Discours de M. Edouard PHILIPPE, à la 22ème édition du World Electronic Forum à Angers, vendredi 27 octobre 2017
Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Édouard Philippe.
Publié le 27/10/2017
Monsieur le maire, cher Christophe Béchu,
Mesdames et messieurs les élus régionaux et départementaux,
Monsieur le président, cher Gary Shapiro,
Mesdames et messieurs les membres organisateurs,
Mesdames et messieurs les représentants des délégations professionnelles,
Je voudrais leur dire qu’ils ont fait le bon choix. Qu’ils ont eu le nez creux. Normal me direz-vous, c’est leur métier d’investir dans l’avenir.
Ensuite parce qu’à Angers, les objets intelligents, « customisés », peut-être pas connectés mais « interactifs » à leur façon, on connaît depuis longtemps. Depuis le 14è siècle pour être précis, depuis le jour où le duc Louis Ier d’Anjou a commandé au marchand Nicolas Bataille, la plus incroyable tenture jamais réalisée, inspirée de l’apocalypse de Saint-Jean et que l’on peut admirer au château d’Angers.
Enfin parce qu’Angers a su créer un écosystème unique au monde dans le domaine de l’électronique.
Un écosystème qui réunit le meilleur de la French Tech et de la French Fab, qui se fonde à la fois :
Sur la structuration d’une filière, autour de champions mondiaux de l’Electronic Manufacturing Services (E.M.S) dont deux, Eolane et Lacroix Electronic, sont implantés dans les Pays-de-la-Loire, autour d’une myriade d’entreprises innovantes, de grands établissements d’enseignement supérieur et technique. Je pense par exemple à l’Ecole supérieure d’électronique de l’Ouest qui se trouve ici même à Angers et qui a formé Michel Hugon, père de la carte à puce avec processeur et Jean-Pascal Tricoire, l’actuel PDG de Schneider Electric.
Un écosystème qui se fonde aussi sur une logique de « co-financement » privé_public. La cité de l’objet connecté a bénéficié de financements de l’Etat, de la Région Pays-de-la-Loire, de l’agglomération d’Angers et d’entreprises locales aux côtés des 18 investisseurs privés. De même que l’Etat soutient financièrement le programme Cap’Tronic qui aide les PME à intégrer des solutions électroniques dans leurs produits.
Un écosystème qui se fonde enfin sur une fertilisation croisée avec d’autres secteurs d’excellence de la région, l’agriculture, l’énergie, la mobilité, mais aussi l’habillement.
Oui, chers amis organisateurs, vous avez eu le nez creux. Mais attention, il y a un piège. Depuis le poète du 16è siècle Joachim du Bellay, qui est né non loin d’ici, à Liré, près d’Ancenis, sur les bords de la Loire, nous, Français, nous savons qu’il est très difficile de s’arracher à la « douceur angevine ».
Par conséquent, je crains que vous n’ayez désormais qu’une seule envie, celle de rester.
vous en avez eu, je crois, un très bel exemple avec l’abbaye de Fontevraud- et de notre recherche publique.
La stratégie, c’est celle que le président de la République a présentée aux Français durant la campagne présidentielle. Une stratégie qui vise à récompenser le travail, à stimuler l’investissement, à investir massivement dans les compétences, à faire de la France un pays ouvert sur l’Europe et sur le monde. Et cette stratégie conquérante, faite de profondes transformations, a obtenu le soutien de millions d’électeurs français.
*******
Ils visent d’abord :
Tout le monde ici, connaît la French Tech et son petit coq rouge en origami ? Le fait que tout le monde connaisse est déjà, en soi, une victoire. Vous allez désormais être de plus en nombreux à connaître son petit frère ou son cousin, la French Fab que nous avons lancée officiellement le 2 octobre et qui s’incarne cette fois dans un coq bleu. L’objectif est le même : structurer des filières industrielles, créer des synergies entre des petites entreprises très innovantes et des grands groupes, entre des technologies de pointe et des métiers traditionnels, associer les partenaires publics, labelliser, parler d’une seule voix à l’extérieur de nos frontières.
Mais donner de la visibilité, c’est aussi rappeler que la France dispose désormais avec la Station F du plus grand incubateur au monde. C’est rappeler qu’il existe un nouvel outil, le French Tech visa, qui permet aux entrepreneurs étrangers de s’installer très facilement et très rapidement en France pour développer leur projet.
Donner de la visibilité, c’est enfin bâtir des stratégies cohérentes autour de quelques priorités industrielles. Celles dans lesquelles la France bénéficie d’avantages compétitifs. Je pense aux objets connectés, au Big Data, à l’intelligence artificielle (le Gouvernement a d’ailleurs chargé le 8 septembre dernier le député et mathématicien Cédric Villani de conduire une mission de réflexion à ce sujet). Je pense aussi aux nanotechnologies et à la nanoélectronique qui sont dans tous nos smartphones, aux supercalculateurs qui nous permettent d’anticiper l’avenir, aux câbles sous-marins que nous utilisons en permanence pour communiquer. Bref, à tout ce support physique essentiel à la révolution numérique. La France est en pointe sur ces technologies et souhaite le rester, en structurant ces filières.
Cet écosystème vise aussi à encourager l’investissement :
L’investissement public d’abord. Dans les prochains mois, nous allons constituer un fonds doté de 10 milliards d’euros, grâce à une gestion dynamique des participations de l’Etat. Les revenus de ce fonds financeront l’innovation. Le 25 septembre dernier, j’ai présenté les orientations du grand plan d’investissement qui mobilisera près de 57 milliards d’euros, dont 13 milliards seront directement consacrés à la compétitivité et à l’innovation.
Durant longtemps, en France, nous avons été les champions de la hausse d’impôts, mais aussi les champions de l’instabilité fiscale. Désormais, c’est fini. On baisse la pression fiscale dès 2018. Puis, on ne touche plus rien pour permettre aux entreprises de programmer leurs investissements en toute sécurité.
C’est aussi le sens de la revue sectorielle des start-ups que j’ai demandé au Secrétaire d’Etat au Numérique de conduire.
Quel est son but ? Conduire, pour la première fois en France, une démarche systématique, secteur par secteur, pour permettre à toutes les start-ups qui le souhaitent de souligner les irritants qu’elles perçoivent encore dans leurs activités.
On assouplit la réglementation, on développe le dialogue social, en particulier dans les petites entreprises, on simplifie, on clarifie.
Dans le même temps, on crée de nouvelles sécurités, en investissant dans ce qui est aujourd’hui, le principal bouclier contre le chômage : les compétences. Dans le cadre du grand plan d’investissement, nous consacrerons 15 milliards d’euros à la formation professionnelle, en particulier des actifs les plus fragiles. Le président de la République a d’ailleurs fixé un objectif clair : former un million de demandeurs d’emplois d’ici la fin du quinquennat. Nous allons aussi, et je sais que le secteur électronique connaît bien le sujet, développer massivement l’apprentissage qui est la voie privilégiée d’insertion dans l’emploi, en particulier pour les jeunes.
Moderniser le marché du travail, cela implique de baisser le coût du travail, en particulier au niveau du salaire minimum là où ce que les économistes appellent « l’élasticité-prix » est la plus forte. C’est ce que nous allons faire avec la transformation du Crédit d’impôt compétitivité Emploi en allègements de charge.
Enfin, le dernier volet, qui est un peu la conséquence de ce que je viens d’exposer, vise à réussir les deux grandes transitions du 21è siècle.
La transition numérique d’abord. Je ne vais pas peindre un tableau que vous connaissez mieux que moi. Je veux seulement insister sur la volonté de ce Gouvernement de faire « basculer » ou « pivoter » l’ensemble de la société française, grâce notamment à quelques objectifs simples :
Donner accès à toute la population au haut-débit dès 2020 et au très haut débit dès 2022.
Dématérialiser 100% des démarches administratives d’ici la fin du quinquennat.
Aider 100 % des entreprises du territoire à faire leur « mue » numérique : c’est le sens de la mission qui a été confiée à Philippe Arraou pour organiser les acteurs de l’accompagnement.
L’autre grande transition, c’est la transition écologique. Vous connaissez le rôle leader que joue la France dans ce domaine. Le président de la République en a fait l’un des axes majeurs de sa diplomatie. La France s’est fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, en particulier grâce à la Tech. Sa chance historique est de disposer à la fois d’une industrie électronique de pointe et de filières d’excellence dans tous les domaines du développement durable : l’agriculture, la mobilité, l’énergie, la mer, qui utiliseront à plein régime les innovations technologiques disponibles pour relever le défi de cette transition.
*******
Avec patience, avec détermination, nous avons remonté la pente et maintenant nous sommes prêts à mener les prochaines.
- Discours
- · Citoyenneté
- › Élections
Discours récents
-
Hommage national à Fabrice Moello et Arnaud Garcia
Discours · Commémoration
-
Cérémonie pour la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions
Discours · Égalité
-
Inauguration du prolongement de la ligne RER E (Éole)
Discours · Transports
-
Commémoration annuelle du génocide arménien de 1915
Discours · Politique étrangère
Le choix de la rédaction
Renforcer l'attractivité des métiers de la santé et de la solidarité
Actualité · Formation
Publié le 22/11/2024
Une stratégie de prévention des risques glaciaires et périglaciaires
Actualité · Climat
Publié le 22/11/2024
L’info.gouv du 22 novembre : dispositif contre les violences conjugales, antibiotiques et podcasts
Actualité · Égalité
Publié le 22/11/2024