Madame la présidente, chère Yaël,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Messieurs les présidents, cher Sylvain, cher François,
Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs,
Il y a deux choses que j’aime particulièrement dans les rentrées.
La première, ce sont les retrouvailles.
Pendant cette première année, nous ne nous sommes pas beaucoup quittés, nous avons gardé le contact pendant l’été, mais je suis très heureuse que l’on se retrouve tous ensemble !
Et malgré les difficultés, malgré la dureté des débats, j’ai hâte de reprendre le travail parlementaire avec vous !
La deuxième chose précieuse dans les rentrées, c’est qu’elles sont l’occasion de revenir un instant sur le passé et de préparer l’avenir.
D’abord, disons-le : que de chemin parcouru depuis un an !
Rappelons-nous, au sortir des élections législatives, les commentateurs prédisaient le blocage et les oppositions étaient bien décidées à nous l’imposer.
Ils pensaient que ce quinquennat serait celui de l’immobilisme et du renoncement.
En un an, nous avons prouvé qu’il était celui de l’action et du courage.
Oui, il a fallu du courage pour affronter les hurlements et les injures dans l’hémicycle.
Mais vous avez tenu, et vous avez gardé votre calme et votre détermination !
Oui, il a fallu du courage pour changer nos méthodes, proposer des compromis à toutes les oppositions de l’arc républicain.
Nous avons construit des majorités, sans toujours nous reposer sur les mêmes forces politiques.
C’est ce qu’attendaient les Français : que nous construisions avec les oppositions, que nous avancions !
Oui, il a fallu du courage pour garder le cap des réformes, même les plus difficiles.
Mais nous n’avons pas cédé !
Et nous avons réussi à faire passer des textes importants, au service des Français pour le pouvoir d’achat, pour la sécurité, pour la transition écologique, pour le plein-emploi.
En un an de travail, près de 50 textes ont été adoptés.
C’est un bilan dont nous n’avons pas à rougir !
N’hésitons pas à le marteler !
Ce bilan, c’est le nôtre !
Ce bilan, c’est le vôtre !
Parmi les textes adoptés, on compte 30 propositions de loi : c’est un record !
Sur les dérives des influenceurs, cher Stéphane,
sur le permis de conduire, cher Sacha,
sur les RER métropolitains, cher Jean-Marc, cher David,
ou encore sur les délégations d’actes aux soignants non-médecins, chère Stéphanie :
ce sont vos idées qui nous permettent d’avancer.
Vous êtes à l’initiative. J’ai besoin que vous le restiez, et je souhaite que mon Gouvernement s’appuie encore davantage sur vos travaux.
Alors, merci pour tout le travail accompli !
Merci pour votre implication et votre ténacité aux côtés du Gouvernement pour porter le projet du Président de la République !
Dans tous les moments, même les plus difficiles, nous sommes restés unis.
Toute l’Histoire de la Ve République l’a montré : la division est un poison, elle mène au blocage des Institutions, à la paralysie politique, puis à la défaite lors des élections.
Depuis plus de 6 ans, la force de notre majorité, c’est l’unité.
C’est grâce à elle que nous parvenons à réformer.
C’est grâce à elle que nous sommes crédibles devant les Français.
C’est grâce à elle que nous tenons face aux attaques des oppositions.
C’est grâce à elle que nous maintenons le cap fixé par le Président de la République.
Bien sûr, l’unité ce n’est pas la négation des sensibilités.
Ça ne veut pas dire empêcher le débat.
Bien au contraire, nous devons avoir des moments d’échanges, et une fois notre ligne fixée, avancer en bloc.
C’est le sens même du dépassement porté par Emmanuel MACRON depuis 2016.
C’est la condition de notre réussite au service des Français.
Depuis un an, malgré le contexte de majorité relative, nous avons surmonté des épreuves ensemble.
Alors, j’ai confiance : ensemble, à nouveau, nous pouvons tout réussir !
Chère Aurore, pendant plus d’un an, tu as fait vivre le groupe Renaissance, avec courage et passion. Pour tout ce que tu as accompli : un grand merci !
Aujourd’hui, cher Sylvain, tu as pris le relais, et je sais que tu es déterminé à animer ce beau collectif, à porter nos combats et nos idées dans les mois qui viennent.
Déterminé à donner sa place à chacun, à préserver notre unité, et à avancer avec nos alliés du MoDem et d’Horizons.
Nous vivons dans une société où la violence est de plus en plus désinhibée et les émeutes de cet été en sont un nouveau symptôme.
Face à ce constat, nous avons plus que jamais une responsabilité : celle de préserver notre cohésion nationale.
Nous devons rassembler, trouver des solutions pour améliorer le quotidien des Français, réaffirmer avec fermeté l’autorité et le respect des règles et apaiser notre pays.
Faire Nation, au-delà des clivages, c’est le sens des Rencontres de Saint-Denis, à l’initiative du Président de la République, avec les chefs de partis représentés au Parlement.
Il s’agit de montrer à nos concitoyens que nous sommes capables de nous retrouver sur des sujets clés.
Aujourd’hui, le vrai clivage : c’est bien entre ceux qui veulent améliorer le quotidien des Français, et sont prêts à travailler ensemble ; et ceux qui exploitent la brutalisation de la société, soit en soufflant sur les braises, soit en désignant des boucs émissaires.
Dans ce contexte, oui, le dépassement est plus que jamais d’actualité.
Alors, unis, avec nos partenaires du MoDem et d’Horizons, nous sommes déterminés à agir.
Dans quelques jours, une nouvelle session parlementaire va commencer.
Nous continuerons à avancer sur nos priorités pour répondre aux attentes des Français.
Pour continuer à faire baisser le chômage, et atteindre le plein-emploi, vous allez examiner le projet de loi qui créera France Travail.
Pour notre transition écologique, vous allez achever l’examen du projet de loi industrie verte.
Pour veiller à l’ordre républicain, vous finirez l’examen des textes Justice, qui permettront notamment la création de 10 000 postes supplémentaires d’ici 2027.
Avec le projet de loi numérique, nous allons faire en sorte que ce qui est interdit dans l’espace physique le soit aussi dans l’espace numérique.
Et avec le projet de loi immigration, nous porterons des mesures efficaces et un texte équilibré.
Un texte capable de rassembler une majorité à l’Assemblée nationale comme au Sénat.
Gérald y travaille avec beaucoup d’entre vous. Il a toute ma confiance pour y parvenir.
Bien sûr, très vite, les textes financiers vont nous occuper.
De nouveau, chère Stéphanie, cher Jean-René, vous serez en première ligne.
Aujourd’hui, nos résultats économiques sont bons.
La France est attractive.
Notre croissance tient, alors même que beaucoup de nos voisins européens sont entrés en récession.
La politique de l’offre montre ses résultats : 2 millions d’emplois ont été créés, des usines qui ouvrent : alors, oui, nous continuons !
On ne change pas une politique qui marche !
Nous gardons le cap : pas de hausse d’impôts !
Nous gardons le cap avec des investissements massifs, partout où c’est nécessaire.
Ce budget, c’est une meilleure reconnaissance du travail de nuit à l’hôpital !
Ce sont des meilleurs salaires pour les enseignants !
Ce sont des policiers et des gendarmes supplémentaires dans nos circonscriptions !
Ce sont 7 milliards d’euros en plus pour la transition écologique !
Enfin, ce budget, c’est celui de la responsabilité.
Après plusieurs années de dépenses exceptionnelles de crise,
il s’agit désormais de revenir progressivement à la normale,
et de ramener la France sous les 3% de déficit d’ici 2027.
Si nous y parvenons, c’est notamment grâce aux dizaines de milliards d’euros d’économies, permises par nos réformes, en particulier celles de l’assurance chômage et des retraites.
A la veille du débat budgétaire, nous sommes lucides : voter un budget marque l’appartenance à une majorité.
Nous aurons donc probablement recours à plusieurs 49-3 pour permettre l’adoption de nos textes financiers.
Comme l’an dernier, certains crieront au déni de démocratie.
Mais ne laissons pas dire n’importe quoi !
C’est parce que le blocage est le pire des périls démocratiques, que les auteurs de la Constitution ont conçu et écrit cet article.
Alors, comme des majorités de droite et de gauche avant nous, comme nous l’avons fait l’an dernier, nous ne laisserons pas la France sans budget.
Bien sûr, nous travaillerons jusqu’à la dernière seconde pour trouver des points de convergence et enrichir le texte, notamment grâce à vos propositions.
Mais vous me connaissez, je ne recule jamais devant mes responsabilités. Si je n’utilise pas le 49-3 de gaîté de cœur, je refuse plus encore l’immobilisme.
Enfin, dans les mois qui viennent, nous devrons engager des chantiers majeurs, sur lesquels vos idées seront essentielles.
Parce que nous sommes déterminés à réussir la transition écologique, avec le Président de la République, nous présenterons bientôt notre planification écologique aux Français.
Et dès la semaine prochaine, j’échangerai avec les chefs de parti et les membres du CNR, pour partager notre vision d’une écologie ambitieuse, porteuse de solutions.
Parce que les violences de cet été imposent des réponses fortes et globales, je présiderai en octobre un Comité interministériel à la ville.
Parce que les temps partiels subis ne permettent pas de s’en sortir,
parce qu’il est insupportable que certains métiers essentiels, comme les aides à domicile ou les agents d’entretien, soient encore si mal payés,
parce qu’il est inacceptable que certains soient condamnés à passer toute leur carrière au SMIC,
à la demande du Président de la République, je lancerai le mois prochain une conférence sociale pour répondre à ces défis.
Et parce que le harcèlement frappe trop d’élèves, de l’école jusqu’à la maison, et qu’il conduit parfois au pire, comme nous l’avons vu tragiquement la semaine dernière, je présenterai prochainement un plan complet contre le harcèlement.
Sur chacun de ces sujets, vous avez tout votre rôle à jouer.
J’ai besoin de vos idées et de vos propositions.
Besoin de vous pour faire aboutir la proposition de loi sur l’accès aux soins.
Besoin de vous sur la proposition de loi « Bien vieillir », que nous examinerons au plus vite.
Besoin de vous pour alimenter nos réflexions et bâtir un texte sur le logement.
Je vous l’ai dit il y a un instant, et je le répète : place à l’initiative parlementaire !
Pour conclure mon propos, je voulais évoquer avec vous deux échéances électorales importantes.
La première, dans 10 jours, ce sont les élections sénatoriales.
Cher François, je te remercie pour le travail que tu mènes au Sénat, où tu portes nos combats, nos valeurs et nos projets, avec tous les membres du groupe RDPI.
Je veux dire mon soutien à tous nos candidats, qui mènent une campagne intense, sur le terrain, auprès des élus locaux.
La seconde échéance électorale, dans quelques mois, ce sont les élections européennes.
En 5 ans, notamment grâce à l’action du Président de la République, et avec le soutien de nos députés européens, menés par Stéphane, l’Europe a changé.
Face à la pandémie, pour la relance économique ou face à l’agression russe en Ukraine, à 27, nous avons trouvé des solutions !
Bien sûr, tout n’est parfait.
Bien sûr, des lourdeurs persistent.
Bien sûr, les défis restent immenses.
Mais nous pourrions tout perdre, car l’extrême droite veut remettre en cause les traités et menace la construction européenne.
Et n’oublions jamais que derrière le Rassemblement national,
il y a la Ligue du Nord, russophile et anti-avortement,
il y l’AFD allemande, climato-sceptique et adepte de la théorie du grand remplacement,
il y a le PVV néerlandais, ouvertement islamophobe et dont le leader voulait quitter l’Union.
Voilà les alliés du Rassemblement national !
Voilà ceux avec qui il veut gouverner l’Europe !
La bataille qui s’annonce, c’est un combat pour l’avenir de l’Europe, mais c’est aussi un combat pour nos valeurs :et nous allons le mener !
Avec nos alliés de la majorité, l’Europe est notre ADN, et nous sommes les seuls à être clairement pro-européens !
Ce combat est d’autant plus important que partout sur le continent, les populistes progressent voire accèdent au pouvoir.
Ces élections européennes sont capitales sur le chemin de 2027.
Et je le dis : pour ces élections, comme pour tous les scrutins, il n’y a pas de fatalité à la victoire de l’extrême droite !
Nous allons nous retrousser les manches, et combattre l’extrême droite à chaque occasion. Nous ne lâcherons rien !
Partout, soyons à l’écoute de nos concitoyens !
Répondons à leurs inquiétudes et à leurs préoccupations !
Tordons le cou aux contrevérités des populistes, qui accableront l’Europe, et en feront la responsable de tous nos maux !
Au contraire, montrons que les solutions passent par l’Europe !
Je compte sur vous pour porter ce combat dans vos circonscriptions !
L’année qui s’ouvre sera riche.
Nous avons des défis à relever, des réponses à apporter.
Il y aura des difficultés et des obstacles, c’est vrai.
Mais unis et rassemblés, nous parviendrons à les surmonter !
Les Françaises et Français exigent des réponses.
Nous sommes prêts à leur donner !
Prêts avec tous les parlementaires de la majorité !
Prêts avec tous ceux qui veulent que la France avance !
Vous pouvez compter sur moi et sur tout mon Gouvernement !
Télécharger le discours de la Première ministre Élisabeth Borne