Armées : l'Australie achète 12 sous-marins français

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Édouard Philippe.

Publié le 11/02/2019

Un accord de partenariat stratégique entre la France et l'Australie a été signé pour la construction de douze sous-marins de classe Attack. Il s'inscrit dans le cadre du Future submarine program, qui s'étalera sur les 50 prochaines années.

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Visuel - Source : Photo : Marine nationale
L’accord de partenariat stratégique a été signé à Canberra, la capitale australienne, ce 11 février 2019 en présence du Premier ministre australien, Scott Morrison, et des ministres des Armées française, Florence Parly, et de la Défense australien Christopher Pyne.

France - Australie, une relation de confiance

À la clé de ce partenariat stratégique : 50 milliards de dollars australiens, soit 31 milliards d’euros . Soit « le plus important investissement consenti en matière de défense en temps de paix par l'Australie », a précisé le Premier ministre australien.
Le partenariat intervient après la signature le 20 décembre 2016 d’un accord entre les gouvernements australiens et français sur le programme des sous-marins « Shortfin Barracuda », qui engageait les deux États pour une durée de cinquante ans.
En avril 2016, l’Australie avait sélectionné le spécialiste de l’industrie navale DCNS - Naval Group et possédé aux deux-tiers par l’État français - pour la construction de ces appareils. Selon le Président-directeur général (P-DG) de Naval Group, Hervé Guillou, ce choix s’expliquait par l’endurance, la portée et la supériorité acoustique du sous-marin français.
Àl'occasion de la signature du partenariat, Florence Parly a souligné qu’il fallait « beaucoup de confiance de la part de l'Australie pour parier sur la France, et beaucoup de confiance de la part de la France pour partager avec l'Australie des compétences » qui sont au centre de notre indépendance, de notre autonomie stratégique et « qui résultent d'investissements immenses pendant des décennies ».
Dans le détail, ce partenariat établit les conditions juridiques des futurs contrats signés entre l’Australie et les différents groupes industriels impliqués dans la construction et l’entretien des sous-marins. Il vise également à organiser les cessions de propriété intellectuelle, les transferts de technologies et les capacités industrielles à créer en Australie.

Un avantage économique pour les deux pays

Pour le moment, la prochaine étape consiste à signer le contrat de design des sous-marins dans les jours à venir. « Pour 1,5 milliard d’euros, il couvrira la phase de conception pour quatre ans », a précisé lundi le directeur du programme chez Naval Group, Jean-Michel Billig.
D’après Naval Group, le premier chantier de construction débutera en 2023. Suivra la livraison du premier appareil au début des années 2030. L’entreprise française a promis par ailleurs la réalisation d’un sous-marin tous les deux ans.
Au total, ce contrat devrait représenter 6 000 emplois directs et indirects dans les deux pays . Si la conception sera assurée en France, les chantiers seront situés à Adélaïde, ville côtière du sud de l’Australie. Sur place, la construction des douze sous-marins devrait créer 2 800 emplois.

Les raisons de l'achat des sous-marins

En faisant l’acquisition de ces appareils, l’Australie répond à deux besoins cruciaux relatifs à sa défense : d’une part, elle est contrainte de renouveler sa flotte sous-marine, actuellement composée de six appareils « Collins ». Construits dans les années 1990, ces sous-marins possèdent une durée de vie allant jusqu’en 2025. Avec une mise en service allant de 2030 jusqu’au début des années 2040, les futurs « Shortfin Barracuda » devraient être utilisés jusqu’en 2080.
D’autre part, le gouvernement australien avait justifié en 2016 sa volonté de doubler son nombre de sous-marins par « l’environnement maritime compliqué » de la région indo-pacifique. En effet, cette zone océanique représente un intérêt géostratégique pour plusieurs pays dont l’Inde, l’Indonésie ou l’Australie, ainsi que des puissances internationales comme la Chine et les États-Unis. En 2016, le Livre blanc sur la sécurité australienne estimait qu’en 2035, la moitié des sous-marins du globe navigueraient dans cette région.
Territoire insulaire, la défense australienne repose en partie sur la protection de ses eaux territoriales. Combinée à une flotte maritime, ces 12 sous-marins permettraient au pays d’obtenir une force de dissuasion crédible.

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