Parmi
les préoccupations les plus fortes de nos concitoyens, se trouve la question des services
publics, de leur qualité, de leur
accessibilité.
Depuis 2018, et la réunion du premier Comité interministériel de la
Transformation publique, beaucoup de
mesures ont été prises, pour mieux
répondre aux attentes des Français, et
rapprocher les services publics de chacun.
Pour
autant, aujourd’hui, face à des
démarches administratives trop lourdes et des services publics perçus comme
trop lointains, des difficultés et des
inquiétudes persistent.
J’ai donc demandé des réponses fortes, concrètes, pour des services publics plus proches et
plus efficaces.
Chaque ministère est concerné. Chacun doit être
mobilisé.
C’est pour cette raison, que j’ai réuni ce matin un Comité
interministériel de la transformation publique.
Notre première ambition, c’est de placer les Français au
cœur de l’action publique.
C’est-à-dire de leur offrir des services publics qui
répondent plus directement à leurs attentes et à leurs besoins.
Je l’ai dit : je crois aux résultats.
Je suis convaincue que c’est le meilleur moyen de créer la
confiance.
Je suis convaincue, aussi, que c’est ce que nos concitoyens
attendent de nous.
Nous
devons donc mieux mesurer les résultats de nos politiques publiques, les faire
connaître en toute transparence, et agir
en fonction de nos réussites et de nos marges de progrès.
Pour y parvenir, j’ai présenté il y a quelques jours le
baromètre de l’action publique, déjà accessible en ligne, qui permet de mesurer les résultats concrets
de notre action, pour 60 politiques prioritaires du Gouvernement, dans chaque territoire.
Chaque Français doit ainsi être en mesure de savoir ce qui
change près de chez lui.
Ensuite, nous voulons simplifier les démarches de nos
concitoyens. C’est un des objets d’insatisfaction les plus forts
aujourd’hui.
Il y a quelques semaines, dans l’Indre,
j’ai annoncé les moyens que nous allions mobiliser pour
réduire considérablement le délai de prise de rendez-vous pour obtenir ou
renouveler une pièce d’identité.
C’est un exemple concret de ce que nous pouvons faire pour
faciliter la vie des Français.
Plus largement, je souhaite que nous ayons une action forte
et résolue, notamment aux moments clés
de leur vie.
Ce
matin, Stanislas GUERINI a ainsi présenté les « 10 moments de vie », où nous nous engageons à simplifier le
parcours de nos concitoyens, répondre
aux difficultés signalées, et appliquer
pleinement le « droit à l’erreur ».
Dès la fin de l’année, je souhaite des avancées concrètes
pour les démarches des Français :
- qui deviennent étudiant.
- qui rénovent leur logement.
- qui partent vivre à l’étranger, qui en
reviennent.
- ou encore, pour nos concitoyens qui perdent un
proche.
Dans ces moments, plus particulièrement encore, l’administration doit être un appui, une aide
– jamais une difficulté ou un obstacle.
L’État doit être efficace, offrir un accompagnement clair
et des solutions rapides.
Pour vous donner deux exemples concrets des avancées
rapides que nous voulons, d’ici l’été,
partout en France, 2600 conseillers France Rénov’ accompagneront les Français
dans la préparation de leurs dossiers pour rénover leurs logements.
Et pour nos concitoyens qui font face à un deuil, le versement des pensions de réversion sera
automatisé, d’ici la fin de l’année.
Remettre les Français au cœur de l’action publique, c’est
ensuite faciliter l’accès aux services publics.
Je connais les inquiétudes de nos concitoyens et la peur de
l’éloignement des services publics.
Pour y répondre, nous avons développé le réseau France
Services, partout sur le territoire.
Son
but : donner un point d’accès physique
pour réaliser un maximum de démarches administratives, au plus proche de chez soi.
Nous avions fixé un objectif : que tous les Français aient
accès à un point France Services à moins de 30 minutes de chez eux. Cet objectif est d’ores et déjà atteint, et
en fin d’année, avec 2750 points France
Services ouverts à travers le pays, 95% des Français vivront à moins de 20 minutes de ces points.
Dans
les mois à venir, nous voulons, en
outre, développer plus encore l’offre qui y est proposée, par exemple, en termes de surendettement avec
la Banque de France, ou d’accès aux
bourses et au logement étudiant avec le CNOUS.
J’ajoute que si nous devons garantir un accès facile à
des guichets, notre administration doit
s’adapter aux usages des Français.
Aujourd’hui, nos concitoyens ont principalement recours à
deux moyens pour échanger avec l’administration :
- le téléphone, qui est le premier canal de
contact,
- et internet, bien sûr, où 80% des démarches sont
désormais entamées.
Accueil
physique, téléphone ou en ligne : ce
n’est pas à nous de choisir ce que les Français doivent faire, nous devons offrir un service de qualité,
quel que soit le moyen utilisé.
Aussi, nous devons améliorer et faciliter les démarches en
ligne.
C’est pourquoi, dès le mois de décembre,
toutes les démarches sensibles impliquant des flux
financiersbasculeront sur l’interface
sécurisée France Connect+.
Nous l’avons déjà fait pour le Compte personnel de
formation, le CPF. Cela a incité les
Français à créer leur identité numérique et a porté un coup décisif à la fraude
en ligne, en offrant des garanties pour éviter les usurpations d’identité.
Ensuite, nous voulons continuer à rendre nos services plus
inclusifs. C’est pourquoi d’ici 18
mois, nous devrons avoir
significativement progressé pour que les sites publics soient en conformité
avec les critères d’accessibilité pour nos concitoyens en situation de
handicap.
Enfin, nos démarches en ligne doivent être simples et
compréhensibles, notamment en systématisant les tutoriels vidéo.
Et des comités d’usagers devront obligatoirement être mis
en place pour améliorer les services en ligne.
Par ailleurs, s’agissant de l’accueil téléphonique, là aussi, nous voulons améliorer notre
qualité de service, et assurer que les Français qui appellent aient bel et
bien, dans 9 cas sur 10, quelqu’un au bout du fil et ne tombent pas sur une
boîte vocale. Pour y parvenir, nous
voulons notamment qu’une fonctionnalité de prise de rendez-vous et de rappel
soit généralisée.
Plus
largement, nous devons améliorer nos
services publics en continu, en nous
fondant sur les retours de nos concitoyens.
Nous voulons permettre aux Français de donner leur avis et
de recevoir une réponse personnalisée.
C’est tout le sens du programme « Services publics +
».
Deux fois par an, nous publierons les résultats obtenus.
Ils permettront de mesurer l’opinion de nos compatriotes et ils serviront
d’aiguillon pour améliorer la qualité du service.
Enfin, remettre les Français au cœur de l’action
publique, c’est associer plus largement
et plus systématiquement nos concitoyens à nos réflexions et aux prises de
décision.
Dans ce but, j’ai demandé au ministre chargé du Renouveau
démocratique, Olivier VERAN, de
constituer d’ici la rentrée l’agenda gouvernemental de la participation
citoyenne.
Ainsi, toutes les consultations menées par les
ministères, en ligne ou en
présentiel,
seront recensées et rendues publiques,pour les faire connaître et faciliter
l’engagement de nos concitoyens.
L’autre grande ambition que j’ai fixée lors de ce Comité
interministériel, c’est d’accepter de
repenser nos manières de faire,
et l’organisation de nos administrations, pour mieux répondre aux préoccupations des
Français.
La première clé : c’est l’adaptation.
Je
l’ai déjà dit, et j’en suis convaincue,
nous devons donner plus de marges de manœuvre aux acteurs des
territoires, pour trouver des solutions efficaces et adaptées.
Moins de 500 demandes de dérogations ont été formulées par
les préfets depuis 3 ans. C’est encore trop peu.
J’ai demandé aujourd’hui, qu’une nouvelle étape soit
franchie pour permettre de déroger aux règles nationales et faciliter
l’aboutissement de projets locaux.
Tous les domaines sont concernés.
Ainsi, le mois dernier, j’ai pris un décret pour favoriser
l’adaptation de notre système de santé aux besoins des territoires.
Aujourd’hui, j’ai demandé au ministre de la Transformation
et de la fonction publique, Stanislas GUERINI, et au ministre chargé des
Comptes publics, Gabriel ATTAL, de
donner aux services déconcentrés de l’État,
des marges de manœuvre renforcées en matière budgétaire et RH, dès janvier 2024.
Repenser nos manières de faire,
c’est également travailler avec les agents
publics, à l’évolution de leurs métiers,
de leurs carrières et de notre administration.
en plus des négociations salariales qui s’engageront
prochainement, nous lançons avec Stanislas GUERINI, le « programme Fonction
publique+ », qui sera co-construit avec
les employeurs des trois versants de la fonction publique et les agents.
Il fixera des engagements tangibles pour la qualité de vie
au travail, la santé, le logement, l’égalité professionnelle, l’accompagnement
RH.
Enfin, avec le ministre de l’Intérieur, Gérald
DARMANIN,
nous souhaitons finaliser la réforme de l’organisation
territoriale de l’État, lancée en 2009.
Nous
souhaitons stabiliser cette organisation,
poursuivre le renforcement de l’échelon départemental engagé depuis 2
ans, et accompagner la mise en œuvre des politiques prioritaires du
Gouvernement.
Une centaine de postes d’experts de haut niveau sera créée
pour appuyer les préfets en métropole et en outre-mer, dès la fin de l’année.
Repenser nos manières de faire, c’est enfin préparer
l’avenir et anticiper les bouleversements de la transition numérique, en particulier l’intelligence
artificielle.
Je
l’ai déjà évoqué il y a quelques instants,
et nous l’avons mesuré lors du Comité de ce matin, notre transition
numérique a avancé à grande vitesse,
avec des améliorations concrètes pour le quotidien des Français. Je pense à la procédure pénale
numérique, à l’attribution des bourses
scolaires, ou encore au projet
Inserjeunes, qui aide à l’orientation des jeunes. Nous devons continuer, relever le défi de la
donnée publique, assurer sa maîtrise
et étudier toutes les implications du développement de
l’intelligence artificielle.
C’est la condition d’un meilleur service public, plus
rapide et plus personnalisé.
C’est la condition d’une meilleure adhésion de nos
concitoyens et de nos entreprises à nos politiques publiques.
C’est aussi la condition de notre souveraineté.
J’ai donc demandé que chaque ministre prépare sa feuille de
route du numérique et de la donnée publique avant la fin d’année. Nous les
rendrons publiques.
Voilà
en quelques mots, les principes que nous
avons fixés et les décisions que nous avons prises, à l’occasion de ce comité interministériel de
la Transformation publique.
Je mesure les attentes de nos concitoyens.
Alors, avec Stanislas GUERINI, avec tout le
Gouvernement, nous sommes déterminés à
agir et à obtenir rapidement des résultats.
Je vous remercie et me tiens à votre disposition, avec le
ministre, pour répondre à vos questions.
7e Comité interministériel de la transformation publique
7e Comité interministériel de la transformation publique