Facebook Live du 14 mars 2018
Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Édouard Philippe.
Publié le 14/03/2018
On a eu une heure d’échange. On n’est pas d’accord sur tout, ça ne surprendra personne. On peut être parfois pas très loin sur un certain nombre d’éléments de constat. Sur les éléments de solution, je ne suis pas sûr qu’on puisse se rapprocher sur tous les sujets. C’est la moindre des choses que de le dire. Mais il y a aussi, je crois, une volonté de dialoguer. En tout cas, c’est ce que j’ai essayé d’expliquer à mes interlocuteurs. Je ne sais pas ce qu’ils ont dit en sortant donc je le découvrirai après avoir fait ce Facebook Live. Mais en tout cas, j’ai trouvé cet entretien intéressant parce que, même quand on n’est pas d’accord, on a tout à gagner à discuter, on a tout à gagner à bien comprendre les arguments qui sont formulés, y compris par des gens avec lesquels on n’est pas d’accord. Parce que même quand on n’est pas d’accord, on peut parfois intégrer des choses et avoir une solution qui est un peu meilleure que celle qu’on aurait imaginée tout seul.
Donc je pense que, dans l’ensemble, cette conversation était utile. En tout cas pour moi, elle l’a été. Ça, c’est évident. Et j’aurai d’ailleurs d’autres conversations et d’autres discussions avec des représentants syndicaux en la matière. Notre objectif, vous le savez, c’est d’avancer, c’est de partir du constat en matière ferroviaire d’une qualité de service qui n’est pas satisfaisante, qui sur beaucoup de lignes a plutôt tendance à se dégrader, d’une situation financière qui n’est pas équilibrée : nous mettons plus d’argent public dans le fonctionnement du système ferroviaire, du train tous les ans et pourtant, la SNCF perd de l’argent. Et pourtant, le dispositif s’équilibre de moins en moins.
Et puis la troisième chose, c’est que des décisions relatives à l’ouverture à la concurrence ont été prises au niveau européen et nous permettent, nous incitent et, à certains égards, nous obligent à ouvrir à la concurrence, pas sur toutes les lignes, pas dans les mêmes modalités ni dans le même calendrier pour tous les types de trains, mais enfin néanmoins, à s’engager dans ce système. Donc notre réforme, elle a pour objet de répondre à ces trois points identifiés sur lesquels on veut pouvoir avancer. Je pense qu’on aura l’occasion d’y revenir, d’abord, parce que le débat commence, parce que je ne doute pas une seconde qu’il sera intense et peut-être qu’on aura l’occasion un mardi soir de faire une séance spécifique sur cette question de la réforme ferroviaire. En tout cas, ce sera avec plaisir.
En augmentant la CSG, on l’a fait pour tous les revenus qui sont assujettis ou soumis à la CSG sauf pour un certain nombre de ces revenus lorsqu’ils viennent financer les plus modestes d’entre nous. Il y a 40 % des retraités qui ne voient pas leur taux de CSG augmenter parce qu’ils ont des retraites extrêmement modestes. Ça ne veut pas dire que ceux qui sont au-dessus sont très riches mais les 40 % les plus modestes sont exemptés de cette augmentation de CSG.
En revanche, les revenus du capital qui sont assujettis à la CSG, les revenus du travail qui sont assujettis à la CSG eux augmentent, pardon, la CSG augmente un peu. Et en contrepartie, il y a une diminution très nette des cotisations salariales qui sont payées par les salariés. Alors elles ne sont pas payées directement, elles sont retenues sur leur fiche de paye mais enfin en vérité, elles sont payées par les salariés pour accroître le pouvoir d’achat des actifs parce que très tôt, là encore, pendant la campagne, le président de la République a indiqué que notre objectif, c’était de faire en sorte que le travail paye, que dans toute la mesure du possible, ceux qui ont une activité, qui contribuent à la richesse nationale puissent voir le revenu de leur activité leur profiter.
Et donc c’est vrai qu’il y a une bascule de pouvoir d’achat depuis un certain nombre de retraités vers les actifs. Ça se passe au long de l’année 2018 en année pleine. Au cours de l’année 2019, ce sera très puissant s’agissant du gain de pouvoir d’achat pour les actifs puisqu’on a déjà eu l’occasion de donner les chiffres et je pourrai les redonner un petit peu plus tard dans le cadre de cet entretien, mais il y a une véritable augmentation de pouvoir d’achat pour les actifs qui va se traduire tout au long de l’année 2018 et encore plus fort à partir du mois d’octobre puisque c’est à partir du mois d’octobre qu’il y aura une deuxième baisse des cotisations salariales.
Un deuxième mot pour dire que cette mesure, elle doit s’accompagner d’une prise en compte de la diminution de la taxe d’habitation qui a été décidée l’année dernière et qui va être appliquée, alors, c’est vrai, à la fin de l’année. C’est plutôt à la fin de l’année qu’on paye la taxe d’habitation. Donc c’est vrai que pour l’instant, on ne la voit pas encore. Je comprends très bien les gens qui me disent : « C’est très bien de dire que vous baissez la taxe d’habitation mais pour l’instant, je ne le vois pas. » C’est vrai, on la paye plutôt en fin d’année la taxe d’habitation. Mais ceux qui paieront leur taxe d’habitation à la fin de l’année vont voir une diminution de cette taxe d’habitation, ce qui permet évidemment d’avoir là aussi un gain ou une compensation de pouvoir d’achat.
Pourquoi est-ce qu’on fait tout ça aussi ? Parce qu’on pense que le fait, dans une période de croissance, de dire : le travail doit payer, c’est aussi une puissante incitation à un retour vers l’emploi, à la valeur travail, à l’idée que notre société va redistribuer des richesses, mais elle doit produire ces richesses avant de les redistribuer. C’est un message qui est assumé et je vois bien qu’il suscite beaucoup soit d’incompréhension, soit de réactions négatives. Parfois, les gens comprennent quand on explique à des retraités. Alors, parfois, ils ne comprennent pas, je le sais bien, mais parfois, ils ne l’acceptent pas et je le respecte, bien entendu. Mais quand on explique que l’objectif, c’est de faire en sorte que la génération d’en dessous, que deux générations en dessous, leurs enfants ou leurs petits-enfants qui commencent à travailler puissent avoir une augmentation de pouvoir d’achat, il y a là quelque chose qui s’entend assez bien parce que les cotisations d’aujourd’hui sont les retraites d’aujourd’hui.
On ne cotise pas pour demain, on cotise pour verser l’ensemble des revenus de transfert à ceux qui sont à la retraite. Donc c’est une mesure que j’assume et je ne crois, pour répondre définitivement à la question de Christine, que ce soit indigne ou que ce soit le signe d’une « Ripoublique », comme elle le dit. Ça a été annoncé pendant la campagne, ça a été assumé par les candidats aux élections législatives, ça a été débattu au Parlement et c’est assumé politiquement. On me pose des questions, j’y réponds. Donc, voilà, il y a des choix que l’on fait que l’on assume et je pense que c’est tout le contraire d’une « Ripoublique », c’est même le principe d’une démocratie.
D’abord, Corentin a raison, on va faire une réforme de l’apprentissage assez ambitieuse parce qu’on croit à l’apprentissage, parce qu’on sait que l’apprentissage, c’est une des meilleures façons d’accéder à l’emploi, une des meilleures façons de se former, d’apprendre un métier, d’acquérir une compétence. Ça fonctionne en France de façon étonnante parce que ceux qui en bénéficient, ça fonctionne plutôt bien. Et d’ailleurs, ça se développe dans l’enseignement supérieur, ce qui est plutôt signe que cette formation en alternance par apprentissage fonctionne bien. Et en même temps, il y a énormément de jeunes gens qui auraient vocation à accéder à l’apprentissage qui n’y accèdent pas.
Environ 400.000 apprentis en France alors qu’il y a plus de 1 million, près de 1,5 million, 1,3 million de jeunes qui ne sont ni dans l’emploi ni dans la formation ni dans les études. Et donc on pense qu’en développant l’apprentissage, on va pouvoir permettre à un nombre bien plus considérable de jeunes filles, de jeunes gens d’accéder à l’emploi et d’avoir une vraie formation.
Et pour rendre cet apprentissage plus simple et plus attrayant, on a pris un certain nombre de mesures, beaucoup vis-à-vis des employeurs, beaucoup vis-à-vis des apprentis. On a modifié le droit. En tout cas, c’est ce qu’on propose de faire parce que la loi n’est pas encore passée, on est en train de la préparer et une de ces mesures, c’est en effet de permettre à ceux qui sont apprentis de passer leur permis de conduire pour une raison assez simple, c’est que l’apprentissage, c’est déjà une expérience du monde professionnel – ça peut se passer près de chez vous mais ça peut se passer un peu plus loin – et qu’il peut être utile, dans un certain nombre de territoires en France, d’avoir ce permis de conduire pour pouvoir accéder plus facilement à l’apprentissage et pour être plus mobile.
Alors on a décidé de la mesure, on n’a pas décidé de subventionner l’achat d’un vélo ou d’une… J’allais dire d’une Mobylette. Pardon, c’est là que je me rends compte que je suis un vieux schnock. D’un scooter ou une réduction pour les transports en commun, d’abord, parce que les apprentis, ils sont étudiants en métier, comme on dit, et ils ont donc le bénéfice des dispositions de droit commun applicables aux étudiants et donc ils ont déjà normalement l’accès à des tarifs préférentiels en matière de transports en commun. Donc, de ce point de vue-là, c’est couvert. Ce qu’on veut véritablement, c’est prendre en compte cette capacité d’être mobile avec ce permis de conduire qui sera favorisé. Donc j’ai peur que ma réponse satisfasse Corentin dans une mesure mais, dans une autre mesure, lui sembla incomplète. Mais c’est comme ça, je voulais lui répondre.
Dès le début, nous avons dit que le risque de cette situation était une catastrophe humanitaire et humaine surtout d’une ampleur considérable, exactement de la même façon qu’on avait vu lors du siège d’Alep des situations absolument dramatiques. On a fait et on s’est beaucoup battus pour faire en sorte qu’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies soit adoptée, c’est la résolution 2401. Il y a beaucoup de gens qui disent à juste titre que ce n’est pas parce qu’on fait passer une résolution qu’elle est appliquée mais la France s’est battue pour que l’ensemble des Etats dise : cette situation n’est pas acceptable, elle doit cesser.
Aujourd’hui, ce qu’on constate, c’est que cette résolution n’est pas appliquée dans des conditions satisfaisantes, c’est le moins qu’on puisse dire, et qu’elle ne permet pas de façon satisfaisante l’accès d’un certain nombre de moyens humanitaires pour venir en secours à ceux qui se trouvent dans cette enclave et le départ de ceux qui voudraient la quitter. Il faut donc faire pression sur le régime syrien qui est déterminé à aller jusqu’au bout parce que lui, il est dans un combat à la vie, à la mort si j’ose dire depuis de longues années et puis faire pression sur ceux qui sont capables de faire pression sur le régime syrien et notamment sur les Russes.
Jean-Yves LE DRIAN, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, est allé à Moscou le dire de façon explicite. Je peux en faire état puisqu’il l’a dit lui-même à l’Assemblée nationale il y a quelques heures. Il est allé à Moscou pour indiquer quelle était la position de la France et pour dire combien nous n’acceptions pas cet état de fait, mais c’est vrai que le sujet est incroyablement sensible et que les images que nous voyons, la réalité que nous percevons de ce qui se passe sur la zone est inacceptable et c’est la raison pour laquelle la France exprime, se bat pour faire en sorte que nous puissions appliquer cette résolution 2401 qui a pour objet, je le disais tout à l’heure, de faire observer une trêve humanitaire.
Ça traduit un des engagements du président de la République pendant la campagne qui est porté par la secrétaire d’Etat Sophie CLUZEL. Ce n’est pas du tout le seul élément parce qu’on est parfaitement conscients que derrière ces chiffres, il y a des réalités humaines et que les obstacles auxquels sont confrontées les personnes en situation de handicap, ils ne sont pas simplement de nature budgétaire, ils sont parfois de nature pratique, parfois de nature juridique. Ils sont parfois dans l’incapacité d’accéder ou non à l’emploi et donc c’est une problématique extrêmement large.
C’est Sophie CLUZEL qui la porte. Peut-être qu’un jour, on pourrait faire un échange avec elle pour évoquer, lorsqu’il sortira, le plan sur l’autisme. On est en train d’y travailler. C’est un engagement là aussi très fort du président de la République. Je pense que ce serait intéressant à ce moment-là de venir vous l’expliquer avec elle parce que c’est un sujet qu’elle porte, qu’elle vit à bien des égards et sur lequel elle a des choses, avec le gouvernement, importantes à dire et à faire.
Et s’agissant du 80 kilomètres/heure, j’essaie d’expliquer cette mesure. J’avais dit, peut-être que vous vous en souvenez, avant de la prendre que lorsque je la prendrai, si je la prenais, elle susciterait beaucoup d’incompréhension et elle me vaudrait une très forte impopularité. Eh bien je vous le confirme, ça suscite beaucoup d’incompréhension, ça suscite parfois beaucoup d’agacement, parfois peut-être même de la colère, je l’ai vu s’exprimer, et en tout état de cause, de l’impopularité. Mais j’assume cette décision. Je l’assume, pourquoi ? Je l’assume parce que d’abord, il y a un nombre de décès et d’accidents graves sur les routes françaises qui ne me paraît pas acceptable, auxquels je ne veux pas me résoudre. Les chiffres de l’année 2017 sont sortis : 3.600 morts au cours de l’année 2017, un nombre de blessés considérable, plus de 70.000 blessés. Sur ces 70.000 blessés, près de 25.000, 24.000 si je me souviens précisément des chiffres, blessés graves, c’est-à-dire avec des séquelles qui dureront et qui affecteront toute leur vie ceux qui en sont les victimes.
Donc c’est un sujet dont je ne comprends pas qu’il ait conduit à une forme presque d’acceptation. Heureusement en France, on a une capacité d’indignation lorsqu’il y a un mort ou lorsqu’il y a une catastrophe avec trois morts. Et c’est normal parce que c’est souvent d’une tristesse infinie, parce que parfois, on se dit que ça aurait pu être évité et on cherche les responsabilités, voilà. Là, il y a 3.600 morts sur la route tous les ans en France. 3.600 morts. Sur un quinquennat – c’est souvent la période sur laquelle on compte –, sur un quinquennat, ce sont quand même, enfin ce sont près de 17.000, de 18.000 morts. C’est absolument considérable ! Et tout se passe comme si, au fond, on avait le sentiment que, eh bien voilà, c’est la fatalité, c’est terrible. Ce sont peut-être les autres.
Moi, je n’accepte pas cette fatalité, je pense qu’on peut faire beaucoup mieux, je pense qu’il y a des pays qui font beaucoup mieux et c’est la raison pour laquelle j’ai proposé un plan qui est un plan complet : il y a 18 mesures, on en retient une, peut-être parce que c’est la plus emblématique. On oublie de parler des 17 autres : il y a de la formation dans ces 17 autres, il y a des mesures qui ne concernent pas simplement la vitesse sur les routes bidirectionnelles sans séparateur central mais qui concernent l’utilisation du téléphone portable lorsqu’on conduit parce que lorsqu’on conduit avec son téléphone portable, on ralentit sa vitesse de réaction et on cause, c’est un fait, plus d’accidents. Sur l’utilisation de l’alcool ou l’usage, pardon, de l’alcool ou de produits stupéfiants en conduisant. Sur la conduite sans permis.
Donc on a visé large pour essayer de faire en sorte d’obtenir des résultats réels en matière de mortalité ou d’accidentalité sur les routes. Pourquoi est-ce qu’on parle de 90 à 80 kilomètres/ heure ? Et c’est intéressant parce qu’il y avait une question où on me disait : « Faites de la pédagogie, expliquez ce que c’est que l’énergie cinétique. » Je vais essayer de le faire. Je ne suis pas scientifique mais ça ne me semble pas si compliqué à expliquer. Une voiture qui roule à 80 kilomètres/heure, ça peut sembler évident de le dire et c’est d’ailleurs évident, elle met moins de temps à freiner qu’une voiture qui roule à 90 kilomètres/heure pour une raison simple, c’est que l’énergie cinétique, c’est la masse du véhiculé multipliée par la vitesse du véhicule. Donc c’est plus facile, c’est plus rapide d’arrêter un véhicule qui roule à 80 kilomètres/heure qu’un véhicule qui roule à 90 kilomètres/heure.
Si on fait baisser dans une proportion importante le nombre de véhicules qui roulent sur des routes qui sont les plus dangereuses parce qu’elles sont sans séparateur central – et on sait que c’est là qu’il y a une accidentalité plus forte –, si on fait baisser la vitesse moyenne de 90 à 80 kilomètres/heure, en réduisant la durée de freinage, on réduit forcément le nombre de chocs qu’ils vont avoir. Et lorsqu’il y a un choc, on réduit l’énergie de ces chocs donc le caractère de gravité de ces chocs. Sur les millions de kilomètres parcourus par les voitures chaque année en France, cette réduction, elle va limiter le nombre d’accidents et le caractère de gravité de ces accidents.
Est-ce que ça change beaucoup de choses dans la pratique ? Eh bien c’est vrai qu’on roulera moins vite. Il y a énormément de journaux qui ont fait le test, vous pourrez le regardez soit à la télévision, soit dans la presse locale, qui ont fait le test d’une distance moyenne de 40 kilomètres/heure, pardon, de 40 kilomètres/jour qui est la distance moyenne faite par ceux qui ont besoin d’un véhicule pour se rendre sur leur travail ou pour aller faire leurs courses. 40 kilomètres, ce sont deux minutes de perdues. Je ne suis absolument pas là pour négliger le fait que, eh bien dans une journée, on veut gagner du temps mais ce que je veux dire, c’est que réussir à économiser… Pardon, je ne devrais pas parler comme ça. Réussir à sauver 300, 400 personnes tous les ans, réussir à passer de 24.000 accidents très graves avec des lésions définitives à 20.000, c’est un plus.
Alors certains – et c’est une question qui a été posée, je ne sais plus… Voilà, Frédéric pose cette question en disant : « Si la limitation de vitesse à 80 engendre moins de morts, pourquoi ne pas passer ensuite à 70 ? » Et puis d’autres disent : « Mais si vous ne voulez pas de morts en voiture, il n’y a qu’à pas conduire. » OK, très bien. On n’est pas dans une logique de tout ou rien. Je ne suis pas dans une logique de tout ou rien, je ne suis pas dans l’idée de dire : il faut qu’il y ait… Je dis juste que si on peut améliorer la situation en réduisant certes la vitesse sur certaines routes, mais en faisant en sorte que cette réduction de vitesse sur certaines routes ne transforme pas, ne pénalise pas trop fortement ceux qui doivent utiliser leur voiture et qui doivent utiliser ces routes, alors on aura bien travaillé.
Et je vois bien que le débat prend beaucoup d’ampleur, qu’un certain nombre d’informations qui ne sont pas toujours vérifiées, qui sont parfois fausses circulent. J’en prends une parce que le site de la Délégation à la sécurité routière la mentionne : on prétend que dans un certain nombre de pays, notamment dans un certain nombre de pays du Nord, on aurait augmenté la vitesse sur les routes secondaires qui sont celles concernées par la disposition française. Eh bien le site de la Délégation routière, je n’ai pas été vérifier moi-même au Danemark, mais le site de la Délégation routière, les informations officielles formulées par les Délégations routières, la Délégation à la sécurité routière, pardon, en France, disent que ce n’est pas une vraie information et qu’il ne s’agit pas de ça et que l’ambassade du Danemark aurait même publié un démenti. Je le dis sous toute réserve. Je suis sûr qu’en disant ça ici, ça va susciter une vague de vérifications et une vague de remarques que je prendrai évidemment en compte.
Mais ce n’est pas un petit sujet la sécurité routière. Il y a beaucoup de gens, y compris dans ce Facebook Live, qui me disent : « Il y a trop de morts sur les routes et il faut qu’on obtienne des résultats ». J’observe – pardon, je le dis parce que ça me frappe – que ce sont plus souvent des femmes qui me le disent. Enfin, voilà, je constate qu’on prend trop souvent avec une sorte de fatalité que moi, je n’accepte pas cette question des accidents routiers.
J’ai été au mois de décembre et parfois dans ma vie antérieure confronté à ces sujets, confronté à des gens dont la vie s’est transformée du jour au lendemain par un moment d’inattention de leur part ou de la part de quelqu’un d’autre et qui vont être marqués dans leur chair ou marqués dans leur esprit ou qui ont perdu un proche, un enfant, un parent pour des raisons qui pourraient être évitées, en tout cas qui pourraient être corrigées. Je pense que ça vaut le coup de se battre. Quand je vois l’argument sur le mépris que cette mesure traduirait vis-à-vis des territoires ruraux, je suis outré par cette remarque.
Quand on a réduit la vitesse de circulation sur le périphérique autour de Paris de 80 à 70 kilomètres/heure, on a réduit l’accidentalité sur le périphérique de Paris. Personne ne l’a pris comme une mesure antiurbaine ou comme une mesure antifrancilienne. Ce ne sont pas les urbains qui meurent dans les accidents de voiture sur les routes secondaires, ce sont ceux qui les utilisent et ce sont tous les Français et ce sont tous ceux qui ont besoin de se déplacer et ce sont tous ceux-là qu’il faut essayer de mettre dans une situation où ils seront moins confrontés à des accidents et à des accidents graves.
Voilà ce que je voulais vous dire. Pardon si j’en parle longtemps mais c’est un sujet qui me touche parce que c’est un sujet qui concerne absolument tout le monde, qui demain matin peut concerner absolument tout le monde et je veux me battre pour expliquer pourquoi c’est important.
Donc notre objectif, il a été là encore précisé par le président de la République pendant la campagne présidentielle, je l’ai porté pendant la campagne législative, c’est de baisser le taux de prélèvements obligatoires dans l’ensemble de la richesse nationale. On est un pays où l’impôt est roi, où le niveau de prélèvements obligatoires, si on additionne les impôts, les taxes, les cotisations sociales, les cotisations patronales, les cotisations salariales, est absolument considérable.
Notre objectif, c’est de le baisser. Oh ! Pas considérablement mais de le baisser, de le baisser un peu et d’inverser la courbe, de montrer qu’on n’est pas dans une espèce d’augmentation mécanique et continue des prélèvements obligatoires dans la richesse nationale. Ça, c’est un objectif qu’on porte. De baisser aussi les déficits publics et la dette publique, c’est quelque chose qu’on assume parce qu’on pense que, là encore, pendant trop longtemps, on a fait trop de déficit qui a créé trop de dettes, qui placent notre pays et encore plus nos enfants dans une situation de grande fragilité et de, finalement, grande dépendance vis-à-vis des autres et vis-à-vis de nos créanciers. Et donc là encore, on a besoin de bouger.
En 2018, en 2018, pardon, la croissance a l’air d’être bien. On ne va pas non plus monter sur les toits, on est au mois de mars et la moyenne de la croissance dans les pays comparables est plutôt supérieure. Donc, de grâce, gardons la tête froide, on verra. Mais c’est vrai qu’en 2017, à la fin de l’année 2017, la croissance s’est accélérée par rapport à nos prévisions et qu’on a eu de ce point de vue-là plutôt des bonnes surprises. Notre objectif, c’est de rester en ligne avec ce sur quoi on s’est engagés : baisse des prélèvements obligatoires, baisse de la dette, baisse des déficits. Donc, si on a des bonnes nouvelles fiscales, c’est-à-dire si l’activité est telle que le chômage diminue, l’activité est telle que les rentrées fiscales pour l’Etat ou pour les organismes de protection sociale augmentent, notre objectif, ce n’est pas de dire : c’est extraordinaire, on a gagné de l’argent, qu’allons-nous en faire ?
Cet argent, il va servir à remplir les engagements qui ont été pris par le président de la République et pris par le gouvernement. Donc, baisser notre dette, baisser nos déficits et financer les politiques publiques essentielles qu’on a mises en œuvre. Donc il n’y a pas de cagnotte quand on est en déficit. Les Allemands, ils font de l’excédent budgétaire, c’est-à-dire que chaque année, une fois qu’ils ont payé tout ce qu’ils avaient prévu dans leur budget, il leur reste de l’argent, ils font de l’épargne. Là, ils peuvent se poser la question de savoir à quoi sert cette épargne.
En France, nous, on fait du déficit. On se posera la question de la cagnotte quand on aura réglé notre problème de déficit et peut-être même quand on aura commencé à inverser notre problème de dette. Mais ils sont là ces problèmes, on ne peut pas faire comme s’ils n’étaient pas là. Moi, je n’ai pas envie de faire comme s’ils n’étaient pas là. Ça fait 40 ans qu’on fait comme s’ils n’étaient pas là. Ça fait 40 ans qu’on se dit : ce n’est pas grave, ceux qui viendront après suivront. On est ceux qui viennent après. On est ceux qui viennent après, ceux qui ont pris et qui ont laissé dériver les opérations pendant 20 ou 30 ans, il y a 20 ou 30 ans. Donc, moi, ce que je voudrais, c’est qu’on commence à inverser la logique et apporter des réponses crédibles pour ceux qui viendront après nous, c’est-à-dire dire fondamentalement nos enfants et nos petits-enfants.
Qu’il y ait une crise actuelle à Mayotte, qu’il y ait une colère qui s’exprime chez les Mahorais j’en ai parfaitement conscience et je la comprends parce que là encore il faut avoir à l’esprit, ceux qui vivent à Mayotte l’ont je crois de façon extrêmement présente à l’esprit, il y a probablement beaucoup de nos compatriotes qui ne connaissent pas Mayotte, qui n’y ont jamais été, c’est mon cas, je ne me suis encore jamais rendu à Mayotte, ça viendra, je l’espère et j’espère que ça viendra vite, mais qui ignorent la situation particulière de ces îles d’ailleurs. Elles ne sont pas très grandes ces îles et elles ont connu en un siècle une explosion démographique inouïe.
J’ai coutume de dire il y a un siècle exactement, en 1918, il y avait 12 à 13.000 personnes qui vivaient sur l’île, aujourd’hui il y en a 250, 260.000 et on est dans une progression exponentielle d’une certaine façon, incontrôlée, liée d’abord à un solde naturel qui est extrêmement vigoureux et en plus à une immigration incontrôlée qui vient des Comores qui sont voisines, Mayotte est une des îles qui appartenait à l’archipel des Comores, qui géographiquement appartient à l’archipel des Comores mais qui est rattachée, qui est le 101e département français. Il y a une exaspération liée à l’insécurité, liée à l’immigration irrégulière, liée à l’absence de développement économique et liée aux engagements qui ont été pris il y a quelques années de départementalisation complète de ce territoire.
La ministre des Outre-mer est sur place, elle est partie dimanche, elle est arrivée lundi matin et elle a rencontré un certain nombre de manifestants, un certain nombre d’élus, elle est allée au contact, et c’est bien naturel de l’avoir fait, pour expliquer quelle était notre position. Notre position est simple, c’est d’abord d’implanter, de proposer une discussion sérieuse, un travail sérieux avec les élus, avec les acteurs économiques de Mayotte pour faire le constat et essayer de regarder quelles pistes on peut suivre pour apporter des réponses crédibles de façon urgente mais dans la durée parce que de façon urgente c’est toujours plus facile à faire d’une certaine façon que de régler dans la durée des problèmes qui sont des problèmes considérables et qui ne sont pas des problèmes nouveaux. Si Mayotte va mal ce n’est pas depuis mai, c’est depuis longtemps en raison de causes qui sont extrêmement profondes et extrêmement difficiles à résoudre.
Installer cette commission sur place, faire en sorte qu’elle commence à travailler, faire en sorte qu’une fois que ce travail a commencé sur un certain nombre de pistes que j’ai moi-même ouvertes et qui ont été expliquées par la ministre des Outre-mer on puisse avoir rapidement à Paris un travail collectif avec les élus mahorais, avec les acteurs du monde économique et social mahorais pour faire en sorte de trouver des solutions durables. Ca ne sera pas facile et tous ceux qui vont à Mayotte en disant « il y a qu’à », « faut qu’on », pardon mais ils se trompent, les problèmes de Mayotte sont des problèmes compliqués, qui vont être compliqués pendant longtemps, la question c’est comment est-ce qu’on les aborde et comment est-ce qu’on les traite dans la durée sérieusement.
Moi je suis prêt à ouvrir toutes les pistes de travail mais de le faire sérieusement pour ne pas raconter des craques et pour ne pas jeter de l’huile sur le feu sur une situation qui est durablement complexe. Donc pour répondre à Damien, oui, je crois avoir pris conscience de cette crise et, oui, on va essayer de trouver des solutions ensemble pour la résoudre.
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