Conférence de presse conjointe de la Première ministre et du Premier ministre d’Irlande

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié le 14/11/2023|Modifié le 14/11/2023

Monsieur le Taoiseach,
Mesdames et Messieurs les ministres
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureuse d’être de retour en Irlande et je tiens à vous remercier, Monsieur le Taoiseach, cher Leo VARADKAR, pour votre invitation.
Nos deux pays partagent une amitié forte et historique, et nous aurons l’occasion de l’évoquer dans quelques instants en célébrant les 225 ans de l’année des Français et notre attachement commun aux valeurs républicaines.
Ma visite aujourd’hui répond à plusieurs objectifs.
Le premier, c’est de faire valoir les valeurs démocratiques que nous partageons, et qui sont au cœur du projet européen.
Il y a un lien dans l’histoire entre nos deux pays. En particulier, l’année 1798, « année des Français » comme on l’appelle ici, a été un marqueur essentiel de la construction de la République irlandaise.
La démocratie, la liberté, l’Etat de droit : toutes ces notions ont forgé l’amitié franco-irlandaise.
Ces valeurs, nos deux peuples les ont en partage, et nous continuerons à les porter ensemble, notamment au sein de l’Union européenne et sur la scène internationale.
Nous en avons parlé tout à l’heure, Monsieur le Taoiseach, tout comme la secrétaire d’État chargée de l’Europe, Laurence BOONE, a pu le faire avec son homologue, pour marquer de nombreuses convergences de vues sur l’avenir de l’Europe.
France et Irlande, nous œuvrons ensemble à rendre l’Europe plus forte, plus politique, plus proche des aspirations de nos concitoyens.
L’Europe nous protège, et doit nous permettre de gagner notre autonomie dans les domaines stratégiques.
L’Europe nous protège, et elle seule nous permettra de relever les grands défis devant nous : la transition écologique, la souveraineté énergétique, la question migratoire ou la régulation du numérique.
L’Europe nous protège, et c’est elle qui permet de faire valoir la liberté et la démocratie.
Alors que des échéances importantes approchent pour l’Union européenne, nous devons plus que jamais défendre nos convictions, défendre la construction européenne face aux partisans de l’isolement et de l’affaiblissement. Rompre avec l’Europe, c’est rompre avec nos valeurs.
Et c’est avec un partenaire comme l’Irlande, qui partage nos combats, nos convictions et notre vision pour l’Union européenne, que nous devons mener ce combat.
Avec Leo VARADKAR, nous avons également eu l’occasion d’évoquer ensemble les questions internationales, en particulier la situation au Proche-Orient, depuis les attaques terroristes du Hamas, le 7 octobre en Israël.
Cette attaque a fait plus de 1200 victimes dont 40 Français. 8 d’entre eux demeurent disparus, plusieurs étant sans doute otages du Hamas. Autour du Président de la République, nous sommes mobilisés pour obtenir leur libération immédiate et sans condition.
J’ajoute que les populations civiles palestiniennes ne doivent pas payer pour les crimes du Hamas.
Face à l’ampleur du nombre de victimes et à la situation humanitaire dramatique à Gaza, nous appelons à une pause humanitaire et à œuvrer à un cessez-le-feu. Il faut tout faire pour permettre à l’aide étrangère d’entrer dans la bande de Gaza et de répondre à l’urgence pour les populations civiles.
Le seul chemin pour la paix passe par la relance d’un processus politique permettant de garantir la sécurité d’Israël et la création d’un Etat palestinien. Je sais que c’est une position que nous partageons, Monsieur le Taoiseach, cher Leo VARADKAR.
Nous avons également évoqué ensemble le conflit en Ukraine où le soutien sans faille des Européens doit rester notre ligne directrice.
La deuxième raison de ma visite, c’est de soutenir le développement du partenariat entre nos deux pays, selon le plan d’action conjoint adopté en 2021.
La France est le plus proche voisin de l’Irlande au sein de l’Union européenne. Ce n’est pas seulement une réalité géographique. C’est une ambition politique que nous mettons en œuvre par des actes.  Un rapport public sur la 2ème année de mise en œuvre de ce plan d’action a été remis aux deux secrétaires d’Etat aux Affaires européennes et nous avons leur avons demandé de continuer à suivre avec attention la poursuite de la mise en œuvre de ce plan.
Cher Leo VARADKAR, depuis la visite du Président de la République en Irlande au mois d’août 2021, vous vous êtes rendus vous-même plusieurs fois en France et à Paris.
Aujourd’hui, quatre ministres m’accompagnent, pour mettre en application le plan d’action conjoint, adopté en marge de la visite du Président, il y a un peu plus de deux ans.
Je pense d’abord à l’énergie, qui a été au cœur de nos discussions.
L’interconnecteur celtique, qui va relier Cork à Brest en 2027, sera votre première connexion directe avec le continent. Cette connexion permettra à la France de participer à votre approvisionnement électrique, avec une énergie décarbonée. Ce projet stratégique est une contribution concrète à la sécurité énergétique de l’Union européenne.
Une déclaration conjointe sera signée par les ministres en charge de l’énergie Agnès PANNIER-RUNACHER et Eamon RYAN, pour fixer le cap de la densification de notre coopération en matière énergétique. Cette déclaration structurera le dialogue sur ce sujet entre nos deux gouvernements.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès PANNIER-RUNACHER, se rendra cet après-midi sur le site de l’opérateur EirGRID et se verra présenter les progrès d’un champ d’éoliennes offshore au large de Dublin auquel participe EDF renouvelable.
Je pense également aux partenariats que nous souhaitons nouer pour renforcer l’innovation.
Je visiterai cet après-midi les locaux de l’incubateur Dogpatch Lab, pour témoigner du soutien que la France et l’Irlande apportent à celles et ceux qui construisent, jour après jour, les champions de demain. Leur réussite est le garant de notre autonomie stratégique.
Le ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël BARROT, aura également l’occasion de rencontrer votre ministre de l’Entreprise du commerce et de l’emploi irlandais Simon COVENEY et les acteurs du numérique pour mettre en valeur le succès de la French Tech et réfléchir, avec eux, aux meilleurs moyens de structurer et de protéger une réelle « Tech européenne ».
Nous avons pour ambition de renforcer les liens franco-irlandais en matière de recherche fondamentale et d’entrepreneuriat, en particulier dans les domaines cruciaux que sont la DeepTech et la GreenTech.
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Sylvie RETAILLEAU pourra échanger sur ces points avec son homologue Simon HARRIS et les acteurs de l’innovation universitaire.
Et plus largement, les échanges entre nos deux pays se renforcent considérablement.
J’en veux pour preuve les liaisons maritimes entre nos ports, dont le nombre a quadruplé ces dernières années. J’avais porté cette dynamique en 2018 en tant que ministre des Transports. Je suis heureuse qu’elle œuvre au rapprochement entre nos peuples.
Les jumelages et les partenariats se multiplient également. C’est le cas avec la Bretagne, la Normandie ou la ville de Dunkerque. Ce sont des signes forts, que nous devons encourager.
Mesdames et Messieurs,
Enfin, si j’ai tenu à répondre à votre invitation Monsieur le Taoiseach, cher Leo VARADKAR, c’est bien sûr aussi pour rencontrer la communauté française en Irlande, avec qui j’échangerai ce soir.
Ce sont au total plus de 30 000 Français qui vivent ici, qui y travaillent ou y étudient, grâce à la vitalité de notre coopération universitaire : la France est la première destination des étudiants irlandais en Erasmus et les jeunes Français constituent le premier contingent des étudiants Erasmus en Irlande.
Je tiens une nouvelle fois, Monsieur le Taoiseach, cher Leo VARADKAR, à vous remercier pour votre invitation, votre accueil et celui de votre Gouvernement.
Cette visite est une nouvelle preuve de la force de l’amitié franco-irlandaise.
Je vous remercie.
Go raibh maith agaibh

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