Monsieur le
président du Sénat, cher Gérard LARCHER,
Madame la ministre,
chère Dominique FAURE,
Madame la
présidente, chère Carole DELGA,
Mesdames et
Messieurs les présidents des Régions de Métropole et des Outre-mer,
Mesdames et
Messieurs les élus,
Il y a deux mois,
nous nous sommes réunis pour la première fois, à Matignon, pour un premier
échange et une réunion de travail.
Nous nous
connaissions déjà. Et nous avions déjà eu l’occasion, dans mes précédentes
fonctions, de nous rencontrer, d’échanger et de travailler ensemble.
A Matignon, j’ai
pris un engagement : prolonger le dialogue et construire des solutions
communes et adaptées, avec vous.
Deux mois plus
tard, je suis à nouveau avec vous.
Non pas pour vous
livrer des décisions prises par l’Etat ou vous mettre devant le fait accompli.
Mais bien présente
pour une nouvelle étape de notre dialogue constant. Une nouvelle étape de cette
relation renouvelée que nous avons appelée de nos vœux.
Et pour débuter,
j’aimerais vous livrer une conviction, que je tiens de la crise Covid.
Parmi les
enseignements de l’épidémie, nous avons tous vu que lorsqu’on donne des marges
de manœuvre aux territoires et que nous avons des objectifs communs, nous
pouvons tout surmonter.
Ce constat, j’ai
bien l’intention d’en faire une méthode et de l’appliquer à tous les défis que
nous avons en commun.
Madame la
présidente, vous parlez « d’équipe France ». Je vous rejoins
totalement. Nous devons faire bloc pour trouver des solutions en faveur des
Français. Seul le collectif permettra de réussir.
- Une méthode pour relever les défis à venir
Cette nécessité
d’action collective est d’autant plus forte que notre pays est entré dans une
période de profonds bouleversements.
Je pense d’abord à
la guerre en Ukraine et ses conséquences sur notre économie, sur le pouvoir
d’achat des Français. Je sais que bon nombre d’entre vous ont pris des mesures,
en plus des décisions de l’État, pour protéger nos concitoyens.
Je pense ensuite à
la crise énergétique dont il serait illusoire d’espérer qu’elle se limite à
l’hiver prochain.
Je pense à la crise
climatique, dont chacun d’entre vous a pu mesurer les effets concrets et
ravageurs cet été. Le dérèglement climatique nous rattrape et menace
directement nos territoires.
Et je n’oublie pas,
enfin, la crise démocratique, dont la hausse de l’abstention et la banalisation
des extrêmes sont des symptômes.
Face à tous ces
défis, nous avons un devoir d’agir et un devoir de réussir, ensemble.
Pour y parvenir, je
souhaite bâtir avec vous une méthode de travail claire, autour de quatre
principes.
Le premier principe,
c’est la concertation et je vous
rejoins monsieur le président WAUQUIEZ. Nous devons tous tirer les
enseignements de la crise sanitaire.
Je souhaite un
dialogue dense et continu avec vous, sur tous les enjeux que nous avons en
commun.
Nous avons posé les
fondations de ce dialogue constant. Je souhaite que nous le construisions
largement avec vous, et les autres associations d’élus. Je me réjouis du
travail que nous avons déjà entamé avec les maires et les départements de
France. Pour être efficaces, nous devons associer toutes les collectivités. Le
cloisonnement serait une erreur.
Le second principe
sur lequel je m’engage, c’est la construction d’un programme de travail
partagé.
Nous ne pouvons pas
réussir si nous avançons en ordre dispersé. Il nous faut donc déterminer un
programme de travail complet autour d’une lecture commune des défis à relever,
des leviers à activer et des moyens nécessaires.
J’ai demandé au
ministre en charge de la Cohésion des territoires de construire un agenda
territorial avec les collectivités. Nous devons avoir de la lisibilité sur les
réformes à venir, leur calendrier et nos modalités de travail.
Ce travail commun,
impose de ne pas brusquer ou déstabiliser les acteurs locaux. Nos échanges sur
les questions d’organisation ou de compétences doivent rechercher des accords
voire des consensus. Ils doivent viser l’identification de responsabilités
claires et la définition de moyens à la mesure des enjeux. Le président de la
République a ouvert des discussions. Nous les mènerons à leur terme. J’ai bien
pris note, monsieur le président, des Travaux que le Senat va engager et nous
le suivrons avec attention.
Le troisième
principe pour notre futur travail commun me tient à cœur. Je l’évoquais dès ma
déclaration de politique générale, c’est la différenciation. Je sais que
ce principe est central pour vous, vous l’exprimiez encore récemment. Je vous
le dis : nous serons au rendez-vous.
Nous devons tenir
compte des spécificités de chaque territoire, de leur diversité, de leurs
atouts et de leurs fragilités. Aussi, nous devons donner des marges de manœuvre
aux uns et autres et vous faire confiance pour expérimenter et pour innover.
Concernant la Corse,
j’ai chargé le ministre de l’Intérieur de mener à bien une large concertation
pour trouver des solutions pour l’avenir de l’île. Tous les sujets sont sur la
table, y compris la question institutionnelle.
Quant à nos Outre-mer,
j’ai demandé au ministre délégué, Jean-François CARENCO, de mener une
concertation étroite avec toutes les collectivités pour identifier les actions
prioritaires à mettre en œuvre. Si la question institutionnelle permet plus
d’efficacité, nous serons ouverts à la discussion.
Enfin, le dernier
principe sur lequel je prends date face à vous, c’est vous donner de la
lisibilité sur vos moyens.
Ces derniers jours,
Christophe BECHU, avec la ministre déléguée aux collectivités, Caroline CAYEUX,
et le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel ATTAL, ont mené avec vous
des concertations dans ce but.
Il ne s’agit
évidemment pas d’interférer dans votre gestion. Notre objectif est de partager,
avec vous, un état des lieux franc et lucide de la situation financière. Car
nous devons tous être au clair sur les contraintes qui pèsent sur nous.
Vous m’avez dit
votre volonté de contribuer de manière constructive à cette ambition. Le
dispositif que nous construirons pour atteindre cet objectif, doit reposer sur la confiance et la responsabilité.
Je sais également
que la lisibilité sur les moyens passe par des engagements financiers clairs.
Je le dis devant vous : le pacte financier pluriannuel que nous
construisons garantira le panier de ressources des régions. Ces ressources doivent être dynamiques, et
c’est le cas avec la TVA que vous percevez.
Cette lisibilité est d’autant plus importante, dans le contexte que nous
connaissons. L’inflation pèse fortement sur toutes les collectivités. La très
forte hausse des cours du gaz et de l’électricité à l'échelle européenne
renforce aujourd’hui vos préoccupations, amplifiées par des déclarations
inutilement alarmistes.
J’ai conscience, chère Carole, que les budgets régionaux sont dès cette
année, et en 2023, fortement impactés. Le Gouvernement continuera à être présent
pour accompagner les collectivités en difficulté, y compris les régions.
J’ai demandé que nous construisions ensemble les éléments d’une
prospective financière, pour éclairer les décisions à venir. Ce travail est
urgent.
Notre objectif, c’est d’abord de stopper l’explosion injustifiée des
cours de l’énergie à l'échelle européenne, de les ramener à plus de modération.
C’est ensuite d’agir contre la spéculation sur les prix de l’énergie.
C’est aussi d’être vigilant à ce qu’EDF tienne son planning de
redémarrage des réacteurs nucléaires. Et je sais que l’entreprise est
entièrement mobilisée.
La méthode que je
vous propose, doit nous permettre de répondre aux urgences auxquelles fait face
notre pays. Mais j’ai la conviction que nous devons aussi nous préparer,
ensemble, aux transformations profondes que va connaître la France.
C’est pour
anticiper ces changements, que le président de la République a lancé la semaine
dernière, le Conseil national de la refondation, le CNR.
Le CNR permet un
dialogue libre entre l’État, les collectivités, les partenaires sociaux, les
forces vives de notre Nation, avec un objectif : bâtir des solutions.
Je vous remercie,
cher Hervé MORIN, d’avoir pris part, au nom des Régions de France, à la
première réunion. Je suis convaincue que les pays qui anticiperont les
changements à venir seront les gagnants du monde de demain.
Je vous ai fait part de la méthode que je souhaite développer avec vous.
Et cette méthode, je veux que nous la mettions au service, en priorité,
de deux grandes ambitions : le plein-emploi et la transition écologique. Ces
deux objectifs font pleinement écho au thème de votre congrès : la
souveraineté.
D’abord, le plein-emploi.
Le précédent quinquennat a permis de mettre en place des réformes
nécessaires et d’obtenir des résultats.
Désormais, le plein emploi nous est accessible. Il permettra de changer
de modèle de société.
Le plein-emploi, c’est l’émancipation et la dignité par le travail.
C’est le bon emploi, car il donne plus de pouvoir de négociation aux
salariés et pousse les employeurs à offrir de meilleures conditions de travail
et de meilleurs salaires.
C’est enfin, par la création de richesse, l’assurance de la pérennité de
notre modèle social.
Aujourd’hui, les régions ont un rôle clé à jouer pour y parvenir. Et je
crois que c’est un objectif sur lequel nous pouvons nous accorder.
Nous devons d’abord ramener vers l’emploi celles et ceux qui sont le
plus éloignés du travail. Je pense notamment à nos jeunes.
Le plan « 1 jeune, 1 solution », pour lequel nous avons
beaucoup travaillé ensemble, a montré des résultats, notamment en atteignant le
record de 730 000 contrats d’apprentissage signés en 2021.
Nous devons continuer, ensemble, à promouvoir l’apprentissage. Nous
devrons réfléchir, aussi, aux moyens d’améliorer l’information sur les métiers
au collège et au lycée. Je sais que vous avez beaucoup d’attentes dans ce
domaine. Je sais que vous avez aussi des initiatives sur lesquelles nous allons
nous appuyer pour faire des lycées professionnels une voie d’insertion et
d’excellence.
Notre deuxième levier d’action, c’est la formation initiale et continue vers les
métiers d’avenir et les filières qui connaissent des tensions de recrutement.
Nous avons signé
plusieurs avenants aux pactes régionaux d’investissement dans les compétences,
pour renforcer l’effort en ce domaine.
Nous devons aller
plus loin. Adapter certaines formations, pour qu’elles répondent à la fois aux
besoins des entreprises et aux aspirations des jeunes. En créer de nouvelles,
pour qu’elles correspondent aux filières d’avenir.
Votre engagement et
l’innovation locale seront déterminants.
Notre troisième
levier d’action, c’est l’accompagnement des demandeurs d’emploi.
Avec
l’accompagnement, l’insertion et la formation dispersés entre État,
départements et régions, notre organisation est trop complexe et source de
ruptures dans les parcours de trop nombreux demandeurs d’emploi.
Je pourrais aussi
mentionner le rôle essentiel des communes et intercommunalités pour lever les
freins au retour à l’emploi. Nous devons travailler ensemble, joindre nos
efforts et s’assurer que notre propre organisation ne soit pas un obstacle sur
le chemin du travail. C’est le sens même de la création de France Travail. Le
rôle déterminant des régions y sera reconnu.
Une concertation
vient de commencer pour mener à bien cette réforme. Vous y serez étroitement
associés.
Enfin, vous avez
entre les mains, un dernier levier essentiel vers le plein-emploi : le
développement économique.
Sur ce sujet,
aussi, nous pouvons avancer de concert et, en particulier, pour la réindustrialisation
de notre pays. J’insiste sur ce point, car la crise sanitaire comme la guerre
en Ukraine ont montré qu’il était impératif de reconstruire notre souveraineté
industrielle. Je sais que c’est une préoccupation que vous partagez.
Les réformes du
premier quinquennat ont permis d’enrayer la désindustrialisation entamée depuis
des décennies. Et après 20 ans de chute, le nombre d’emplois industriels a
augmenté de près de 50 000 depuis 2016.
Nous devons
maintenant accélérer, avec en tête l’ambition de décarboner notre industrie.
C’est un devoir pour les générations à venir. C’est aussi le seul choix
économique rationnel, car il est la garantie de notre compétitivité.
Aussi, nous devons
consolider nos secteurs industriels historiques, comme l’automobile,
l’aéronautique ou l’agroalimentaire, tout en les adaptant aux enjeux de la
décarbonation.
Et dans le même
temps, nous devons nous placer à l’avant-poste des secteurs d’avenir comme
les énergies renouvelables, les semi-conducteurs, les biotechnologies ou le
numérique.
Nous avons mené des
investissements forts. Avec le PIA. Avec France 2030 – j’y reviendrai. Nous
pouvons compter, aussi, sur la détermination de Business France, de la Team
France Invest, de la Team France Export et sur vos nombreuses initiatives.
Pour réussir, je
vous propose trois priorités.
D’abord, continuer
à améliorer la compétitivité de nos entreprises. Les prochains mois permettront
de nouvelles avancées. Nous proposerons une nouvelle baisse des impôts de production
dans la cadre du PLF 2023. Et le texte sur les énergies renouvelables, nous
permettra de simplifier notre droit pour accélérer le déploiement de nouvelles
installations sur le territoire.
Ensuite, nous
voulons créer un million d’emplois dans les secteurs d’avenir. Nous y
parviendrons notamment par la formation, par la reconversion. De cette manière,
et j’y tiens particulièrement, nous accompagnerons aussi, les travailleurs des
secteurs qui vont connaître des transformations radicales avec la transition
écologique.
Enfin, nous allons
continuer le déploiement du plan France 2030. France 2030, ce sont des
investissements pour l’innovation, pour la production et pour la décarbonation,
partout sur le territoire. Je sais que la plupart d’entre vous ont déjà conclu
un accord pour le volet territorialisé de France 2030.
Les choses avancent
bien. 7 milliards d’euros de France 2030 ont déjà été engagés et des projets
concrets voient le jour. Je pense aux 3 gigafactories de batteries dans les
Hauts-de-France. Je pense à l’hydrogène ou aux projets sur la santé en
Auvergne-Rhône Alpes. Je pense à la Normandie autour des projets de
recyclage.
Nous devons agir
fort, agir de manière déterminée et avec une attention particulière pour nos
PME et nos ETI, au cœur de la réindustrialisation. L’enjeu, désormais, c’est de
donner leur chance à tous les territoires, c’est d’aller chercher avec vous, de
manière volontariste, les projets qui doivent être soutenus.
L’autre grand défi
que nous pouvons, que nous devons affronter conjointement, c’est la transition
écologique.
Nous nous sommes
fixé deux objectifs ambitieux : réduire de 55% nos émissions d’ici 2030 au
niveau européen et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Ces objectifs, nous
devons les atteindre. Il en va de notre avenir collectif. Il en va de notre
prospérité demain.
Pour réussir, il
n’y a pas de solution miracle, il faudra mettre en place des centaines de
mesures, dans tous les secteurs et partout en France.
Face à l’ampleur de
la tâche, nous devons nous doter d’un plan de bataille : la
planification écologique.
Cela veut dire que
secteur par secteur, territoire par territoire, nous allons nous fixer des
objectifs, un calendrier pour les atteindre et des moyens adaptés pour y
parvenir. Nous trouverons à la fois comment limiter le changement climatique et
comment nous y adapter. Comment restaurer notre biodiversité et préserver nos
ressources.
J’ai demandé que
les discussions sur les thèmes de l’eau, de la forêt et de la production
d’énergie décarbonée commencent dès ce mois-ci.
Au cours de
l’automne, les échanges devront commencer pour chaque secteur de notre
économie. Et nous pourrons bénéficier, d’ici la fin de l’année, d’une vision
complète de notre planification écologique.
Cette planification
doit être ancrée dans les territoires et bénéficier de moyens à la hauteur de
l’enjeu. C’est pourquoi j’ai décidé de créer un fonds d’accélération de la
transition écologique des territoires, qui viendra soutenir les actions des
collectivités.
Ce fonds vert sera
doté d’1,5 milliard d’euros dès l’année prochaine. Des orientations seront
fixées au niveau national, bien sûr. Mais ce fonds sera intégralement
territorialisé. Cela permettra aux préfets de région de construire avec vous
une programmation adaptée aux spécificités de chaque région et coordonnée avec
vos propres actions en matière de transition écologique.
C’est ainsi,
également, que nous allons lier ce fonds aux démarches contractuelles engagées,
notamment les contrats de relance et de transition écologique. Il faudra bien
sûr les rénover. L’État et les régions doivent faire converger leurs démarches
en matière de contrats territoriaux.
Je veux en profiter
pour avoir un mot pour nos Outre-mer. La protection de la biodiversité,
l’autonomie alimentaire et la souveraineté énergétique sont autant de défis et
d’opportunités. Si nous agissons ensemble, nous pouvons faire des Outre-mer des
territoires à l’avant-garde de la transition écologique.
Plus largement,
toutes les régions ont un rôle clé à jouer pour notre planète et j’aimerais
évoquer avec vous deux sujets : la lutte contre l’artificialisation des sols et
les transports.
Sur la lutte
contre l’artificialisation des sols, nous nous sommes fixé un
objectif : diviser par deux le rythme de l’artificialisation en 10 ans et
l’absence d’artificialisation nette d’ici 2050. C’est une nécessité si nous
voulons stocker du carbone, préserver notre biodiversité et la richesse de
notre patrimoine agricole, mais aussi nous protéger face aux impacts du
changement climatique, en particulier contre les inondations.
Vos compétences et
les schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des
territoires vous donnent un rôle pivot dans l’atteinte de ces cibles. Car c’est
une évidence, mais je préfère le dire explicitement : une
territorialisation réussie implique une prise en compte des projets
d’aménagement du territoire, que vous avez définis.
Je sais pouvoir
compter sur vous pour veiller à l’équilibre entre :
-
la nécessité de
préserver nos sols naturels et agricoles ;
-
et l’attractivité
économique, notamment dans les territoires ruraux.
Je connais
également les inquiétudes que suscite l’objectif du Zéro artificialisation
nette. J’ai demandé au ministre de la Transition écologique et de la Cohésion
des territoires d’engager un dialogue avec vous, notamment :
-
sur la façon la
plus équitable de prendre en compte les projets d’envergure nationale dans le
décompte de l’artificialisation ;
-
ou sur la
définition de ce qui relève précisément de l’artificialisation, afin de pleinement
tenir compte des opérations de renaturation.
Je souhaite que ce
travail aboutisse d’ici la fin de l’année.
Je sais enfin que
l’atteinte des objectifs de réduction de l’artificialisation suppose de sortir
d’un système dans lequel les collectivités sont incitées à artificialiser. Nous
devons réfléchir ensemble, à moyen terme, à mettre en cohérence nos objectifs.
Face à l’urgence
climatique, l’un de nos plus grands défis est d’adapter nos mobilités. Là encore, vous avez un rôle central à
jouer.
Chaque Français
doit pouvoir choisir un moyen de transport propre pour ses déplacements.
La loi
d’orientation des mobilités, que j’ai portée, vous a conforté en tant
qu’autorités organisatrices des mobilités dans les régions : nous devons
avancer ensemble.
Vous le savez,
notre premier défi commun, c’est le ferroviaire. Le plan petites lignes, lancé
en 2020, a permis des avancées fortes et des engagements concrets entre l’État
et les Régions. J’entends les urgences et je partage votre impatience. Il nous
faudra être imaginatifs ensemble pour relever ce défi.
Mais notre travail
commun peut aller bien au-delà du ferroviaire. Nous avons beaucoup à faire pour
les mobilités actives, le covoiturage, le transport à la demande ou encore
l’ensemble des transports collectifs.
Les contrats de
plan Etat-région jouent un rôle essentiel au service de cette ambition, vous le
savez. Vous avez pu, en début d’année, remonter aux préfets l’ensemble des
projets que vous souhaitiez y voir figurer. Ces projets sont nombreux et
appellent un inévitable travail de priorisation. Mais je sais l’urgence qu’il y
a à engager les négociations sur ce sujet.
Aussi, je vous confirme que dès novembre, après
que le Conseil d’orientation des infrastructures aura rendu ses conclusions,
nous demanderons aux préfets de région de lancer les travaux pour définir une
programmation avec vous.
- Nous saisir de tous les instruments pour réussir : fonds
européens et expérimentation territoriale
Pour apporter des
réponses aux Français, agir de concert et relever les défis devant nous, nous
devons nous saisir de tous les outils à notre disposition. Je sais que vous y
êtes attentif, cher Renaud MUSELIER.
L’accord de
partenariat conclu entre la France et la Commission européenne en juin dernier dote la France de plus de 18
milliards d’euros pour soutenir l’innovation, les transitions numérique et
énergétique, l’insertion et l’emploi sur la période 2021-2027.
Nous devons faire
le plein usage de ces fonds et les mettre en cohérence avec nos actions,
notamment en matière de rénovation énergétique ou de préservation de la
ressource en eau, pour tester, expérimenter et innover. Nous serons à vos côtés pour construire
ensemble un partenariat afin d’apporter des réponses à la hauteur de l’urgence
climatique.
Enfin, et plus
globalement, notre succès collectif passera par l’innovation et la confiance.
Certaines régions
m’ont déjà fait part de leur volonté de mener des expérimentations sur
certaines politiques publiques. J’y suis favorable et je souhaite que dans les
prochaines semaines, nous identifions des régions-pilotes pour innover dans
certains domaines stratégiques comme la transition écologique, la
réindustrialisation, la formation ou l’agriculture.
J’ai tracé devant
vous les grandes lignes des défis qui nous attendent.
Nous ne sommes pas
forcément d’accord sur tout.
Mais je suis
convaincue, que nous avons en commun, une volonté d’agir et d’offrir des
solutions aux Français. État et territoires détiennent chacun une part de la
réussite de notre Nation. Nous devons bâtir ensemble. Le collectif est la
condition de notre succès.
Pour ma part, j’ai
été préfète de région. J’ai été ministre et j’ai mené, avec vous, plusieurs
concertations. Je crois aux résultats. Je sais que pour les obtenir, il
faut que chacun se mette autour de la table et travaille en confiance et bonne
intelligence.
C’est la mission
que je me donne. C’est l’objectif que je fixe à mon Gouvernement. Notre
dialogue ne fait que commencer. Il doit être riche, constant et transparent. Je
ferai avec vous un point de bilan sur les avancées de nos différents chantiers
d’ici le début de l’année 2023. Vous avez proposé que ce point soit reconduit
tous les 6 mois. Je crois, en effet, que c’est utile.
Nous avons beaucoup
à faire pour les Français. Beaucoup à faire ensemble.
Vive la
République ! Vive la France !