Déclaration de la Première ministre Élisabeth Borne - Séminaire gouvernemental

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié le 31/08/2022|Modifié le 31/08/2022

Mesdames et Messieurs, 
Nous avons mené aujourd’hui, à la veille de la rentrée, sous l’autorité du président de la République, et avec l’ensemble des membres du Gouvernement, une séquence de travail et d’échange riche et utile. 
Nous avons pu partager de notre vision politique pour les mois à venir et tracer des perspectives. 
Depuis sa nomination en mai dernier, le Gouvernement est à la tâche et a agi en particulier pour continuer à protéger les Français face à la hausse des prix. 
Certaines mesures sont déjà en vigueur, comme l’augmentation des bourses, des prestations sociales ou encore le triplement de la prime pouvoir d’achat. Le SMIC a été revalorisé au 1er août, pour la troisième fois depuis le début de cette année. 
D’autres sont très attendues et arrivent bientôt : la remise carburant de 30 centimes par litre dès demain, l’indemnité exceptionnelle de rentrée pour 11 millions de foyers les plus modestes le 15 septembre ou encore la revalorisation de 4% des retraites avant la fin du mois.
Etudiants, retraités, salariés, agents publics et foyers les plus modestes, tous les Français bénéficient des mesures prises par le Gouvernement. Des mesures d’une ampleur sans commune mesure ailleurs en Europe.
Comme l’a rappelé le Président, nous vivons une période de bascule.  Sur le plan international ou environnemental, une partie des risques que nous pressentions depuis des années appartiennent désormais au quotidien des Français, qui en ressentent très concrètement les effets.
Cet été caniculaire, marqué par des épisodes de sécheresses et des incendies impressionnants met chacun d’entre nous devant nos responsabilités. Il ne s’agit plus de dénoncer mais d’agir. L’augmentation du prix des carburants ou le risque réel de pénurie de gaz, nous montrent que la défense de nos valeurs, en soutenant le peuple ukrainien, a un prix. 
Faire ce constat, ce n’est pas vouloir jouer avec les peurs, ce n’est pas manier des arguments d’autorité, c’est faire la transparence sur ce à quoi nous devons faire face ensemble. C’est dire comment nous entendons relever ces défis. C’est proposer des solutions et assumer de les mettre en débat.
C’était l’objet du séminaire de l’équipe que je dirige, de cadrer l’action du Gouvernement pour les chantiers d’urgence mais aussi dans les transformations en profondeur que nous devrons engager. 
Alors, en cette rentrée, et face aux défis immenses qui nous attendent, il était essentiel de nous réunir :
-          pour rappeler nos objectifs et nos priorités et en préciser le calendrier dans les mois qui viennent ;  
-          pour partager les préoccupations et les inquiétudes des Français et affiner le diagnostic sur la situation actuelle ;  
-          et pour nous accorder sur notre méthode de travail. 
Ce matin, j’ai souhaité rappeler que notre action ne devait rien céder à l’ambition et à la mise en œuvre des engagements du président de la République, et qu’elle devait en permanence être guidée par trois principes :   
Le premier, c’est la transparence
Nous partagerons avec les Français nos objectifs, les différentes options à notre disposition et les contraintes qui pèsent sur nous. 
Nous leur dirons où nous en sommes, ce qui avance et où nous avons encore des progrès à réaliser. 
C’est pourquoi j’ai fixé des feuilles de route aux ministres, que nous allons rendre publiques. C’est pourquoi, aussi, nous avons déterminé une liste de 60 politiques prioritaires du Gouvernement, accompagnées d’objectifs précis, ciblés. Cette liste sera accessible à tous. 
Le deuxième principe, c’est l’écoute et la recherche de compromis
C’est un devoir compte tenu de la situation. C’est une exigence que nous ont rappelé les Français lors des élections législatives. 
Nous poursuivrons la nouvelle méthode initiée en juillet dernier au Parlement, en cherchant des majorités de projet et d’idée sur chaque texte. 
Nous mènerons dès le mois de septembre, territoire par territoire, des concertations pour faire émerger des solutions adaptées, notamment en matière d’éducation, de santé ou de transition écologique.
Nous associerons l’ensemble des forces politiques, économiques, sociales et associatives dans le cadre du Conseil national de la refondation. Nous voulons agir dans un esprit de dialogue et de responsabilités partagées. 
Le troisième principe que nous suivrons, c’est l’efficacité.  
Les Français doivent savoir que nous parlons pour faire, pour être utiles, jamais pour polémiquer. 
Nous devons veiller à ce que chacun soit innovant, déterminé à agir. Cela vaut dans l’équipe gouvernementale comme dans les administrations et le président de la République réunira les directeurs d’administration centrale à l’automne, dans le cadre d’une Convention managériale de l’État.
Autour de ces principes, nous sommes prêts à mener les transformations majeures qui nous attendent et à engager les réformes nécessaires. 
Le Président a fixé un cap. Il est clair : bâtir une France forte dans une Europe indépendante.
Il a rappelé nos engagements : ni hausse de dette, ni hausse d’impôts.
Il a également réaffirmé que le travail était au cœur de notre action, car c’est la meilleure réponse à la crise et la condition pour conforter notre place en Europe et dans le monde.
Dans les prochaines semaines et les prochains mois, nous aurons quatre batailles fondamentales à mener
La première bataille, c’est la transition écologique. 
Nous allons préparer un plan d’action pour atténuer les effets du dérèglement climatique et nous y adapter. Nous le ferons secteur par secteur, territoire par territoire. C’est le principe même de la planification écologique, dont j’ai personnellement la charge. 
Nous voulons également que chacun soit parfaitement au fait des enjeux et des réalités du dérèglement climatique. Nous avons entendu cet après-midi une présentation éclairante de Valérie Masson-Delmotte. Nous avons convenu que les équipes gouvernementales et 25 000 cadres de l’État seraient formés à la transition écologique. 
La deuxième bataille, c’est le plein-emploi. 
Grâce aux réformes mises en place depuis 2017, le taux de chômage est au plus bas depuis 15 ans et le plein-emploi nous est accessible. 
Le travail est la clé de l’émancipation et de la dignité. Nous devons lever tous les freins qui pèsent sur le marché du travail et mener les réformes qui s’imposent afin que la France se rapprochent de nos voisins en matière de taux d’emploi, notamment pour les jeunes ou les seniors.
La troisième bataille, c’est la souveraineté. 
Nous devons construire, en Français et en Européens, les conditions de notre souveraineté énergétique, industrielle, alimentaire, numérique, culturelle. 
Nous devons défendre notre autonomie stratégique, autour d’une armée solide. 
Nous devons faire respecter nos frontières. 
Il nous faudra être inflexibles pour défendre nos valeurs et la démocratie. Le président de la République a d’ailleurs annoncé la tenue des États généraux pour le droit à l’information d’ici novembre.   
Enfin, notre quatrième bataille, c’est l’égalité des chances. 
Nous ne pouvons pas accepter qu’un destin soit écrit dès la naissance. Nous allons continuer à attaquer, un à un, tous les ressorts des inégalités. 
Cela vaut pour la sécurité du quotidien. Elle est au cœur de notre pacte républicain. 
Cela vaut pour la défense de l’unité républicaine et la lutte contre l’Islam radical.
Cela vaut pour l’éducation, pour la santé, pour la justice, pour la cohésion entre les territoires.
Ces objectifs ne sont pas de simples déclarations de principe.
Ils s’articuleront autour de mesures et de réformes que nous allons inscrire dans un calendrier précis. 
Au cours du mois de septembre, les premiers textes présentés en Conseil des ministres vont refléter ces priorités :
-          sur l’assurance chômage ;
-          pour le développement des énergies renouvelables ;
-          et le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur.
Les semaines suivantes seront également marquées par l’examen des textes financiers, le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Cette session parlementaire sera l’occasion de trois débats importants sur l’Ukraine, sur notre politique énergétique et sur l’immigration
En parallèle, des réflexions seront engagées sur l’évolution de nos Institutions, avec l’installation de la commission transpartisane demandée par le président de la République.
Nous lancerons également la consultation sur la fin de vie que beaucoup de nos compatriotes attendent. 
L’année 2023 permettra, ensuite, d’engager de nouveaux chantiers clés pour notre pays et les Français. 
Nous examinerons au Parlement différents textes
-          la loi de programmation militaire ; 
-          un projet de loi pour améliorer la justice du quotidien, dans la suite des États généraux ; 
-          un projet de loi de programmation énergie-climat, qui actera notre planification écologique. Il nous reviendra ensuite de la décliner secteur par secteur, territoire par territoire ;
-          nous examinerons également des textes sur l’immigration ;
-          sur le plein-emploi, 
-          les dispositions législatives issues des concertations sur l’éducation, afin d’engager des transformations concrètes dès la rentrée 2023 ;
-          et, enfin, un projet de loi sur les Jeux olympiques et paralympiques. 
Notre Gouvernement est à la tâche avec comme seule boussole l’efficacité et l’utilité. Dans un calendrier parlementaire chargé, nous mettrons en œuvre nos priorités, en veillant à ce que ces textes changent concrètement la vie de nos compatriotes.
Ces chantiers, nous les mènerons en adoptant une méthode nouvelle. 
Le président de la République lancera la semaine prochaine le CNR, le Conseil national de la refondation, à Marcoussis : 
-          il rassemblera une cinquantaine d’acteurs représentatifs de notre société et des experts pour éclairer le débat : Corinne Le Quéré, présidente du Haut conseil pour le Climat, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la banque de France et Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des Comptes ;
-          le but de ce CNR est de poser un diagnostic commun, partager les contraintes, de s’accorder sur la méthode et un calendrier ;
-          il interviendra en amont du travail législatif et en aval dans la mise en œuvre ;
-          5 thèmes y seront abordés : le plein-emploi, l’école, la santé, le bien vieillir et la transition écologique. Chaque ministre en charge d’un de ces thèmes devra ensuite poursuivre les réflexions en CNR thématiques. Pour chaque thème, les acteurs concernés seront conviés ;
-          les prochains CNR en format global se réuniront sous ma présidence.
Vous l’avez bien compris, nous sommes prêts à agir au service des Français. Chaque jour compte pour construire une Nation plus forte et plus juste.
Vous pourrez compter sur mon Gouvernement. 
C’est une équipe diverse et expérimentée. 
Une équipe unie, aussi, autour d’une volonté de travail et d’action. 
C’est une équipe à l’image du dépassement voulu par le président de la République : déterminée à sortir des sentiers battus et des solutions toutes faites, pour être utile aux Français. 
Je vous remercie.

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