1. La
cinquième session du Comité Intergouvernemental de Haut Niveau
(CIHN) algéro-français s’est tenue les 9 et 10 octobre 2022, à
Alger, sous la co-présidence de M. Aïmene BENABDERRAHMANE, Premier
Ministre de la République algérienne démocratique et populaire, et
Mme Elisabeth BORNE, Première Ministre de la République française,
avec la participation de plusieurs membres des Gouvernements algérien
et français dont la liste est jointe.
2.
Cette session a été l’occasion de faire le point sur les progrès
notables réalisés en matière de coopération et de partenariats
bilatéraux et de renouveler la volonté des gouvernements algérien
et français d’inscrire résolument les relations algéro-françaises
dans une dynamique soutenue de progression, notamment dans les
domaines stratégiques et d’avenir, conformément à l’esprit et
à la lettre de la feuille de route tracée par les Chefs d’Etat,
Messieurs Abdelmadjid TEBBOUNE et Emmanuel MACRON, telle qu’elle se
dégage de « la Déclaration d’Alger pour le Partenariat renouvelé
entre l’Algérie et la France », qu’ils ont signée le 27 août
2022 à Alger.
3.
Les deux parties ont examiné l’ensemble des dossiers de la
coopération bilatérale avec l’objectif de hisser la relation
entre l’Algérie et la France au niveau du partenariat d’exception
qu’elles ambitionnent légitimement de bâtir et qui soit à la
hauteur de leurs potentialités, notamment humaines et économiques.
4.
Dans ce contexte, les deux parties se sont félicitées des résultats
et du message politique dont a été porteuse la visite de travail et
d’amitié effectuée en Algérie du 25 au 27 août 2022 par le
Président de la République française, M. Emmanuel MACRON, qui
vient marquer un nouveau départ pour les relations bilatérales
algéro-françaises dans leur ensemble. Elles ont marqué leur ferme
engagement à concrétiser cet élan et à traduire en actes les
dispositions de la Déclaration d’Alger pour un partenariat
renouvelé, par l’entretien d’un dialogue politique étroit ; la
poursuite des efforts conjoints en matière de mémoire ; le
renforcement et l’encadrement des mobilités; la consolidation du
partenariat économique et la transition énergétique ; la mise en
œuvre de projets de coopération éducative, scientifique,
culturelle et sportive et de nouveaux projets au profit de la
jeunesse.
5.
La 5ème réunion du CIHN est ainsi venue poser les jalons d’un
partenariat renouvelé tourné résolument vers l’avenir sur la
base d’une évaluation sereine et objective de l’ensemble des
mécanismes de coopération existants de manière à concevoir des
solutions innovantes et adaptées aux questions bilatérales,
régionales et internationales d’intérêt commun. Elle a permis,
également, de sceller un engagement mutuel pour assurer une prise en
charge courageuse et intelligente des questions liées à la mémoire
et au passé commun dans l’objectif d’appréhender l’avenir de
manière à répondre aux aspirations des jeunesses des deux pays.
6.
A cet égard, les deux parties se sont félicitées du travail
accompli et des premières avancées enregistrées, notamment dans le
cadre des quatre réunions du Groupe de Travail économique
algéro-français (Task Force).
7.
Les deux parties sont convenues d’intensifier leur dialogue
politique et leurs consultations sur les questions régionales et
internationales d’intérêt commun et de poursuivre leurs efforts
pour contribuer à la résolution politique des crises et conflits
conformément à la légalité internationale.
8.
Sur la situation en Libye, elles ont souligné leur attachement à
une solution politique dans le cadre d’un dialogue inter libyen
inclusif qui puisse garantir la stabilité de ce pays, préserver sa
souveraineté, son intégrité territoriale et l’unité de son
peuple.
9.
Tout en saluant les efforts déployés par la Mission d’appui des
Nations unies en Libye (MANUL), et la nomination du Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations unies, M. Abdulaye
Bathily, les deux parties ont appelé au soutien des efforts de
réconciliation nationale libyenne afin de dépasser les clivages
actuels pour réunir toutes les conditions nécessaires à la tenue
des élections présidentielles et législatives sur l’ensemble du
territoire libyen et dans les meilleurs délais.
10.
S’agissant du Mali, les deux parties ont réitéré leur soutien
aux efforts pour faire respecter les engagements politiques et
électoraux pris par les autorités de transition pour permettre le
retour à la légalité dans les délais convenus, ainsi que pour
favoriser la mise en œuvre des dispositions de l’Accord pour la
paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger. Elles
ont par ailleurs réaffirmé leur soutien au rôle de la MINUSMA en
vue d’un règlement durable de la crise qui affecte ce pays.
11.
Les deux parties ont salué la tenue à Bamako en août 2022 de la
réunion de niveau décisionnel et de la 6èmeréunion de haut niveau
du Comité de Suivi de l’Accord de Paix au Mali (CSA) en septembre
dernier et souligné l’importance de concrétiser les annonces
faites lors de ces réunions afin de mettre en œuvre les
dispositions de l’Accord de manière diligente, harmonieuse et
globale.
12.
Concernant le Sahara Occidental, les deux parties ont réaffirmé
leur soutien à la mission de M. Staffan de Mistura, Envoyé
personnel du Secrétaire Général des Nations unies pour le Sahara
Occidental, ainsi qu’à la MINURSO dont l’action est essentielle
pour le règlement de ce conflit conformément à la légalité
internationale et pour la stabilité de la région.
13.
S’agissant de l’Ukraine, les deux parties ont exprimé leur
profonde préoccupation quant au conflit en cours et ses
répercussions négatives à l’échelle internationale. Elles ont
rappelé leur attachement au respect de la souveraineté et de
l’intégrité territoriale de tous les Etats et au règlement
pacifique des conflits.
14.
Dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, les deux parties se
sont félicitées de leur convergence de vues sur la nécessité
d’une approche intégrée, une réponse collective et un engagement
sans faille de la communauté internationale pour appréhender et
faire face efficacement aux menaces qui affectent la stabilité
internationale et régionale, en particulier contre l’extrémisme
violent et la radicalisation et l’assèchement des sources du
financement du terrorisme demeurent une haute priorité pour les deux
parties.
15.
Les deux parties ont réitéré leur volonté de coopérer de manière
permanente dans les domaines de la sécurité intérieure, de la
sécurité civile, de la sécurité maritime, et de la sûreté dans
l’aviation civile, et marqué leur détermination à lutter contre
la criminalité organisée sous toutes ses formes.
Dimension
humaine et mobilité
16.
Les deux parties ont rappelé la place fondamentale qu’occupe la
dimension humaine dans la relation bilatérale et sont convenues de
poursuivre et d’intensifier leurs efforts en la matière.
17.
Elles se réjouissent du renforcement des liaisons aériennes entre
les deux pays, et confirment le retour à l’application pleine et
entière, à compter du 31 octobre 2022, de l’Accord
franco-algérien relatif aux services de transport aérien, signé à
Paris le 16 février 2006, et notamment le procès-verbal des 26 et
27 septembre 2005.
18.
Les deux parties sont également convenues de consolider les
mobilités légales entre les deux pays qui contribuent au
renforcement des échanges humains, institutionnels, universitaires,
scientifiques, culturels et économiques. Elles ont, par ailleurs,
fait le point sur la coopération bilatérale en matière de
régulation de la circulation des personnes et des moyens assurant sa
poursuite et son approfondissement, dans le respect du cadre
juridique bilatéral y afférent, notamment l’accord relatif aux
échanges de jeunes actifs (2015). Elles se sont félicitées de la
prochaine ouverture de consulats algériens à Melun et Rouen.
19.
Les deux parties ont souligné l’importance d’une action
coordonnée en matière de lutte contre l’immigration irrégulière.
Elles ont marqué leur disposition à reprendre les formats de
dialogue initiés avant la crise sanitaire, et rappelé leur
engagement à respecter le cadre juridique qui régit leurs relations
en matière de retour et de réadmission.
20.
Elles sont convenues de réactiver le groupe technique bilatéral de
suivi de l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 en vue de
l’élaboration, le moment venu, d’un quatrième avenant.
21.
Les deux parties se sont félicitées du renforcement de la
coopération bilatérale en matière juridique et judiciaire,
facilitée par l’entrée en vigueur en 2018 de la convention
bilatérale d’entraide judiciaire en matière pénale et plus
récemment en juillet 2021 de la convention bilatérale
d’extradition, qui établit un cadre modernisé de la coopération
judiciaire en matière pénale. Tout comme elles ont souligné la
nécessité de poursuivre les négociations relatives au projet de
convention d’entraide judiciaire en matière civile et commerciale,
et de réunir les conditions requises pour son aboutissement.
22.
Les ministres de la justice algérien et français ont échangé sur
la coopération judiciaire en matière civile et pénale. Ils sont
convenus de mettre en place un groupe de travail sur la coopération
judiciaire pénale qui se réunira régulièrement pour assurer le
suivi et l’évaluation de l’exécution des demandes d’entraide
judiciaire en matière pénale et pour faciliter l’entraide
judiciaire réciproque. Les deux Ministres sont également convenus
de poursuivre les travaux du groupe de coopération judiciaire civil
qui se réunit depuis déjà plusieurs années. Attachés l’un et
l’autre à une tradition de droit écrit, ils poursuivront leurs
échanges sur la modernisation des systèmes juridiques et
judiciaires dans chacun des deux pays.
23.
Les deux parties se sont engagées à poursuivre leur coopération
pour protéger les droits des enfants issus de couples mixtes et ont
souligné la nécessité de reprendre, dans l’intérêt supérieur
de cette catégorie, les réunions annuelles du groupe d’experts
sur les déplacements illicites d’enfants issus de couples mixtes
et l’exercice des droits de visite transfrontaliers.
24.
Les deux parties se sont félicitées de la poursuite des actions
communes menées sur les dossiers inhérents à la mémoire. Elles
ont réitéré la volonté exprimée par les deux Chefs d’Etat de
concourir à la paix des mémoires à travers leur décision de
mettre en place une commission conjointe d’historiens algériens et
français, chargée de travailler sur l’ensemble de leurs archives
de la période coloniale et de la guerre d’indépendance. Elles ont
salué le travail en cours pour la désignation des coprésidents
algérien et français de cette commission conjointe, de même que la
nomination de leurs membres. Ce travail scientifique a vocation
d’aborder toutes les questions, y compris celles concernant
l’ouverture et la restitution des archives, des biens et des restes
mortuaires des résistants algériens, ainsi que celles des essais
nucléaires et des disparus, dans le respect de toutes les mémoires.
Les deux parties ont marqué leur souhait de développer de nouvelles
initiatives dans le champ de la création artistique ainsi que le
dialogue entre les jeunesses algérienne et française.
25.
Les deux parties se sont réjouies du travail accompli par le Comité
mixte scientifique algéro-français chargé de l’identification
des restes mortuaires des premiers résistants algériens conservés
dans les musées de France et qui a permis le retour en Algérie, en
juillet 2020,de 24 martyrs de la résistance populaire, conformément
aux engagements pris par le Président de la République française.
Elles sont convenues, d’une part, de favoriser la tenue
prochainement de la réunion de clôture du comité mixte de pilotage
franco-algérien à Alger, permettant la remise officielle de son
rapport conjoint aux autorités des deux pays, et, d’autre part,
d’organiser le retour en Algérie des deux crânes remis par la
Société d’Anthropologie de Paris.
26.
Les deux parties sont convenues de la nécessité de reprendre, dans
les meilleurs délais, les travaux engagés par les groupes de
travail sur les archives et les disparus algériens et français
durant la guerre d’indépendance, dont les dernières réunions
remontent à 2016. S’agissant des archives, la partie française a
proposé de mettre à la disposition de son homologue algérienne,
les copies de l’ensemble des archives conservées aux archives
nationales d’Outre-Mer (ANOM) qui ont fait l’objet d’une
numérisation, ainsi que de définir un programme de numérisation
pluriannuel des archives non encore numérisées, qui pourraient être
valorisées dans un portail des archives France-Algérie. Les deux
parties ont, par ailleurs, salué la décision du Président de la
République française de permettre l’ouverture des archives
policières et judiciaires relatives à la guerre d’Algérie, qui
étaient préalablement automatiquement déclassifiées du fait de
l’évolution récente du cadre législatif.
27.
La partie algérienne a salué la démarche encourageante de la
partie française et rappelle son souhait de se voir remettre les
copies numérisées de l’ensemble des archives algériennes sur la
période 1830-1962. Les deux parties poursuivent les discussions sur
l’ensemble des archives originales.
28.
Elles se sont félicitées des perspectives d’un déploiement
prochain d’une mission d’expertise visant à renforcer
l’entretien des cimetières européens et la valorisation de leur
patrimoine funéraire exceptionnel.
Coopération
éducative, scientifique, culturelle et sportive
29.
Les deux parties ont réaffirmé leur volonté de poursuivre et
d’intensifier la coopération bilatérale dans les domaines
institutionnel, éducatif et culturel. Elles se sont félicitées du
niveau qualitatif et quantitatif des actions entreprises et menées
dans ce cadre, en tenant compte des priorités et des attentes de
chacune des parties.
30.
Faisant état de l’avancement et de la mise œuvre du programme de
partenariat institutionnel (PROFAS C+), les deux parties se sont
félicitées de l’extension de ce programme à de nouveaux secteurs
et ont invité les institutions concernées à mieux mobiliser les
moyens permettant de réaliser les objectifs prioritaires de cette
coopération.
31.
Les deux parties ont procédé à une évaluation exhaustive de la
coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la
recherche scientifique. Elles ont dressé un bilan de la coopération
entre universités algériennes et françaises ces dernières années,
en particulier autour des programmes PROFAS B+,PHC Tassili, Instituts
des Sciences et Techniques appliquées(ISTA) et Réseau Mixte des
Ecoles (RME). Elles se sont félicitées des nombreux résultats
enregistrés par ces programmes en termes de mobilité, de formation,
de professionnalisation et de publication.
32.
Elles conviennent de faire évoluer ces programmes pour mieux
capitaliser sur leurs acquis et de les adapter aux nouvelles
mutations qui ont été enregistrées dans chacun des deux pays.
33.
Les deux parties ont salué la signature de l’accord consacrant la
mise en place d’un Partenariat renforcé franco-algérien pour
l’enseignement supérieur et la recherche scientifique(PRAFESRS)
qui offre un cadre aux nouvelles ambitions manifestées dans ce
domaine. Elles se sont félicitées de la signature de l’accord
entre le CNRS et la DGRSDT algérienne, à même d’apporter une
nouvelle impulsion à la recherche scientifique d’excellence en
facilitant le lancement de programmes thématiques de recherche
conjoints.
34.
Elles réaffirment leur engagement auprès de l’Ecole Supérieure
Algérienne des Affaires (ESAA), fruit d’un accord bilatéral et
pilotée paritairement, afin que cette dernière reçoive le soutien
continu des deux gouvernements pour poursuivre son développement et
contribuer à l’employabilité des étudiants algériens.
35.
Les deux parties sont, en outre, convenues de poursuivre, de
renforcer et d’approfondir la coopération dans ce domaine, dans
l’esprit constructif qui les a toujours animés, en tenant compte
des évolutions dans les deux pays et des tendances mondiales en la
matière.
36.
Les deux parties ont noté avec satisfaction les avancées
enregistrées en matière de coopération dans le secteur de
l’éducation et se sont entendues sur la nécessité de sa reprise
et de son renforcement, notamment en matière de formation des
personnels de l’éducation dans le domaine du numérique éducatif,
de l’enseignement professionnel et de l’évaluation, ainsi
qu’inscrit dans la lettre d’intention des deux ministères de
l’Education.
37.
Les deux parties ont mis l’accent sur l’importance du
développement des partenariats dans les domaines de la recherche, de
la valorisation et de la promotion des expertises, des publications
scientifiques sur l’éducation, et de la recherche et le
développement en technologies éducatives.
38.
Les deux parties se sont félicitées de la signature le 8 juin 2021,
de l’accord bilatéral portant sur les Enseignements Internationaux
des Langues Etrangères (EILE) qui s’est substitué au dispositif
ELCO. Cet instrument juridique démontre leur attachement à la
promotion et à la diffusion de l’enseignement de la langue arabe
en France.
39.
Elles se sont félicitées de la mise en œuvre en août 2022 de la
coopération relative aux fouilles archéologiques menées à Tipaza,
visant à soutenir la formation des archéologues algériens aux
géosciences appliquées à l’archéologie.
40.
Les parties se sont félicitées de la remise de 51 pièces de
monnaies antiques, saisies par les Douanes françaises en 2004, à la
partie algérienne.
41.
Dans le domaine des sports, les deux parties sont convenues de
promouvoir une coopération axée sur le renforcement des échanges
entre fédérations sportives et ont retiré leur souhait de
faciliter la coopération dans les domaines de la formation aux
métiers du sport, de la gestion, l’exploitation et la maintenance
des infrastructures sportives, et de l’accueil des grands
événements sportifs. Une déclaration d’intention concrète et
ambitieuse a été signée à cet effet, à l’occasion de la visite
officielle et d’amitié effectuée en Algérie du 25 au 27 août
2022 par le Président de la République française, Emmanuel MACRON,
et permettra la poursuite des discussions en vue d’aboutir à la
conclusion d’un programme de coopération dans le domaine des
sports.
42.
Les deux parties se sont félicitées des échanges bilatéraux
culturels et convenues de donner un nouvel élan à leur coopération
dans ce domaine, notamment dans les segments cinématographique, du
livre, du patrimoine culturel, de l’archéologie et du patrimoine
subaquatique. Elles ont réaffirmé leur volonté de poursuivre et
d’intensifier leur coopération par la formation dans les domaines
du patrimoine, de la musique et du spectacle vivant.
43.
Les deux parties sont convenues d’œuvrer en faveur de
l’application effective de « l’Accord cadre algéro-français de
coproduction et de coopération cinématographique » signé à Alger
le 4 décembre 2007, en commençant par l’installation, à brève
échéance, de la commission mixte prévue par les dispositions de
l’Article 11 dudit Accord qui en constitue l’étape charnière.
44.
Les deux parties se sont engagées à promouvoir un rayonnement
culturel dans les deux pays, en permettant l’ouverture de nouvelles
antennes culturelles algériennes et françaises, par le biais
notamment de la délocalisation de certaines activités culturelles
de l’institut français d’Algérie et du Centre Culturel algérien
en France et de la création d’Espaces IFA en liaison avec les
universités. Les deux parties sont également convenues de
finaliser, dans les meilleurs délais, les procédures de
ratification permettant l’entrée en vigueur de l’Accord relatif
au Centre Culturel Algérien en France.
45.
Les deux parties ont affirmé leur volonté de promouvoir les
coopérations en matière de santé publique et dans les domaines de
l’offre de soins, de la protection sociale, de la régulation des
produits de santé et de la production pharmaceutique, en créant
notamment les conditions favorisant des échanges intensifiés et
équilibrés entre les représentants des industries pharmaceutiques
des deux pays.
46.
Les deux parties sont convenues de réunir dès le début de l’année
2023 la Commission mixte de sécurité sociale algéro-française qui
sera consacrée à l’examen du fonctionnement du nouveau Protocole
de Santé entré en vigueur le 1er février 2019.
47.
En matière de protection sociale et de promotion de l’égalité,
les deux parties sont convenues d’identifier et d’encourager
l’échange d’expériences visant la promotion de la femme et la
protection des personnes âgées et personnes handicapées. La partie
algérienne soumettra à la partie française des propositions de
coopération dans les domaines liés à la protection et à la
promotion des catégories vulnérables.
48.
Les deux parties ont relevé avec satisfaction le bilan positif de la
coopération en matière de santé et comptent poursuivre et
renouveler les programmes communs dans le but de la diversifier et de
l’enrichir dans ce secteur sensible, notamment en ce qui concerne
l’appui à l’Agence Nationale de Greffes et des Transplantations,
à la mise en place d’une banque de tissus et de cellules et au
Plan national de lutte contre le cancer.
49.
Les deux parties se sont entendues sur la nécessité de renforcer
leurs liens de partenariat dans les domaines liés aux études et
analyse des populations, à la normalisation, à l’accréditation
et à l’évaluation des structures et des activités dans le
domaine de la santé et de la gestion des infrastructures
hospitalières.
50.
Les deux parties sont convenues d’axer leur coopération dans le
domaine de la communication, des médias et de l’information sur le
renforcement des capacités des professionnels de ce secteur, à
travers des actions conjointes de formation, d’échanges
d’expertise et d’appui technique, notamment ce qui a trait à la
communication numérique.
51.
La possibilité de relancer la participation des firmes industrielles
françaises implantées en Algérie à l’effort de formation
professionnelle été envisagée, notamment par la formalisation de
partenariats entre établissements de formation professionnelle des
deux pays et par l’organisation de stages d’immersion
professionnelle au profit des formateurs et la facilitation du
placement des stagiaires, afin d’assurer une meilleure
employabilité des diplômés de la formation professionnelle.
52.
Les deux parties ont réitéré leur engagement commun à poursuivre
et à renforcer la coopération bilatérale pour la lutte contre les
changements climatiques, la gestion durable des déchets, la
préservation de la biodiversité, la surveillance de la qualité de
l’air, l’économie circulaire et l’économie verte, notamment à
travers des partenariats techniques et économiques entre leurs
établissements nationaux compétents.
53.
Les deux parties sont convenues de poursuivre leurs actions de
coopération entamées précédemment dans les domaines relevant de
l’Intérieur et des collectivités locales. Il s’agit
prioritairement de relancer le programme d’échange en matière de
sécurité routière, de la reprise des activités en rapport avec la
protection civile ainsi que de l’approfondissement des actions
communes lancées dans le domaine des collectivités locales.
Partenariat
économique et pour la transition énergétique
54.
Au titre de la coopération industrielle et technologique, les deux
parties se sont félicitées de la signature d’une Déclaration
d’intention portant sur la coopération industrielle et
technologique d’une Déclaration d’intention portant sur le
tourisme et l’artisanat et d’une Déclaration d’intention en
matière d’Economie de la connaissance, d’innovation et
d’entreprenariat. Elles ont réaffirmé leur volonté d’œuvrer à
la concrétisation d’un partenariat mutuellement bénéfique à la
hauteur de leurs attentes et aspirations dans ce domaine.
55.
Les deux parties ont exprimé leur volonté d’organiser
prochainement une nouvelle session du COMEFA dans la lignée du CIHN.
Elles se sont réjouies du travail accompli et des premières
avancées enregistrées, notamment dans le cadre des quatre réunions
du Groupe de Travail économique algéro-français (Task Force), les
15 octobre 2020, le7 janvier 2021, le8 mars 2022 et le 29 septembre
2022.
56.
Les deux parties ont réitéré leur volonté de parvenir à
l’édification d’un partenariat bilatéral mutuellement
bénéfique, imprégné de la logique de co-production et
d’investissements croisés permettant le développement des liens
économiques et favorisant le partage de savoir-faire et des
technologies.
57.
Les deux parties ont renouvelé leur volonté de poursuivre le
dialogue et le travail préparatoire à la mise en place du projet de
Fonds d’investissement mixte algéro-français conçu pour
accompagner les efforts conjoints de co-production et
d’investissement.
58.
Elles ont confirmé leur détermination à consolider leurs
partenariats dans des secteurs stratégiques permettant
l’amplification de l’investissement au profit de l’économie
algérienne, notamment dans les domaines de l’industrie automobile,
l’agroalimentaire, pharmaceutique, les industries de
transformation, la transition énergétique, les transports, le
numérique, le tourisme et l’artisanat et les travaux publics, pour
lesquels la partie algérienne a marqué son souhait d’instituer un
cadre juridique de coopération.
59.
Il a été agréé d’encourager la mise en réseaux et la
multiplication des rencontres entre opérateurs économiques des deux
pays ainsi que le renforcement de la coopération institutionnelle
dans les domaines utiles y afférents.
60.
Elles ont reconnu l’importance de pérenniser l’investissement et
de favoriser la stabilité juridique grâce au dialogue
institutionnel et avec le secteur privé.
61.
Les deux parties ont exprimé leur intérêt mutuel à accroître
leur coopération dans le secteur des hydrocarbures (en particulier
le gaz naturel, et notamment le gaz naturel liquéfié). Elles
exploreront les possibilités de partenariats en matière d’énergies
renouvelables (en particulier photovoltaïques), d’hydrogène
décarboné et de traitement du gaz de torchage, à travers la
réalisation d’investissements, la fourniture d’assistance
technique et l’élaboration d’études.
62.
Elles ont marqué l’intérêt d’étudier les possibilités de
partenariats dans les domaines de l’industrie électrique, des
mines, de la transition énergétique et des ressources en eau. Elles
développeront particulièrement les échanges d’expérience entre
leurs services géologiques respectifs dans le domaine de la
recherche minière, l’infrastructure géologique, la cartographie,
la banque de données géologiques et minières, et dans le domaine
de la formation entre les instituts français de la géologie et des
mines et l’Institut Algérien des Mines (IAM). Les deux parties
engageront également une étude des possibilités communes de
développement des projets miniers à forte valeur ajoutée et pour
lesquels l’Algérie recèle un important potentiel minéral
(notamment métaux critiques, phosphate, fer).
63.
Les deux parties ont agréé l’importance de la coopération
institutionnelle dans les domaines de l’agriculture, de
l’agroalimentaire et de la forêt, illustrée par la signature
d’une convention de partenariat et de coopération entre les deux
ministères de l’Agriculture. Elles ont exprimé leur volonté de
poursuivre et de renforcer cette dynamique en faveur de la
structuration des filières agricoles et agroalimentaires algériennes
et françaises et de contribuer ainsi à la sécurité alimentaire.
Des actions de coopération seront poursuivies notamment dans les
secteurs de la protection des végétaux, de la stratégie forestière
et de la recherche agronomique, ainsi que dans le domaine vétérinaire
et la prise en charge des maladies animales, notamment celles
transmissibles aux humains, et de la sécurité sanitaire des
aliments pour les populations.
64.
La signature de cette convention de partenariat dans les domaines de
l’agriculture, du développement rural et de l’agroalimentaire
entre nos deux pays permettra la tenue du 3ème comité mixte
agricole à Alger d’ici le début de l’année 2023. Il sera
l’occasion d’adopter une feuille de route afin de redynamiser la
coopération dans ces secteurs stratégiques.
65.
Dans le domaine de la pêche, les deux parties se sont félicitées
des actions de coopération entreprises notamment celles ayant trait
à la formation et à la recherche pour développer les capacités
algériennes en matière de la pêche au large. Elles ont souligné
l’importance de renforcer cette coopération, particulièrement
dans les domaines de l’élevage halieutique, de la création des
flottes de pêche de grand large, de la construction de chantiers
navals pour l’entretien des flottes et de la transformation des
produits pour leur exportation.
66.
Les deux parties ont noté l’importance de la promotion des
relations commerciales bilatérales et ont exprimé leur souhait de
hisser le niveau des rapports commerciaux franco-algériens à la
hauteur de leur potentiel.
67.
Les deux parties ont exprimé leur volonté d’élargir leur
partenariat à d’autres secteurs qui seront identifiés d’un
commun accord, dont ceux relatifs aux télécommunications, à la
numérisation, à l’entreprenariat et à la promotion et au soutien
des startups, des micro-entreprises et des Petites et moyennes
entreprises (PME). Elles ont salué la signature d’un mémorandum
sur les startups entre l’Agence française de développement (AFD)
et Algeria Venture.
68.
Les deux parties sont convenues d’œuvrer au développement
d’infrastructures logistiques sur les deux rives de la
Méditerranée.
69.
Les deux parties sont convenues de conclure un nouveau pacte pour la
jeunesse qui se traduirait par la mise en œuvre de projets concrets
pour l’entreprenariat, la formation, l’éducation, les échanges
et l’épanouissement par la culture et le sport des jeunes.
70.
Les deux parties sont convenues de réfléchir ensemble au
développement d’un programme d’échanges de jeunes talents
d’Algérie et de France qui contribue au renforcement des liens
entre les deux pays.
71.
Elles ont réitéré cet engagement à l’occasion de la signature
de la Déclaration d’intention portant sur la coopération et les
échanges d’expérience dans le domaine de l’emploi et du
travail, notamment pour les jeunes.
Calendrier
des échéances bilatérales
72.
Les deux parties ont confirmé d’importantes échéances
bilatérales qu’il convient de concrétiser durant le 1er semestre
de 2023. Il s’agira, prioritairement, de la tenue de la 7ème
session du Comité mixte économique algéro-français (COMEFA),
ainsi que d’une nouvelle réunion du Dialogue stratégique entre
l’Algérie et la France. Les deux parties ont élaboré dans cette
perspective un échéancier resserré de visites dans les deux pays
au niveau politique et technique.
73.
Enfin, les deux parties se sont entendues pour la tenue de la 6ème
réunion du Comité Intergouvernemental de Haut Niveau (CIHN), à
Paris, dans le courant de l’année 2023.
5ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau franco-algérien