Décès de Simone Veil

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Édouard Philippe.

Publié le 30/06/2017

Comme la France entière, j’apprends avec une très grande tristesse la disparition de Mme Simone Veil.
Hier encore, je me trouvais à Tallinn, en Estonie, avec ses fils, pour rendre hommage à son père André Jacob et à son frère Jean, qui figuraient parmi les victimes du convoi 73.
Avec cette perte, la France porte plusieurs deuils.
Le deuil d’une conscience, d’abord, celle d’une jeune fille de seize ans à laquelle tout souriait et qui a connu l’horreur de la déportation, la perte d’êtres chers et qui a relevé le défi du retour de l’innommable. Une jeune fille qui, une fois devenue femme, épouse et mère, a décidé de se souvenir au lieu d’oublier.
La France porte ensuite le deuil d’une femme politique d’exception, d’une combattante, qui, malgré les menaces et les insultes, a mis fin à des décennies d’hypocrisie et de drames en portant la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse. Une femme d’Etat qui, durant dix ans, a été l’une des voix les plus écoutées du Parlement européen, dont elle a été la première femme présidente.
Le deuil enfin d’une femme de lettres, de réflexion et de culture, dont l’intelligence si vive a éclairé le débat public et réveillé les consciences, et qui savait, en toutes choses, trouver les mots et donner le ton avec l’autorité naturelle qu’on lui connaissait.
En ce jour de deuil, j’adresse mes plus sincères condoléances à ses enfants et à ses petits-enfants, à tous les descendants d’André et d’Yvonne Jacob, à leurs proches et à leurs amis. Avec la disparition de Simone Veil, la France perd une personnalité comme l’histoire d’un pays en offre peu. Une femme dont la vie si tragique et pourtant si belle, a reflété les ombres et les lumières d’un siècle.
Simone Veil restera à jamais le visage d’une République debout, humaine, généreuse. La République que nous aimons et qu’en son souvenir, nous défendrons.

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