Alors député-maire du Havre, Édouard Philippe est nommé Premier ministre par le président de la République, Emmanuel Macron, le 15 mai 2017, au lendemain de son investiture. C’est la première fois sous la Ve République, hors périodes de cohabitation, qu’un président nomme un Premier ministre non issu de sa formation politique.
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Biographie
Né le 28 novembre 1970 à Rouen (Seine-Maritime)
Profession : haut-fonctionnaire
Premier ministre de mai 2017 à juillet 2020
Né le 28 novembre 1970 à Rouen de parents enseignants, Édouard Philippe grandit entre la Normandie et l’Allemagne, où il passe son baccalauréat au lycée français dans lequel a été muté son père. Après une hypokhâgne, il intègre Sciences-Po Paris, avant de passer le concours de l'École nationale d'administration (promotion « Marc Bloch ») où il est admis en 1995. À sa sortie, Édouard Philippe intègre la fonction publique et est nommé au Conseil d'État. Il se spécialise dans le droit des marchés publics.
Dès 2001, il devient adjoint au maire du Havre, en charge des Affaires juridiques. Il rejoint alors l’UMP, dirigée par Alain Juppé, qui lui confie en 2002 le poste de directeur général du parti. Il demeure un de ses fidèles soutiens, jusqu’à sa défaite lors de la primaire de la droite pour l’élection présidentielle de 2017.
De 2004 à 2008, il exerce le mandat de conseiller régional de Haute-Normandie, puis celui de conseiller général de Seine-Maritime en 2008. Il est, en parallèle, nommé adjoint au maire du Havre, chargé du développement économique et portuaire, de l'emploi, de la formation, de l'enseignement supérieur et des relations internationales. En 2009, il devient adjoint au maire chargé de l'urbanisme, de l'habitat, du Grand Paris et du développement portuaire.
En 2010, il est élu maire du Havre par le conseil municipal, après la démission d’Antoine Rufenacht. Il est réélu dès le premier tour lors des élections municipales de 2014.Au lendemain de l'investiture d'Emmanuel Macron, élu président de la République, il est nommé Premier ministre et fait son entrée à l'hôtel de Matignon.
ÉDOUARD PHILIPPE À L’HÔTEL DE MATIGNON
Discours de politique générale, le 4 juillet 2017
Dans son discours à l’Assemblée nationale, Édouard Philippe met l’accent sur le rajeunissement et la parité voulus par le nouveau Gouvernement et incarnés par les députées et députés nouvellement élus. Poursuivant l’objectif de rétablir le lien entre les Français et le pouvoir exécutif, il évoque également la valeur de vertu, qui sera au cœur des premiers projets de loi et réformes institutionnelles soumis à l’Assemblée : projet de loi constitutionnelle « Pour une démocratie plus représentative, plus responsable et plus efficace », ou encore réforme de la Justice.
Mouvement des « gilets jaunes »
À partir du 17 novembre 2018, un mouvement de contestation voit le jour, pour protester contre l'augmentation du prix des carburants. Des blocages s'organisent ainsi que des manifestations.
La protestation s’étendant dans le temps et dans les centres-villes, Édouard Philippe décrète un moratoire de six mois sur la hausse annoncée des taxes sur les carburants.
Le Gouvernement lance également un grand débat national, de janvier à mars 2019. Cette consultation propose de faire remonter les priorités des Français autour des thèmes suivants : la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté, l'organisation de l'État et des services publics. À l’issue du débat, le président de la République annonce notamment une baisse de l'impôt sur le revenu et la réindexation des petites retraites sur l'inflation.
Projet de réforme des retraites
Annoncée par Emmanuel Macron dans son programme électoral, la réforme des retraites vise à créer un système universel en remplacement des 42 régimes en vigueur. Le 5 décembre 2019, une manifestation contre la réforme rassemble environ 800 000 personnes.
Le Premier ministre dévoile son projet de réforme le 11 décembre 2019, et le Parlement en entame l’examen. Commence alors un long mouvement de grève, notamment dans les transports publics. Alors que le Gouvernement prévoit d'engager sa responsabilité sur le texte discuté en première lecture à l'Assemblée nationale, selon la procédure de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, une majorité de syndicats appellent, au début du mois de mars, à poursuivre les manifestations. La pandémie de Covid-19 au printemps 2020 interrompt l'examen de la loi et le mouvement d'opposition à celle-ci.
Crise du Covid-19
En 2020, alors que la pandémie du Covid-19 entraîne une crise sanitaire, économique et sociale, le Premier ministre fait prendre des mesures exceptionnelles. Dès le 5 mars, les rassemblements de plus de 5 000 personnes en milieu clos sont interdits. Le 14 mars, le Premier ministre annonce la fermeture de tous les lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays et le 16 mars, le président de la République annonce le confinement de la population : restrictions des déplacements et travail à distance notamment.
Le 18 mars, le Premier ministre présente au Conseil des ministres le projet de loi sur l’état d’urgence sanitaire. Ce texte inclut notamment les mesures liées aux élections municipales et des mesures économiques pour soutenir les entreprises françaises. Ce texte permet en outre au Premier ministre de prendre par décret des « mesures générales (...) proportionnées aux risques encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu ».
Le Premier ministre organise, dès le 11 mai, la levée progressive du confinement de la population, puis fait voter le projet de loi organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire, qui prend fin dès le 11 juillet 2020.
L’APRÈS MATIGNON
Réélu maire du Havre lors des élections municipales de 2020 (dont le second tour a été décalé à juin en raison du confinement lié à la pandémie de Covid-19), Édouard Philippe remet la démission de son Gouvernement au président de la République le 3 juillet 2020.
LES PRINCIPAUX TEXTES ET LOIS DU GOUVERNEMENT PHILIPPE