Mesdames et Messieurs les députés,
Au moment où je viens défendre devant vous, le
budget de la sécurité sociale, je veux une nouvelle fois rendre hommage aux
soignants.
Chaque jour, partout en France, ils sont aux côtés
de nos compatriotes fragiles ou malades. Ils luttent sans cesse, et sont prêts
à tout donner pour prendre soin, pour soulager, pour guérir.
Nous leur devons des moyens à la hauteur de leur
engagement.
C’est pourquoi le projet de loi de financement de
la sécurité sociale augmente le budget de la santé de près de 9 milliards
d’euros en 2023. C’est 43 milliards d’euros de plus par rapport à 2019, avant
la pandémie.
Mais pour la France Insoumise et le Rassemblement
national, quelle est la réponse pour les soignants, les patients et notre
hôpital ?
Aujourd’hui, je pense aux personnes âgées en perte
d’autonomie et à leurs familles.
Nous devons être solidaires avec elles, préparer la
transition démographique, et offrir à chacun la possibilité de bien vieillir
chez soi.
C’est pourquoi le projet de
loi de financement de la sécurité sociale prévoit d’augmenter le nombre de
salariés dans les services à domicile, et d’instaurer deux heures
supplémentaires d’accompagnement hebdomadaire.
Et pour les aînés en EHPAD, ce
texte renforce la présence soignante à leurs côtés, et les moyens de contrôle
des établissements.
Mais pour La France Insoumise
et le Rassemblement national, quelle est la solution pour les personnes âgées
dépendantes ?
Aujourd’hui, en prenant la
parole, je pense à tous nos compatriotes dont les maladies seront détectées
plus tôt ou évitées, grâce à un renforcement sans précédent de nos actions de
prévention.
La prévention, c’est un
tournant fondamental et un grand pas pour l’égalité. Les déterminismes sociaux
sont encore bien souvent à l’œuvre, face à la maladie. Les rendez-vous de
prévention aux âges clés de la vie, c’est une manière de les déjouer.
Mais pour La France Insoumise
et le Rassemblement national, quelle est la réponse aux inégalités de
santé ? La censure !
La liste est encore
longue :
Je pense aux mères seules,
dont nous allons faciliter la garde d’enfants. Je pense aux personnes en
situation de handicap, pour qui nous investissons davantage. Je pense aux
jeunes femmes, qui bénéficieront de la contraception d’urgence gratuite.
Et face à tous ces défis,
quelle est la réponse, l’unique réponse de La France Insoumise et du
Rassemblement national ?
Mesdames et Messieurs les députés,
Si, dès son dépôt, le projet de loi de financement
de la sécurité sociale proposait de nombreux progrès, vous l’avez profondément
amélioré et enrichi.
En commission, le travail conjoint et la volonté de
co-construction ont permis l’adoption du texte dans son intégralité.
En séance, l’esprit de responsabilité a souvent
prévalu. Et nous avons d’ailleurs conservé dans le texte que j’ai proposé, la
quasi-totalité des amendements votés. Plus de 150 amendements !
Alors, ce projet de loi de financement de la
sécurité sociale montre, une fois de plus, que le compromis est souhaitable, et
qu’il est même possible.
Et que le débat parlementaire, quand il est mené de
bonne foi, conduit à des progrès concrets.
Nous avons retenu des propositions de la majorité,
comme des oppositions.
Grâce à votre travail, nous allons mieux lutter
contre les difficultés d’accès aux soins, avec le cumul emploi retraite pour
les médecins, avec un meilleur partage des tâches entre les professionnels de
santé, avec un accès simplifié à la complémentaire santé solidaire.
Grâce à votre travail, le contenu des rendez-vous
de prévention a été précisé, selon des priorités que vous avez établies :
la santé mentale, la santé des femmes, le cancer, l’activité physique, le
repérage des violence sexuelles et sexistes.
Grâce à votre travail, les personnes atteintes de
cancer pourront être intégralement remboursées des prothèses capillaires.
Grâce à votre travail, les droits sociaux ont été
améliorés pour les enfants victimes de pesticides in utero.
Grâce à votre travail, les sanctions contre les
EHPAD, qui ne respectent pas les demandes des autorités de contrôle seront
renforcées.
Grâce à votre travail, le congé proche aidant et le
congé de présence parentale pour les parents d’enfants malades ont été
améliorés.
Toutes ces mesures sont des avancées pour nos
concitoyens.
Ce texte a été construit avec vous, nourri par vos
discussions et vos débats, en commission comme en séance.
Ce texte a été amélioré grâce à vous, parce que vos
idées et vos votes ont été pris en compte.
Ce texte démontre que nous sommes déterminés à
répondre à l’attente des Français, qui veulent du dialogue et la recherche de
compromis.
Et je regrette que certains, face à un texte
d’avancées sociales, face à un texte considérablement enrichi grâce au débat
parlementaire, n’aient qu’une chose à proposer, une chose à opposer :
censurer le Gouvernement !
Mesdames et Messieurs les députés,
Comme la semaine dernière sur le projet de loi de
finances, deux motions de censure ont été déposées.
Mais aujourd’hui, les signataires diffèrent.
Peut-être faut-il y voir le signe que pour
plusieurs groupes, la responsabilité et le progrès valent mieux que le blocage
du pays.
Les deux orateurs s’arrogent le droit de parler du
peuple, comme si eux seuls, savaient ce que vivent nos concitoyens.
Avec condescendance pour leurs collègues
parlementaires, c’est une chose.
Mais condescendance, aussi, pour les Français
eux-mêmes, qu’il est si simple de cataloguer avec une rhétorique éculée qui,
derrière les mots ne propose aucune solution, si ce n’est la préférence
nationale, d’un côté ; et une version anachronique de la lutte des classes
de l’autre.
Mesdames et Messieurs les députés de la France
Insoumise,
Votre stratégie, dans les faits, conduit à refuser
aux Français des progrès sociaux, parce qu’ils sont proposés par le
Gouvernement.
J’ai toujours dit que je ne vous confondais pas
avec le Rassemblement national.
Mais quand votre grand leader, à l’extérieur de cet
hémicycle, présente sur son blog, la méthode pour rendre un texte de censure
acceptable sur tous les bancs, et fait les comptes sans séparer vos voix et celles
de l’extrême droite,
je ne peux que constater que vous entretenez la
confusion.
Car au fond, pour vous, la fin justifie tous les
moyens.
Même une alliance contre nature, de celles qui
nourrit les populismes, et dont l’histoire nous a appris, qu’elle finissait
toujours par favoriser l’extrême droite.
Mesdames et Messieurs les députés de La France
Insoumise,
La Nouvelle Union des Populismes ne construit pas
de majorité alternative,
Mais cela aussi, vous faites semblant de l’ignorer.
Une chose est pourtant claire : le progrès ne
viendra pas de l’instabilité ou du chaos.
Votre motion de censure, une fois de plus, enchaîne
les outrances et contre-vérités.
Vous demandez des moyens pour l’hôpital. C’est dans
le projet de loi !
Vous voulez des mesures pour lutter contre les
déserts médicaux et améliorer l’accès aux soins. C’est dans le projet de
loi !
Vous demandez une augmentation globale du budget de
la sécurité sociale. C’est dans le projet de loi !
Votre motion de censure, c’est finalement le député
Olivier FAURE qui en parle le mieux, et je le cite : c’est du « brouhaha ».
Et dans son texte, le Rassemblement national
affirme franchement, frontalement, – brièvement, aussi –, sa pure et simple
volonté d’obtenir le rejet du projet de loi, et la chute du Gouvernement.
Le rejet du progrès et le conservatisme sont
inhérents à votre histoire.
Vous n’accepterez jamais un texte, qui offre des
moyens et des solutions. Car votre sécurité sociale à vous, ce sont les
difficultés de nos concitoyens.
Mesdames et Messieurs les députés,
Dès le départ, les oppositions avaient indiqué
qu’elles rejetteraient le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Pour autant, le projet de loi a été adopté en
commission.
Pour autant, les débats dans l’hémicycle ont été de
qualité.
Nos discussions ont été utiles. Elles ont nourri le
texte.
Michel ROCARD le disait devant cette Assemblée, le
49-3 permet de conclure le débat, jamais de l’interdire.
J’entends les oppositions, qui peuvent légitimement
penser que voter un texte financier reviendrait à une approbation plus
large de la politique du Gouvernement.
Mais je veux retenir que sur ce texte, nous n’avons
pas été loin d’un accord.
Pas loin de répondre à l’attente des
Français : construire des compromis, sans compromission.
Ce projet de loi propose des acquis sociaux
majeurs.
Nous resterons ouverts au dialogue, au Sénat comme
en nouvelle lecture.
Et nous restons déterminés à agir au service des
Français.
Engagement de la responsabilité du Gouvernement sur la 4e partie et l’ensemble du projet de loi de financement de la sécurité sociale