Monsieur le Président de la commission des
finances,
Monsieur le Rapporteur général du budget,
Mesdames et Messieurs les rapporteurs,
Mesdames et Messieurs les députés,
Le projet de loi de finances est la colonne
vertébrale de toutes nos politiques publiques. Il leur donne un cap et des
moyens.
Le projet de loi de finances pour 2023 protège les
Français et soutient leur pouvoir d’achat, notamment en prolongeant les
boucliers tarifaires.
C’est-à-dire en prenant la mesure la protectrice
d’Europe contre la hausse des prix de l’énergie.
Ce texte nous permet d’avancer sur le chemin du
plein emploi, en soutenant l’apprentissage, la formation et l’accompagnement
des demandeurs d’emploi.
Il accélère notre transition écologique, avec 4,5
milliards d’euros de dépenses supplémentaires favorables à l’environnement.
Il investit pour l’égalité des chances, avec une
augmentation massive du budget de l’éducation nationale, la revalorisation des
enseignants et des moyens majeurs pour notre jeunesse.
Il défend notre souveraineté avec 3000 policiers et
gendarmes supplémentaires dès l’année prochaine, un budget des Armées en hausse
de 3 milliards d’euros, et une nouvelle augmentation des moyens de notre
Justice. En 3 ans, le budget de la Justice aura augmenté de 25%.
Mesdames et Messieurs les députés,
Les échanges en commission ont permis des débats de
fond. Et grâce à vous, le texte a été enrichi.
En fin de semaine dernière, les débats dans
l’hémicycle ont permis des discussions franches et nourries.
Cependant, lundi, lors de l’examen des crédits de
la mission écologie, développement et mobilités durables, avec 15 milliards
d’euros de dépenses nouvelles, ponctionnées sur des programmes essentiels, vous
avez profondément bouleversé la cohérence et les équilibres du texte.
Bien sûr, nous devons accélérer la rénovation
énergétique des bâtiments et nous le faisons.
Mais, Mesdames et Messieurs les députés de la NUPES
et du Rassemblement national, vous le savez bien, on ne peut pas multiplier par
7, du jour au lendemain, les travaux de rénovation thermique.
La rénovation énergétique, ce sont aussi des
salariés du BTP, que des milliards d’euros dans le PLF ne permettront pas de
former ou de rendre disponibles d’un coup de baguette magique.
La rénovation énergétique, ce sont aussi des
matériaux, dont l’approvisionnement d’un certain nombre est déjà en tension.
Des tensions, qui ne pourront pas être réglées par un amendement au PLF.
Que les crédits adoptés ne permettent pas
d’atteindre les objectifs que vous affirmez poursuivre, est une chose.
Mais pire, par vos votes, vous privez les Français
de mesures indispensables, pour lutter contre la hausse des prix de l’énergie,
pour protéger leur pouvoir d’achat.
Vous ne pouvez pas ajouter 15 milliards d’euros de
dépenses, dont la générosité flirte avec la démagogie, sans les ponctionner sur
d’autres politiques publiques, d’autres aides au service des Français.
Alors, dites la vérité : sur quoi avez-vous décidé
de revenir ?
Réunions une nouvelle fois dans une alliance
contre-nature, la NUPES et le Rassemblement national ont aboli le bouclier
tarifaire.
Dit autrement, vos amendements conduiraient à
doubler les factures d’énergie des Français.
Nous ne pouvons pas l’accepter.
Nous ne pouvons pas laisser passer, non plus, un
vote qui prive nos compatriotes de Corse et des Outre-mer de tout soutien pour
leurs factures d’énergie.
Ma conviction, celle du Gouvernement, et celle de
la majorité, c’est aussi qu’on ne doit pas opposer transition écologique et
aide à nos compatriotes les plus modestes.
C’est qu’on ne doit pas opposer le climat et le
pouvoir d’achat.
Nous pouvons les concilier.
Et c’est ce que propose ce texte, puisque nous
investissons davantage pour la transition écologique, et que, dans le même
temps, nous protégeons les Français face à la hausse des prix de l’énergie.
De leur côté, les amendements votés exposent de
plein fouet nos compatriotes à l’inflation.
Aussi, puisque les conditions d’un dialogue
constructif ne sont plus réunies, puisque des mesures protectrices et attendues
ont été balayées dans les débats, puisque le projet de loi est profondément
dénaturé, nous devons réagir.
Aussi, sur le fondement de l’article 49 alinéa 3 de
la Constitution, j’engage la responsabilité de mon Gouvernement sur la deuxième
partie et l’ensemble du projet de loi de finances pour 2023.
Le texte que je vous soumets aujourd’hui, n’est
évidemment pas identique au projet de loi initial.
Il a été modifié, compte tenu de vos échanges en
commission.
Il retient un certain nombre d’amendements adoptés
en séance, notamment lors de l’examen des crédits de la mission outre-mer.
C’est un texte, qui a évolué, aussi, en fonction
des urgences et des priorités, dont vous vous faites les relais.
Je pense aux 7 milliards d’euros supplémentaires
pour la protection des entreprises et des collectivités face à la hausse des
prix de l’énergie, en particulier grâce à l’amortisseur électricité.
Je pense aux 500 millions d’euros supplémentaires
pour le Fonds vert.
Je pense aux moyens supplémentaires pour une école
inclusive, avec la revalorisation des salaires des AESH.
Mesdames et Messieurs les députés,
Pour le pouvoir d’achat, pour le plein-emploi, pour
l’égalité des chances, pour la transition écologique, et pour notre
souveraineté, la France a besoin d’un budget.
D’un budget cohérent. D’un budget protecteur. D’un
budget équilibré.
Engagement de la responsabilité du Gouvernement - 2e partie et ensemble du projet de loi de finances