Monsieur le ministre de l’Intérieur et des
Outre-mer,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les directeurs généraux et
directeurs,
Mesdames les préfètes, Messieurs les préfets,
Au terme de cette semaine de rentrée, je tenais à
vous recevoir, ici, à Matignon, pour un moment de convivialité et d’échange, et
avant cela, j’ai souhaité en profiter pour partager avec vous quelques messages,
sans vous exposer à la canicule.
Le premier d’entre eux, c’est la reconnaissance.
Certains d’entre vous occupent leurs fonctions
depuis un moment, d’autres sont en poste depuis quelques semaines, mais toutes
et tous, vous avez choisi la préfectorale.
Vous avez choisi de servir, en première ligne, pour
affronter les crises et pour accompagner les projets, pour veiller à la
sécurité et assurer la mise en œuvre de nos politiques publiques, pour porter
la parole de l’État et animer le dialogue avec tous les acteurs locaux.
Vous êtes le cœur battant de l’État dans les
territoires. C’est un engagement total, essentiel. Je voulais le saluer et vous
en remercier.
Ces derniers mois, je sais, ont été
particulièrement exigeants. Après les tensions liées à la réforme des
retraites, la France a été traversée en juillet par un épisode de violences
inacceptables.
Des mairies, des écoles, des commissariats, tous
les symboles de la République ont été pris pour cible.
Des magasins ont été pillés.
Des véhicules et du mobilier urbain détruits.
Malgré l’intensité des violences, vous avez tenu
bon.
En dirigeant l’action des forces de l’ordre, vous
avez assuré, partout, le retour rapide de l’ordre républicain. Grâce à votre
action, à la fois opérationnelle et en lien constant avec les maires, les
violences ont pu cesser rapidement.
Je veux également saluer la mobilisation des
parquets, qui ont permis une réponse pénale rapide et ferme.
J’y vois un enseignement : quand nous
travaillons ensemble, élus locaux, forces de l’ordre, parquet, nous agissons
vite, bien et les résultats sont au rendez-vous.
Je sais que le ministre de l’Intérieur, Gérald
DARMANIN, et le ministre de la Justice, Éric DUPOND-MORETTI, sont
particulièrement mobilisés pour relever ce défi.
Nous tirerons toutes les conséquences des émeutes
de juillet, et plus largement de la brutalisation de la société.
Il est d’abord important de ne pas réduire la
question des violences urbaines, à la question des banlieues. Vous le savez
bien, sur 500 communes qui ont connu des violences, 150, c’est-à-dire à peu
près le tiers, n’avaient aucun quartier prioritaire de la politique de la
ville.
Et dans l’autre sens, dans la moitié des quartiers
prioritaires, il n’y eu pas eu de violences.
J’ai lu avec intérêt la synthèse de vos
contributions sur les violences de juillet, vos alertes sur l’impact politique
et psychologique de cet épisode sur les habitants des quartiers touchés, le
comportement mimétique des plus jeunes, ou encore le pouvoir déflagrateur des
réseaux sociaux.
Cela alimente nos réflexions et confirme que notre
réponse doit être globale.
Il y a des questions de sécurité et d’ordre public,
bien sûr, mais plus largement de respect de l’autorité, d’intégration,
d’éducation, de lutte contre la précarité et de mixité sociale.
J’aurai l’occasion d’échanger avec les acteurs
locaux et d’annoncer plusieurs mesures lors du Comité interministériel des
villes qui se tiendra le 9 octobre. Je connais la mobilisation de tous les
ministres concernés, en particulier la secrétaire d’État chargée de la ville,
Sabrina AGRESTI-ROUBACHE.
Vous aurez aussi un rôle de premier plan à jouer dans
l’élaboration des prochains contrats de ville, dont je souhaite que la
dimension pluriannuelle soit renforcée.
J’ajoute que dans l’immédiat, l’effort de
reconstruction doit se poursuivre jusqu’au bout, pour que les habitants
retrouvent leurs services publics et leurs quartiers. La loi d’urgence votée le
25 juillet dernier nous donne les moyens d’accélérer. Votre implication
personnelle est déterminante pour permettre un retour à la normale le plus
rapide possible.
Mesdames les préfètes, Messieurs les préfets,
Si mon Gouvernement est mobilisé pour répondre aux
crises et à l’urgence, nous continuons le travail de fond et nous avançons sur
les quatre grands piliers de notre action.
Sur chacun d’eux, nous avons besoin de vous.
Notre première priorité, c’est le plein-emploi et
la réindustrialisation.
Alors même que le pouvoir d’achat reste la première
préoccupation des Français, le plein-emploi est la meilleure réponse pour un
pouvoir d’achat durable.
Malgré un environnement difficile, la France
obtient de bons résultats économiques, meilleurs que ceux de nos voisins
européens.
-
notre attractivité ne se dément pas ;
-
2 millions d’emplois ont été créés depuis
2017 ;
-
le chômage est au plus bas depuis 40 ans ;
-
et les réformes que nous avons menées, notamment la
réforme de l’assurance chômage et la réforme des retraite, permettent de
dégager des dizaines de milliards d’euros d’économies.
Devant ces résultats positifs, nous gardons le cap
de la politique de l’offre fixée par le Président de la République et mise en
œuvre depuis 6 ans par le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno LE
MAIRE.
Nous tiendrons nos engagements. Cela vaut notamment
pour les impôts. Nous ne les augmenterons pas. Et je confirme à nouveau que la
CVAE sera intégralement supprimée d’ici la fin du quinquennat. Vous pourrez
notamment le dire aux dirigeants d’entreprises dans vos territoires.
Nous sommes en train de réussir la
réindustrialisation du pays. Nous avons enfin inversé la tendance et l’emploi
industriel revient. Depuis 2017, nous avons enregistré 300 créations nettes
d’usines, et nous continuons à attirer les investisseurs.
Je compte sur vous, pour accompagner et encourager
cette dynamique qui concourt à l’attractivité des territoires. Mobilisez vos services
autour de ces projets, qu’il s’agisse notamment de délivrer en temps et en
heure les autorisations environnementales, ou d’accompagner les besoins de
recrutement des entreprises.
Cependant, pour atteindre le plein-emploi, il reste
encore du travail à accomplir.
Après les réformes de l’assurance chômage et des
retraites, nous allons lancer France Travail, qui améliorera le service public
de l’emploi, en permettant à l’État, aux régions et aux départements de mieux
travailler ensemble.
Nous réformerons le lycée professionnel, en
adaptant les formations aux besoins de l’économie et en veillant à l’insertion
de chacun.
Nous continuerons le déploiement du Contrat
d’engagement jeune et le développement de l’apprentissage, avec l’objectif
d’atteindre 1 million d’apprentis d’ici la fin du quinquennat, et de ne laisser
aucun jeune sans solution. Je vous demande de continuer à en faire la
promotion.
La bataille du plein-emploi doit se mener de front
avec celle du bon emploi.
Les attentes de nos concitoyens ont évolué et les
travailleurs ont des demandes légitimes sur les rémunérations, les parcours
professionnels ou encore l’emploi des jeunes et des seniors.
Ce sont autant de préoccupations au cœur de
l’agenda social entre les organisations syndicales et patronales. C’est aussi
l’objet de la conférence sociale, que je réunirai avec le ministre du Travail,
Olivier DUSSOPT, en octobre.
Mesdames les préfètes, Messieurs les préfets,
Le deuxième axe de notre action, sur lequel vous
serez décisifs : c’est la transition écologique.
Comme préfets, vous êtes en première ligne face aux
conséquences du dérèglement climatique. Sécheresse, feux de forêts, événements
climatiques exceptionnels, crise de l’eau à Mayotte, vous prenez les décisions
pour faire face et piloter la réponse de l’État.
Je sais votre mobilisation pour ces missions, dont
le poids va aller croissant dans les prochaines années. Mais en plus de la
réponse aux crises, vous devez piloter la réponse de long terme de l’État.
Nous menons une transition écologique ambitieuse,
avec trois objectifs :
-
réduire nos émissions de gaz à effet de serre de
55% d’ici 2030 ;
-
nous adapter aux conséquences inéluctables du
changement climatique ;
-
et restaurer notre biodiversité.
Pour y parvenir, un travail considérable a été
conduit, filière par filière, pour identifier les baisses d’émission
réalisables, et les transformations nécessaires des différents secteurs :
c’est la planification écologique.
Le Président de la République présidera
prochainement un Conseil de la Planification écologique, et je présenterai dans
quelques jours notre stratégie aux partis politiques.
Concrètement, la planification écologique, cela
veut dire que nous disposons désormais d’un plan détaillé et réaliste pour
atteindre nos objectifs.
Et nous nous donnons les moyens d’agir : dès
l’année prochaine, nous allons investir 7 milliards d’euros supplémentaires
pour la transition écologique.
Pour réussir, les ministres, en particulier le
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires,
Christophe BECHU, le ministre de l’Agriculture, Marc FESNEAU, et la ministre de
la Transition énergétique, Agnès PANNIER-RUNACHER, engageront un tour de France
pour déployer la planification écologique dans les territoires, en lien avec
les élus.
Vous en serez pleinement acteurs.
Tous les enjeux de cette stratégie et sa méthode de
territorialisation vous seront présentés en amont.
Je sais que vous êtes d’ores et déjà mobilisés pour
la mise en œuvre du Fonds vert. Nous aurons besoin de votre action résolue
auprès des élus locaux, pour construire des solutions locales adaptées.
Dans ce cadre, je vous invite à avoir une attention
particulière sur l’impact de la transition écologique sur certains secteurs, je
pense notamment à l’agriculture.
A son impact sur les Français les plus modestes,
les classes moyennes, sur nos concitoyens qui vivent dans les ruralités ou dans
les périphéries des grandes villes.
Nous portons une écologie de solutions. Et sans
renoncer à nos ambitions, nous devons toujours accompagner celles et ceux qui
craignent le plus les effets de la transition écologique.
Mesdames les préfètes, Messieurs les préfets,
Le troisième axe de notre action, c’est l’égalité
des chances, en particulier grâce à des services publics modernes, proches et
efficaces.
Cela passe par des mesures concrètes, qui
améliorent directement le quotidien de nos concitoyens. Je veux par exemple, saluer vos efforts, qui, sous
l’égide de la ministre déléguée chargée des Collectivités locales et de la
ruralité, Dominique FAURE, ont permis de réduire les délais de rendez-vous pour
la délivrance des titres d’identité.
J’avais fixé le cap d’un délai de 30 jours à l’été.
Il est désormais atteint, avec un délai moyen de moins de 25 jours.
J’ajoute que ce sujet illustre un besoin plus
général d’améliorer la qualité et l’accessibilité de nos services publics.
Nous devons rapprocher les services publics des
populations qui s’en trouvent éloignées. Les espaces France Services ont fait
leurs preuves, et je souhaite que l’on poursuive leur déploiement, selon deux
axes.
D’une part, un meilleur maillage territorial.
D’autre part, une augmentation du nombre de
services rendus.
Plus largement, nous devons redoubler d’efforts
pour améliorer l’expérience de nos concitoyens dans les services publics.
Ce constat vaut pour les démarches de tous les
jours, mais il est encore plus prégnant, quand nos compatriotes se sentent
freinés par des formalités parfois fastidieuses, à des moments importants.
C’est pourquoi, avec le ministre de la
Transformation et de la fonction publiques, Stanislas GUERINI, nous avons
souhaité porter un effort particulier, pour faciliter les démarches des
Français à 10 moments clefs de leur vie.
Être plus efficace, c’est également l’objectif de
la réforme de la haute fonction publique, qui permet de décloisonner les
carrières, de les ouvrir à des profils plus variés, sans rien renier des
spécificités de chaque métier.
Aujourd’hui, 85% des préfets et 95% des
sous-préfets ont opté pour le corps des administrateurs de l’État.
Je veux vous remercier pour votre engagement loyal
pour la réussite de cette réforme, et si des personnes venues d’autres horizons
peuvent aujourd’hui plus facilement accéder aux fonctions de préfet, il doit
évidemment en être de même pour vous pour obtenir des hautes responsabilités
dans d’autres administrations. C’est le sens même de la réforme. J’y veillerai.
Mais au-delà de la question de l’efficacité, nos
concitoyens attendent des améliorations rapides pour notre système de santé et
notre éducation.
Les directeurs généraux d’ARS et les recteurs sont
évidemment les premiers mobilisés, mais je sais que vous êtes à leurs côtés et
en soutien sur ces défis considérables.
Sur la santé, nous avons engagé des réformes
importantes depuis 6 ans, pour redresser notre système hospitalier et améliorer
l’accès aux soins.
Des mesures supplémentaires ont été prises ces
derniers mois, notamment pour renforcer l’attractivité des métiers, permettre
aux ARS de déroger aux règles générales, ou encore donner la possibilité aux
soignants non-médecins d’accomplir certains actes.
Le travail continue, sous l’égide du ministre de la
Santé, Aurélien ROUSSEAU. Les bonnes solutions seront locales.
Et en matière d’éducation, nous pouvons dire que la
rentrée s’est bien passée.
Et je veux ici vous remercier, pour le travail mené
en lien avec les recteurs, les DASEN et les chefs d’établissements, pour
assurer le respect des valeurs de la République et la sécurité des écoles, des
collèges et des lycées.
Cette rentrée est marquée par de nombreux
changements portés par le ministre de l’Education nationale, Gabriel
ATTAL : des hausses de rémunérations pour tous et la mise en œuvre du
pacte enseignant, qui doit notamment nous permettre le remplacement de toutes
les absences de courte durée par des enseignants du même établissement.
Cette rentrée marque également un renforcement de
l’enseignement des savoirs fondamentaux en primaire, au collège et au lycée.
Enfin, cette rentrée doit être placée sous le signe
de la lutte contre le harcèlement, et j’attends votre mobilisation sur ce
sujet.
Le drame du suicide d’un jeune, cette semaine, nous
rappelle que le harcèlement gâche la vie des élèves, les poursuit jusque chez
eux et conduit parfois au pire.
Le harcèlement est un fléau. Le combattre est l’une
de mes priorités.
Si de nouvelles mesures sont d’ores et déjà mises
en place pour cette rentrée, je présenterai ce mois-ci un plan d’action
complet, dans lequel le ministère de l’Intérieur aura tout son rôle.
Mesdames les préfètes, Messieurs les préfets,
Notre quatrième grande priorité, c’est l’ordre
républicain, le respect de nos lois et de nos frontières.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald DARMANIN, vous
mobilise au quotidien sur ce défi majeur qu’il a pu évoquer avec vous ce matin,
aussi, je ne serai pas longue.
Je veux répéter, d’abord, que le ministère de
l’Intérieur dispose aujourd’hui de moyens exceptionnels, inédits.
Le Président de la République l’a dit : les
Français ont droit à une vie paisible, et c’est ce que ces moyens doivent
permettre.
Nous devons poursuivre notre lutte implacable
contre la drogue et les trafics.
Nous devons avoir une attention particulière sur la
question des violences, et répondre avec la plus grande fermeté aux agressions
contre les élus et contre tous les dépositaires de l’autorité publique.
J’ajoute que nous devons continuer à nous adapter pour
lutter contre toutes les formes de délinquance, et agir en profondeur pour
rétablir l’ordre durablement dans un territoire donné. C’est l’objet même de la
Force d’Action républicaine, voulue par le Président de la République, qui sera
prochainement opérationnelle.
Dans le même temps, nous devons continuer à
défendre nos valeurs républicaines et à lutter contre le séparatisme. Je veux
saluer le travail mené à cet égard par la secrétaire d’État chargée de la
Citoyenneté, Sonia BACKES.
Enfin, assurer l’ordre républicain, c’est veiller à
la sécurité de nos frontières.
Je sais votre engagement pour lutter contre
l’immigration illégale et favoriser l’intégration de ceux que nous accueillons.
J’ajoute que mon Gouvernement agit pour vous donner
tous les outils adaptés.
Ainsi, le ministre de l’Intérieur porte un projet
de loi, avec des mesures efficaces pour mieux répondre à ces deux enjeux.
Nous menons également un travail intense au niveau
européen, pour sécuriser davantage les frontières extérieures de l’Europe. Nous
avons obtenu récemment des résultats prometteurs.
Enfin, Mesdames les préfètes, Messieurs les
préfets, j’ajoute que cette année sera sportive.
Ce soir, s’ouvrira au Stade de France la Coupe de
monde de rugby.
Et en juillet prochain se tiendront les Jeux
Olympiques et Paralympiques de Paris.
La réussite des Jeux sera notre succès collectif
dans l’Hexagone comme dans les Outre-mer. Le ministre de l’Intérieur est
particulièrement mobilisé sur la sécurité de ces grands événements avec votre
appui.
Au-delà des questions de sécurité, vous serez
mobilisés toute l’année pour l’organisation des Jeux olympiques et
paralympiques, par exemple sur les questions d’accessibilité, l’accueil des
délégations ou l’héritage des Jeux.
Je précise que vous recevrez des outils de
communication et à partir de mai, les ministères et les préfectures se mettront
aux couleurs des Jeux olympiques et paralympiques.
Mesdames les préfètes, Messieurs les préfets,
Sur ces quatre axes, j’ai fixé un objectif commun à
tous mes ministres : les résultats.
Aujourd’hui, un constat s’impose, et je sais que
vous le faites également dans vos départements : la crise de l’autorité et la
défiance de nos concitoyens envers les Institutions proviennent notamment d’un
écart trop important entre les annonces et les résultats perçus.
Nous devons faire en sorte que les mesures et les
moyens que nous engageons, quel que soit le domaine, aient des impacts concrets
sur le quotidien de nos concitoyens.
Comme préfètes et comme préfets, vous êtes des
femmes et des hommes d’action et de résultats. Je compte donc sur vous pour
être attentifs à ce que chacune de nos politiques publiques porte ses fruits, et
se mette pleinement en œuvre, en particulier en faisant vivre le couple
maire-préfet.
N’hésitez pas à faire remonter les difficultés qui
existent.
Vous incarnez l’État qui agit : je compte sur vous.
Ensuite, la méthode pour obtenir ces résultats :
c’est de faire travailler les acteurs ensemble, de bâtir des solutions communes,
de laisser des marges de manœuvre aux territoires.
Vous le savez mieux que personne : les enjeux
d’emploi, de transition écologique, de santé ou d’éducation, diffèrent
considérablement d’un bassin de vie à un autre.
La différenciation fait ses preuves depuis
longtemps dans les Outre-mer, et je veux saluer l’engagement du ministre
délégué chargé des Outre-mer, Philippe VIGIER.
Nous ne devons pas chercher à imposer des réponses
et des chemins uniques, dans une logique descendante.
Au contraire, la méthode voulue par le Président de
la République et mise en place dans le cadre du Conseil national de la
refondation doit devenir la règle.
Vous devez identifier les enjeux spécifiques pour
chaque territoire, et sur chacun d’eux, mettre tous les acteurs impliqués
autour de la table : élus, associations, syndicats, société civile et
futurs bénéficiaires de nos actions.
Le premier objectif doit être de faire connaître
les réponses que l’État ou les collectivités portent déjà.
Ensuite, il faut partager des constats et
construire des solutions adaptées.
Je vous invite notamment à vous appuyer sur les
laboratoires d’innovation territoriaux pour aider à la mise en œuvre des
projets.
En résumé : l’État territorial doit prendre
des initiatives, innover et se saisir pleinement de son pouvoir de dérogation.
Nous voulons avancer rapidement. C’est pourquoi,
dans le prolongement des Rencontre de Saint-Denis avec les chefs de partis, à
l’initiative du Président de la République, je ferai prochainement des
propositions pour favoriser les expérimentations locales et renforcer le
pouvoir de dérogation.
Sans renoncer en rien aux objectifs de nos
politiques publiques, une norme, nous devons pouvoir y déroger, nous devons
pouvoir l’adapter, et nous devons même pouvoir la supprimer, le cas échéant.
Place à l’initiative !
J’attends de votre part qu’en lien avec le ministre
de l’Intérieur, Gérald DARMANIN, vous nous fassiez remonter vos idées, sans
vous restreindre.
J’ajoute que le Président de la République a
proposé aux chefs de parti, de lancer rapidement un travail de réflexion sur la
décentralisation.
Mesdames les préfètes, Messieurs les préfets,
Voici les quelques messages que je souhaitais vous
adresser en conclusion de cette matinée de travail.
Vous êtes au cœur de toutes les politiques
publiques.
Vous êtes les artisans des résultats et du dialogue
avec les élus.
Vous incarnez l’État à travers tout le territoire, et
vous le faites avec engagement, constance, passion.
Devant chaque défi pour notre pays, nous avons
besoin des préfets.
Vous pouvez compter sur moi, compter sur mon
Gouvernement, comme je sais que je peux compter sur vous.
Nous avons beaucoup à faire. Je suis confiante.
Vive la République ! Vive la France !
Discours de la Première ministre Élisabeth Borne