Monsieur le maire de Dunkerque, Monsieur le maire de Grande-Synthe, Mesdames et Messieurs les dirigeants et l’ensemble des salariés d’ArcelorMittal, Mesdames et Messieurs, je ne vous cache pas tout d’abord comment je suis impressionné d’être ici et impressionné par tout ce que je viens de voir. Merci de m’avoir fait découvrir le monde de l’acier qui recèle beaucoup de secrets et je le vois de potentialités. Je suis aussi très heureux d’être ici à Dunkerque qui décidément, Monsieur le maire, sous les feux de l’actualité, puisque mardi dernier, le président de la République annonçait, je crois une formidable nouvelle et je sais mesdames et messieurs que vous la vivez comme telle, à savoir le choix de Vercors pour Dunkerque, pour y installer donc sa future « Gigafactory » de batterie électrique.
Je salue, chère Agnès tous les services qui ont fortement travaillé pendant des mois et des mois pour arriver à ce résultat tout à fait tangible, 1 200 emplois directs, 3 000 indirects, mais aussi pour les Hauts-de-France qui accueillent, je le rappelle, les deux autres usines de batteries d'ores et déjà annoncées dans notre pays a cessé à Douvrin, vous le savez et puis celle de Douai.
Et aujourd'hui, donc (..) entretenir tout à la fois le climat de décarbonation, de ré industrialisation. Je commence par ça, si vous le permettez, parce que je pense, je vous le dis sincèrement, que nous négocions, nous sommes à un tournant.
Il y en a eu plusieurs. L'histoire économique en est riche, en est fertile, mais je dois le dire, la France à un degré moindre, l'Europe, la France surtout, qui a été, et vous le savez, une très grande nation industrielle, notamment à partir du 19ème siècle, avait peut-être un peu prématurément changé d'avis et tourné sûrement beaucoup trop vite le dos à son industrie. Et disant cela avec vous, je veux clarifier mon propos en jetant l'opprobre sur personne tant finalement à quelques exceptions près, ce courant de pensée était devenu dominant au revoir la société industrielle, bonjour la société de services. Les chiffres ont été très clairs. Je m'étais amusé, si j'ose dire, à calculer que depuis la fin des années 1970 jusqu'à la fin des années 2010, Mesdames et Messieurs, je m'adresse ici à des ouvriers, notre pays, la France, a perdu, a détruit en moyenne 50 000 emplois industriels par an, 50 000 emplois industriels, par an. Elle a bien sûr créé dans d'autres secteurs, mais il n'y a pas meilleure illustration. Je pourrais dire aussi, pour faire encore plus basse depuis les 20-25 ans, 1 million d'emplois industriels perdus. Nous sommes aujourd'hui, je pense majoritairement, je n'ose dire collectivement convaincus que ce fut une erreur. Et une erreur pour beaucoup de raisons que chacun connaît, sur lesquelles je ne vais pas m'étendre, mais j'en citerais au moins deux, peut-être 3.
Évidemment, la plus évidente, vous voyez, tous ces territoires qui ont été saignés par cette désindustrialisation. On peut citer le Nord de la France, l'Est, mais pas que, partout. La deuxième raison majeure, oui, on se dit parmi les raisons de la désindustrialisation, ça pollue, ça pollue, l'industrie. On connaît bien la vallée du Rhône par exemple, pour dépolluer, désindustrialisons. Voyez, l’ennui c’est que l’industrie s’est déplacée ailleurs où on n’a pas moins pollué. Donc le bilan global pour la planète n’a pas été favorable. Et puis, et puis, voyez-vous, il y a une notion qui est revenue sur le devant de la scène et que la crise sanitaire, économique et sociale d’une ampleur très forte que nous subissons depuis plusieurs mois, est venue nous rappeler, c’est le concept de souveraineté. Oui, l’industrie concourt à la souveraineté économique et donc à la souveraineté tout court. Et je le dis parce que la justesse des mots existe, la souveraineté de la France et de l’Europe, et de l’Europe.
Nous devons sur ces sujets industriels, sur ces sujets, chère Barbara, de transition écologique, être résolument européens. Pas par conviction pour dire « L’Europe, l’Europe, l’Europe !», pour paraphraser un homme célèbre, mais parce que c’est notre intérêt et que c’est la bonne dimension pour investir ou réinvestir, le bon périmètre pour agir. La France, je le dis ici volontairement à Dunkerque, a un riche passé, une riche histoire, une riche culture industrielle et nous devons renouer avec elle. D’où le choix ici de Dunkerque emblématique des 30 glorieuses, emblématique du charbon et de l’acier qui renvoie aussi, je le dis, à une phase de prospérité de la France et de l’Europe, pour illustrer la volonté très forte du président de la République et de son Gouvernement de réindustrialiser notre pays, de reconstruire, de conforter lorsqu’ils existent nos bassins industriels. A Dunkerque bien sûr, mais je veux vous le dire et essayer de vous le démontrer plus largement, en France. Sauf qu’évidemment, nous n’allons pas, évidemment ce serait déjà un non sens économique refaire l’industrie du 19ème siècle, ni même du 20ème.
En fait, nous sommes au cœur du défi. Comment ? Parce que c'est indispensable, pour toutes les raisons que je viens sommairement de rappeler devant vous de réindustrialiser notre pays. Autrement dit, comment faire de la croissance économique dans les territoires, de l'emploi dans les territoires tout en faisant l'indispensable transition écologique ? Je le dis à chaque fois que l'occasion est donnée parce que, et après tout c'est leur droit, tout le monde ne partage pas cette conviction, ce n'est pas le choix entre transition écologique et croissance économique, c'est bien les deux qu'il est absolument indispensable de concilier.
Et ce que nous faisons ici, en me tournant vers les responsables d'ArcelorMittal et tous leurs salariés, me semble être, puisque j'évoque le mot de symbole depuis plusieurs reprises depuis le début de mon intervention, est très symbolique de ce que des choix d'entreprises et un volontarisme politique peuvent nous permettre d'atteindre cette conciliation. Je l’ai dit, la réindustrialisation est l'un des objectifs essentiels de la politique que nous conduisons en France et en Europe. Ai-je besoin de rappeler à chacune et chacun ici que je m'exprime à un moment où la France vient de prendre depuis un mois la présidence du Conseil de l'Union européenne ? Nous agissons très concrètement pour cette régulation et, chère Agnès, et je veux souligner là encore ton engagement depuis trois ans, nous avons, après des décennies de pertes d'emplois, repris la croissance en matière de création d'emplois industriels : oh, 30 000 en net depuis trois ans. Voyez, je vous parlais de 50 000 par an. J'ai parfaitement conscience en ce registre comme dans les autres, qu’il nous faut rester humbles et prudents.
Mais le cap est fixé et nous devons à tout prix l’appliquer. Nous avons utilisé de nombreux leviers, par exemple, la baisse des impôts de production auxquelles l'industrie est si sensible. Je pourrais aussi évoquer devant vous toutes les simplifications des réglementations. L'industrie est entourée de l'ordre de rêve. C'est tout à fait normal. Mais trop de réglementations et trop de règles, on le sait, portent atteinte au développement des process industriels. Ici, dans cette magnifique usine que j'ai visitée ce matin, les profondes transformations qui sont à l'œuvre, on le sait, vont demander, vous me l'avez bien expliqué, de faire venir beaucoup plus d'électricité. Bon, et là, il va falloir des autorisations. Et on sait que si nous appliquons la réglementation actuelle, bien que déjà de lois votées sous le précédent quinquennat, les aient simplifiées, nous n'y arriverons pas.
Donc, je vous le dis ici pour réaliser le projet sur lequel je reviendrai dans un instant, nous allons expérimenter à partir de textes que nous adapterons une simplification réglementaire pour accélérer les délais qui nous permettront d'amener ici l'électricité dont nous avons besoin.
Nous avons par ailleurs, Mesdames et Messieurs, pour réindustrialiser notre pays, conduit plusieurs politiques publiques. Je pourrais parler de l'initiative Territoire d'industrie parce qu'elle a évidemment concerné ici le territoire de Dunkerque et nous avons surtout utilisé le plan de relance. Vous le connaissez tous ou vous en avez entendu parler. Je l'ai annoncé. 100 milliards d'euros, c'était en septembre 2020. On a mis le paquet de près ou de loin dans France Relance, les aides à l'industrie représentent 35 milliards. Si ce n'est pas, Mesdames et Messieurs, la marque d'une priorité politique, je ne sais pas ce que c'est qu'une priorité politique.
Je le dis aussi, pour réindustrialiser la France, nous avons aussi et nous allons mettre de plus en plus, je le dis, pour tous les salariés qui sont, mettre le paquet sur la formation. Nous n'allons pas investir que dans les machines et dans les murs. Nous allons d'abord investir dans les qualifications des femmes et des hommes qui concourent toutes et tous à ce formidable exploit industriel. On a commencé là aussi. Je ne cite qu'un seul chiffre : l'apprentissage. Parce que je le dis, j'ai toujours depuis des années, je n'ai pas attendu d'être chef du Gouvernement d'Emmanuel MACRON pour croire à l'apprentissage. Mais là, on a mis le paquet comme jamais. Et l'année 2021 qui vient à peine de s'achever, 720 000 apprentis. Du jamais vu. Et ça marche. Mais au-delà de l'apprentissage, c'est la montée en gamme, la qualification, il nous faut absolument favoriser. J'ai encore annoncé avec Elisabeth BORNE. C'était à Châtellerault, en septembre dernier, des dispositifs complémentaires en ce sens. Ça coûte de l'argent d'investir dans la formation, mais le retour sur investissement, comme on dit, est considérable. C'est un choix que nous assumons et que nous allons porter dans la durée.
Cette réindustrialisation, je le dis, commence à produire ses effets. J'ai cité il y a un instant les emplois créés et je vais comme ici à Dunkerque, partout sur notre territoire, en constater les effets concrets. Il n'y a pas si longtemps, je cite ça en Alsace, que dire de cette plateforme chimique de BASF. C'est à Chalampé, très précisément, 300 millions d'investissement de ce qui était produit ailleurs et que nous allons réindustrialiser. Que dire ici ? Je suis dans une aciérie. Que dire de l'industrie pharmaceutique ? Mesdames et Messieurs, je le dis ici parce que je m'adresse à tous les Français qui, sans doute comme moi, ont été très marqués par le fait que dans la lutte contre la crise sanitaire, il nous a manqué un vaccin français, Sanofi Pasteur. Tout le monde a entendu parler de ça. Alors on a vacciné. On s’en est passé. Mais mauvais symbole qui ne doit rien au hasard, qui doit aux sous-investissements massifs dans la recherche et l’innovation de cette industrie. Alors là aussi, il fallait complètement rebattre les cartes et réinvestir à la fin de ce mois ou au début du suivant, j’irai illustrer le réinvestissement de Sanofi sur le territoire national. Mais quelle a été la fierté qui était la même, je le dis, lorsque je suis allé cette fois-ci, c’était dans l’Isère poser la première pierre d’une usine qui va fabriquer du paracétamol, usine qui 15 ans avant s’était délocalisée dans le Sud-est asiatiques.
On voit bien tous les enjeux qu’il y a là-dessous. Bien sûr, les pertes d'emplois, les difficultés pour le territoire concerné, mais surtout quand survient une crise comme celle-là, nous sommes dépendants pour nous soigner. Notre souveraineté, je le disais, est en cause.
Nous avons donc inversé la tendance et nous devons continuer à le faire et en particulier cette réindustrialisation, Mesdames et Messieurs, je le dis ici, elle impose de disposer d'acier produits sur notre sol. Je ne sais pas. Je ne suis peut-être pas ces spécialistes s'il existe un symbole plus industriel que l'acier, sa transformation, car celle-ci conditionne la quasi-totalité de la fabrication industrielle. On ne peut pas parler des chantiers navals que nous soutenons par ailleurs, de l'aéronautique que nous avons également fortement accompagnés, des ouvrages d'art. Enfin, les exemples sont multiples et vous les connaissez comme moi. Dois-je rappeler ici, avec votre autorisation, Messieurs, que 73 % de l'acier produit en France par Arcelor est exporté en Europe essentiellement. C'est donc très bon pour notre balance commerciale qui en a bien besoin.
Si j'y viens, Barbara, nous parlons de transition écologique, nous nous sommes récemment intéressés au train à hydrogène qui sont l'avenir du pays. Il faut de l'acier pour construire les futurs trains à hydrogène. Il vaudrait mieux qu'il soit produit ici. Et donc, nous devons résolument accompagner le soutien à notre industrialisation et celui de la transition écologique.
Mais dans votre secteur, ça s'appelle, comme dans beaucoup d'autres, la décarbonation. C'est tout l'enjeu, je le dis, parce que je me tourne d'abord vers les règles du plan acier établi par les professionnels, associant les représentants des personnels de cette filière qui a été agrégé, constitué et qui, aujourd'hui, même chère Agnès, sort son plan acier qui fixe les enjeux de concurrence loyale en mobilisant les instruments de défense commerciale, les sujets d'attractivité de la filière et bien sûr, celui de la décarbonation qui nous réunit ce matin.
Oui, vous le savez parfaitement, la production d'acier émet aujourd'hui massivement du carbone. Ce n'est pas bon pour la planète. Tout le monde en est convaincu. Donc, ou on ne fait rien, on voit bien où tout cela nous amène, où on veut au contraire, comme je l'ai dit, conserver, développer, conforter notre place industrielle et nous devons nous attaquer résolument aux questions de décarbonation. Je le dis au-delà de vous, la sidérurgie, ce secteur émet plus de 20 millions de tonnes de CO2 par an. Peut-être pas, bien sûr. Parce que quand on parle de ça, je me suis tout de suite fait reproduire les chiffres, c'est-à-dire un quart quand même des émissions industrielles. Mais 20 millions de tonnes par an, je veux le comparer, par exemple avec les poids lourds. De toute façon, tout le monde connaît les poids lourds qui sont sur les autoroutes, etc. C'est 30 millions. Donc, vous voyez, si j'ose dire, à peine 10 millions de plus. Les vols domestiques, on parle aussi qu'il faut décarboner l'aviation, c'est 5 millions.
Donc, c'est un vrai sujet. Ça veut dire qu'en faisant ce qu'on va faire, et ce que je vais vous annoncer, non seulement on va conforter, développer, donner toute leur légitimité à nos ambitions industrielles, mais on va beaucoup d’un seul coup agir pour, chère Barbara, remplir les engagements que nous avons pris en France et en Europe pour la décarbonation de notre économie dans un contexte, je le rappelle, de concurrence internationale très forte.
L’objectif est très clair, la neutralité carbone en 2050 avec une période intermédiaire, si je puis dire, en 2030. Nous voulons, nous devrons nous donner les moyens d'atteindre ses objectifs grâce, je l'ai déjà dit, à la mobilisation des filières industrielles, il n'y a pas que celle de l'acier qui sont les plus émettrices. La chimie, le ciment se sont déjà mobilisés, je crois. La métallurgie a également publié sa feuille de route et nous attendons encore d'autres filières dans les prochaines semaines.
Mais l’État doit être à vos côtés. C'est le rôle de l’État dans l'économie. Il ne peut pas se substituer aux acteurs économiques. Ce n'est pas ma conception des choses, mais il doit avoir un effet levier pour les accompagner, pour les aider à négocier ces transitions absolument indispensables. France Relance a été là pour ça. Il a soutenu le projet et je ne peux m'empêcher d'évoquer ici le site de Saint-Chély-d'Apcher qui en a bénéficié pour ArcelorMittal. Mais évidemment, le plan de relance, il a une durée courte. Il était là pour soutenir, doper notre économie frappée par la crise.
Nous nous sommes tournés vers l'avenir, c'est le plan France 2030, annoncé il y a quelques semaines par le président de la République. Et en son sein, c'est une décision. Nous avions une grande enveloppe. Je vous annonce aujourd'hui que nous allons consacrer 5,6 milliards d'euros au sein de France 2030 pour décarboner notre industrie. En plus, je le précise pour les spécialistes de ce que nous faisons déjà pour l'hydrogène. Comment ces crédits seront-ils utilisés ? D'abord en soutenant les technologies les plus innovantes. Eh bien oui, je le rappelle en ces moments de crise sanitaire, la science, la technologie, la recherche sont des facteurs de progrès. Je le dis parce que dans d'autres domaines, il ne vous a pas échappé que cette considération a parfois été contestée.
Nous déploierons 600 millions d'euros pour l'innovation et la recherche pour accompagner ce phénomène de décarbonation. On va lancer des appels à projets, je ne rentrerai pas dans la technique, je vais sauter tout ça parce que ce sera détaillé par les ministres. Ensuite, il nous faut soutenir le déploiement des technologies nouvelles sur les sites industriels. On cherche, on déploie. Donc, 4 milliards d'euros pour les projets de décarbonation massive et en profondeur des sites industriels, souvent sur des technologies de rupture. Pourquoi ? Parce que 25… Agnès les a répertoriés. 25 sites industriels en France, Mesdames et Messieurs, représentent près de 40 % des émissions. Tout ça est très concentré. Et pour décarboner les secteurs les plus émetteurs comme l'acier, le ciment ou la chimie lourde, nous devons concentrer nos efforts. Ces domaines que je viens de citer, c'est 72 % des émissions industrielles, c'est donc sur eux que nous allons faire porter l'effort maximum. J
e voudrais aussi vous dire que dans le plan de relance, un milliard d'euros seront consacrés au soutien du déploiement des technologies matures dites matures, c'est-à-dire la chaleur renouvelable, l'efficacité énergétique, et là j’insiste, au service de toutes les entreprises. J'ai parlé des grands groupes, mais il y a aussi, vous le savez, des TPE et des PME. Et cela, dans tous les territoires, dans la continuité de France Relance. Bref, nous allons, la nation va consentir un effort massif, mais indispensable pour faire entrer de plain pied notre industrie dans l'ère de la décarbonisation et je vous le dis, pour faire de la France unleaderde l'industrie verte.
Vous comprendrez désormais pourquoi, encore mieux, je suis venu ici à Dunkerque, ce matin, pour annoncer l’application de ces principes à un de nos fleurons, et je suis heureux de dire qu’ici, sur ce site industriel historique, nous avons conclu un partenariat extrêmement important, historique, avec ArcelorMittal qui est l’un des plus grands acteurs mondiaux de la sidérurgie. Partenariat qui illustre aussi, je le dis, parce qu’il me semble que cette notion a été ressuscitée par la crise qui incarne le volontarisme politique de l’État.
Nous avons besoin du volontarisme politique de l’État. Cet accord fixe une feuille de route pour les aciéries de Fos et de Dunkerque avec 1,7 milliard d’euros d’investissements qui sont prévus d’ici 2027, 1,7 milliard d’euros d’investissements, avec du recyclage de l’acier, en utilisant comme source d’énergie, je l’ai dit de l’électricité décarbonée dont, vous le savez, que la France est la championne européenne, en utilisant l’hydrogène qui se substitue au charbon.
Ces investissements permettront de moderniser ces deux sites, avec un objectif là aussi qui nous réunit, quantifié très clair : faire baisser leurs émissions jusqu’à 8 millions de tonnes de CO2 par an à l’horizon 2030. Il s’agit d’une baisse de 10 % de nos émissions industrielles, un tiers de l’effort total à faire d’ici 2030 pour l’industrie, 2 % de nos émissions totales ; c’est tout à fait considérable. Et on l’a vu ce matin, et on voit bien tout ce que cela va entraîner, bouleverser, c’est un chantier considérable qui est devant nous, mais auquel, évidemment, nous ne nous soustrairons pas, d’autant qu’il est déjà envisagé avec l’entreprise dans le cadre de ce partenariat stratégique une deuxième phase qui prévoit les conditions d’utilisation de nouvelles technologies comme le captage de CO2, sous réserve évidemment, qu'elles confirment tout leur potentiel, avec, encore une fois, l'objectif d'atteindre la neutralité carbone complète en 2050. Cet investissement permettra de conforter l'entreprise et ses emplois, et bien entendu, j'y ai déjà fait référence, il va entraîner une transformation forte sur les sites concernés et donc un effort de formation des salariés, sans doute sans précédent dans son histoire.
Là aussi, je le dis, notamment dans le cadre de plan France 2030, l’État sera à vos côtés pour vous accompagner parce que le processus que vous engagez est dans l'intérêt de l'entreprise, est dans l'intérêt de ses salariés, mais il est bien sûr dans l'intérêt de Dunkerque, Monsieur le maire, mais il est aussi dans l'intérêt de la France. Je voudrais dire que j’ai… vous redire combien j'ai été impressionné par le savoir faire technologique, par cette culture, je dirais, je l'ai évoqué avec Monsieur le maire, cette beauté industrielle que j'ai vue.
Et je voudrais saluer chaleureusement tous les salariés d'ArcelorMittal sur ce site ici, certains sont présents, parce qu'ils représentent une forme du savoir faire à la française, de notre intelligence collective et, je l'ai déjà dit, de notre souveraineté nationale. C’est, chère Barbara, une façon qui est la nôtre de faire la transition écologique. Elle est indispensable, je le dis. C'est un point de non-retour. On sait les dangers qui guettent notre planète, ils sont désormais documentés. Et le devoir des États, c'est d'accompagner toutes ces transitions comme nous le faisons ici à ArcelorMittal, comme nous allons accompagner un autre chantier majeur qui nous attend : les transformations de l'industrie automobile, pensez bien, passer progressivement des moteurs thermiques au moteur électrique ; un programme essentiel auquel nous travaillons d'arrache-pied, là encore avec la filière.
Je voudrais enfin vous dire la cohérence de ces chantiers nationaux avec ceux que nous conduisons à l'échelon européen. D'abord parce que l'Europe doit nous aider, y compris dans les financements, que toutes ces transitions exigent, avec l'évolution des réglementations qui sont absolument indispensables, mais aussi avec, puisque nous parlons de transition écologique, la nécessité de protéger notre souveraineté.
Il faut que l'Union européenne et la France en son sein veillent à toujours mener de front une décarbonation de nos économies et luttent contre les fuites de carbone. C'est tout l'enjeu notamment de ce qu'on appelle la taxe carbone aux frontières. Vous connaissez bien ce sujet, les uns et les autres.
Là aussi, ce serait un tournant historique que ce sujet puisse progresser de façon significative, voire aboutir pendant la présidence française de l'Union européenne, car je pense que quelque part nous bouclerions la boucle, nous reprendrions l'initiative et nous considérions l'ouverture, la concurrence que nous acceptons, nous ne sommes pas des partisans du repli sur soi qui, à la fin des fins, aboutit toujours au déclin. Mais nous voulons nous doter d'armes égales dans la compétition internationale, tout simplement, d'armes égales dans la compétition internationale. La France, chacun le comprend, dans le monde d'aujourd'hui, ne pourra pas le faire seule ; nous avons besoin de l'Europe, mais nous avons besoin au sein de l'Europe. Et l'Europe a besoin en son sein d'une France forte, d'une France déterminée, d'une France qui sait ce qu'elle veut.
Nous voulons, Mesdames et Messieurs, réinvestir notre industrie. Et pas qu'ici, pardonnez-moi, à ArcelorMittal, mais que nous commencions par illustrer le plan France 2030 ici, je l'ai déjà dit, se veut tout un symbole. Nous sommes en capacité, par ces investissements, par la formation, par du sérieux de concilier la croissance, la création de richesse préalable à sa redistribution au moment où les questions de pouvoir d'achat sont dans l'actualité avec les défis environnementaux que traverse notre planète. Et vous allez être, c’est un « vous » collectif, avec notre soutien, mais vous allez être les têtes de pont, les avant-gardistes de ce défi qui est, je le dis, un défi collectif et, j'insiste auprès de vous, historique.
Merci beaucoup.