Madame la Maire de Nantes, Présidente de France urbaine,
Madame la Ministre, chère Jacqueline,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Maires, Présidents de métropoles ou de structures intercommunales, membres de France urbaine,
Monsieur le Préfet de région,
Merci beaucoup, chère Johanna, de votre accueil ici à Nantes. Ce n'est pas la première fois que je viens dans cette ville, j'allais dire, dans ce département. J'y étais encore, c'était pour parler d'éolien en mer, il y a quelques jours à peine. Et je ne vous cache pas que c'est finalement quand je viens dans les territoires que je suis le plus heureux. D'ailleurs, il y a un record que je cherche à battre chaque jour, c'est celui du Premier ministre qui se déplace le plus. Pas parce que j'ai la bougeotte, mais parce que finalement, je suis moi-même toujours resté Maire, non ? Comme on dit : « Maire un jour, Maire toujours », et je sais bien que c'est dans les territoires que se passent les choses. Jean-Luc MOUDENC a raison, vous aussi, Johanna, dans tous les territoires.
Vous appeliez à la fin de votre propos, Madame la Présidente, une nouvelle méthode, un nouveau contrat. Oserais-je vous dire que je m’efforce de les incarner l’une et l’autre ? D’abord parce que – je voudrais commencer par ça, vous l’avez dit tous les deux, vous le pensez beaucoup ici – nous sommes dans une période quand même particulière de notre histoire, une crise forte, inédite – je vais y revenir – et que j’ai quand même la faiblesse de penser, je me projette, voyez, dans 10 ans, dans 15 ans, ça me tracasse un peu, on se dit « bon, comment sera-t-on jugé ? » – par l’Histoire, pas par la justice… Et je me dis dans ces périodes-là il me semble quand même que nos concitoyens doivent apprécier qu’au-delà de nos convictions politiques, nos opinions, il y a des moments démocratiques pour trancher ça, il y en aura bientôt, il y en a d’ailleurs souvent, les Français doivent se dire quand même « il vaudrait mieux qu’on se serre les coudes ». C’est ce que l’on appelle les pouvoirs publics.
Vous n'êtes pas sans savoir d'ailleurs qu’ils ne font pas toujours la différence entre la compétence municipale, celle de l'État, de la région, du département. Ils attendent de nous collectivement, oui, je le crois vraiment, profondément, qu'on travaille ensemble dans leur intérêt. Alors ça paraît une formule, mais dans les circonstances que nous traversons, la France, l'Europe, le monde, j'ai la conviction – je l'ai d'ailleurs dit dès ma prise de fonction – que c’est vraiment une nécessité. C'est une nécessité. Ce matin, vous voyez, cher Jean-Luc, comme un symbole, j’étais près de Bordeaux, un peu plus au sud, au congrès annuel de l'Association des Petites Villes de France (APVF). Et puis, ce n’est pas moi qui suis responsable du calendrier, me voici devant vous pour clôturer ce congrès de France urbaine. Rien ne serait pire, vous avez parfaitement raison, que d'opposer, là encore c'est une autre version de la nécessité ou de l'illustration du rassemblement : la France, elle est riche de tous ses territoires.
Et quand je m'occupe ou quand je mets l'accent, avec Jacqueline et Joël GIRAUD, sur la ruralité, mais pour moi, je vais y revenir dans un instant, c'est comme quand je mets l'accent, et Dieu sait si je m'en occupe beaucoup, sur la politique de la ville. En fait, c'est la signification que le rôle de l'Etat, c'est de s'occuper surtout de celles et ceux parmi nos concitoyens – vous y avez fait allusion – ou parmi nos territoires, qui sont en souffrance et subissent des inégalités. C'est ça le rôle fondamental de l'État. Et des souffrances, des difficultés, il y en a partout. Mais de la force, du dynamisme, de la créativité, de l'inventivité, il y en a partout aussi. Mais avant, il nous faut faire, c'est un des objectifs poursuivis par ce Gouvernement, et notamment par Jacqueline GOURAULT, de la différenciation, de l'adaptation, de la déconcentration. Alors je commence par là où vous avez fini, bien sûr, c'est le sens de la politique gouvernementale demandée par le Président de la République qui va s'incarner par ce qui sera, je l'espère, un texte important de la mandature, la loi dite 4D, dont je confirme ici, puisque vous m'avez interrogé, qu'elle sera bien examinée et, je l'espère, votée d'ici la fin de la présente mandature. J'en profite pour dire que quand j'ai pris mes fonctions, elle était, comme on dit, dans les tuyaux, cette loi. Elle s'appelait 3D. Maintenant, c'est 3DS, 4D. Pourquoi ? Il y avait un quatrième « D » que je revendique, alors « D » c'était moche, je reconnais, le quatrième « D », au-delà de déconcentration, décentralisation, différenciation, j’avais, pour rester dans l'idée, j'avais appelé ça « décomplexification », mais je reconnais que c'est un peu complexe. Alors c'est devenu simplification, c'est plus simple.
Mais il y a l'idée, effectivement, que je ne peux que partager pour y avoir tant et tant été confronté, qu’il y a les questions budgétaires, il y a tout ça, mais c'est vrai que les questions de procédure, les questions, enfin on le sait, je ne vais pas vous raconter la chanson ici, on a des records heureux peut-être au monde, mais le record des procédures de la complexité, ce n’est pas sans doute celui dont on doit être le plus fier. Il y a beaucoup de travail à faire. Il y a beaucoup de parlementaires ici. On a déjà voté des lois pour simplifier la loi ASAP, entre autres, récemment. Il faut encore et je le dis ici à France urbaine, puisque Jacqueline est là, le texte va arriver dans quelques semaines à l’Assemblée nationale, puisque comme vous le savez, il est passé au Sénat. Envoyez-nous des propositions pour nourrir ce quatrième volet. Je suis sûr que si je faisais une interrogation là dans la salle, on pourrait y passer l'après-midi. Toutes ne sont pas de niveau législatif, mais ne nous privons pas.
Dans cette confiance, dans cette libération des territoires, il y a aussi un chantier, des procédures et de la réglementation qui entrave, et l'État donne tout son écho à tout cela. Je le dis, on va parler du plan de relance dans un moment, j'ai une formule que j'emploie souvent, le plan de relance qui se déploie très bien, y compris avec les métropoles. J'ai des projets qui sont bloqués par mes propres services. Je le dis aux préfets : allez, on y va, on fonce, ça se déploie bien. Il faut rappeler que c’est toujours des bonnes raisons : une fois, c'est l'architecte des Bâtiments de France ; une fois, c'est la direction départementale des territoires ; une autre fois, c'est les fouilles archéologiques, enfin des choses très légitimes. Mais enfin, à un moment donné, on ne comprend plus trop bien. Il faut accélérer la relance, il faut y aller, et puis, c'est celui-là même qui vous dit de le faire qui pourrait être considéré comme à l'origine des blocages. Donc nous avons un chantier considérable à faire sur ce terrain, vous avez raison. Mais, je veux vous dire, en vous adressant à cet effet mes remerciements, que ce que vous avez dit, tous les deux, ce que vous m’écrivez, ce que je vois partout, ça, c'est un point commun, le fait qu'il n'y a pas d'un côté les collectivités territoriales et de l'autre l'État, il faut travailler ensemble tout le temps, mais particulièrement en temps de crise. Soyez-en convaincus, j'y mets toute mon énergie.
Et d'ailleurs, évidemment, puisque vous l'avez évoqué dans la crise sanitaire, vous savez, si on s'arrête là aussi en prenant un peu de champ, Dieu sait si c'est difficile, il y a des morts, il y a des malades, il y a des contestations, il y a des polémiques ; bon, mais si on regarde un peu en franchissant notre regard au-delà des frontières, notre pays dans la gestion de cette crise sanitaire, il reste encore beaucoup à faire. Il y a des territoires, je pense, aux territoires ultramarins qui sont actuellement encore dans une situation extrêmement préoccupante, mais, on peut passer notre temps à s'autoflageller.
Si on regarde par rapport aux pays qui nous entourent, est-ce que la France est dans une situation catastrophique ? Je ne le crois pas. On a fait ensemble les choses du mieux possible. On a commis sûrement des erreurs. Il y a des gens qui savent tout ; ça, il y a des gens qui font la leçon en permanence. Ce n'est pas le rôle des élus, ce n'est pas leur habitude. Mais si on en est là, c'est parce qu'il y a eu cette formidable mobilisation. Et que le couple Maire-préfet, l'action conjointe de l'État et des collectivités territoriales et bien au-delà – vous avez cité les associations, les professionnels de santé, la Croix Rouge, les pompiers, enfin je ne vais pas énumérer tout le monde, vous connaissez ça par cœur – tout le monde s’est mis sur le pont. On peut ne parler que des gens qui râlent, qui contestent. C’est une réalité, bien sûr. Enfin, il ne faut pas oublier la grande résilience qu'a manifesté le peuple français face à cette crise.
Oui, j'ai dû prendre des mesures difficiles. Il fallait, c'était nécessaire, en tout cas en mon âme et conscience. Les gens les ont appliquées, acceptées. Je veux bien qu'on parle, et c'est notre devoir, des résistances à la vaccination. On n'a pas fini le chemin, vous le savez. Et plus que jamais, je vais avoir besoin de vous. Enfin, il y a quand même une immense majorité qui s'est faite vacciner. Tout ça pour dire que, et je vous dis ma gratitude, ça a été une mobilisation nationale à laquelle France urbaine, puisque que je suis ce matin ici à Nantes avec vous, a apporté toute sa contribution. Du fond du cœur, merci. Et je le dis, ce n’est pas fini car vous voyez bien que les derniers mètres, les derniers kilomètres de la vaccination sont, sans surprise, les plus difficiles, et que ce n’est que par une action de proximité – on appelle ça « l’aller vers » – que nous allons pouvoir lever ces derniers obstacles ou, en tout cas, la plupart d’entre eux.
Et je le dis bien sûr au passage, je l’ai répété à plusieurs reprises, je sais que cette implication formidable a eu aussi des conséquences sur vos charges. C'était une de vos demandes, Madame la Présidente. Je m'engage devant vous, bien sûr, à ce qu'elles puissent être prises en compte dans les soutiens de l'État, évidemment. Donc je redis ce matin aux élus de France urbaine : la bataille contre la crise sanitaire n'est pas terminée. Nous devons rester, bien entendu, non seulement vigilants et mobilisés. Vous connaissez par cœur les prochaines étapes, la vaccination des collégiens et des lycéens, la troisième dose dans les EHPAD, et plus généralement, pour celles et ceux de nos concitoyens âgés de plus de 65 ans. Mais avant tout, évidemment, celles et ceux, notamment les plus vulnérables de nos concitoyens, qui n'ont pas encore eu la première dose. Et souvent, vous le savez, – vous avez, Madame la Présidente, évoqué les questions de pauvreté – ces publics, il n'y a pas que des gens qui s'imaginent qu'on leur inocule la 5G avec le vaccin. Il y a aussi des gens qui sont en dehors du parcours de soins habituel, qui ne se vaccinent pas plus qu'ils ne se soignent en réalité. Façon de vous dire aussi que notre rôle, c'est de gérer tout ça le mieux possible.
Évidemment, comment ne pas le faire main dans la main ? Mais il faut aussi en tirer toutes les conséquences structurelles, notamment sur notre système de santé. Puisque c'est de cela dont nous parlons pour l'avenir. Raison pour laquelle, je vous le rappelle, à la demande du Président de la République, ce Gouvernement et sa majorité ont décidé de réinvestir massivement dans notre système de soins. Oh, vous allez me dire : « il n’y en a pas assez ». Enfin, on a changé de braquet par rapport aux années précédentes, on ne va pas disserter sur le lait renversé. Nous avons besoin de réinvestir. C'est l'objet du Ségur dans quelques semaines. On a déjà commencé. N'est-ce pas, Madame la Maire de Nantes ? Nous allons sortir, déployer ce qu'on appelle le volet investissement de ce Ségur de la santé. Ça va concerner beaucoup d'entre vous… Enfin, Johanna a raison, vos habitants, tout cela est fait pour eux, évidemment. Ne l'oublions jamais. Mais je crois que c'est le rôle des responsables politiques que nous sommes.
Il y a une crise, on la gère du mieux possible. Et on en tire toutes les conséquences pour demain. Rien ne serait pire que de donner à nos concitoyens l'idée que tout va recommencer comme avant. Il y a des choses bien. Là, par exemple, je suis – je ne l'ai pas dit en arrivant – parfaitement heureux de vous voir là, « enfin une salle pleine ». Ça fait plaisir. C'est vrai que des visios, je suis comme vous, je commence à en souper ! Bon, il y a encore les masques. Désolé. Malgré le passe. Bon. Oui, ce n’est pas encore, je le dis, redevenu tout à fait normal, ce n’est pas vrai, mais c'est mieux parce qu'on s'en donne collectivement les moyens et parce qu'on reste vigilants.
C'est mieux aussi, Mesdames et Messieurs les Maires et Présidents, sur le terrain économique parce que là aussi, ensemble, on a su insuffler une dynamique et trouver les outils qui convenaient. Je revendique devant vous, Mesdames et Messieurs les Maires, la politique qui a été choisie de ne pas – ça s’est appelé le quoiqu'il en coûte – laisser tomber l'économie française. Et là aussi, par-delà toutes les polémiques… Vous savez, si ce que je dis n'est pas vrai, les gens s'en rendent compte. On n'a pas laissé tomber l’économie. Mieux, je le dis là aussi, que d'autres pays et nous en récoltons aujourd'hui les bénéfices parce que ne l'ayant pas laissé tomber, comment dire, l’économie rebondit encore plus vite, encore plus fort. On a fait un plan de relance. On a essayé de le démultiplier.
Je parlais tout à l’heure, vous parliez et je parlais de contrat. Pardonnez-moi mais le contrat, c’est la rencontre de deux volontés, un accord. C’est la traduction juridique de cette méthode. Je pense qu’on n’a jamais – je m’y efforce beaucoup – autant contractualisé, concerté. Et je dis avec les associations d’élus, que j’ai contractualisé avec toutes. Et je le décline territoire par territoire sur tous les champs. Je vous parlais de sécurité tout à l’heure et de contrat de sécurité intégré Madame, Monsieur. On a signé un accord de relance avec France urbaine, mais je l’ai fait avec l’ADF, je l’ai fait avec d’autres associations de collectivités. Donc, cette relance, elle est absolument nécessaire. Et je le dis là aussi. Ça ne veut pas dire que tout est gagné. Il y a beaucoup de problèmes : économiques, sociaux. Vous en avez cité, mais malgré tout, permettez-moi de vous rappeler que la France a aujourd'hui le taux de reprise en Europe parmi les plus dynamiques de la zone euro.
Moi, je suis Premier ministre depuis 14 mois. Quand je suis arrivé, on m'a dit : « Avant de retrouver le taux de chômage d'avant la crise, ce n'est pas avant la fin de 2022. Avant de reconstituer la richesse, le PIB, que la crise a détruite, ce n’est pas avant 2024. » Bon mais voilà, aujourd'hui, notre problème, ce n'est pas que le chômage explose puisqu'il est déjà revenu au niveau de janvier 2020. Vous voyez, les artisans, les restaurateurs doivent vous le dire, c’est de pourvoir les emplois qui se créent. J'ai reçu longuement les partenaires sociaux, ce que je fais sans cesse. Ça aussi, c’est parfaitement normal. J’ai instauré des conférences de dialogue social. On n'est pas d'accord sur tout, mais on parle toujours. On essaie de chercher des solutions. Et au menu de ces rencontres, il y avait ce sujet majeur sur lequel on va prendre toute une série d'initiatives, là, dès ce mois-ci.
Donc, nous sommes à la manœuvre. Et nous le sommes le plus possible ensemble. C'était aussi le sens de l'accord de relance que nous avons signé tous les deux. 10 milliards, quand même, notre objectif, dont 6,5 mobilisables autour de la relance. Je le rappelle pour les présents, vous le savez, un outil que vous avez cité, le CRTE. Beaucoup sont déjà signés à l'échelon métropolitain. Ça marche très bien partout en France, je vous le dis, partout en France. Ça nous permet de soutenir l'investissement, fortement. Et je vous confirme d'ailleurs – ça marche tellement bien – à cause des hausses de matières premières, des projets dont le coût augmente, ce que j'ai dit ce matin à Petites villes de France et que je répète ici à France urbaine, que par redéploiement, nous allons ajouter une enveloppe de 350 millions d'euros supplémentaires pour les CRTE de tout le monde.
Au cœur de ces accords, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, il y a la rencontre de nos priorités. Vous avez les vôtres. Jean-Luc MOUDENC a dit : « qui mieux qu'un Maire, son conseil municipal, son conseil métropolitain, est placé pour fixer les priorités de son territoire ? » Évidemment. Mais l'État a aussi ses priorités et nous devons les rencontrer, c'est le sens des accords. Et parmi, évidemment cette rencontre de volonté, il y a la transition écologique de notre pays. Ça me conduit à évoquer quelques sujets que vous avez-vous-mêmes cités : les mobilités, évidemment, d'abord. Ce sont l'un de nos enjeux. Il n'y a pas que dans la métropole que l’on fait du vélo. Bon, mais les vélos, vous connaissez ça depuis longtemps. On a décidé, nous aussi, d'intervenir dans le cadre du plan de relance. On avait mis 150 millions dédiés au financement d'aménagements cyclables. On a fait un quatrième appel à projets où on a rajouté 50 millions de plus. Mais il a fallu que je me batte, je le dis devant vous, pour obtenir la déconcentration de ce plan vélo. Vous savez que c’était quand même un peu étonnant que pour financer une piste cyclable ou une passerelle piétonne cela soit décidé directement depuis Paris. Je le concède volontiers. Cela ne m’avait pas échappé avant, maintenant que j’y suis, j’ai dit « on va déconcentrer le plan vélo ». Voyez quand même, quand on est Premier ministre on a des victoires, je vous assure, tout à fait significatives…
Au-delà du vélo, mais le vélo ce n’est pas qu’anecdotique, je le dis quand même, mais comme je sais que j’ai affaire à des convaincus je ne vais pas épiloguer, il y a aussi des transports en commun en site propre évoqués dans les interventions précédentes. Le plan de relance, là aussi, la loi LOM, bien connue de vous toutes et vous tous, avait développé des enveloppes, alors soyons très précis, 1 milliard 350 millions d’euros dont, je n’oppose pas, je décris, 700 millions pour l’Ile-de-France. Il y a beaucoup d’habitants en Ile-de-France, c’est normal qu’il y ait un paquet en Ile-de-France. Il y avait aussi des choses pour Toulouse, je le dis, très grande métropole. Mais sans surprise, qu’est-ce qu’on a vu quand on a lancé les appels à projets ? Que compte-tenu de cette priorité, je dis ça aussi au Président du GART puisqu’il est là, les projets ont fleuri. D’autant que, comme vous l’avez rappelé, le rapport DURON l’a souligné, il y a eu des pertes de recettes, donc une atteinte à l'autofinancement.
Au-delà du filet de sécurité qui, vous le savez, est venu compenser les pertes de ressources fiscales, que nous avons d'ailleurs reconduit en 2021, à la suite de notre accord, chère Johanna, j'ai décidé d'ouvrir le mécanisme des avances remboursables à toutes les autorités organisatrices. C'était une demande forte de votre association et je vous indique, ou j'en profite pour vous indiquer, que 574 millions d'euros d'avances remboursables ont déjà été sollicités par vos villes. Mais, et répondant si j'ai bien suivi votre propos à la première de vos demandes pour vous être agréable certes, mais parce que – je le revendique – c'est une priorité de l'Etat qui rencontre la vôtre, c’est heureux, j'ai décidé que le fameux appel à projet initial des 450 millions d'euros lancé en décembre 2020 – on avait ajouté si vous avez bien suivi 50 millions en juillet, ça avait été l'une de mes premières décisions – j'ai décidé que nous abonderions de 400 millions d'euros supplémentaires cet appel à projets au bénéfice des mobilités dans vos territoires. C'est un point extrêmement important de vie quotidienne et je vais demander à mes services d'accélérer au maximum ces procédures pour que les lauréats puissent être désignés dans les meilleurs délais et que nous puissions apporter à nos concitoyens des preuves tangibles de la priorité que nous accordons à ce sujet.
En matière de mobilité, permettez-moi de faire un petit développement, on est toujours sur la transition écologique, sur les zones à faible émission parce que je sais que c'est un sujet au cœur évidemment de vos prérogatives. Je ne l'ai pas dit jusqu'à présent, ça me donne l'occasion de le dire, là non plus je n’oppose pas la commune et l'intercommunalité. J'ai été pendant 12 ans Maire et Président d’EPCI. Donc tout ça, il faut à tout prix que l'intercommunalité soit la commune autrement et qu'elle fasse mieux ce que les communes membres ne peuvent faire. C'est un modèle à inventer en permanence, il faut y parvenir.
Et donc je le dis quand même, nous soutenons le fait métropolitain intercommunal, que ce soit très clair. D'ailleurs, les CRTE auxquels je faisais allusion tout à l’heure, vous le savez, ça n'empêche pas que des projets communaux puissent y émerger, mais nous avons choisi, j'ai demandé aux représentants de l'État de choisir la base intercommunale pour les signer. C'est aussi un signe. Ce n'est pas, encore une fois ce n’est certainement pas, et surtout pas dans l’esprit qui est le mien, un acte contre les communes, bien au contraire. Mais c’est simplement prendre la réalité des bassins de vie, là encore, comme vous nous y invitez.
Partir de la réalité des besoins, des besoins des populations, dont les ZFE, c'est aussi ce cadre, vous le savez bien, qu'elles privilégient. Comme vous savez que la définition de ces zones et des règles qui s'y appliquent en matière de circulation relèvent de vous et c'est une bonne chose. Mais il faut que là aussi, nous travaillions ensemble. Et il faut que chacun assume ses responsabilités. Il faut y aller, pour le dire en termes directs, même si ce n'est pas simple. Je vous rappelle que nous avons dans ces zones, augmenté la prime à la conversion si la collectivité s'engage aussi. Certains l'ont fait, pas toutes ; donc je lance un appel. Des solutions existent, vous le savez également, pour aider les ménages les plus modestes. C'est une façon de dire que cette transition, il faut nécessairement l'accompagner. J'y reviendrai avec MaPrimRénov’.
Nous devons aussi, je le sais, mettre en place et déployer des moyens de contrôle et de sanction avec en particulier, vous l'avez demandé, un système de radars automatiques. Nous avons désormais sur ce sujet un calendrier clair, et les Ministres sont pleinement mobilisés. Il faut que ces premiers radars soient déployés dans les territoires volontaires dès le 1 er janvier 2023, avec l'objectif de les généraliser très rapidement. Donc, je profite de ma présence ce matin devant vous sur ce sujet très concret des ZFE dont je ne sous-estime en rien l'extrême difficulté, l'extrême difficulté pour nous tous. Mais avec pragmatisme et détermination, nous devons avancer ensemble comme nous le faisons pour MaPrimRénov’ que j'évoquais tout à l'heure. C'est un succès, je le disais considérable, jusqu'à ce jour, on est sur un flux au plan national de 15 000 demandes d'aide par semaine, ce qui pourrait nous conduire à la fin de la présente année 2021 à 800 000 foyers concernés par ce dispositif dont vous connaissez parfaitement les enjeux de rénovation énergétique.
C'est pourquoi, pour aller encore plus loin et dans un souci de simplification des aides destinées à la rénovation, c'est un sujet dont nous nous sommes aussi entretenus, le dispositif « Habiter Mieux sérénité » intégrera très prochainement MaPrimRénov’. Et je vous confirme aussi aujourd'hui notre volonté, en tout cas la possibilité de déléguer aux collectivités qui le souhaitent les enveloppes consacrées aux rénovations ambitieuses destinées aux logements des ménages modestes et très modestes. De la même manière, c'est plus institutionnel, mais je sais que vous y tenez, j'ai demandé à la Ministre de la Transition écologique d'étendre la participation de France urbaine à certains organismes opérateurs. Je pense à l'Ademe, l'Anah, le Conseil national de l'air, le Conseil national de l'économie circulaire ; tout ça, c'était nécessaire. C'est chose faite. Et nous devons nous en réjouir.
Vous avez – je crois que c'est Jean-Luc puisque je parle de logement – parlé, je viens de le faire, sous l'angle de la transition écologique, de la production. Et là aussi, quelles que soient les origines des difficultés, il faut que nous repartions à l'offensive en la matière collectivement, tous. Vous le savez, j'ai confié à un Président de métropole, François REBSAMEN, le soin de nous faire des propositions dans le cadre d'une commission d'experts. Un certain nombre d'entre vous, et je les en remercie, y ont siégé. Elle va bientôt, cette commission, me remettre ces recommandations. J'espère que nous pourrons suivre la plupart d'entre elles et dès la loi de finances pour 2022, car il y a urgence, vous le savez, entre la crise et différents éléments. En 2017, on comptait, on a compté 240 000 logements collectifs autorisés dans les métropoles, les grandes villes et les principales agglomérations du pays. Et depuis lors, le nombre de permis est en chute libre. Nous sommes depuis 2019 sous la barre des 180 000 logements collectifs autorisés dans les territoires tendus et vous savez ce que ça entraîne, je ne vais pas vous faire la musique, en termes de prix et donc de conséquences sur le pouvoir d'achat de nos concitoyens.
Alors le Maire de Toulouse, il me disait : « oui, mais attention, il ne faut pas qu'il y ait des objectifs contradictoires. » Autrement dit, comment concilier l'indispensable action contre l'artificialisation, relisons bien tous, on ne va pas le faire là, le texte de loi. Ce n'est pas un couperet net. Nous aménageons. L'artificialisation progresse chaque année 4 fois plus vite que la population. D’accord, évidemment, il faut pouvoir loger les gens. On peut se dire : il faut des terres pour ça. Oui, mais là, le compte n’y est pas. On est à l'inverse. Bon. Donc il faut faire quelque chose là-dessus. Le législateur s'en est emparé et je voudrais dire qu'une des façons, ce n'est pas la seule, évidemment, dans vos territoires, de concilier ce qui paraît être une contradiction, c'est d'abord de s'engager, comme vous le faites, de façon très active dans la réhabilitation des friches. Bon, le fonds friches, vous le savez, ça marche très bien. On y avait consacré dans le plan de relance 300 millions d'euros. Je les ai portés il y a quelques mois à 650 et vous l'avez sans doute noté, le Président de la République a décidé la pérennisation de ce fonds parce qu’il nous apparaît précisément qu'il doit permettre, c'est un outil parmi d'autres, de répondre à la nécessité de construire, de requalifier évidemment les centres urbains, de faire du logement sans recourir à l'artificialisation.
Cette reconquête des centres urbains, j’y ai déjà fait allusion, vous avez parlé de pauvreté, nous parlons de logement. Je voudrais insister devant vous, Mesdames et Messieurs les élus, sur la politique de la ville. Politique de la ville, j'avais, ou plutôt le Président de la République avait été interpellé par un certain nombre d'entre vous, vous vous en souvenez, il y a quelques mois. J'ai pris, à la demande du chef de l'État, chère Jacqueline, à bras-le-corps, le sujet personnellement car j'estime que les situations que je constate, que je connaissais évidemment avant d'être Premier ministre, mais que je constate encore mieux depuis lors, supposent un investissement ou un réinvestissement très fort de l'État à vos côtés, évidemment, une fois encore.
J’ai présidé un comité interministériel des villes extrêmement important le 29 janvier dernier, suite à cet appel, et nous avons dégagé des moyens extrêmement forts, je ne vais pas les détailler, mais vous le savez, notamment pour l'ANRU, de flécher des crédits de France Relance. On m'avait demandé 1 milliard, on en a 1 milliard 100 millions, au bénéfice de la politique de la ville, d'accroître les crédits, par exemple sur les équipements sportifs dans ces quartiers. En tout cas, je parle des crédits de l'Agence nationale du sport. C'est un sujet extrêmement important, vous le savez. Derrière, il y a l'intégration et la cohésion républicaine. Je suis les engagements pris. Je me rendrai bientôt, comme je le fais tous les 3 ou 4 mois, avec mes Ministres, pour aller voir comment ça se passe sur le terrain, comment se déploient les actions que nous avons décidées, et si je le dis devant vous, ce n'est pas simplement pour faire de la pédagogie de l'action gouvernementale, mais c'est évidemment pour vous dire que sur ce sujet, comme sur tant d'autres, j'ai besoin évidemment de votre implication, et je voudrais encore une fois la saluer.
Vous avez parlé des jeunes, chère Johanna, dans votre intervention. La pauvreté en général, des jeunes en particulier. Là aussi, c'est une préoccupation très forte de l'État. Je veux quand même rappeler ici et redire devant vous, le plan « 1 jeune, 1 solution » a produit des résultats tout à fait significatifs. J’ai connu, vous aussi, la précédente crise de 2008-2010, +31 % de chômage des jeunes. Et ils sont toujours, les premières victimes des situations de crise. Grâce aux moyens que nous avons déployés, que vous avez également relayés, le taux d’emploi des jeunes est aujourd’hui orienté très favorablement, le taux de chômage des jeunes est inférieur, au moment où je m’exprime, à ce qu’il était en janvier 2020. Devons-nous nous satisfaire de cette situation ? Certainement pas. Parce que, si à nouveau nous franchissons nos frontières, on voit que le nombre de jeunes en France sans emploi, sans formation aucune, sans qualification est, en pourcentage, nettement supérieur, encore aujourd'hui, à ce qu'il est dans beaucoup de pays qui nous entourent. Le Président de la République a demandé, et nous y travaillons avec Elisabeth BORNE, d'aller chercher ces jeunes pour les remettre en activité et en insertion de déployer des moyens nouveaux. Je connais les propositions que vous avez rappelées de France urbaine. Et je vous dis que nous allons travailler ensemble avec Elisabeth BORNE dans le cadre des objectifs qui sont les nôtres. La franchise, le respect que je vous dois, à vous comme aux autres, me conduit à vous dire que notre intention n'est clairement pas de créer un RSA jeune. Je le dis et je l'assume. Notre objectif est d'amener le plus possible de jeunes vers une formation ou un emploi et de lever tous les obstacles possibles et imaginables en mobilisant le service public de l'emploi et de l'insertion pour les amener dans ce parcours. Et toutes les initiatives dans ce cadre seront évidemment bienvenues. L'affaire est trop grave, trop importante pour que nous puissions imaginer travailler seuls et avoir seuls dans notre coin les bonnes solutions. C'est une cause nationale, à un moment, vous le savez, de surcroît, où, dans le cadre de cette crise sanitaire, les jeunes ont été particulièrement impactés.
Je voudrais enfin – j'aurais tant de choses à dire, mais l'heure tourne – vous parler de sécurité. Parce que, on sait très bien, dans le cadre de notre travail, sur les transports, sur le développement économique, sur la jeunesse, à l'appui des compétences qui sont les vôtres, sans évoquer celles qui sont les nôtres, celles de l'État. Sujet évidemment ô combien important et pour lequel je voudrais rappeler les orientations et surtout, les actions de mon Gouvernement. Il y a la crise sanitaire, il y a la sécurité sanitaire, il y a la reprise économique, l'emploi, la pauvreté, ce sont des priorités. Et la sécurité l'est tout autant. Regardez l'actualité législative du Parlement sur ce sujet, elle est particulièrement fournie. Là aussi, nous travaillons avec vous. Là aussi, nous travaillons avec vous parce que nous savons bien que la sécurité, c'est d'abord l'affaire de l'État, mais l’affaire de tous. L'État, il ne se dérobe pas à ses responsabilités.
Nous aurons créé – le projet de loi de finances pour 2022 en portera témoignage – 10 000 effectifs de policiers et de gendarmes supplémentaires au cours du présent quinquennat. Pour ceux qui sont amoureux des chiffres, qu'ils remontent dans le passé et qu'ils viennent m'expliquer qui dit mieux, au-delà des formules. Ça, c’est des faits. Votre serviteur, parce que cet effort concerne l'ensemble du quinquennat, votre serviteur, quant à lui, dès la Déclaration de politique générale que j’ai faite au Parlement, a souhaité mettre l’accent sur un élément majeur : le service public de la justice, au cœur, au cœur de l’activité régalienne. Quel élu, quel Maire ici présent n’a pas, j’allais dire quel citoyen, pu constater que si les services de police, la gendarmerie, pouvaient faire leur travail, même si comme je l’ai dit ils ont besoin d’être confortés, renforcés, la suite pénale n’était pas toujours au rendez-vous ? Entendons-nous bien, la suite pénale proportionnée, adaptée, dans le cadre d’un Etat de droit républicain dont nous ne devons jamais nous écarter.
Alors pourquoi cette situation ? Vous le savez bien tous, que vous voyez toujours, ce n’est certainement pas en tapant sur les juges qu’on apportera la solution. La vérité là aussi, elle nous vient des comparaisons internationales : depuis des décennies, l’Etat, premier responsable, n’a pas mis au bénéfice du service public de la justice les moyens nécessaires. C’est comme ça. On a des chiffres bien plus faibles qu’en Allemagne, en Italie, en Espagne, enfin nous sommes très mal positionnés. Il faut reprendre l’offensive. La justice française est moins numérisée que celle de beaucoup d’Etats démocratiques qui nous entourent. Allez, comme je le fais, visiter des greffes, par exemple. Le patrimoine immobilier du ministère de la Justice est en retard. Donc on met le paquet : +8% du budget du ministère de la Justice en 2021. Inédit depuis 40 ans. Il faut des actes. Le projet de loi de finances qui sera soumis au Conseil des ministres dans quelques jours prévoira une nouvelle augmentation, si le Parlement veut bien la voter, du budget du ministère de la Justice : +8% encore. Nous installons dans la continuité la nécessaire restauration de l'efficacité du service public de la justice. Quand je rencontre les magistrats, et je le fais souvent, je leur dis « Moi, je ne suis pas l'homme qui va ou qui cherche à modifier pour la 50 ème fois le Code de procédure pénale, le Code de procédure civile, le Code pénal. » Tout cela est bougé souvent. Moi, je suis l'homme de l’intendance. Je veux que ça marche, je veux qu'on ait des résultats. Nos concitoyens les attendent, évidemment, ça ne va pas venir d'un jour. On est sur des sujets très émotionnels sur lesquels beaucoup surfent, sur lesquels beaucoup jouent très imprudemment. Je le dis ici.
Nous, nous nous attaquons aux racines du sujet. Et s'attaquer aux racines du sujet, c'est aussi le faire de manière transversale, et j'en viens au contrat de sécurité intégré. Vous avez là deux veinards qui ont déjà signé avec l'Etat. Le premier, je l'ai signé avec Monsieur MOUDENC qui, à l'époque, présidait France urbaine. C’est symbolique, pas parce que j'aime bien Toulouse, parce que j'aime toutes les autres communes et métropoles de France pareil. Mais quand je suis venu, il ne vous a peut-être pas échappé que ce contrat, je l’ai signé, il y avait bien entendu le Ministre de l’Intérieur. Approche classique et ô combien indispensable de la sécurité qu'on va prolonger dans le cas d'un Beauvau. Mais il y avait le garde des Sceaux, illustration de ce que je viens de développer devant vous. Et puis il y avait le Ministre de l'Education nationale car nous considérons et nous revendiquons qu'agir contre l'insécurité ne se limite pas au domaine répressif, même si on ne peut transiger avec le respect de la loi républicaine.
Vous savez bien toutes et tous qui êtes des élus chevronnés et de terrain que l’éducation, la prévention sont autant de facteurs explicatifs. Quand – et je le revendique devant vous – nous dédoublons des classes dans des zones d’éducation prioritaires. Nous agissons dans l’intérêt des enfants bien entendu, et nous concourons à la prévention des phénomènes de violence et d’insécurité. Nous devons donc avoir, sur ces sujets extrêmement complexes, une approche la plus large possible avec les collectivités territoriales. Et j’essaie, ce n’est pas toujours simple, de promouvoir le fait métropolitain parce que, évidemment, la délinquance n’a pas de frontière dans ces zones. Et il m’arrive de dire à des élus, quand on discute : nous souhaitons que vous développiez, on va vous aider, la vidéoprotection – ce n’est pas une panacée la vidéoprotection mais c'est très utile. Nous souhaitions que vous augmentiez vos effectifs de police municipale.
Je regrette au passage que l'on n'ait pas pu donner… enfin que le Conseil constitutionnel n'ait pas jugé conforme à la Constitution un certain nombre de moyens supplémentaires que nous souhaitions, on va chercher quand même, dans le cadre de l'État de droit, à renforcer les polices municipales pour les polices municipales. J’entends parfois : « ah bon, vous voulez créer un peu moins de policiers municipaux dans le cadre de ce contrat et plus d'éducateurs de rue, d'agents de prévention et de médiation » – que nous encourageons par ailleurs et que nous déployons dans les quartiers politiques de la ville ; pas de problème, aucun problème. Il y a des gens, je le dis, qui n'ont pas tout à fait la même vision de la sécurité que nous. C'est leur droit. Permettez-moi de vous exposer devant vous ici, la mienne, la nôtre.
Il y a des gens qui font beaucoup de moulinets sur ce sujet. La création des 10 000 postes, elle est là, je m'assurais auprès de Madame la Maire de Nantes, et par ailleurs, Présidente de France urbaine, que le CSI, qu'elle a signé, pas avec moi directement, mais avec l'État, était bien suivi d'effet. C'est le hasard Monsieur le préfet, cette semaine sont arrivés les renforts prévus. Bon, ça tombe bien. Ça tombe bien, mais on va le faire partout. Ne croyez pas, on va le faire partout. Donc, vous en étiez convaincu, mais je vous le dis, si on est, comme je l'ai dit tout à l'heure, à la manœuvre avec vous sur la sécurité sanitaire, si on est, comme je vous le disais tout à l'heure, avec vous, à la manœuvre sur la relance économique et l'action contre le chômage et la pauvreté, je ne laisserai personne dire que nous ne sommes pas à la manœuvre, de manière extrêmement offensive avec la politique qui est la nôtre, dans le champ de l'action contre toutes les formes d'insécurité et de violence, à commencer par celles faites aux femmes, puisque vous savez que dans les statistiques de la violence, celles faites aux femmes sont celles qui ont subi la progression la plus forte.
Je pourrais vous parler tout l'après-midi, Madame la Présidente, et je sais que vous apprécierez au plus haut point, je n'en doute pas, mais l'heure tourne. Mais enfin voyez-vous, je le disais en aparté à Johanna ROLLAND, j'ai préparé évidemment moi-même, comme toujours, mon intervention avec le soutien de ma complice Jacqueline. J'essaie toujours, à votre endroit comme à l'égard des autres, d'avoir quelque chose à vous dire parce que je sais qu'à vous en particulier, on ne vous la fait pas, les grandes envolées, des déclarations d'intention. J'ai connu ça, des fois, il faut le faire. Peut-être que vous-même d'ailleurs, parfois, vous vous y adonnez. Mais, mais l'heure du pays est suffisamment grave. Nous avons en commun quand même, finalement, de penser que la politique, voyez-vous, c'est quelque chose de sérieux, que c'est quelque chose de nécessaire. Plus que jamais, vous le voyez, on a besoin d'action collective. Plus que jamais, on a besoin d'être responsable, on a besoin de citoyens engagés. On peut être contre le passe sanitaire. On n'a pas le droit absolu de contaminer les autres. Cela ne marche pas comme ça la République, cela ne marche pas comme ça la société. Et vous êtes des élus de terrain, vous le savez tous les jours.
Donc je suis venu une nouvelle fois devant vous, vous dire ma totale disponibilité à continuer ce travail de partenariat, mais surtout à vous apporter non pas des intentions d'amour, mais des preuves, car c'est beaucoup mieux. Et finalement, au moment où, j'en suis parfaitement conscient, la confiance de nos concitoyens – ça ne date pas d'aujourd'hui, je ne suis pas certain d'en être le seul exutoire – la confiance de nos concitoyens s'étiole, c'est finalement la seule réponse possible. Rechercher par tout moyen l'unité de la nation, travailler concrètement, dans la sincérité, à leur bénéfice, éviter les postures démagogiques et les formules faciles, et apporter la preuve de notre efficacité collective. Et là-dessus, qui que vous soyez, je sais pouvoir compter sur vous.