolution française avait dépénalisé l'homosexualité, 150 ans plus tard, la France était revenue en arrière.
En 1942, notre pays a réintroduit dans le code pénal une discrimination, en raison de l'orientation sexuelle.
En 1945, cette discrimination a été maintenue.
En 1960, le moralisme l'a emporté sur le droit, et l'homosexualité a été catégorisée comme fléau social, comme s'il s'agissait d'une maladie à combattre, comme s'il s'agissait d'une menace pour notre pays.
S'en prendre à l'homosexualité, ce n'est pas seulement attaquer une personne pour ce qu'elle est, mais aussi pour ce qu'elle ressent. C'est vivre de caricatures et de préjugés, c’est daigner le droit d'être soi-même.
Oui, il y a 40 ans à peine, on pouvait encore, en France, être condamné pour homosexualité.
Oui, des milliers de personnes l’ont été.
Oui, la France a pris des lois qui ont visé et discriminé les personnes homosexuelles.
Heureusement, les combattants de l'égalité n'abandonnent jamais.
En 1980, l'homosexualité n'est plus considérée comme un fléau social, c'est un premier pas.
Mais ça n’est qu’avec la loi du 4 août 1982 - que Monsieur, le jeune député à l’époque, a voté - que la France est revenue sur la faute de 1942, par l’engagement des militants, par la détermination du président François Mitterrand, de Gisèle Halimi, de Robert Badinter, par la force des convictions et des valeurs, la France abolissait définitivement cette discrimination.
Et enfin, l'homosexualité ne figurait plus dans le code pénal.
Cette loi a ouvert la voie, et bientôt d'autres progrès ont suivi : le PACS, le mariage pour tous, la reconnaissance des discriminations en raison du genre. Les cinq dernières années ont été l'occasion de progrès nombreux et significatifs. Nous avons tenu la promesse d'ouvrir la PMA à toutes les femmes.
Nous avons supprimé toutes références à l’orientation sexuelle pour le don du sang. Nous avons interdit les thérapies de conversion, nous avons soutenu les associations, lancé un plan de lutte contre la haine et la discrimination LGBT+, et mis en ligne une plateforme de signalement.
Ce sont des avancées majeures, mais il reste encore des étapes à franchir, la bataille des mentalités n’est pas encore gagnée, les haines anti LGBT+ continuent à exclure, blesser et même parfois tuer.
C’est à cause d’elles, que certains croient qu’il est plus sûr de se cacher, que des enfants sont encore rejetés par leur propre famille, que le suicide est un fléau chez les jeunes LGBT+. Pour accompagner, épauler, notamment les jeunes, je sais pouvoir compter sur le travail exemplaire des associations et des centres LGBT+.
L’année dernière, les 35 centres LGBT+ de France ont aidé près de 6 000 personnes, partout dans notre pays, ces centres sont le point d’entrée, identifiable et accessible, pour de nombreuses personnes qui ne savent pas vers qui se tourner
Aussi, j’ai décidé la création d’un fonds de 3 millions d’euros, pour créer 10 nouveaux centres LGBT+ en France, et renforcer les 35 qui existent déjà.
Notre objectif est clair : nous voulons qu’il y ait au moins deux centres dans chaque région de l'hexagone et un centre au moins dans chaque région outre-mer.
Mener le combat pour l’égalité, c’est aussi le porter au-delà de nos frontières.
Ces dernières années, des droits LGBT+ ont été remis en cause, y compris sur le sol européen, ce n'est pas acceptable.
Aussi, conformément à l'engagement du président de la République, je vous annonce qu'un ambassadeur aux droits LGBT+ sera nommé d’ici la fin de l’année.
Cet ambassadeur coordonnera l’action du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour la protection contre les discriminations et la promotion des droits LGBT+.
Il portera la voix de la France et défendra notamment la dépénalisation universelle de l'homosexualité et de la transidentité.
Mesdames et messieurs, j'en prends l'engagement. Le combat du Gouvernement pour les droits LGBT+ va se poursuivre, se prolonger et s'accélérer. Nous agirons sans relâche et nous aurons besoin de toutes les bonnes volontés.
Nous aurons besoin des associations, de la société civile, des collectivités. Nous aurons besoin de toutes celles et tous ceux qui refusent qu'on rejette une personne pour ce qu'elle est.
Il est long le chemin de l'égalité, mais, ensemble, nous pourrons avancer. Je vous remercie.