Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Premier ministre, cher António COSTA,
L’année dernière, à la veille du Sommet social, que vous organisiez, je m’étais rendue à Porto. J’étais alors ministre du Travail.
Aujourd’hui, pour mon premier déplacement en Europe en tant que Première ministre de la République Française, je suis heureuse de retrouver le Portugal. Et je vous remercie, Monsieur le Premier ministre, cher António COSTA, pour votre invitation à Lisbonne.
Nos deux pays viennent de vivre un temps fort de leur relation. La Saison croisée France – Portugal a été l’occasion de consolider encore les liens déjà très forts qui nous unissent.
A travers des échanges, des expositions, des spectacles et des créations, la France et le Portugal ont montré, une fois de plus, le dynamisme de leurs liens culturels et la densité de l’amitié, qui nous unit.
Une amitié entre des Etats, mais aussi une amitié entre deux peuples, qui se connaissent bien. 2 millions de personnes d’origine portugaise vivent en France et plus de 50 000 Français sont établis au Portugal.
Une amitié, qui s’incarne dans nos coopérations, qu’elles soient économiques, culturelles, éducatives, ou stratégiques.
Une amitié, qui se nourrit enfin par la confiance et par une lecture commune des enjeux de demain.
Alors que la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine menace notre modèle démocratique et affecte le quotidien de nos compatriotes. Nous sommes tous deux convaincus, de la nécessité de bâtir une Europe plus protectrice, plus solidaire et plus autonome.
A un semestre d’écart, nos deux présidences du Conseil de l’Union européenne ont montré une grande convergence de vue sur les solutions aux défis, qu’affronte l’Europe.
Je pense à la lutte contre le dérèglement climatique, à la régulation des géants du numérique, aux progrès pour les droits sociaux ou encore à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Lors de notre échange, nous avons ainsi pu partager notre ambition pour l’Europe. Nous souhaitons continuer à avancer, notamment sur la transition écologique, la gouvernance économique et l’agenda social européen.
Nous avons bien sûr évoqué la guerre en Ukraine.
Comme le Président de la République, Emmanuel MACRON, l’avait affirmé dès le premier jour, nous sommes déterminés à poursuivre notre soutien à l’Ukraine face à l’agression illégale de la Russie. Et ce soutien continuera à se faire dans toutes ses dimensions : militaire, économique, humanitaire.
Nous croyons, aussi, fermement, que notre force vient de notre unité entre Européens. Depuis le 24 février dernier, cette unité ne s’est jamais démentie. Ma conviction est claire : c’est ensemble, que nous parviendrons à faire face et que nous continuerons à prendre des mesures utiles et efficaces pour aider le peuple ukrainien.
Nous avons aussi évoqué l’impact du conflit, sur nos deux pays et sur le continent.
Nous partageons la nécessité de continuer à protéger nos peuples et nos économies contre l’explosion des prix de l’énergie.
Là encore, nous croyons que c’est en faisant bloc et en agissant de manière coordonnée, que nous parviendrons à obtenir les meilleurs résultats.
Nous avons naturellement échangé sur les tensions énergétiques de l’hiver qui arrive et sur l’accélération de la sortie de notre dépendance aux énergies fossiles.
Comme l’a évoqué le Premier ministre António COSTA, nous avons naturellement parlé des interconnexions que nous allons mettre en place entre nos deux pays, et y compris avec l’Espagne.
Et moi j’ai pu assurer le Premier ministre COSTA de notre détermination à avancer sur ces sujets notamment dans la perspective de la rencontre prévue entre Emmanuel MACRON, le Premier ministre portugais et notre homologue espagnol.
Au travers de tous ces sujets, je pense que nous sommes vraiment déterminés à favoriser les interconnexions de nos pays, à avoir une Europe plus forte face aux crises énergétiques, et qui va dans le sens porté par le Green deal, donc une Europe fondée de plus en plus sur des énergies décarbonées.
Nous avons aussi échangé sur un sujet qui compte pour nos deux pays : la refondation du partenariat entre l’Europe et l’Afrique.
Monsieur le Premier ministre,
Tout à l’heure, j’aurai l’occasion d’échanger avec des jeunes de nos pays, sur leurs préoccupations et leurs aspirations pour l’avenir.
Je pourrai leur dire que face aux défis qui nous attendent, la France et le Portugal partagent une volonté et des ambitions communes.
Nous sommes deux Nations amies. Deux Nations européennes.
Et nous sommes déterminés à tirer le meilleur, ensemble, le meilleur des grandes transitions qui nous attendent.
Merci encore, cher António. Merci à tous.
Discours d'Elisabeth Borne