Discours de Gabriel Attal à la communauté française de Montréal

Publié le 15/04/2024|Modifié le 15/04/2024

Le Premier ministre Gabriel Attal a complété sa visite officelle au Canada avec un discours devant la communauté française à Montréal le 12 avril 2024. L'occasion pour le Premier ministre de rappeler les liens ancestraux de la France et du Québec dans de nombreux domaines et les valeurs partagées entre les deux nations.

Le Premier ministre Gabriel Attal à Montréal.
Le Premier ministre Gabriel Attal à Montréal. - Source : Service d'information du Gouvernement

Vous faites vivre cette relation directe et privilégiée entre nos nations pour reprendre les mots du général DE GAULLE. Je l'ai dit hier devant l'Assemblée nationale du Québec, notre amitié est fraternelle.

Gabriel Attal

  • Le 12 avril 2024
Gabriel Attal
Source : Rencontre avec la communauté française de Montréal

Discours du Premier ministre Gabriel Attal à la communauté française présente à Montréal.

Gabriel ATTAL

Mesdames et Messieurs les ministres, 

Monsieur l'ambassadeur, 

Madame la consul générale à Montréal, 

Monsieur le consul général à Québec, 

Mesdames et Messieurs les parlementaires, 

Mesdames et Messieurs les conseillers des Français à l'étranger,

Mesdames et Messieurs mes chers compatriotes, mais surtout chers amis, chaque déplacement à l'étranger à ses rituels.

La descente des marches de l'avion accueillie par notre ambassadeur qui doit afficher un sourire étincelant alors même que ça fait des jours, parfois des semaines, que lui et ses équipes sont mobilisés pour organiser la visite, désorganiser certaines choses qui avaient été organisées, remonter des rendez-vous qui avaient été annulés, planifiés, déplanifiés. Et alors que mon déplacement officiel touche à sa fin, je tenais à vous remercier, vous remercier, vous, monsieur l'ambassadeur, cher Michel MIRAILLET, madame la consul générale, chère Marie LAPIERRE, monsieur le consul général, cher Eric LAMOUROUX, vous remercier, vous, ainsi que toutes les équipes qui ont contribué à Ottawa, à Québec, à Montréal, à l'organisation de cette visite. 

(Applaudissements) 

Un déplacement à l'étranger, ce sont des rencontres, des négociations, des conférences de presse, ce sont des échanges avec la jeunesse, avec les entrepreneurs, avec les acteurs de la société civile. Mais souvent, un déplacement à l'étranger, ce sont aussi des retrouvailles. Les retrouvailles avec des Français des quatre coins du monde, des Français parfois loin de leur pays, parfois depuis longtemps, mais qui conservent en partage une langue, des références, un goût de la liberté et de l'irrévérence. Ce moment fait partie, je vous fais la confidence, de ceux que je préfère. Vous retrouver, retrouverla France, retrouver les Françaises et les Français. À Montréal, vous formez la plus grande communauté française hors d'Europe. J'ai eu la chance d'en rencontrer certains en me rendant au Canada, au Québec plus particulièrement. C'était il y a 5 ans, j'étais secrétaire d'État à la jeunesse. J'ai beaucoup entendu parler de vous, de vos aspirations, de vos attentes, par le ministre Roland LESCURE, par votre député Christopher WEISSBERG, qui vous représente, je le dis ici, avec force et vous défendent avec passion à Paris. 

(Applaudissements) 

La relation entre la France et le Québec a de multiples visages. Les visages de la jeunesse, c'est 20 000 étudiants français qui chaque année partagent les bancs de l'université, ici même avec les étudiants québécois. Les visages de la culture, alors que nous avons musique, film, création, littérature en partage. Les visages de l'entrepreneuriat dans cette terre qui le cultive et qui le consacre. Les visages du travail auprès des autres, du travail dans une entreprise française qui regarde vers le nouveau monde, dans une entreprise québécoise qui se tourne vers la France. Vous êtes les visages de l'engagement tout simplement. Vos parcours sont divers. Vous venez de tous les horizons. Être Français à Montréal, c'est être tout à la fois Français, Breton, Alsacien, Parisien, Marseillais, mais aussi québécois et canadien. C'est garder le meilleur des deux nations, aller acheter son fromage français au marché Jean-Talon, vibrer avec la force devant les matchs de l'équipe de France de football et du Canadien de Montréal. Certains viennent ici pour quelques mois, d'autres pour toute une vie, mais toutes et tous, vous conservez intact l'amour de la France, l'attention à la destinée de notre pays. Vous faites briller notre pays à travers vos métiers, vos engagements, vos talents. Vous êtes les visages de l'amitié entre la France et le Québec, entre la France et le Canada.

Vous faites vivre cette relation directe et privilégiée entre nos nations pour reprendre les mots du général DE GAULLE. Je l'ai dit hier devant l'Assemblée nationale du Québec, notre amitié est fraternelle. Elle est le fruit d'une très longue histoire, celle de marins qui cherchaient une route vers l'Asie et sont arrivés ici au large de Terre-Neuve et de la Gaspésie. Celle d'une amitié qui s'est forgée, nouée et consolidée à travers le temps. Celle d'une culture devenue commune à force de reconnaissance et d'échanges, celle d'une langue aussi, bien sûr, la langue, le français, qui a traversé les siècles de part et d'autre de l'Atlantique et qui nous rassemble, je l'espère, à tout jamais. Mais en disant cela, je crois que nous n'avons pas tout dit. Je crois même que nous sommes très loin d'avoir tout dit. Certains voudraient caricaturer le lien qui unit nos deux pays, l'affaiblir. Le résumer à une vieille histoire dont la place serait plutôt dans les livres. La résumer à une langue dont certains pensent qu'elle serait vouée à disparaître de ce côté de l'Atlantique. Mais la réalité, j'en suis convaincu, est tout autre. Et vous en êtes la démonstration, vous qui venez, chaque année, plus nombreux vous installer à Montréal. Vous qui venez ici vivre votre rêve québécois et y bâtir l'avenir. Vous qui savez que l'on est accueilli ici comme lorsqu'on retrouve sa famille. 

Alors oui, la relation entre la France et le Québec, entre la France et le Canada, c'est un regard commun sur les défis devant nous. C'est une manière commune de penser et d'agir. C'est une certaine idée du monde que nous avons en partage. Nous parlons la même langue, pas seulement le français, non. Notre langue, c'est aussi la langue des valeurs communes, la langue de la liberté à laquelle nous sommes viscéralement attachés, la langue de la démocratie que nous sommes résolus à défendre partout et tout le temps, la langue du droit sur lequel nous voulons tout bâtir, la langue du progrès que nous voulons apporter à toutes et à tous, la langue de l'égalité, quel que soit son genre, son nom, sa foi, sa couleur de peau ou son orientation sexuelle, la langue de l'engagement pour la jeunesse et pour le climat. 

La France et le Québec, la France et le Canada, c'est donc bien plus qu'une relation, bien plus qu'une amitié. C'est une grammaire commune qui nous permet d'avancer. C'est une volonté d'agir portée par le poids de l'histoire, mais avec les yeux rivés vers l'avenir. Cette grammaire commune nous donne collectivement une grande responsabilité, celle d'agir sans compter, celle de continuer à défendre nos valeurs toujours, tout le temps, à créer des ponts quand tant veulent les abattre, celle de mettre toute notre énergie au service du progrès. Car, Mesdames et Messieurs, au moment où nous nous retrouvons ce soir, le monde tremble. Il tremble du retentissement des bombes qui s'abattent en Ukraine sur la démocratie. Il tremble de l'appétit de certaines puissances autoritaires, Russie en tête, qui veulent mettre à mal le droit international et imposer leurs vues. Il tremble face aux passions tristes des populistes et des réactionnaires qui attisent les peurs, manipulent les cœurs et portent la régression en étendard. Il tremble face à des défis comme nous n'en avons jamais connus. Et je pense, bien sûr, au dérèglement climatique qui menace jusqu'à notre propre existence. 

Et pourtant, je le dis ici, je le crois fermement, sinon, je ferai autre chose de ma vie. Nous n'avons jamais eu autant de raisons d'espérer. C'était l'ambition de mon déplacement et de mes échanges auprès du Premier ministre TRUDEAU, auprès du Premier ministre LEGAULT, faire de notre amitié fraternelle une alliance au service du progrès, une alliance au service du progrès qui agit ensemble à l'international. C'est le sens de notre mobilisation commune pour soutenir l'Ukraine face à l'invasion russe. C'est le sens de notre engagement pour trouver les conditions d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et pour obtenir la libération des otages. Trois de nos compatriotes sont encore retenus aujourd'hui. Ne les oublions pas. Cette alliance au service du progrès que nous formons, c'est celle qui doit permettre de réussir la transition écologique. 

La France, le Canada, le Québec partagent une ambition, une volonté, une détermination. Sous l’égide du président de la République, nous n'économisons aucun effort et les résultats sont là. Quand le président de la République a été élu en 2017, les émissions de gaz à effet de serre diminuaient en France à un rythme de 1 % en moyenne. Dans le premier quinquennat du président de la République, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué en France à un rythme de 2 % par an en moyenne. 

L'année dernière, à force d'efforts, je salue l'action notamment de Roland LESCURE. À force d'efforts. (Applaudissements) (...) Bon, je le dirais pour les prochains qui viendront faire un discours ici. Si tu veux être applaudi, tu dis Roland LESCURE. (Applaudissements) 

Donc, 1 % de baisse des émissions de gaz à effet de serre chaque année avant 2017. 2 % entre 2017 et 2022. L'année dernière, 5 % de baisse de nos émissions de gaz à effet de serre en France. C'est du jamais-vu. (Applaudissements) 

C'est du jamais-vu, et pourtant, ça ne vient pas de nulle part. C'est le fruit d'un engagement sans précédent de la France en faveur de la transition écologique. Et je vais vous dire, quand je me déplace à l'étranger, quand je rencontre des associations, des jeunesses engagées et des responsables politiques, je trouve un discours assez largement éloigné de beaucoup de commentateurs ou de militants que j'entends parfois dans le débat public français. Parfois, on dit, quand on se compare, on se console. Plus que me consoler, ça me renforce dans notre détermination sur le fait que nous sommes en train d'obtenir des résultats plus que beaucoup d'autres pays et que nous devons continuer. Nous allons accélérer. Avec le Canada, nous accélérons en nous engageant mutuellement pour la protection de la biodiversité, pour la décarbonation de nos économies et la sortie des énergies fossiles.

Aujourd'hui, nous lançons des initiatives pour mobiliser plus largement encore la communauté internationale. La COP15, qui s'est tenue ici-même à Montréal, a permis des engagements sans précédent en faveur de la biodiversité. Et hier, avec le Premier ministre TRUDEAU, nous sommes convenus de nous engager sur plusieurs axes majeurs du Partenariat de Paris pour les peuples et la planète que le président MACRON a lancé l'été dernier. Notre objectif, permettre aux pays les plus menacés de financer leurs transitions écologiques. Le Canada faisait partie des pays qui n'avaient pas encore rejoint le Partenariat de Paris pour les peuples et pour la planète. Ils ont accepté. J'ai signé avec le Premier ministre TRUDEAU une déclaration qui reprend une partie de ce partenariat, nous progressons. 

Mesdames et messieurs... (Applaudissements) J'ai une conviction, la bataille pour le climat se gagnera tous ensemble. Et nous avons besoin de vous, besoin des entrepreneurs qui s'engagent pour innover, pour décarboner notre économie. Et je connais la mobilisation de tous les entrepreneurs de la Bleu Blanc Tech ici, à Montréal. Besoin des chercheurs pour trouver les solutions de demain. Besoin de notre jeunesse, des étudiants, de la société civile, des responsables associatifs pour nous pousser toujours à aller plus loin. Notre alliance au service du progrès avec le Québec, avec le Canada, c'est aussi une alliance au service des droits humains, au service de l'égalité des droits des femmes et des hommes, au service de la protection des libertés de chacun. Notre alliance au service du progrès, c'est enfin une alliance au service de la langue française. 

Notre langue, c'est celle de la liberté. C'est celle de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Celle d'un lien culturel, indéfectible entre nos deux nations. Alors, nous devons la défendre partout et tout le temps. C'était aussi l'un des objectifs clé de mon déplacement. Nous nous sommes engagés à agir avec le Premier ministre LEGAULT, pour promouvoir partout notre langue, notamment dans le monde des affaires, pour faire en sorte que les algorithmes ne mettent jamais le français de côté, engagés à agir pour que la jeunesse ait pleinement accès à des romans, à des films, des séries, des revues en français. Je veux le dire, je compte aussi sur vous. Il y a 30 ans, ici, à Montréal, 7 habitants sur 10 parlaient français. Aujourd'hui, ils sont à peine 1 sur 2. Alors, toutes et tous, vous êtes les ambassadeurs de notre langue. Vous êtes les ambassadeurs de la francophonie. J'étais hier à l'Assemblée nationale du Québec et j'ai prononcé un discours, notamment sur la question de la langue française et de la francophonie. Ça faisait 40 ans qu'un Premier ministre français ne s'était pas adressé à l'Assemblée nationale du Québec. Je le dis, je ne veux pas que le Premier ministre, qui interviendra dans 40 ans devant l'Assemblée nationale du Québec, intervienne devant une assemblée dont une partie a besoin d'un interprétariat pour en comprendre ce que dit le Premier ministre. Je veux que le Québec reste francophone, que le Canada reste francophone. (Applaudissements) 

Alors, nous devons nous engager et nous allons nous engager. Nous tiendrons en France le sommet de la francophonie au début du mois d'octobre à Villers-Cotterêts, avec un objectif très concret, et Franck RIESTER, le ministre de la francophonie, le portera. (Applaudissements) 

Avec un objectif très concret : avancer pour la découvrabilité des œuvres françaises, avancer pour l'entrepreneuriat, la création et l'innovation dans l'espace francophone, nous porterons des initiatives très fortes en la matière. 

Mesdames et messieurs, j'évoque nos droits, nos libertés, nos valeurs, et je reste convaincu d'une chose. Nous avons un privilège. Nous qui sommes des enfants de la démocratie. Nous avons une arme de liberté massive, le droit de vote. Le droit de vote, c'est le droit de choisir son avenir. Et ce droit, comme Françaises et Français de l'étranger, saisissez-vous-en. Dans quelques semaines, le 9 juin, se tiendront les élections européennes. Évidemment, je suis ici dans ma position institutionnelle et le discours que je porte est un discours qui vise avant tout et surtout et uniquement devant cette assemblée à appeler à la participation, ce que nous ferons et ce que l'État fera dans les semaines à venir parce que ce scrutin est majeur. Je le dis ici-même depuis le Canada, depuis le Québec, depuis Montréal : le destin du vieux continent peut infléchir celui du nouveau monde. Pour la défense de l'Ukraine et donc de notre démocratie, pour notre sécurité collective à l'heure où le risque du repli est immense, pour notre capacité à échanger, à entreprendre.

Oui, l'avenir de l'Europe a évidemment un impact jusqu'ici et je sais que même si vous ne vivez pas physiquement en Europe, vous êtes évidemment attachés à l'avenir de l'Europe. Le dernier exemple en date de ces enjeux majeurs entre l'Europe et le Canada, vous l'avez toutes et tous en tête, c'est évidemment le CETA. Le CETA, c'est un accord qui a été négocié sous le mandat de Nicolas SARKOZY, ratifié sous le mandat, signé sous le mandat de François HOLLANDE et qui depuis 7 ans est bénéfique pour nos deux pays. C'est un accord qui a permis aux entreprises de s'installer sur le territoire canadien et d'y investir. Je pense à Decathlon, je pense à Alstom. C'est un accord qui a permis de faire revenir au Canada certains produits français. C'est un accord juste, équilibré, qui protège l'environnement, avec des clauses miroirs pour veiller à ce que les produits canadiens qui arrivent en France connaissent les mêmes normes environnementales que ceux qui sont produits en Europe. Avec le président de la République, je suis d'autant plus à l'aise pour défendre cet accord que nous n'avons pas une recherche dogmatique du libre-échange. Quand un accord est néfaste, nous nous y opposons, c'est le cas pour l'accord entre l'Europe et le Mercosur. Quand un accord est bénéfique, nous le soutenons, c'est le cas pour le CETA. 

Mais si je prends cet exemple, quelles que soient vos convictions, quelles que soient vos intentions, c'est pour vous dire que votre vote compte, que votre voix compte. Alors, inscrivez-vous sur les listes électorales. Si vous ne pouvez pas, si vous votez toujours en France, faites des procurations. Et le 9 juin, votez, quel que soit votre choix, votez. Car même depuis Montréal, l'avenir de l'Europe, c'est aussi votre avenir. (Applaudissements)

Mesdames et Messieurs, je vous faisais à l'instant une confidence. J'ai espoir dans l'avenir. J'ai confiance dans l'avenir. J'ai confiance parce que je connais notre jeunesse et je sais ce dont elle est capable. La jeunesse française, la jeunesse québécoise, c'est celle qui nourrit nos échanges, qui ravive notre amitié. C'est celle qui nous pousse à nous dépasser. Il y a 5 ans, j'avais eu comme secrétaire d'État à la jeunesse la chance d'échanger avec les jeunes de l'OFQJ, l'Office franco-québécois pour la jeunesse. Je l'ai dit hier devant les députés à l'Assemblée, je suis resté marqué par cet échange, par leur énergie, leur détermination, leur envie, leur audace. Jeunes Français, jeunes Québécois, ils étaient prêts à s'emparer du monde et déterminés à le faire. Cette jeunesse, elle résonne ici à Montréal, dans la communauté française. C'est celle des étudiants, des jeunes chercheurs, chère Sylvie RETAILLEAU, qu'on peut applaudir aussi. (Applaudissements) Celle des entrepreneurs, celle des jeunes juristes, cher Éric DUPONT-MORETTI (Applaudissements). Celle des jeunes du volontariat international à l'étranger, je veux les saluer, les remercier, c'est pour eux que nous agissons, pour eux que nous portons plus haut encore les partenariats entre nos universités et nos grandes écoles. Et nous avons signé tout à l'heure une entente importante pour exempter de frais d'inscription supplémentaires les étudiants français et québécois qui souhaitent effectuer une mobilité vers le Québec ou vers la France. (Applaudissements) C'est pour nos jeunes et avec eux que nous nous battons corps et âme pour la transition écologique, que nous défendons nos valeurs, notre démocratie, notre langue. 

C'est pour notre jeunesse et avec elle que nous veillons. Et plus encore en cette année, où nous célébrons les 80 ans du débarquement, à perpétuer notre mémoire. C'est le sens des rencontres que nous avons eues avec la secrétaire d'État à la mémoire et aux anciens combattants, Patricia MIRALLES, à mes côtés pour ce déplacement. Pour notre jeunesse et avec elle, nous nous plaçons à la pointe de toutes les technologies d'avenir. Je pense notamment à l'intelligence artificielle, au quantique, à l'aéronautique, à l'hydrogène. Pour elle et avec elle que nous inventons l'économie de demain. Le Québec est une terre d'entrepreneuriat, une terre où l'on ose, une terre où les idées et les entreprises peuvent grandir. Permettre à nos entreprises de s'installer et de se développer, notamment dans les secteurs stratégiques, c'était aussi le sens de notre visite. 

Là encore, nous allons plus loin, plus fort. Nous avons avancé sur plusieurs projets, avec à la clé plus d'emplois, plus d'innovations, plus d'activités. Je veux remercier tous ceux qui les accueillent ici, qui les aident, les accompagnent. Je parlais de la Bleu Blanc Tech tout à l'heure. Je pense aussi à la CCI ou encore aux conseillers du commerce extérieur, très mobilisés, avec un engagement déterminant. (Applaudissements) 

Mesdames et Messieurs, j'ai évoqué notre relation, notre histoire, les grands défis devant nous. Mais j'aimerais, avant de venir échanger avec vous directement, parler de vous, parler de votre quotidien, parler de ce que nous pouvons faire pour vous. Comme Premier ministre de la France et sous l'autorité du président de la République, je me suis engagé à simplifier la vie des Français. Et je compte bien simplifier la vie des Français de l'étranger. (Applaudissements) C'est la mission que j'ai confiée à Franck RIESTER, ministre des Français de l'étranger. Dans cette tâche, je sais pouvoir compter sur l'engagement de vos élus, de, je ne le dis pas pour que vous l'applaudissiez, de Roland LESCURE et Christopher WEISSBERG, mais aussi de vos sénateurs des Français de l'étranger, de vos conseillers des Français de l'étranger. Dans cette tâche, je sais aussi pouvoir compter sur l'appui de tous les personnels des ambassades et des consulats qui accomplissent un travail remarquable à votre service chaque jour. (Applaudissements) 

Ma méthode, elle est simple, elle est claire, c'est celle que j'applique sur tous les sujets en France. Identifier les problèmes, ce qui peut s'améliorer, dire les choses, assumer avec lucidité, y compris quand on a fait des choses qui ne fonctionnent pas, quand on n'a pas fait suffisamment tôt des choses qui pourraient mieux fonctionner, et surtout agir en conséquence. Quand je suis arrivé ici, quand j'ai demandé à vos élus ce sur quoi on devait travailler, chacun m'a parlé des passeports et des délais trop long pour avoir un rendez-vous. Pour cela, nous avons commencé à agir. D'abord, nous avons déployé des moyens supplémentaires et des renforts sont arrivés aux consulats à l'automne dernier. Ensuite, nous allons désengorger les services. 

Jusqu'il y a peu, tous les Français de la circonscription de Montréal devaient se rendre physiquement aux consulats pour renouveler leurs passeports. C'était un système où tout le monde perdait son temps. Pour celles et ceux qui vivent en dehors de Montréal, c'est parcourir parfois des centaines de kilomètres pour quelques minutes de rendez-vous. Et pour tous, cela faisait des listes d'attentes encore plus longues pour avoir un rendez-vous. Depuis le 1ᵉʳ mars, nous avons lancé l'expérimentation du renouvellement des passeports sans rendez-vous physique. En quelques semaines, déjà 300 demandes ont pu être enregistrées grâce à un nouveau système en visioconférence. C'est du temps gagné pour tout le monde. C'est bien nos procédures qui doivent s'adapter à vos attentes et pas l'inverse. Cette expérimentation... (Applaudissements) 

Cette expérimentation, nous l'observons de près et je connais les attentes qu'elle suscite. Et je veux le dire, il n'y a que deux pays au monde où nous menons cette expérimentation, le Portugal et le Canada. Et si c'est expérimenté ici pour régler le problème, des délais, pour renouveler vos passeports, vous le devez à vos représentants, à vos élus qui se sont mobilisés sur le sujet, notamment Christopher qui avait porté ce sujet très forcément. (Applaudissements).

Vous rapprocher de vos services publics vous permet d'avoir un accès plus simple à l'information, de vous y retrouver dans vos démarches, c'est aussi le but de France consulaire qui sera déployé au Canada dès l'année prochaine. En Europe, où il a été expérimenté, le service France consulaire a porté ses fruits. Concrètement, c'est toutes les questions que vous voulez vous poser à votre consulat sur toutes vos démarches accessibles en un seul coup de fil. 

Mesdames et Messieurs, chers amis, la France et le Québec sont deux nations sœurs. Les Français et les Québécois, deux peuples frères. Nous partageons une histoire, une langue, une culture, des valeurs. Nous partageons une détermination, une envie, une soif d'écrire l'avenir. Cette détermination, vous en êtes les représentants et les visages. Toutes et tous, vous faites vivre l'amitié entre la France et le Québec. Vous incarnez chacun dans vos domaines, chacun à votre façon, à votre place, un lien indéfectible qui nous unit. Jeunes ou moins jeunes, installés pour quelques mois, quelques années ou toute une vie, vous gardez toujours un peu de la France au cœur et vous la faites rayonner pleinement de ce côté de l'Atlantique. 

Alors, je veux vous dire merci. Je veux vous dire que nous avons besoin de vous, que nous comptons sur vous pour continuer à faire vivre le lien qui nous unit au Québec, pour continuer à repousser les frontières de l'innovation, dépasser les frontières de la création, continuer à étudier, à chercher, entreprendre, vous engager, continuer à défendre nos valeurs, nos libertés, nos droits, continuer à faire vibrer ici, au Québec, l'âme de la France et à être des bâtisseurs pour notre avenir. 

Vive l'amitié franco-québécoise, vive la République et vive la France ! 

(Applaudissements)

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