Si je n’étais pas Premier ministre, je commencerais par vous dire : sacré Michel.
Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les parlementaires du département et je commence évidemment par saluer la député Michèle CROUZET, députée de la circonscription mais également les parlementaires qui viennent d’autres départements pour assister à ce congrès, Monsieur le président de l’Association des maires ruraux de France, cher Michel FOURNIER, Mesdames et Messieurs les maires et élus des communes rurales, que je salue, si j’ose dire, très chaleureusement, Madame la présidente, où est-ce qu’elle est, de l'Association des maires ruraux de l'Yonne, chère Dominique CHAPPUIT, Mesdames et Messieurs.
Je commencerai par vous dire la satisfaction que j'ai de vous voir physiquement et nombreux ici, Monsieur le maire, dans votre beau village. Vous l'avez dit, cher président, l'année dernière, vous avez été obligé, vous en connaissez les raisons, de m'adresser à vous par visio. Et lorsque je dis cela, je me remémore aussi, cher président, toutes les visions que nous avons eues dans le cadre des innombrables concertations que j'ai conduites avec vous et tous vos collègues pendant la gestion de cette crise sanitaire.
Si aujourd'hui, Mesdames et Messieurs, nous pouvons nous retrouver physiquement, j'allais dire, nous avons la joie de nous retrouver physiquement, c'est que nous avons ensemble, tous ensemble, fait face à cette terrible crise qui accable notre pays, le monde, depuis de très nombreux mois. Oh, bien sûr, elle n'est pas pas terminée, elle n’est pas terminée. Nous devons, vous le savez bien, rester vigilants, anticiper, ce qui peut ou va se passer, rester mobilisés pour protéger nos concitoyens. Mais enfin, m’adressant à une assemblée de maires, de maires ruraux, moi comme vous, l’élu des territoires, l’élu de la ruralité, je veux vous dire et vous exprimer ma gratitude que ce combat collectif contre la pandémie, nous l’avons mené avec détermination, avec sérénité dans l’unité, sans oublier bien entendu les différences et problèmes qu’il y a eu ici ou là. Mais surtout en obtenant des résultats concrets qui nous permettent aujourd’hui d’être ensemble. Je l’ai dit, ce n’est pas fini. Mais je ne veux oublier avec vous que grâce à notre travail collectif partout sur le territoire national, partout, eh bien oui, nos concitoyens ont été pris en charge, ont été soignés grâce à nos professionnels de santé, ont été testés plus que partout ailleurs, ont été vaccinés. Et chacun a en mémoire les polémiques, vous voyez où nous en sommes aujourd'hui, sereinement en nous comparant avec ce qui se passe partout dans le monde. Je ne dis pas ça pour en tirer, Mesdames et Messieurs les maires, quelques glorioles. Je dis simplement que la mobilisation collective, et je sais que cette mobilisation passe par les maires. Cette mobilisation collective, elle a porté ses fruits, elle doit continuer à porter ses fruits.
Mesdames et Messieurs, je veux vous le dire ici d'emblée, merci. Et nous l'avons réussi parce que là aussi, quoiqu'on en dise, la concertation conduite par mon Gouvernement, l'Etat, évidemment, en matière de gestion de crise sanitaire, dispose, de par notre constitution, de responsabilité éminente. Et j'ai dû prendre, vous le savez, sous l'autorité du président de la République, des mesures parfois difficiles, difficiles. Mais c'est mon rôle et je les assume parfaitement devant vous. Mais sans la mobilisation collective, sans le rôle des élus du territoire, de tous ces acteurs du territoire, les professionnels de santé, les associations, les pompiers, je ne vais pas tous vous les citer, vous les connaissez par cœur, nous n'en serions pas là où nous sommes aujourd'hui.
Nous ne pourrions pas nous parler les yeux dans les yeux. Vous l'avez dit, cher Président, je suis venu évidemment bien entendu, à votre congrès annuel, le cinquantième, ce n'est pas rien et j'ai choisi de faire coïncider ce moment important avec la tenue de ce troisième comité interministériel au ruralité ici dans ce beau département de l’Yonne. Vous me permettrez d'emblée, Michel, puisque je l'ai croisé de vouloir rendre à cette tribune un dernier hommage à votre prédécesseur, Vanik BERBERIAN. Tout comme vous, c’était un homme d’un engagement sans faille qui parlait avec ses tripes, avec son cœur. Un passionné de la ruralité. Et voilà, je voulais simplement vous dire les pensées que nous avons pour lui. Et évidemment, je me dis en vous voyant Michel peut-être, un des meilleurs hommages qu'on puisse rendre à Vanik, rassure-toi, la relève est assurée. Je voudrais aussi saluer les parents du petit d'agendas rural. C'est-à-dire les membres de la mission qui sont présents ici aujourd’hui, qui ont beaucoup travaillé, qui continuent de le faire, à en suivre l’exécution. C’est vrai que c’est notre feuille de route. C’est vrai aussi, Michel l’a dit, que cet agenda rural il a été conçu, pensé, décidé, avant, juste avant certes mais avant cet événement majeur qu’est la crise sanitaire et qui nous a conduit collectivement à adapter et peut-être aussi à ouvrir nos yeux sur un certain nombre de choses qui étaient peut-être sans doute évidentes, mais que parfois on se refusait à voir. Ce que voient bien nos concitoyens, c’est la réalité de la France rurale. Je voudrais commencer par parler de choses très positives parce que pour moi qui en suit issu, voyez je le dis ici, je suis né dans le Gers, je suis élu de la partie rurale et montagnarde, cher Joël, des Pyrénées-Orientales. 92, je lisais ça récemment, 92% de nos concitoyens considèrent la France rurale comme celle qui est la plus agréable à vivre. C'est très bien. Alors il ne faudrait pas que dans les 8%, parce qu'ils ont des difficultés, il y a des gens qui y vivent. C'est ça notre feuille de route finalement.
Autre point très positif par rapport à des périodes que nous avons connues, ça ce n'est pas un sondage, 80% des communes rurales sont aujourd'hui en croissance démographique. 80% ! Et contrairement à des idées peut-être reçues, 85% des personnes qui s'installent en milieu rural ne sont pas des jeunes retraités, il y en a bien sûr, ou des retraités tout court, mais des personnes en activité. Ce sont des indicateurs qui ne trompent pas. Faut-il vraiment en être surpris ? Pas vraiment. Dans tout Français, il y a un rural qui sommeille. Dans ce vieux pays d'histoire qui est le nôtre, la France des villes s'est construite, vous le savez parfaitement, à partir de la France rurale. Voilà d'ailleurs pourquoi nous aimons tant, même s'ils sont hélas de moins en moins nombreux, nos agriculteurs. Et qu’il faut eux aussi, comme le monde rural, les préserver comme la prunelle de nos yeux.
Alors oui, je l'ai dit, vous l'avez rappelé Monsieur le président, dès ma nomination comme Premier ministre, j'ai dit « Je serai le Premier ministre des territoires. » Je continue de le revendiquer haut et fort devant vous. Pas quelqu'un qui oppose l'urbain et le rural, ça n'aurait pas de sens. Le sens de la politique, vous le savez, vous, dans vos villages, c’est de recoudre, c'est d'unir, c'est de fédérer dans une société, on peut comme vous le regretter sans doute, où toute occasion semble bonne pour se diviser, pour ne pas se supporter, parfois même, et je le constate, y compris à votre encontre, pour se laisser aller à des propos inadmissibles soit à des violences intolérables. Oui, plus que jamais, notre société a besoin d'acteurs, d'élus, de territoires qui cicatrisent, qui fédèrent, qui rassemblent. C'est un peu, cher président, le portrait du maire. J'ai dû abandonner mon écharpe de maire en accédant à l'hôtel Matignon. Je pourrais vous dire que je le regrette, même si je n'ai pas beaucoup le temps d'avoir des regrets. Mais je veux vous dire que l'expérience que j'ai eue dans ces superbes fonctions dans une commune rurale pas très grande, vous savez Mesdames et Messieurs, ces fonctions, dans ces communes de cette taille où tout vous arrive dans la figure, tous les jours où, comme on dit dans le pays du rugby qui est le mien, on ne peut pas s'échapper.
Eh bien, sachez que ces fonctions, tous les jours, tous les jours, elles me sont utile et même les nuits Michel, tu n'as pas tort. Alors, je voudrais vous dire, j’ai préparé beaucoup de choses, mais Michel a déjà été un peu long. Je vais vous dire d'abord, on a donc eu cette crise. J'ai saluée, je n'y revienne pas, la mobilisation qui a été la vôtre pour y faire face. J'ai cité le terrain sanitaire. J'aurais pu citer le terrain économique et social. Les pouvoirs publics, l'Etat, n’ont laissé tomber personne. Je le dis vraiment. Et quand je regarde ce qui se passe dans les pays étrangers, je vous le répète, nous n'avons pas à rougir. Tous les acteurs économiques impactés par la crise ont été soutenus. C’est le Quoiqu'il en coûte. On en tire les bénéfices aujourd'hui. C'est parce que nous n'avons laissé tomber personne que l'économie peut repartir aussi fort aujourd'hui et que je suis même un Premier ministre auquel on annonçait, il y a un an, lorsque j'ai été nommé...
Qu'est-ce qui se passe ? C'est un coup de Michel. Ça, je peux vous dire tout de suite. Il a une télécommande. Un Premier ministre auquel on annonçait il y a un an, vous en souvenez toutes et tous, l'explosion du chômage, l'explosion des faillites et me voilà aujourd'hui confronté alors que le taux de croissance de la France, il faut nous en réjouir, est le plus fort d'Europe, que les créations d'emplois n'ont jamais été aussi soutenues à devoir à l'inverse, et nous allons nous en occuper cher Michel. Gérer des pénuries de main-d'œuvre. Gérer des pénuries de main-d'œuvre, vous avez, monsieur le président, parfaitement raison.
Nous n'avons pas laissé tomber le pays. Nous n'avons pas, monsieur le président, laissé tomber les collectivités. Alors, je vais vous donner quand même quelques chiffres globaux parce que je lis ce qui se passe. Oui, les finances des collectivités locales et en particulier du bloc communal, les finances des collectivités locales ont été touchées par la crise. Oui, il y a eu moins de recettes. Oui, vous avez dû consentir des dépenses. C'est vrai, c'est vrai partout, c'est vrai de tout le monde. L'Etat a tout fait pour vous aider, des mécanismes que vous connaissez. Je ne veux pas ici les répéter, mais en préparant cette réunion et par rapport à ce que j'entends partout, j'ai essayé de remettre les choses en perspective. Les collectivités locales françaises ont été impactées par cette crise. Le calcul qu'on a fait 4 milliards, c'est beaucoup, toutes collectivités confondues, 4 milliards. Très précisément, cela représente 1,7 % de leur budget de fonctionnement. 4 milliards. Alors j'ai un peu regardé,il se trouve qu'un rapport de l'OCDE est sorti. En Allemagne, les collectivités locales ont été impactées à hauteur de 7 milliards. Au Royaume-Uni, 13 milliards. Pourquoi ? Parce que l'État, je vous le dis, est intervenu massivement en France. Très précisément, 1,2 milliard d'aides au fonctionnement sur 2 ans. Et si je le dis aux élus, si l'ancien maire que je suis parle au maire aujourd'hui.
C'est pour leur indiquer que l'État, je suis désormais le Premier ministre, lui, ce n'est pas les 4 milliards qu'il a perdu. C'est sur la seule année 2020, 92 milliards. Ce n'est pas 1,7% de son budget qu’il a perdu, c’est 25 %, 24%. Et malgré ça, nous avons fait le choix, je le répète, à hauteur de 1,2, et ça va continuer dans la loi de finances pour 2022 de soutenir les collectivités locales. Alors, certes, on n'a pas effacé la totalité des pertes. C'est exact. Chacun doit porter un peu, en temps de crise, la charge du fardeau. Mais je vous le dis vraiment, l'Etat a tout fait et je le revendique devant vous, pas plus qu'il n'a laissé tomber ces commerçants, ces artisans, ces entreprises, ces salariés ; il n'a laissé tomber ces collectivités territoriales alors que la crise a été d'une ampleur, y compris sur le plan financier, particulièrement forte.
Et au contraire, Mesdames et Messieurs les maires, lorsque nous avons décidé, vous y avez fait allusion, de très vite relancer le pays, évidemment pour le relancer, il faut éviter qu'il s'écroule ; il ne s'est pas écroulé. Lorsque nous avons décidé de relancer le pays, c'est-à-dire de donner la priorité à l'investissement, nous avons, pour les acteurs économiques, bien entendu, mais même pour les collectivités territoriales, mais même pour les collectivités territoriales, démultiplié les crédits et les subventions d'investissement en faveur des collectivités territoriales. Je le dis de la façon la plus nette, l'année dernière, reportez-vous à ma petite vidéo, j'avais annoncé que des territoires ruraux bénéficieraient de la relance à hauteur de 5 milliards d'euros. On n'est pas tout à fait dans les ordres de grandeur annoncés par votre président, tout à l'heure, j'en conviens.
Néanmoins, je confesse avoir fait une annonce inexacte puisque selon les calculs faits par votre amie Jacqueline, vous voyez, cher Michel, je prends tout de suite le bon paravent, ce sont 8,4 milliard d'euros qui ont été investis dans ces territoires. Et c'est une absolue nécessité. C'est de l'argent bien placé. La priorité, Mesdames et Messieurs les maires, est à la relance. J'observe d'ailleurs, vous lisez comme moi tout ce qui se passe dans les médias, quand j'ai annoncé, il y a un peu plus d'un an, le plan de relance, dont nous parlons, 100 milliards d'euros. On m'a dit : ah, c'est un peu petit bras. Quand le célèbre Monsieur BIDEN, oui, il y a des députés qui se souviennent tous des célèbres questions au gouvernement ou des sénateurs, quand le célèbre Monsieur BIDEN a présenté le sien, on a dit : alors là mais, le plan français, quand même, c'est peu de chose.
Et voilà qu'aujourd'hui les mêmes, alors que je ne fais que mettre en œuvre ce plan de relance et que je vais continuer à soutenir et à relancer l'économie par l'investissement, disent : oh la la, mais qu'est-ce que c'est que ce déficit ? Qu'est-ce que c'est que… et voici, perd la vertu des finances publiques. Comprenne qui pourra. Non, moi, je vous le dis, Mesdames et Messieurs les maires, nous allons continuer à investir dans l'entreprise France et dans tous les territoires de la République, dans tous les territoires de la République.
La relance, c'est pour tout le monde et la relance, ça marche. Je voudrais à cet égard, j’avais fait un petit graphique tout simple, j’en abuse pas, parce que là aussi, je lis des choses. Les dotations, il a parlé de la DGF, il a dit : il est mal réparti. Michel, je connais ces débats, je me demande si moi-même je n'ai pas pu dire ça dans une vie antérieure. Mais enfin, avant d'entrer dans la répartition, vous savez, vous voyez la dotation, la DGF des communes et intercommunalités, je n’ai mis que le bloc communal comme on dit, même si c'est un bloc disparate, enfin bon, voilà, je voulais vous dire, dans ces chiffres, qui sont vérifiables par tout le monde, par votre nouveau directeur général, allez-y, j’ai pris fin d'année 2011 et puis j'ai pris 2017, première année du mandat, voilà, vous voyez ; et puis j’ai pris DGF 2021. Alors, les esprits chagrins, vous n'en faites pas partie, Michel, mais il faudrait augmenter aussi…
Non mais excusez-moi, Monsieur le président, c'est difficile de mieux répartir quand ça baisse. Je vous le dis. Donc, voilà, et si je le dis, c'est qu'il ne faut pas l'oublier, Madame la sénatrice, au milieu de tout ça est arrivée une petite crise économique qui nous a amputé une part très importante de notre PIB. Bon, il y a les gens qui font des formules, qui parlent, il y a la réalité des faits. Et vous, vous la connaissez, je vous parle concret parce que il n'y a pas plus concret qu’un maire rural. Je ne vous dis pas que tout va bien, attention, et pas qu'on ne peut pas s'améliorer. Je ne vous dis pas que l'agenda rural ne mérite pas d'être amplifié et corrigé. Ma porte est ouverte, tu le sais, matin, midi et soir comme celle de Jacqueline, comme celle de Joël. Mais je le revendique en toute simplicité et sincérité devant nous, parce que je crois à la France des territoires. Et j'ai fait des choix politiques et financiers en cohérence avec ce choix. Tiens, un autre exemple. Dans mon discours de politique générale, puisque vous avez bien voulu le citer, il y a beaucoup de parlementaires ici, j'ai employé une formule : il faut réarmer les territoires.
Que nous dit la crise que nous venons de traverser sur ce sujet ? La crise, Monsieur le président du département de Lyon, elle, nous a rappelé l'exigence de la proximité, c'est-à-dire de services publics territoriaux efficaces. Les services de l'Etat dans les territoires, vous les connaissez tous par cœur, je ne vais pas vous les décrire. Mais au niveau départemental qui à l'échelon de base, modulo, les sous préfectures d'action de l'Etat. J'aurais pu faire un autre graphique. Les effectifs de l'Etat à l'échelon départemental, les préfectures, des sous préfectures, des directions dites interministérielles. Entre 2010 et 2020, moins 30 %, moins 30 % Madame la sénatrice, vous acquiescez. Quand j'ai pris mes fonctions et nous avons préparé le budget à 2021, j'ai pris une décision forte : on arrête cette hémorragie. Je ne suis pas très content, Michel. L’illustration de ce que vous disiez tout à l'heure, je crains qu'on soit à moins 02 ou 03. Même quand on est Premier ministre, figurez vous, tous vos ordres ne semblent pas exécuter à la baguette. Eh oui ! Mais en 2022, ce sera symbolique, on va réaugmenter. Ah, pas de 30 %. Mais on va repartir à la hausse.
Évidemment, comme je suis un gestionnaire rigoureux des finances publiques, c'est-à-dire que si je crois à une relance très forte par l'investissement dans nos territoires, dans notre industrie, dans la transition écologique, je veille aux dépenses de fonctionnement et aux effectifs de l'Etat qui seront stables. Donc, le choix, c'est que cet effort, évidemment, s'effectue au détriment des administrations régionales de l'Etat et surtout des administrations centrales, bien sûr. Mais là encore, je vous invite, il y a ici des membres de l'Assemblée nationale et du Sénat lorsque, c'est-à-dire très bientôt, vous sera soumis ce budget 2022 à vérifier mes dires et pourquoi pas, à amplifier mes intentions. Je n'ai pas tellement fait ça pour vous être agréable, Mesdames et Messieurs les maires. Encore que je suis des vôtres. Mais justement, on aurait pu m'accuser de délit, de favoritisme. Mais vous savez combien le juge pénal veille quand. Non, j'ai fait cela parce que je sais que c'est dans les territoires que tout se passe. Simplement, il faut donner à tous les territoires, sous entendu à celles et ceux qui y habitent, à celles et ceux que le suffrage universel souverain a désigné pour les représenter des moyens à armes égales, à armes égales. Pour faire face au monde. Oui, non, mais ça, c’est Michel. Retirez-le. C'est ce que j'ai dit d'ailleurs. Le Président a parlé de Marseille, moi c'est ce que j'ai dit mardi en Seine-Saint-Denis.
Vous voyez, moi l'élu rural, je m'occupe beaucoup de la Seine-Saint-Denis comme des territoires ruraux parce que finalement, c’est une certaine conception de la République qui est en cause, c’est une certaine conception de la République. Ce n’est pas simplement une catégorie d’habitants. Nous devons assurer l’unité de la Nation dans sa diversité. C’est ça ma feuille de route. C’est ça le programme Petites villes de demain ou Action coeurs de ville, ou — comment t’as dit Michel ? — villages de demain, villages d’avenir, très bien, allons-y. Travaillons sur villages d’avenir, ça ne me gêne absolument pas. C’est dans mes gênes, continuons.
Enfin, déjà, je vous invite à considérer que, aujourd'hui, déjà, aujourd'hui déjà, ça représente 3 milliards d'euros programmés d'ici 2026 pour soutenir plus de 1600 communes. Il y en a déjà 1209 — Joël, c'est ça ? — labélisées, un peu plus de la moitié ont moins de 3500 habitants. Plus de 200 chefs de projets « Petites villes de demain » sont désignés. L'objectif, c'est quoi ? De vous soutenir, bien sûr, mais il y a un axe qu'on partage. C'est vrai que nous devons travailler aussi les centres bourgs, les centres urbains, urbains si je puis m'exprimer ainsi. L'équilibre des territoires, c'est important. Je vois la saignée qu'a représenté dans ma propre collectivité, je vois l’état dans lequel j'ai trouvé lorsque j'ai été élu en 2008 mon centre-ville. Donc nous devons les reconquérir. Derrière ça, il y a les habitants, j'en ai parlé. Il y a les petits commerçants, il y a les artisans.
Ce matin, on a été à cette opération sur les cafés qui est formidable. Et ici dans l’Yonne, ça marche bien. Bon, je ne vais pas vous énumérer toutes les actions, vous les connaissez comme moi. Mais l'enjeu, c'est celui-là. Alors un petit mot par rapport à l'intervention du président sur l'artificialisation des terres parce que je sais que ça vous préoccupe. C’est un vrai sujet. Je vais vous dire notre méthode. D'abord, on ne peut pas faire, mais vous le savez toutes et tous, comme si ça n'existait pas, détourner le regard. Impossible. Chaque année, entre 20 000 et 30 000 hectares sont grignotés sur la nature et les terres agricoles, chaque année. Je l’ai vécu. Alors 20 000, 30 000, 40 000, 50 000, ça veut dire… Là où c'est gênant, parce que derrière ça dit “Mais il faut quand même bien loger les gens, il faut bien accueillir la population”, oui mais là où c'est gênant, c'est que cette augmentation est quatre fois plus rapide que celle de la population. Donc quand même, sans esprit d’ayatollah — il y en a, beaucoup — mais quand même on peut se dire qu'on peut progresser. Et je suis sûr que vous y êtes favorable. Alors là, parlons clair et précis : la loi effectivement climat et résilience, et non pas celle de Jacqueline, mais la loi du Gouvernement, elle ne dit pas zéro artificialisation. Elle dit réduire de moitié le rythme de l'artificialisation en 10 ans.
Tout à l'heure, Michel nous invitait à compter, là aussi réduire de moitié le rythme de l'articulation en 10 ans, ce n'est pas zéro artificialisation demain matin. D'ailleurs, par certains, nous avons été critiqués d'être mou du genou. Non. Nous, on est des gens responsables et réalistes. Deuxièmement, on a dit la France, c'est une magnifique mosaïque. Il y a des endroits où ils ont déjà fait des efforts pour réduire l'artificialisation. On ne va pas appliquer cette règle de façon absolue et partout. Quelle stupidité ! Donc on a dit, un décret est en cours de préparation, discuté avec les associations d'élus, qu’on va, à partir d'une vision régionale et des réalités territoriales, répartir cet effort selon les territoires.
C'est le travail qui est devant nous. Mais personne n'aurait compris, je parle de nos concitoyens, je parle de la réalité de la planète, que nous ne bougions pas sur ce sujet. De la même façon que je ne regrette pas, je vous le dis tout de suite, d'avoir gelé l'implantation des surfaces commerciales de plus de 10 000 mètres carrés. Je l'assume totalement devant vous mais nous le faisons, pardon de le dire, comme tout ce que fait le Gouvernement, avec détermination, avec un cap, mais avec le sens des responsabilités, de l'équilibre. Il faut y aller. L'heure est grave. Sûrement pour notre planète. D'autres, comme moi, le disent bien, mais je sais aussi que si on n’accompagne pas nos concitoyens, je les connais trop, si on y va dans la brutalité, alors c'est toujours les mêmes territoires, vous avez raison, qui seront les plus impactés. On renforcera l'incompréhension et finalement, on ne servira pas l'objectif qu'ensemble nous recherchons. C'est pareil avec les outils qu'on vous donne, vous les connaissez par cœur, les projets alimentaires de territoires, très importants. Je parle de ruralité. Je parle aussi d'agriculture. Mais enfin, ça ne suffit pas de faire des projets alimentaires de territoire, favoriser les circuits courts, tout ça, vous connaissez par coeur, s’il n'y a plus d'agriculteurs. Bon, là-dessus, je voudrais quand même appeler votre attention sur deux considérations.
D'abord, la fameuse loi Egalim. D’accord. Loi Egalim, on va simplifier à outrance, pardon, c'est permettre aux agriculteurs de vivre leur production. On a fait une première salve Egalim 1, traduisant cette volonté politique. Ça n'a pas bien marché. Les résultats n’ont pas été à la hauteur de nos attentes. Donc, on remet le couvert, si vous me passez cette formule. Inlassablement, la loi Egalim 2 est actuellement pendante au Sénat. Et j'appelle de mes vœux, comme on dit, une CMP conclusive qui marquera l'accord de la représentation nationale sur ce sujet capital. Capital, mais enfin, je vous le dis, nous sommes les premiers à nous être attaqués à ce sujet, c'est-à -dire à la confection des prix jusqu'à la distribution.
L'Assurance récolte, vous connaissez ça. Vous le voyez tous ces phénomènes climatiques de plus en plus nombreux, et notamment l'épisode extrême de gel qui s'est produit au printemps dernier. Nous savons toutes et tous qu'en raison précisément du changement climatique, ça va s'accélérer et que donc s'assurer deviendra impossible, une charge insupportable pour nos agriculteurs et donc un motif d'abandon réel et sérieux, comme me l'ont expliqué à de multiples reprises et évidemment à mon excellent ministre de l'Agriculture, Julien DE NORMANDIE, tous les repentants (phon.) agricoles. Nous avons, pardon, le président de la République a annoncé, vous l'avez sans doute suivi, peut-être pas dans son détail, une réforme de l'assurance agricole inédite où la solidarité nationale va s'impliquer, va venir au secours de nos agriculteurs pour faire face à la couverture assurantielle de ces aléas parce que notre volonté est de maintenir une agriculture sur vos territoires. Elle est absolument indispensable. Je ne peux pas vous demander de vous engager dans des circuits courts et dans des projets alimentaires territoriaux s'il n'y a pas l'agriculteur.
Nous avons aussi, et vous le savez, un des axes décisifs du plan de relance et cela concerne aussi le monde rural, et c'est mon souhait le plus cher, réinvesti dans l'industrie. Ça fait 30 ans qu'on perd des emplois dans l'industrie mesdames et messieurs, 30 ans. Le plan de relance nous permet de relocaliser des industries, à commencer par les industries de santé où là aussi, vous l'avez vu, grand temps de déshérence a abouti à ce que la France ne soit pas dans la course au vaccin. Je suis sûr que, comme moi, vous avez été particulièrement meurtri. Sauf que moi, je ne suis pas ici simplement pour être meurtri. Je suis là pour agir et changer les choses. Et je peux vous dire que lorsque je suis allé il y a quinze jours en Isère dans cette usine qui avait fermé ou plus exactement délocalisé dans le Sud-Est asiatique la fabrication du paracétamol, pour venir poser la première pierre de la relocalisation de cette même activité, j'ai vu l'émotion dans le regard de ces ouvriers qui avaient connu, et vu fermer l'usine intérieure.
Donc, notre objectif, il est cohérent : nous allons relancer, réarmer les territoires, tous les territoires, par la relance et par l'investissement. C'est, Mesdames et Messieurs, une mobilisation majeure. Et vos territoires, je vous le dis, il n'y a aucune raison qu'ils échappent à ces objectifs parce qu'il y fait bon vivre, parce que notre société, au-delà des enjeux économiques, a besoin de se ressourcer, a besoin de se retrouver, a besoin de donner du sens, c'est ça qu'attendent nos concitoyens. Et c'est ça, le le dis parce que j'en suis issu, parce que j'en ai la conviction, que permet le territoire rural. Alors, en fait, (inaudible) a donné tous les chiffres de France service, des bus, des postes de médiateurs numériques, des fabriques de territoire, tout ce qu'il y a dans l'agenda rural qui, sans doute, cher président, mérite encore d'être accéléré et amélioré. Qui a réglé, sinon ce Gouvernement, l'avenir du service postal universel ? Vous connaissez ça, la poste ? La poste, vous connaissez bien l'état du problème avec les mails et avec tout ça. Le courrier, ça se casse la figure. La poste s’était structurellement déséquilibrée ; nous avons conclu avec la poste, l'Etat s'est engagé à hauteur de plusieurs centaines de millions d'euros chaque année pour sauvegarder ce qu'on appelle le service public postal universel. Ça vous concerne, Mesdames et Messieurs les maires ruraux au premier chef.
Évidemment, il y a la santé. J'écoute partout où je me déplace, parfois le désarroi des maires ruraux qui traduit celui des populations ; j'ai l'impression de revivre tout ce que j'ai vécu, croyez-le bien. Les difficultés de voir partir un vieux médecin généraliste qui ne comptait pas ses heures à la retraite pour ne pas en retrouver un ou parfois en retrouver un qui travaille un peu moins parce que plus jeune ; c’est comme ça, c’est l'évolution, enfin, pas l'évolution, c’est la société. Le combat de titans pour faire une maison de santé. Bon, sujet difficile, mais là encore, Mesdames et Messieurs maires ruraux, il vient d'où ce problème ? Sûrement là encore, comme pour la DGF, de la répartition de la ressource. C’est vrai. C’est vrai. Mais en fait, il vient quand même de 45 ans ou 50 ans de politique malthusienne du numerus clausus : appelons un chat, un chat.
Et qui a décidé, Mesdames et Messieurs les maires, qui a décidé, sinon cette majorité, de lever le numerus clausus ? Qui ? Ça, c'est du concret. Cette année, plus de 1 %, 1 800 jeunes qui vont entrer en formation. Alors évidemment, comme ça je ne vais pas vous raconter d'histoire, il faut finir de les former ; ce n'est pas demain matin qu'ils vont arriver dans vos territoires, pas d'histoire. En effet, il faut bien commencer un jour, c'est fait. Mais imaginez si nous avions 1 800 médecins de plus qui sortaient là cette année des facs de médecine, comme ça nous ferait beaucoup, beaucoup de bien. Alors dans l'intervalle, on utilise toutes les ressources, y compris le salariat de médecin, et qui semble vouloir être salarié. Alors mois, j'ai dit à mes équipes encore ce matin au comité des ruralités, des médecins salariés uniquement en zone rurale, uniquement en zone rurale.
Les internes en médecine générale, c'est très intéressant ce qu'on a vu dans l’Yonne ce matin, on a vu des jeunes médecins dans une maison de santé. Mais ils sont venus parce qu'ils sont du coin, mais parce qu'ils ont fait leur stage de médecine interne dans une maison de santé à proximité. Et voilà, mais sauf qu'il y en a pas partout encore. Il va falloir expliquer aux universitaires, aux doyens, qu’aller exercer la médecine dans le monde rural, ce n'est pas déchoir. Voilà, à mon avis, c'est formidable et ça, c'est la France. J'en ai découvert une, j’en découvre tous les jours. Alors je dis : Mais pourquoi vous n'avez pas d'internes en médecine générale dans cette maison de santé ? Et je demandais aux deux jeunes médecins qui étaient là. Ils m’ont dit : « Ah non, on peut pas les recevoir. On est trop jeune. On n'a pas assez d'expérience ». Voilà, c’est absurde. Alors j’ai dit : dès mon retour à Paris, on va essayer… Il faudra beaucoup d'énergie, de convaincre, et le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur chargé de la formation de nos médecins, de changer cette donne.
Mais en tout cas, en tout cas le cap est tracé. Et puisque je vous parle de santé, on ne manque pas de médecins, vous le voyez bien, il y a un problème d'attractivité. Hier, j'ai parlé de l'aide à domicile, mais je reste sur la santé. On a dépassé le numerus clausus. Jamais en cette rentrée, nous n'avons rouvert autant de postes dans les IFSI, Institut de formation en soins infirmiers. Jamais nous n'avons couvert autant de postes dans les IFAS, ces Instituts de formation des aides soignants. Le ségur de la santé négociée par les partenaires sociaux au plan national, a augmenté et c'était justice. Les traitements des agents du Service de santé publique et privée à un rythme dans une ampleur qui n'avait jamais été faite depuis 1945. Dans quelques jours, nous allons annoncer ce qu'on appelle le Segur de l'investissement. La rénovation considérable d'hôpitaux grands et petits partout sur le territoire, d'établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes.
Nous remettons, et je l'assume, le paquet sur la santé publique. C'est vrai, Michel. C’est vrai, il faut encore trouver d'autres ressources. Je le dis, la crise, elle nous aide aussi parfois. La télémédecine progresse. Au début, c'était mal vu. Grâce à la crise, maintenant, elle entre dans les mœurs. On a revalorisé les actes correspondants et les téléconsultations qui sont beaucoup plus généralisées dans les pays qui nous entourent, progressent. Ça peut aider. Ce n'est pas une panacée. Moi, je suis de ceux qui considèrent que l'acte médical...
Rien ne remplace évidemment le contact direct entre le praticien et son malade. Mais ça fait partie des leviers qui doivent nous permettre de serrer les coudes et de passer ce cap avant que des ressources nouvelles massives arrivent dans nos campagnes et dans nos villes. Bah moi, je suis en sécurité, oui, Michel. Je sais, mais tu m'as demandé d'être complet. La sécurité, je voulais juste vous dire une chose à vous maires ruraux parce que je sais que la sécurité, c'est un sujet qui touche tout le monde désormais. La sécurité, là aussi, je ne laisserai personne dire, surtout par les temps qui courent, que ce n'est pas une priorité de mon Gouvernement. Vous êtes tous des femmes et des hommes de bon sens. Qu'est-ce que vous avez pu observer comme moi quand j'étais maire ? J'imagine que la plupart d'entre vous êtes, comme on dit, en zone gendarmerie. Notre gendarmerie nationale est efficace, elle fait son boulot. Il y a sûrement des exceptions à la règle, mais elle fait son travail. En tout cas chez moi, c'est parfait. On les renforce, on aura créé 10 000 postes de policiers et de gendarmes sous ce quinquennat. Beaucoup en milieu rural, fort jamais fait. Dans le plan de relance, vous l'avez vu ce matin, ceux qui étaient avec moi. On leur change leur matériel, on refait des gendarmeries, on accélère. Mais en fait, qu'est-ce que vous vous dites, comme moi ? On peut peut-être mettre beaucoup de moyens là dedans. Si la réponse pénale ne suit pas, c'est comme si nous arrosions le sable. Bah oui ! Alors, j'ai soulevé le capot. Eh bien oui, pourquoi ça ne marche pas ? Et là, ce n'est pas à notre honneur, ce n’est pas à notre honneur.
La justice, c'est l'activité régalienne de l'Etat par excellence. Et depuis 50 ans, on l’a sous-dotée. Il y a beaucoup moins de juges, de greffiers qu’en Allemagne, en Espagne, en Italie. C’est entier, c’est curieux, le service public de la justice marche moins bien. On peut se faire plaisir en disant : « Ces juges sont des incapables, ces juges sont des gauchistes, etc. » Ce n'est pas le sujet, Monsieur, dame. Le sujet, c'est que le service public de la justice fonctionne bien et c'est la responsabilité de l'Etat. Et c'est la responsabilité de l'Etat. Moi, je ne cherche pas des peines exemplaires. Je cherche des peines justes, mais réelles. Pas prononcées 5 ans après ou inexistante pour des petits délits. Parce que c'est là qu'on en est. La fierté, peut-être une des plus grandes fiertés de mon Gouvernement, c'est d'avoir fait voter un budget de la justice à 11,8 % en 2021. Et le reproposer à la replantation nationale si elle le veut bien, de renouveler, plus 8 % en 2022. Vous pouvez aller chercher dans les archives, mesdames et messieurs, les députés, les sénateurs, ça ne s'était jamais fait.
Nous devons remettre le service public de la justice en état de fonctionnement normal pour assurer les réponses pénales que les situations que nous constatons à peine. C'est un impératif national. J'ai soulevé le capot, je vous l'ai dit. Qu'est-ce que j'ai vu ? J’ai dit : « Mais, tiens, comment, vous avez remis en liberté telle personne », moi je… Le Gouvernement, je le rappelle au passage, ne rend pas la justice. Non mais je dis ça parce que même au Parlement, parfois, on m'interpelle sur telle décision de cour d'appel, comme si c’était le Gouvernement qui rendait la justice. Enfin, on est dans un Etat de droit et c'est heureux comme ça. Par contre, parfois, oui, les décisions de justice nous surprennent. Mais quand on regarde, la preuve n'était pas apportée de manière suffisante. Pourquoi la preuve n'était pas apportée ? Parce qu'il y a des officiers de police judiciaire qui font ça. Et voyez-vous en Ile-de-France, pas tout à fait le monde rural mais c'est très illustrateur, il y a plus de 25% d'emplois d'officiers de police judiciaire qui sont vacants. C'est une filière qui n'est pas attractive. C'est une filière où la formation est insuffisante. Par le Bureau de la sécurité, nous allons changer tout ça.
Donc plutôt que de faire sur ces sujets des grands discours, plutôt que de chercher, c'est tellement facile, à jouer sur l'émotion de l'opinion, il faut agir concrètement, repérer tous les maillons faibles de la chaîne et les rétablir. C'est ça le rôle de l'Etat. Et ça, ça concerne tous les territoires, partout. Parce que dans vos petites communes, il suffit d'un gars, d’une dame, qui foute la panique, et pour lesquels la gendarmerie fera son travail, le maire fera son travail. Mais si la justice ne suit pas, vous serez ridiculisés. Et la difficulté dans votre village, elle perdurera. Je l'ai vécu souvent., Mesdames et Messieurs. Ca, il faut changer. C'est la justice de proximité qui se déploie. Je suis allé la visiter avec le garde des Sceaux, j'y reviens à Lorient dans quelques jours.
Et puis, pour le monde rural, je le disais au président du conseil départemental de l’Yonne, je suis allé avec Gérald DARMANIN il y a quelques mois dans l'Oise, je ne sais pas s'il y a des élus de l'Oise ici, j'ai constaté un truc superbe : nous déployons le très haut débit. Petit détour là dessus, la France est — où est Cédric O ? — est le premier pays d'Europe, le premier pays d'Europe en résorption des zones blanches de téléphone et de déploiement du très haut débit. Il y en a encore trop de zones blanches, je le sais, mais regardez les chiffres sur le déploiement de pylônes, sur le très haut débit. Nous progressons fortement et nous tiendrons nos objectifs fin 2022 et fin 2025 pour tous ces sujets parce que nous y mettons beaucoup d'argent.
Et dans l'Oise, ils ont dit on va se servir de ça pour proposer la vidéoprotection à toutes les communes du département qui voudront, à toutes. Aujourd'hui, il y en a qui ne peuvent pas se la payer, et il y en a comme moi, ville de 7000 habitants, je mets des caméras. Mais évidemment, je ne les lis, ou plutôt les autorités habilitées, que lorsqu'il y a eu la commission d’un fait pour aider à sa résolution, et c’est très utile. Mais cela ne suffit pas. Le mieux, comme l’ont les grands centres urbains, c'est de pouvoir les lire en direct et de pouvoir agir tout de suite. Ce qu'a proposé le conseil départemental de l'Oise, moyennant une modeste cotisation, c'est de mutualiser un service de lecture directe de toutes les caméras partout sur le département. Dès qu’un fait se produit, on appelle la brigade de gendarmerie territorialement compétente, la police municipale s'il y en a, pour pouvoir agir mieux et plus vite, c'est-à-dire rassurer, assurer la protection de nos concitoyens. Quand j'ai vu ça, j'ai dit « Il faut tout de suite lui donner une base légale. »
C'est fait, c'est la loi sécurité globale. Il faut dégager des moyens, ce sera fait, c'était une des décisions du Conseil interministériel aux ruralités que j'ai tenu ce matin. Et j'invite, comme je l'ai dit au président de l’AMF, tous les présidents de département, toutes les associations, des maires à se réunir pour essayer de déployer, s'ils le souhaitent, je suis très respectueux de la souveraineté de la démocratie locale, ces nouveaux outils. La sécurité, c'est comme la relance, c'est pour toutes les Françaises, pour tous les Français, dans tous les territoires, dans tous les milieux, qu'ils soient urbains ou ruraux.
Mesdames et Messieurs les maires, j'ai conscience d'avoir déjà été trop long. J'avais plein d'autres choses à vous dire, mais Michel n'en peut plus, ce qui serait d’ailleurs une occasion de continuer. Mais je voulais vous dire, Mesdames et Messieurs, simplement pour conclure mon propos, que je sais, pour les avoir vécues, toutes les difficultés qui sont les vôtres, mais j'ose le dire aussi toute la passion. Parce que Dieu sait si moi aussi comme maire, j'ai eu à régler des problèmes difficiles, si je me suis fait engueuler, si j'ai ressenti des tensions. Enfin, il n’empêche parce qu’il n’y a pas un jour où je me dise que finalement, je suis un Premier ministre très heureux.
Il n'y a rien de plus beau que de servir son pays quand il est affecté par la tempête. La seule chose que je regrette, c'est d'avoir dû laisser, temporairement peut-être, mon écharpe, ma belle écharpe de maire. Vous êtes partout, dans tous les territoires de la République, les hussards noirs de la République. Vous savez on disait ça pour les enseignants, ils restent là, mais j'ai l'habitude de dire : vous êtes un peu le mélange de l'instituteur, du curé, j'oserais dire du psychologue ou du psychiatre. C'est ça, j'associe tous vos conseillers municipaux, vous l’avez remarqué d'ailleurs qu’il est passé (inaudible) de l'idée qu'on voulait supprimer les petites communes parce que soi-disant, elles coûtaient cher. Non mais quelle aberration ! Tous ces bénévoles partout qui se dévouent pour le bien commun. Quelle aberration ! Quelle aberration ! Ce n'est pas moi qui l'ai faite.
Donc, Mesdames et Messieurs les maires, à ce message de confiance, parce que je sais que vous avez la foi, je sais que vous avez le service de la République chevillé au corps, je voulais vous dire, vous avez un Gouvernement qui est à la manœuvre. La gestion de la crise sanitaire, c'est vrai, pouvait-il en être autrement, nous a beaucoup occupée. Et je le dis avec sincérité, je le rappelais tout à l'heure avec des résultats qui n'ont pas à nous faire rougir par rapport à tous les pays qui nous entourent. Et vous le savez, quand vous êtes bien de celles et ceux qui n'écoutaient pas forcément, celles et ceux qui crient le plus fort, vous êtes celles et ceux qui représentaient et côtoyaient tous les jours cette majorité silencieuse de nos concitoyens, qui voient et qui font. Il faut continuer cette mobilisation de tous les instants. Je vous le dis sereinement. On a devant nous de grands défis. On est à un tournant. En fait, qu'est-ce qu'on attend de nous ? D'avoir su gérer cette crise, mais surtout d'en tirer tous les enseignements, économiques, mais aussi sociétaux. Et là, il y a quelque chose, il y a une certitude que je sais, vous partagerez avec moi, parmi ces enseignements, parmi les attentes et les aspirations de nos concitoyens, parmi l'intérêt et l'avenir de notre pays, parmi ces enseignements, il n’y a que la ruralité, plus que jamais est une force pour la France.
Je vous remercie.