Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Madame la Présidente du Conseil régional d’Occitanie,
chère Carole DELGA,
Monsieur le Président du Conseil départemental du
Tarn,
Mesdames et Messieurs les élus,
Signer un contrat de plan Etat-région est toujours un
symbole fort.
C’est la preuve d’une volonté de travail commun entre
Etat et régions.
C’est la démonstration concrète d’un engagement, au
service de projets structurants pour un territoire.
C’est le témoignage de notre capacité à agir et
investir ensemble, autour de sujets déterminants comme la transition
écologique, l’aménagement du territoire, l’éducation ou le développement
économique.
C’est enfin une dynamique collective. Car si le
contrat est signé au niveau régional, l’ensemble des collectivités :
départements, intercommunalités, voire parfois des communes s’engagent, et
beaucoup de projets sont cofinancés avec elles.
Je veux, d’ailleurs, saluer et remercier, tous les élus présents
aujourd’hui.
Madame la Présidente, chère Carole DELGA,
Il y a deux mois, devant vous, au congrès des régions
de France, je vous ai proposé une nouvelle méthode de travail. Une méthode
nouvelle, fondée sur le dialogue et la co-construction entre l’Etat et les
régions.
Une nouvelle méthode, que nous portons, avec le
ministre en charge de la Cohésion des territoires, Christophe BECHU, et avec
tout mon Gouvernement.
Par ce contrat, nous montrons l’importance de cette
méthode et les résultats concrets et utiles qu’elle peut apporter au service de
nos concitoyens.
Nous montrons, aussi, que nous sommes capables
d’allier nos forces pour regarder, ensemble, vers l’avenir.
Car un CPER, ce n’est pas une addition de projets,
mais une vision commune pour un territoire. Se plonger dans les 7 générations de
CPER, c’est retracer l’Histoire des priorités de notre pays ces 40 dernières
années.
A l’heure de l’urgence climatique, ce n’est pas donc
pas une surprise si cette nouvelle génération de CPER est marquée par
l’impératif de transition écologique.
Entre canicule, sécheresse et incendies, l’été que
nous avons vécu a été un moment de vérité pour beaucoup de Français.
Chacun sait désormais que le dérèglement climatique
n’appartient pas à des terres éloignées ou à un futur lointain ; mais qu’il frappe
ici, en France, et chacun peut en mesurer les effets.
Pour répondre à l’urgence, j’ai proposé une stratégie
: la planification écologique, avec France Nation Verte.
Le principe : filière par filière, territoire par
territoire, nous fixer des objectifs, un calendrier et des moyens.
Les CPER sont donc des outils de notre planification
écologique.
Il ne s’agit pas seulement d’aménager le territoire,
mais de le préserver et de nous adapter. Il ne s’agit pas seulement de lancer
des projets, mais de veiller à leur impact sur notre environnement.
Le contrat que nous signons aujourd’hui a une
dimension particulière.
C’est le premier CPER conclu pour la région
Occitanie, depuis la fusion de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon. Et
c’est un contrat, aussi, dont le calendrier a été heurté par l’épidémie de
Covid.
Ce CPER est celui de la résilience.
Il tient compte des investissements exceptionnels
engagés pour faire repartir notre économie après la crise sanitaire. Mon
prédécesseur Jean CASTEX avait signé, d’ailleurs, avec l’Occitanie, un accord
régional de relance. Nous prenons appui dessus.
Ce CPER est adapté aux défis de l’Occitanie et je
pense, notamment, au changement démographique majeur des années à venir.
On attend un million d’habitants supplémentaires dans
la région d’ici 2050. C’est considérable. Cela veut dire que les services publics
doivent continuer à se renforcer, notamment dans les territoires ruraux.
Cela veut dire que nous devons continuer à
désenclaver et nous assurer que chacun puisse disposer des mobilités, dont il a
besoin.
Cela signifie qu’il faut construire des logements et
créer de l’activité, tout en changeant notre modèle d’urbanisation afin de
moins artificialiser. Je sais que l’objectif du « zéro artificialisation nette » a fait ici l’objet d’un travail
important. Je le salue.
Ce CPER, enfin, c’est une réponse globale à la
hauteur des enjeux de la région.
Des Causses aux métropoles de Toulouse et
Montpellier, de la mer à la montagne, de l’agriculture à l’industrie,
l’Occitanie rassemble toutes les facettes et toutes les activités de notre
pays. Il fallait donc un CPER ambitieux, qui n’oublie aucune dimension de notre
action conjointe.
C’est pourquoi ce CPER est exceptionnel par son
ampleur : 6,4 milliards d'euros, à parité entre l’État et la région. C’est plus
du double que l’exercice précédent.
Ce contrat sera d'abord un outil déterminant pour la transition écologique. Je le disais
tout à l'heure, nous devons planifier et veiller à ce que nos projets
s'inscrivent en cohérence avec nos objectifs environnementaux.
Nous avançons, de front, dans tous les domaines.
Nous allons plus loin et plus fort pour la rénovation
thermique des bâtiments publics.
Nous nous engageons pour une meilleure gestion de la
ressource en eau, capitale dans cette région qui a été marquée par la
sécheresse. Cela passe par l’optimisation de certaines infrastructures, le
soutien à des projets qui nous permettrons de réduire notre consommation, ou
encore à des actions de prévention.
Ce contrat Etat-région, c’est un engagement pour la
biodiversité, en se fixant un objectif de zéro perte nette de
biodiversité.
Ce contrat, ce sont aussi des actions pour la
décarbonation de notre économie et de notre industrie. C’est une des priorités
de notre action.
Le ministre en charge de la Transition écologique, Christophe BECHU et
le ministre en charge de l’Industrie, Roland LESCURE, y sont particulièrement
investis.
Ce contrat, ce sont également des actions en faveur
de l’économie circulaire. Le recyclage,
le réemploi et la réparation sont bénéfiques pour les Français et des atouts
pour la transition écologique.
Ce sont également des sources de pouvoir d’achat et
d’emploi. Je le verrai une fois de plus, tout à l’heure, à Gaillac, dans une
entreprise qui permet le réemploi des pièces et le recyclage des matériaux des
véhicules hors d’usage.
Nous avons voté au cours du précédent quinquennat une
loi majeure en faveur de l’économie circulaire. Nous continuerons sa mise en
œuvre concrète. Et je suis heureuse de voir les territoires s’en saisir. Je
veux aussi souligner que cette économie circulaire est un des leviers de notre
souveraineté.
Le Président de la République et mon Gouvernement
sont naturellement très attachés à développer et à renforcer notre souveraineté
énergétique, notre souveraineté industrielle. Nous y travaillons ensemble.
Nous devons agir au plus près des territoires, et les
moyens du CPER pourront être complétés par le Fonds Vert, doté de 2 milliards
d’euros.
Ce fonds sera piloté directement par les préfets, en
lien avec les collectivités, en sortant de la logique des appels à
projets.
Ensuite, le CPER sera un outil déterminant pour l'aménagement du territoire de la région.
Nous aurons une attention particulière pour le littoral languedocien, dans le
cadre du plan « Littoral 21 », dont les financements sont inscrits dans ce
contrat.
Notre objectif : un littoral durable et qui corresponde
aux attentes des touristes d’aujourd’hui et de demain.
Ce CPER porte également une attention particulière aux enjeux de santé.
Le Ségur de la santé a lancé une série
d'investissements sans précédent pour notre hôpital public.
Aujourd'hui, la région Occitanie accepte de s'y
joindre et, ensemble, nous financerons, notamment, les hôpitaux de Montauban,
d’Auch et à l’hôpital Médian du Sud Aveyron.
Ce CPER est par ailleurs marqué par des
investissements clés pour l'enseignement
supérieur et la recherche.
Ce sont des choix importants. Ils permettent de
soutenir notre innovation et de préparer notre jeunesse aux métiers de
demain.
Nous confirmons ainsi, par ce contrat, l'engagement
conjoint de l'Etat et de la région pour la construction du campus santé de
Toulouse, pour la réhabilitation du bâtiment historique de la faculté de
médecine de Montpellier ou encore, ici même à Albi, pour le projet « Learning Center » de l’Institut Mines
Télécom.
Enfin, ce CPER porte une ambition pour la culture.
Depuis le début du précédent quinquennat, nous menons
une politique active en faveur de la restauration de notre patrimoine.
La région Occitanie regorge de sites remarquables,
témoins de nos savoir-faire et de notre Histoire.
Nous sommes bien placés pour en parler ici, dans le
palais de la Berbie, dont la restauration se poursuivra dans le cadre de ce
CPER, à l’instar d’autres monuments d’Albi comme la cathédrale Sainte-Cécile ou
la collégiale Saint-
Il reste, bien entendu, la question des mobilités.
Je souhaite m'y attarder un instant.
Nous devons continuer à marcher sur nos deux jambes :
les grands projets, comme les lignes à grande vitesse, d'un côté ; et de
l’autre, les projets locaux, du quotidien, déterminants pour le
désenclavement.
Pour la période qui s'ouvre, nous travaillerons,
comme je l'ai indiqué au Congrès des régions de France, en fonction de
l'analyse que le Conseil d’orientation des infrastructures est en train de
produire.
Ce travail va allier impératifs climatiques et enjeux
socio-économiques. Il nous permettra de prioriser les projets.
Sur le fondement des conclusions du Conseil
d'orientation des infrastructures, nous donnerons mandat aux préfets de région,
pour travailler, avec vous, à une programmation.
Notre objectif est de pouvoir signer des avenants aux
CPER l'an prochain.
Je viens de vous livrer quelques-unes des grandes
orientations et des grands projets portés par ce CPER.
Mais ce contrat s'inscrit, surtout, dans une logique
globale : celle du dialogue, de la décentralisation et de la confiance qu’elle
implique.
C’est le sens et la force de ce contrat.
C’est aussi le rôle du dialogue entre les préfets et
les Régions. Le CPER en est un bon exemple, puisqu’il a été préparé, en
partenariat, entre la préfecture de région et le conseil régional.
C’est parce que la concertation est riche, que les
résultats peuvent être au rendez-vous.
Monsieur le préfet, Madame la Présidente, je veux
saluer l’ampleur du travail réalisé par vous et vos équipes.
Par ce contrat, l'Etat et la région Occitanie
regardent, ensemble, dans une même direction. Nous faisons bloc face aux défis
qui nous attendent. Nous unissons nos forces, pour construire l'avenir. Nous
investissons ensemble, au service de concitoyens.
L'avenir se construira avec les régions, avec les
collectivités. Ce contrat en est une preuve de plus.
Vive l'Occitanie ! Vive la République ! Vive la
France !
Télécharger le discours de la Première ministre Élisabeth Borne