Haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, écrivain, il a été secrétaire général de l’Élysée et deux fois ministre de Jacques Chirac avant que celui-ci le nomme Premier ministre, de mai 2005 à mai 2007.
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Biographie
Né le 14 novembre 1953 à Rabat, au Maroc
Haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, avocat d'affaires
Partis politiques : UMP - Parti République solidaire
Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales de mars 2004 à mai 2005
Premier ministre de mai 2005 à mai 2007
Fils d’un diplomate devenu sénateur et d’une magistrate, Dominique Galouzeau de Villepin a vécu sa jeunesse dans divers pays. Il est licencié en droit, et diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. Il intègre ensuite l’Ena, promotion Voltaire.
En 1980, il débute une carrière de diplomate en tant que secrétaire des Affaires étrangères. En 1993, il est nommé directeur de cabinet d'Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement d’Édouard Balladur. C’est l’époque où il se lie à Jacques Chirac.
En 1995, après l’élection de Jacques Chirac, il est nommé secrétaire général à la présidence de la République.
Après la réélection de Jacques Chirac à la présidentielle de 2002, il est nommé ministre des Affaires étrangères (mai 2002-mars 2004) dans le gouvernement Raffarin.
Le 14 février 2003, il prononce aux Nations unies un discours qui fait sensation pour signifier l'opposition de la France à la guerre en Irak. Il le conclut par une tirade qui fait date : « Et c'est un vieux pays, la France, d'un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'occupation, la barbarie. Un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs. Et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'Histoire et devant les hommes. Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur. »
En mars 2004, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales dans le gouvernement Raffarin, fonction qu’il occupe jusqu’en mai 2005.
DOMINIQUE DE VILLEPIN À L'HÔTEL DE MATIGNON
Après l’échec du référendum sur la ratification du traité constitutionnel européen, il est nommé Premier ministre en remplacement de Jean-Pierre Raffarin. Il venait de déclarer que « quel que soit le résultat, il faudra mener une politique beaucoup plus volontaire, plus audacieuse, plus solidaire ». Il est le troisième locataire de l’Hôtel de Matignon à ne pas être parlementaire (après Georges Pompidou et Raymond Barre).
Haut fonctionnaire, Dominique de Villepin tient sa légitimité de la confiance du président de la République. Cependant, sa nomination va avec la promotion de Nicolas Sarkozy à l’unique poste de ministre d’État du gouvernement. C’est une situation qui confère au ministre de l’Intérieur un poids singulier.
Toutefois, la relation privilégiée que le Premier ministre entretient avec le président de la République lui assure une vraie liberté d’action. Il joue la carte de la transparence et du chef de collectif en instaurant des conférences de presse thématiques à Matignon, auxquelles sont conviés les ministres concernés.
Discours de politique générale, 8 juin 2005
Dominique de Villepin axe son discours de politique générale d’une part sur l’emploi (car « le chômage atteint un niveau inacceptable : plus de 10 % de chômeurs, voilà le véritable mal français. Il fragilise des familles entières, qui craignent pour leur avenir »), et, d’autre part, sur la nécessité d’encadrer les déficits.
Il s’agit donc de concilier la solidarité nationale avec l’initiative économique, afin de créer de la croissance.
En matière d’emploi, il s’agit de simplifier l’acte d’embauche ; de mettre en place un nouveau type de contrat de travail à durée indéterminée ; d’instaurer des sanctions et primes aux chômeurs selon leur attitude sur le marché de l’emploi ; de développer l’apprentissage pour atteindre les 500 000 apprentis en 2009. Le gouvernement veut mener une politique industrielle volontariste et libérale tout à la fois, avec la création de l’Agence pour l’innovation industrielle, avec l’ouverture du capital des entreprises publiques ; avec la mise en place de projets de recherche sur les énergies renouvelables ; avec des baisses de charges pour les PME, etc.
Enfin, le Premier ministre souhaite combattre le racisme et offrir le respect de l’égalité des chances, à la fois aux personnes victimes de racisme, aux femmes et aux personnes handicapées. Cela s’inscrit dans une mise en avant de la méritocratie républicaine.
Le droit du travail remodelé
Durant l’été, Dominique de Villepin instaure le contrat nouvelle embauche (CNE), qui doit faciliter l’embauche dans les PME en introduisant davantage de flexibilité dans le code du travail. Est introduite une période dite de consolidation de deux ans pendant laquelle le contrat peut être rompu sans motif.
Dominique de Villepin décide ensuite de mettre en place le contrat première embauche (CPE). C’est là un nouveau type de contrat de travail à durée indéterminée pourvu d'une « période de consolidation », à destination des moins de 26 ans, et concernant les entreprises du secteur privé de plus de 20 salariés.
Le projet suscite contre lui un important mouvement social de la jeunesse. Le Premier ministre doit utiliser le 49-3 pour faire passer sa réforme. Le président de la République déclare à la suite que, fait inédit, la loi sera tout à la fois promulguée et suspendue.
La question sécuritaire
En octobre 2005, des émeutes embrasent les quartiers populaires périphériques. Le Premier ministre réagit par des dispositions exceptionnelles. En réactivant la loi du 3 avril 1955, l’état d’urgence est déclaré dans 25 départements.
Dominique de Villepin fait voter une loi sur la récidive des infractions pénales en décembre 2005.L’abolition de la peine de mort est constitutionnalisée en 2007.